..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 14 février 2013

M. Hollande, voyant extra aveugle ?



Une des choses qui m’amuse dans l’amnésie régnante, c’est que personne ne semble se souvenir des prévisions de croissance de M. Hollande. D'où les tirait-il ? De sa boule de cristal ? Toujours est-il que dans sa grande sagesse il les qualifiait à la fois de « prudentes et réalistes ». Son projet était basé sur elles.

Les voici telles qu’elles apparaissaient à la page 40 dudit projet :



Vous noterez que pour 2012 on est un peu à la bourre.  Vous remarquerez que pour 2013, on en était ensuite descendu à moins de la moitié de la prévision avant d'admettre que tabler sur 0.8% était trop optimiste.

Il est facile de se gausser. Il est évident qu’à la différence de l’adoption du « mariage pour tous » la croissance ne se décide pas à l’Assemblée Nationale. Il est non moins évident que la conjoncture internationale influe davantage sur l’économie que les intentions d'un gouvernement. Il est encore évident que si M. Hollande comptait sur sa baguette magique pour voir se réaliser ses rêves, il a dû l'égarer.

Et c’est là que le bât blesse : pourquoi prétendre baser  la réalisation d’un projet gouvernemental sur des chiffres qu’on sait forcément ne pas dominer ? Pour se donner  une apparence de sérieux ? Pour berner l’électeur ?  Parce qu’on croit dur comme fer à la méthode Coué ?

Dieu merci, les Français sont amnésiques ! S’ils ne l’étaient pas, ils déduiraient logiquement que le projet gouvernemental a à peu près autant de chances d’être mené à bien que votre serviteur de succéder à Benoît XVI. D’ailleurs, et contrairement à l’argument des pro-gouvernementaux, ont-ils jamais cru à ce projet et est-ce ce dernier qui a déterminé leur vote ?

mercredi 13 février 2013

Les Femen tirent bien mais visent mal



Hier,nos adeptes du monokini en toute saison sont allées fêter la démission du pape à Notre-Dame de Paris.  Leur combat contre l’homophobie est tout à leur honneur. Leur manière de le mener  d’une distinction rare. Leur stratégie de communication impeccable. Toutefois, malgré tout leur mérite, elles manquent d’adresse et l’efficacité de leur lutte s’en ressent.

Du temps de l’URSS, y organiser une manifestation procommuniste était certes méritoire mais n’avait rien d’héroïque et demeurait sans grandes conséquences. Pour les mêmes raisons, se battre contre l’homophobie dans un pays qui vient d’adopter le mariage pour tous et où, dit-on, une majorité soutient cette innovation est-il vraiment utile ? Cela fait-il vaciller les consciences ?

Je veux bien admettre que, même dans notre pays si ouvert,  les religions soient opposées à cette « avancée » mais pourquoi, parmi les cultes, choisir d’aller provoquer celui qui est  le moins violent ? Pourquoi ne pas aller manifester leur ire face au passéisme religieux dans une mosquée un vendredi ? Les réactions qu’elles  y rencontreraient  seraient peut-être plus aptes à souligner l’obscurantisme qu’elles dénoncent.

Il m’a semblé comprendre que dans la Russie de M. Poutine l’homosexualité est modérément encouragée. Ne serait-ce pas là qu’il faudrait aller porter le fer ? La réaction du pouvoir, que l’on peut deviner musclée, par les réactions qu’elles susciteraient (surtout, hélas, à l’extérieur de ce pays) ne donnerait-elle pas plus de relief à la défense de leur cause ? Et s’il n’y avait qu’en Russie ! La liste serait  longue à dresser des pays où leur action serait plus justifiée qu’en France.

Mais au fond, leur action a-t-elle un but autre que de très légèrement choquer le bourgeois (qui en a vu d’autres, le pauvre) et de faire parler d’elles ? Nos nudistes barbouillées  finiront par perdre toute visibilité parce qu’elles pratiquent leurs  happenings dans une société du spectacle, laquelle exige  toujours du nouveau.  Dans quelque temps, voir les Femen brailler à poil n’attirera pas plus l’attention qu’une manif d’enseignants : on les regardera passer sans que quiconque se demande ce qu’elles revendiquent au juste. Et elles aussi  s’en lasseront …

A provoquer sans péril on disparaît sans gloire !

mardi 12 février 2013

Câblé !



Comme le toujours si drôle Président Mitterrand le déclarait jadis à M. Mourousi, me voici dûment câblé.

Hier en effet, mon antenne satellite a été installée et reliée  à mon routeur wifi procurant à l’ensemble de mon humble demeure une connexion internet de qualité. Après un an et demi de souffrances et de frustration me voici enfin relié au monde.

La gentille dame du service commercial du fournisseur d’accès satellitaire m’avait assuré que rien n’était plus aisé que d’installer la parabole. Après avoir visionné le CD expliquant la manœuvre et malgré mon goût prononcé pour l’acquisition de nouveaux savoir-faire,  je suis arrivé à la conclusion qu’il serait peut-être plus prudent de faire appel à un professionnel.  Je contactai donc le service commercial afin qu’il m’indiquât un installateur agrée. Il me fournit les coordonnées de deux entreprises situées dans la banlieue caennaise à plus de 90 km de chez moi. Ça commençait bien ! La première me répondit qu’ils ne faisaient pas ce genre d’installation. La deuxième, sur le répondeur de laquelle je laissai un message, ne me rappela pas. Devant  tant de succès, je décidai de me mettre en quête d’antennistes dans le voisinage…

Il me fut répondu par une entreprise viroise qu’ils n’installaient plus ce genre de paraboles vu la complexité de la chose et le mécontentement des clients quand ils recevaient une facture de X heures de coûteuse main-d’œuvre. Soit ! Je contactai à tout hasard un électricien voisin. Il m’annonça qu’il était tout à fait qualifié pour effectuer le travail, ayant effectué un stage de formation avec mon fournisseur d’accès.

C’est donc ce  brave homme qui est venu hier installer la parabole. Je restai avec lui pour lui passer des outils, l’aider à tirer les câbles. Comme je m’y attendais et bien qu’il eût tout le matériel nécessaire, le réglage de la parabole ne se fit pas aussi rapidement que le montrait le CD. Il faut dire que les coordonnées fournies par Internet étaient inexactes. Trois  heures et demie de labeur soutenu firent que nous pûmes nous connecter avec succès. Après que je l’eus remercié et rétribué, mon sauveur s’éloigna dans la nuit au volant de son fourgon.

Ce qui est curieux dans cette affaire, c’est que les gens compétents ne sont pas recommandés par le fournisseur d’accès tandis qu’ils vous aiguillent vers n’importe qui. On dira après cela que le privé est efficace tandis que dans le public tout le monde s’en fout. Je pense que c’est plutôt une question de personnes.

Quoi qu’il en soit, depuis qu’ERDF a finalement trouvé la cause des sempiternelles coupures de courant, que j’ai souscrit un abonnement téléphonique chez France Telecom et que j’ai fait installer ma belle parabole, je me trouve relié au monde extérieur de manière tout à fait correcte. Seule la télé laisse encor à désirer…

En plus, je viens d’apprendre que d’ici moins d’un an débutera l’installation de la fibre dans TOUS les foyers du canton. Notre désert ayant été choisi comme zone pilote, nous passerons d’un coup de la pénurie à l’abondance !  Elle est pas belle, la vie ?

lundi 11 février 2013

Au pays des borgnes, les aveugles sont rois !



Que nous racontez-vous là,  pauvre crétin, c’est au royaume des aveugles que les borgnes sont rois !

Ah bon ? Ne seriez-vous un brin passéiste ?  Il faut vivre avec son temps ! Aujourd’hui on marche sur la tête et les valeurs en sont inversées. Tenez vous au courant, ne serait-ce qu’un peu !

Dans la pensée ancienne, on pouvait considérer que le moins handicapé pouvait guider celui qui l’était davantage. Ces temps sont heureusement révolus.  Aujourd’hui, grâce au progrès, les rôles ont changé.

Il ne s’agit bien entendu que d’une métaphore : l’honnêteté oblige à reconnaître que les borgnes sont finalement peu nombreux en notre beau pays. Et s’il arrive qu’ils portent (avec leur élégance coutumière) des lunettes, nos dirigeants ne sont pas aveugles. S’il y a cécité, c’est sur le plan intellectuel que celle-ci se manifeste.

Dans les domaines sociétaux, dirigeants politiques comme leaders d’opinion autoproclamés font assaut d’aveuglement.  Au nom du modernisme, de l’ouverture à l’autre, du droit des minorités, des mesures propres à détruire un tissu social résultat de siècles d’efforts sont proposées  aux borgnes qui, si on ne leur serinait pas à longueur d’ondes et de journées les mérités d’icelles, ne les regarderaient pas nécessairement d’un bon œil. Il est logique que les aveugles ne voient pas  clairement les conséquences néfastes des décisions qu’ils prônent  et qu’ils se contentent de n’y voir que les avantages  clientélistes qu’ils en tirent. Il n’y a rien d’étonnant non plus  à ce que la vision des borgnes manque de profondeur de champ.

Ce qui est plus troublant, c’est qu’une majorité de borgnes semble fortement douter de la fiabilité des aveugles qui pourtant les mènent. Jetez un coup d’œil au sondage en cours sur l’indépendance et la pluralité des journalistes. C’est édifiant, non ? De même, les sondages sur la confiance qu’a le « peuple », borgnes compris, en ses dirigeants politiques montrent qu’elle n’est pas au zénith.

C’est à se demander si le borgne ne souffrirait pas, en plus de son infirmité visuelle, d’une forme de schizophrénie, une partie de sa conscience le portant à voir clair et l’autre le poussant à soutenir ceux dont il rejette au fond les idées.  A moins que d’un œil il voit la réalité et que l’autre l’anène à se comporter en aveugle…

dimanche 10 février 2013

Du bon, de l’excellent Goux !



Sitôt reçu, sitôt lu, je viens de terminer Mémoire d’en France de Didier Goux.

Par certains côtés, le livre est décevant* : c’est en vain qu’on y chercherait d’utiles enseignements sur l’élevage ducanard de Barbarie, des astuces de bricolage (comme la manière d’extraire une vis dont la tête est abimée), de savoureuses manières d’accommoder les restes de gigot. S’il en est question c’est de façon si métaphorique que ça m’a totalement échappé. Ce livre est profondément inutile.  C’est peut-être  de là qu’il tire sa beauté, comme disait Edmond.

Il parle de tout plein d’autres choses et surtout  il en parle bien.  Ça se lit comme on boit du petit lait, sauf que, normalement, la boisson de petit lait, en quelque quantité que ce soit, ne provoque pas l’hilarité. A moins qu’on y ait mêlé des substances…  C’est le tour que réussit le style  fluide de M. Goux quand  il dérape, fondant dans une langue formellement impeccable de réjouissantes trivialités.

Inutile, disais-je. Comme peuvent l’être des considérations sur la mort, les livres, la France qui s’en va, les films d’horreur, les femmes,  les lapins incongrus. Quant aux messages d'outre-tombe...

Etant de nature sombre, ma préférence va vers ce qui fait rire. Ainsi me régalai-je à la (re)lecture des textes sur les personnages de film d’horreur hollywoodiens (PF2H). Bêtement sentimental, j’admirai ce bijou d’émotion pudique où Didier, s’imaginant  privé par la mort de son Irremplaçable, déclare : « on peut imaginer que je me saoulerai déraisonnablement –et  pleurerai pour finir ; mais des larmes d’ivrogne : pour un homme c’est plus digne. »  Brute épaisse, j’appréciai moins les passages littéraires consacrés à Renaud Camus, auteur que je ne connais pas et vers qui rien ne m’attire.

Étant peu amateur de critique, je ne me livrerai pas à de longues,  vaines et pataudes analyses. A ceux pour qui quelques heures d’heureuse lecture sont un régal  précieux je dirai simplement : procurez vous ce livre !

*Normalement, c’est in cauda que se trouve le venenum. Je le mets in capite, pour faire mon original.