La
cohabitation entre l’homme et l’éléphant, comme l’ont vite compris les Limougeauds,
ne va pas sans poser de problèmes. Doté d’un appétit égal sinon supérieur à
celui du pygmée, il a tendance à ravager les cultures et accessoirement, tant
il est balourd, à écrabouiller quelques cases et leurs habitants quand il
gambade. Du coup, l’habitant des savanes, dont la fierté ne saurait cacher le
caractère irascible, a pris l’animal en grippe et a tendance à le zigouiller
quand les gardes-chasses sont occupés à vérifier si l’appétit sexuel des femmes
pygmées est égal à celui de leurs hommes en matière de nourriture. Le côté
cabochard et largement imprévisible de l’éléphant ainsi que les problèmes d’accidentologie
que risquerait de provoquer leur déambulation sur le réseau routier ont fait
remettre à plus tard un projet de réintroduction du proboscidien dans la plaine
de Beauce. Preuve s’il en est besoin qu’il est plus aisé d’être en faveur de sa
libre divagation quand on vit à plusieurs milliers de kilomètres de son aire de
répartition que quand on l’a en face de soi et qu’il charge.
L’industrieux
asiatique a su tirer un autre profit des éléphants qui peuplent son continent.
Plus petit que son cousin africain et doté d’un caractère moins fantasque, ils
furent depuis la plus haute antiquité (4500 ans avant notre ère dans la vallée
de l’Indus) domestiqué et employé à des tâches civiles ou militaires. Citons,
plus près de nous et dans ce dernier domaine le célèbre Carthaginois Hannibal
qui franchit, bien avant la caravane du cirque Bouglione, les Alpes avec ses
éléphants et Alexandre le Grand qui en fit, comme chacun sait ou devrait
savoir, participer quelques uns à la bataille de Gaugamèles en
octobre 331 avant notre ère. Toutefois, les éléphants de guerre s’ils impressionnaient par leurs
taille et semaient l’effroi parmi les rangs de l’adversaire présentaient le
léger défaut d’avoir tendance à fuir si on les effrayait, écrabouillant au
passage les combattants de leur camp. C’est pourquoi ils ne dépassèrent qu’exceptionnellement
les grades de caporal-chef ou de sergent.
Dans le civil, ils furent utilisés comme animaux de trait ou de transport. Dans les forêts, ils étaient employés au débardage des troncs et c’est pourquoi, bien que le fait soit peu connu, les vêtements sans manches confectionnés à l’origine en peau d’éléphant d’Asie prirent le nom de « débardeurs ». Le transport à dos d’éléphant connut son heure de gloire mais son interdiction sur les autoroutes au nom du sacro-saint principe de précaution l’a fait régresser. De nos jours, il est surtout utilisé pour épater le touriste que ce soit en se livrant à des pitreries sur la voie publique (triple salto arrière vêtu d’un tutu rose, etc.) ou comme animal d’apparat par les maharajahs qui en ont encore les moyens. L’éléphant d’Asie est censé bénéficier d’une grande intelligence : il serait capable d’assimiler jusqu’à trente ordres (dont l’ordre alphabétique et l’ordre chronologique). Moins futé, celui d’Afrique n’obéit à personne.
Dans le civil, ils furent utilisés comme animaux de trait ou de transport. Dans les forêts, ils étaient employés au débardage des troncs et c’est pourquoi, bien que le fait soit peu connu, les vêtements sans manches confectionnés à l’origine en peau d’éléphant d’Asie prirent le nom de « débardeurs ». Le transport à dos d’éléphant connut son heure de gloire mais son interdiction sur les autoroutes au nom du sacro-saint principe de précaution l’a fait régresser. De nos jours, il est surtout utilisé pour épater le touriste que ce soit en se livrant à des pitreries sur la voie publique (triple salto arrière vêtu d’un tutu rose, etc.) ou comme animal d’apparat par les maharajahs qui en ont encore les moyens. L’éléphant d’Asie est censé bénéficier d’une grande intelligence : il serait capable d’assimiler jusqu’à trente ordres (dont l’ordre alphabétique et l’ordre chronologique). Moins futé, celui d’Afrique n’obéit à personne.
On
attribue à l’éléphant quel que soit son continent d’origine une mémoire
phénoménale : il pourrait réciter la table de multiplication par
sept, plusieurs tirades de Corneille ou de Racine, se souvenir du menu servi
à la communion de chacun de ses neveux ainsi que de citer la date et l’heure de
TOUTES les apparitions télévisuelles du président Hollande depuis son élection. En
fait, et jusqu’à preuve du contraire, je pense qu’il s’agit là d’une légende qui
ne repose que sur les témoignages de piliers de bistro dont l’exactitude est
aussi douteuse que la couleur rose qu’ils attribuent aux spécimens qu’ils
côtoient
Je m’aperçois que
je n’ai fait qu’esquisser quelques uns des traits qui rendent cette bête odieuse.
Par crainte d’être long, je vous renvoie aux traités d’éthologie à elle
consacrés confiant que je suis qu’ils vous permettront de la juger avec toute
la sévérité qu’elle mérite.