..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 1 mars 2013

Gai Luron suis, Gai Luron resterai-je ?



Ceux qui ne connaissent pas Gai Luron, le personnage de BD créé par Marcel Gotlib (et me semble-t-il fortement inspiré de Droopy), risquent de ne pas bien me comprendre.  Ce personnage  contrairement à ce qu’annonce son nom, a un visage inexpressif aux paupières tombantes.  Et c’est en cela que je me suis mis à lui ressembler suite à l’intervention chirurgicale que j’ai subie voici un mois. Seulement, une seule de mes paupières tombe ce qui crée une disymétrie faciale susceptible de nuire gravement à mes conquêtes féminines déjà inexistantes.

J’avais aujourd’hui  rendez-vous avec le bon chirurgien responsable de mon affliction. Je lui exprimai mes angoisses. Il commença par me dire ne pas voir la disymétrie, puis, l’ayant aperçue, à la juger minime. N’importe comment, cet optimiste me dit qu’un mois après l’intervention, le fait que je ne puisse plus hausser qu’un sourcil était parfaitement normal, qu’il fallait bien six mois pour que tout se remette en place et que je retrouverai alors cette beauté si spéciale qui me caractérisait naguère.

Il me presquivit une crème pour hâter les choses, me conseilla de porter un chapeau l’été afin d’éviter d’éventuelles récidives et nous nous quittâmes bon amis.

A part ça, contrairement à bien des gens de ma blogroll, je ne suis pas Obertone.

jeudi 28 février 2013

Blogueur en manque louerait Troll



Suivant un lien de M. Goux, je me retrouve chez M. Nicolas qui m’amène chez Mme Eloooooooooooooooooody. Ces voyages sont épuisants mais combien utiles ! J’ai dû lire et relire tous les commentaires chez M. Nicolas avant de retrouver finalement la phrase citée par le délateur (une première lecture distraite me l’ayant fait manquer).  De fil en aiguille me voilà chez Mme Elooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooooody (ne soyons pas chiche sur les o ! Je commence d’ailleurs à caresser l’idée de signer mes billets Jaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaacques Étieeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeeenne)   où je constate la réalité du trollage massif dont se plaignait la tenancière. Et là, je me sens petit, mais alors TOUT PETIT.

Dans un monde où le troll abonde, je n’en ai pas un seul ! Il y a bien eu ce brave Louis, mais il ne trolla jamais que du bout du clavier. De temps en temps, un commentateur vient bien me reprocher d’étaler ma vie intime (tu parles, Charles !) risquant de choquer mes proches (qui soit dit en passant me lisent régulièrement) mais c’est si rare que ça mérite à peine mention. Regardons les choses en face : je n’ai pas de troll !

Certains me diront que mon blog ne s’y prête pas. Que les sujets abordés ne sont pas assez polémiques. Permettez-moi de protester. Pas polémique la garde du beauf ? Pas polémique la série de meurtres dans le Sud-Manche ? Pas polémique l’adoption du haoussa en remplacement dufrançais ?  Si, afin d’éviter de trop violents échanges, je me suis jusqu’ici retenu de traiter des douloureux problèmes que pose l’installation de gouttières sur ma grange, il se peut qu’à l’avenir je traite de cet épineux sujet. Je ne m’explique donc pas cette cruelle absence. Les trolls seraient-ils trop occupés ailleurs ?

Il me faut réagir. A l’image de Lagardère, si le troll ne vient pas à moi, j’irai à lui. J’ai donc décidé de louer un troll. Ça coûtera ce que ça coûtera. C’est une question de standing. Un blog sans troll c’est comme un de gauche sans indignation. Ça fait pas sérieux.

J’invite donc toute personne capable de troller efficacement à venir exercer ses talents ici. Je le préfèrerais évidemment de gauche (ce sont les plus amusants) mais, s’il est suffisamment hargneux, un nauséabond  fera l’affaire. Mes commentaires lui seront toujours  ouverts, je mettrai un point d’honneur à répondre courtoisement à ses diatribes et ne m’adresserai à lui qu’en employant la formule qui lui conviendra le mieux entre « Monsieur Mon Trol » et « Mon Cher Troll ».  La question du salaire reste à fixer : une virile poignée de main annuelle ? Mensuelle ? Un billet hebdomadaire (ou mensuel ?) consacré à me plaindre amèrement de ses attaques, du temps qu’il me fait perdre et de l’ambiance qu’il casse? C’est à voir. Tout dépendra du degré d’affliction que ses interventions intempestives sauront provoquer en moi (je tiens à préciser que je ne m’afflige pas aisément).

J’attends les candidatures de pied ferme. La sélection sera impitoyable car après avoir longtemps pâti d’une si cruelle absence mes attentes sont exacerbées et  seul un troll d’élite saura les satisfaire.

mercredi 27 février 2013

Pub




Le Crédit Agricole, ma banque chérie depuis bientôt vingt ans, fait en ce moment une campagne de publicité qui m’a bien inquiété. De quoi s’agit-il ?

Des clients posent la question : « Que faites-vous avec l’argent qu’on vous confie ? » Le Monsieur  de la banque tente de gagner du temps en déclarant qu’il est rare qu’on lui pose cette question. Les clients se font inquisiteurs : « Vous prenez des risques avec ? », « Vous spéculez sur les marchés étrangers ? » Ce qui serait très mal, je suppose, parce que si pour le banquier ce n’est que de l’argent,  pour les clients c’est tous leurs projets… Ne se laissant pas démonter, M. Crédit Agricole leur assure que leur argent reste dans la région. Les clients paraissent rassurés et déclarent qu’ils ne le savaient pas.  L’intéressant dialogue se termine là : un contre-zoom vertical  partant de la place où ces braves gens discutaient le bout de gras nous amène à voir l’ensemble de la région tandis que, prenant le relais, une voix féminine (Mme Crédit Agricole ?) explique que l’argent sert à financer des projets locaux : écoles, logements, entreprises. OUF !

Heureusement  qu’elle est arrivée la dame, parce que moi je ne m’étais jamais posé la question de savoir ce que le Crédit faisait avec mes sous. Dès qu’elle fut formulée, me vinrent des idées. Contrairement aux clients du clip, et leurs craintes de spéculations, je m’imaginais les gens du CA dépenser follement mes sous en boissons capiteuses, filles faciles,  riches mets pour les hommes, fanfreluches, bijoux, belles toilettes pour les femmes (ou le contraire, ne soyons pas sexiste) .  Je les voyais rouler carrosse avec l’argent de tous mes projets !  Qu’il reste ou non dans la région m’était complètement égal. La certitude qu’ils menaient la grande vie localement  n’avait rien de vraiment rassurant.

L’intervention de la dame mit fin à mes craintes. Mon argent n’était pas dilapidé comme je l’avais craint un instant mais investi localement dans des projets utiles. Je revenais de loin !

Ça c’est de la bonne pub : créer  l’angoisse pour terminer sur un message de confiance est habile. On sort de cette douche écossaise rasséréné et bien décidé à continuer d’embellir son âme en leur confiant nos trois sous puisqu’ils en font si bon usage.

mardi 26 février 2013

Cinoche



Face au cinéma, il y a bien des attitudes possibles. On peut en attendre la révélation de vérités profondes sur toutes sortes de graves sujets, on peut se contenter de voir des images qui bougent vite avec tout plein de boum-badaboums dedans, on peut ne s’en réjouir qu’en voyant des malades mentaux répandre des flots d’hémoglobine, on peut en attendre toutes sortes d’émotion délicates face aux heurs, malheurs et autres galipettes de personnages touchants, on peut exiger qu’il fasse rire, etc.

Toutefois, je constate de plus en plus qu’il est  très à la mode de gerber sur le cinéma français. C’est dans l’air du temps. Et il y a à cela une logique. A pays de merde, ciné de merde, littérature de merde, politique de merde, économie de merde, etc. Dire que je ne partage pas cet avis va de soi. J’aime mon pays et je n’aime pas qu’on le décrie. Que ce soit le fait de nos enrichisseurs  ou de ceux qui se déclarent leurs ennemis farouches.

Ainsi, pas plus tard que dimanche soir, j’ai pris plaisir à regarder Je vous trouve très beau. Oh, je n’irai pas jusqu’à dire qu’il s’agit d’un sommet, qu’on en sort transformé, qu’il y a la vie avant et après. Je ne dirai ça d’aucun film ni même d’aucun livre. Tout ce que je demande à un spectacle c’est de me faire oublier ma montre et, quand je suis dans une salle, le relatif inconfort du siège. Ça n’arrive pas souvent, c’est arrivé dimanche.

J’ai beaucoup de mal à me concentrer sur un film. Le livre me prend plus facilement. Contrairement à nombre de mes contemporains, le cinéma Etatsunien m’emmerde. Comme m’emmerderaient des films tournés par des fourmis ou des extraterrestres racontant des histoires de fourmis ou d’extraterrestres. Américanophobe je suis. En revanche, les films qui mettent en scène des êtres humains plus ou moins proches ont leur chance à mes yeux. Ainsi, en dehors des films français, j’apprécie les comédies anglaises ou italiennes. Je suis accessible à leur humour.

En fait, plus j’avance en âge et plus je ne supporte que la légèreté et le rire. Le drame, c’est tout juste bon pour la vie de tous les jours quand on la prend au sérieux, chose qui me devient de plus en plus difficile.