M. Aymeric Caron est végétarien. Depuis plus de vingt ans.
Il vient d’écrire un joli livre sur la question intitulé No steak. Il y a trois jours, histoire de vendre sa camelotte, il
est passé à la belle émission de Mme
Pascale Clark sur la RSC™. Mme Clark étant absente, c’est son remplaçant
qui interviewa le gentil M. Caron. Le pauvre en a presque perdu le goût du
steak, tellement qu’il était troublé par les aruments du brillant Aymeric.
Faire un inventaire complet des âneries proférées par ce
bel esprit serait long. Car il
semble régner sous son crâne un état de tempête permanent. Il est sensible comme
un quartier le bougre ! Figurez-vous qu’il n’a jamais bien compris
pourquoi on mangeait certains animaux tandis qu’on en chouchoutait d’autres !
Un reportage sur les abattoirs l’a totalement dissuadé de manger du muscle ou
de la tripe d’animaux morts. Parce que tout ça est bien cruel. Il en est même
venu, vue la manière dont se passe l’élevage des vaches, à se montrer très
réticent sur la consommation de lait. Pour lui, manger de la viande est un
archaïsme barbare et il est probable que dans quelques décennies ce crime aura
disparu. Pour des raisons non seulement MORALES mais économiques. Surtout que
nous sommes nous-mêmes des animaux, que tous les animaux sont des cousins et qu’Aymeric
a le sens de la famille.
Quand je pense que ce soir je vais manger la chair d’un cousin
agneau qui naguère gambadait dans le pré de mon voisin, que j’ai vu grandir, je
devrais me sentir honteux, non ? Eh
bien pas du tout. Contrairement à M. Caron, j’ai toujours fait le lien entre l’animal
vivant et sa viande. J’ai élevé des poulets et les ai fait passer de vie à
congélateur de mes propres mains.
Eviscérer un animal, le dépecer ou le plumer ne me pose pas de problème.
C’est dans l’ordre des choses. Les dégoûts et réticences de M. Caron, me
paraissent relever d’une sensiblerie ridicule pour un garçon de son âge. S’il
ne comprend pas pourquoi on mange certains animaux et qu’on en chouchoute d’autres,
c’est d’une part qu’il n’a jamais hébergé une vache, une poule ou un cochon dans son salon
et qu’il ne comprend rien à la tradition. Ce dernier point n’a rien d’étonnant
car Aymeric est progressiste.
Quoi qu’il en soit, on pourrait s’attendre à ce que cet
ultra sensible soit d’une douceur angélique avec ses frères humains.
Curieusement, ce n’est pas le cas. Ce journaliste participe à l’émission de M.
Ruquier en tant que guignol de gauche.
Et là, bizarrement, cet être qui se sent si proche du mille-pattes et de la
fauvette babillarde (dont il doute que les intelligences soient inférieures à
la sienne, opinion que je tends à partager), se montre très agressif avec ceux
des humains qui ne partagent pas ses opinions. Car en plus d’un brushing impeccable,
d’un cœur d’or, et bien qu’il s’en
défende, il a des opinions.
J’en viens même à me demander suite à ses dernières
prestations à On n'est pas couché, si son régime alimentaire ne serait pas un signe de plus de son intransigeance,
si ça campagne contre la mise à mort de tout animal ne participe pas d’une
forme extrême d’intolérance. Au nom, bien entendu, du bien. Ce bien gnangnan qui
pousse nos décadents aux sensibleries les plus absurdes et à l’exécration de
qui ne sanglote pas avec eux.