V’là t’y pas que le Diesel devient l’ennemi public numéro
un. La Cour des Comptes trouve que le gazole n’est pas assez taxé. Ça ferait
perdre au Trésor des milliasses de millasses d’Euros. Et en plus ça vous tue
plus surement qu’une reconstitution du débarquement à Omaha Beach avec tir à balles
réelles. C’est vraiment une saloperie sans nom.
Du coup on ne parle plus que de ça. Les médias bénissent le
ciel (et la Cour des Comptes) de leur avoir offert ce gisement
quasi-inépuisable de commentaires et de débats. Il se passera certainement plusieurs jours avant qu’un sujet encore plus
grave ne vienne remplacer cette importantissime question.
Avant que l’affaire Diesel ne passe à la trappe, hâtons-nous
donc de l’aborder.
Je tiens à préciser que comme la plupart des autres, ce
problème ne me concerne pas. Conduisant depuis 44 ans, sur les 19 voitures que
j’ai possédées une seule fut équipée de ce type de moteur et je ne l’ai pas
gardée longtemps. C’est dire si je m’en fous.
J’appartiens à une génération qui a connu des Diésels bruyants, poussifs
et produisant d’épaisses fumées noires. Achetant des voitures d’occasion que j’use
jusqu’à la corde, je suis bien heureux que l’engouement pour les voitures
consommant du gazole rendent celles qui marchent à l’essence peu populaires et
partant nettement moins chères. L’acquisition d’un véhicule Diesel n’étant, du fait du
coût de son entretien et de son prix d’achat supérieur, rentable qu’à condition
de parcourir plus de 25 000 km par an je n’ai jamais eu de raisons valables
de me procurer un de ces veaux puants. C’est
dire si je suis objectif.
En admettant que ce problème mène à des mesures quelconques, quelles
pourraient-elles être ?
- La confiscation des véhicules et leur destruction immédiate semble une solution évidente. On confisque bien des armes à feu qui sont loin de faire les 42 000 victimes par an que l’on attribue au moteur de la mort. Seulement, serait-ce bien populaire ?
- Une taxation égale, voire supérieure, à celle de l’essence découragerait l’achat de véhicules déjà non rentables pour la plupart des gens. Seulement cela ne nuirait-il pas à la popularité de notre bon gouvernement ?
- On pourrait lisser l’augmentation, la rendre progressive, en espérant que les Français seront assez cons pour ne pas se rendre compte qu’insensiblement leur carburant chéri devient aussi (voire plus) cher que l’essence. On a beau constater journellement la stupidité de nos concitoyens on peut craindre qu’elle n’aille pas jusque là.
- Instaurer une « prime de conversion » me paraît plutôt absurde : à moins que tous les garagistes et mécanos m’aient menti, si, pour la plupart des utilisateurs le Diesel n’est déjà pas rentable on ne voit aucune raison de compenser un gain qu’ils ne font pas.
Aucune de ces solutions ne paraissant facile à appliquer ni souhaitable,
je crains que, malgré tout l’intérêt qu’il présente, le scandale du Diesel continue au grand dam de la Cour des Comptes
et pour le plus grand bonheur des entreprises de pompes funèbres.