Telle est la devise des magasins Aldi.
En janvier d’avant le Covid-19 (il me semble qu’il serait
raisonnable de changer d’ère (et parfois aussi d’air) vu que le
monde ne sera plus comme avant), cette enseigne de hard discount
avait fait diffuser sur les chaînes de télévision le merveilleux
petit message publicitaire que voici :
Un
chef-d’œuvre qui mérite analyse. Que nous montre-t-il ? Que
nous dit-il ? Que nous prédit-il ? D’abord que le
nouveau consommateur est jeune, d’origine multi-ethnique et forme
des groupes respectant la parité homme/femme. C’est bien. Quoique
ce désir de représentation de la diversité aille un peu loin :
50 % d’africains (du nord ou sub-sahariens) est-ce vraiment
représentatif de notre population actuelle ? La fausse blonde,
racines négligées, yeux bleu-pâle et le rouquin, ne risquent-ils
pas, par contraste, de paraître d’une leucodermie excessive ?
Il est vrai que leur dynamisme, leur gaîté, leur franche et
affectueuse camaraderie sont censés être enviables. Toutefois, à
les voir courir avec (ou dans) un caddie, décorer vêtements et
chariot d’adhésif de couleurs, tomber à terre ou dans l’eau
dans de grands éclats de rire et de voix hystériques, on peut ce
demander si ces jeunes « adultes » n’auraient pas un
âge mental inférieur à dix ans. Mais bon, ils ne sont pas notre
présent mais la génération qui vient et qu’il faudrait écouter
davantage, notre avenir, en quelque sorte.
Sans
le commentaire, dit sur un ton sérieux et teinté d’une pointe de
cet accent si sympathique de nos chères banlieues, on pourrait se
demander à quoi riment au juste leurs pitreries. Le message est
clair : le caddie dont l’abandon final a un côté
sacrificiel, représente le vieux monde, celui de la grande
distribution ( comme si Aldi, contraction d’Al-brecht Di-skont et
ses plus de 8 000 points de vente dans le monde n’avait rien à
voir avec celle-ci), de ces magasins trop grand qui présentent le
défaut d’offrir un choix trop vaste de produits, que n’importe
comment TOUT LE MONDE n’a pas les moyens de s’offrir, ce qui est
une honte ! Dieu merci, il existe une alternative à ce
scandale : des petits magasins, proposant un nombre restreint de
produits que chacun peut de payer et dont on peut ramener ses maigres
achats dans un simple cabas. Voilà l’avenir !
Résumons
nous : l’avenir, selon le prophète Aldi, c’est une
population multi-ethnique, décérébrée, appauvrie, se satisfaisant
plus par obligation que par choix de magasins adaptés à leur triste
condition. Ça fait rêver, non ? Toutefois, il se peut
malheureusement que cette vision soit prophétique, qu’avant que ne
se déclenche la crise actuelle, elle n’ait annoncé son après.
Certains s’en réjouiront. Je les laisse à leur joie.