Ces temps me désespèrent. Je crains
fort que mon attente de la réaction salvatrice qui arrêterait la
course de mon pays vers l’abîme ne soit qu’une chimère. De plus
en plus, j’en viens à penser que les Français n’ont que ce
qu’ils méritent. Un ami me demanda récemment si ça ne me gênait
pas d’avoir un débile pour président. Débile, c’est vite dit.
Nul me paraîtrait plus adapté. Nul, comme l’ont été ses
prédécesseurs, enchanteurs
qui, depuis plus de
quarante-cinq ans, mènent au son entraînant de la flûte les
français vers la noyade finale. Je suis désolé, mais celui qu’ils
ont choisi en 2017 ne me dérange ni plus ni moins que les autres. Il
faut dire que qui que ce soit à sa place connaîtrait, quoi qu’il
fasse ou ne fasse pas, le même rejet de la part d’un peuple
devenu au fil du temps ingouvernable tant il est gangrené jusqu’à
la moelle par un égalitarisme forcené né de l’envie auquel vient
s’ajouter une haine de soi nourrie par la
repentance et le rejet de ses racines.
On
gueule contre l’Union Européenne, contre le gouvernement, mais que
fait-on à part en attendre l’impossible ? On voudrait moins
de taxes, moins de prélèvements mais plus de redistribution et de
services dits « publics ». On veut le beurre, l’argent
du beurre, le cul de la crémière et le sourire de son mari.
C’est
pourquoi j’admire un pays voisin qui, sans être épargné par
cette « modernité » folle qui ravage l’Occident et
provoquera son inéluctable disparition, montre qu’il
existe d’autres voies, que le déclin peut être ralenti, qu’il
est encore possible de dire non à ce qui ne convient pas : le
Royaume-Uni.
Madame
Thatcher a su dompter l’ardeur destructrice des syndicats et du
Labour. Un référendum, dont, curieusement, on a tenu compte, a permis
aux électeurs d’exprimer son désir de quitter l’U E. Trois ans
et demi plus tard, les électeurs, décidément tenaces, ont offert à
M. Johnson la majorité nécessaire à mener à son terme le Brexit.
Bien sûr, celui que ses
détracteurs surnomment Bo-Jo est, comme Bozo (jeu de mot oh combien
subtil !), un lamentable clown. Seulement, à Noël, tandis que
nos ondes diffusaient à l’envie le silence du président Macron il
prononça le bref message que voici :
Je
vous le résume et donne la
traduction de passages qui me semblent essentiels. Après avoir
souhaité un joyeux Noël à tous, entouré de leurs proches, M.
Johnson rappelle que cette fête est « d’abord
et avant tout une
célébration de la naissance de Jésus Christ »
et souligne l’importance de cette fête pour des milliards de
chrétiens à travers le monde. Ensuite, il salue au nom de la Nation
tous ceux qui, en ce jour de fête, resteront au service des autres
(soignants,
policiers et aussi soldats en mission) avant
d’ajouter qu’ « en
ce jour plus qu’en tout autre jour [il] veu[t] que nous nous
souvenions de tous ces chrétiens qui dans le monde sont persécutés »
et fêteront Noël dans la clandestinité. Sa détermination,
en tant que Premier Ministre, à
changer cela et à leur
permettre de pratiquer leur foi
est affirmée avant que,
sur un ton badin il renouvelle
son souhait d’heureuse fête à tous en leur demandant de ne pas
trop se disputer avec leur belle-famille et de donner aux Britanniques rendez-vous pour le nouvel an.
Ce
n’est pas en France qu’on entendrait de tels propos ! La
France est laïque, .voilà sa
gloire ! Elle n’est surtout pas chrétienne ! C’est si
évident que le « bon » président Chirac ne
pouvait, en 2004, que
s’opposer
à ce que les racines chrétiennes de l’Europe soient mentionnées
dans le préambule à la Constitution Européenne. En France, nombre
d’abrutis pensent que l’histoire et la culture (quand on admet
qu’elle en a une) de la France ne commencent qu’avec la boucherie
républicaine de 1789.
Un
dirigeant qui à Noël s’exprime et rappelle le sens profond de
cette fête, que ça plaise ou non, fait plaisir au
non-croyant-de-culture-catholique que je suis.