..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 12 février 2013

Câblé !



Comme le toujours si drôle Président Mitterrand le déclarait jadis à M. Mourousi, me voici dûment câblé.

Hier en effet, mon antenne satellite a été installée et reliée  à mon routeur wifi procurant à l’ensemble de mon humble demeure une connexion internet de qualité. Après un an et demi de souffrances et de frustration me voici enfin relié au monde.

La gentille dame du service commercial du fournisseur d’accès satellitaire m’avait assuré que rien n’était plus aisé que d’installer la parabole. Après avoir visionné le CD expliquant la manœuvre et malgré mon goût prononcé pour l’acquisition de nouveaux savoir-faire,  je suis arrivé à la conclusion qu’il serait peut-être plus prudent de faire appel à un professionnel.  Je contactai donc le service commercial afin qu’il m’indiquât un installateur agrée. Il me fournit les coordonnées de deux entreprises situées dans la banlieue caennaise à plus de 90 km de chez moi. Ça commençait bien ! La première me répondit qu’ils ne faisaient pas ce genre d’installation. La deuxième, sur le répondeur de laquelle je laissai un message, ne me rappela pas. Devant  tant de succès, je décidai de me mettre en quête d’antennistes dans le voisinage…

Il me fut répondu par une entreprise viroise qu’ils n’installaient plus ce genre de paraboles vu la complexité de la chose et le mécontentement des clients quand ils recevaient une facture de X heures de coûteuse main-d’œuvre. Soit ! Je contactai à tout hasard un électricien voisin. Il m’annonça qu’il était tout à fait qualifié pour effectuer le travail, ayant effectué un stage de formation avec mon fournisseur d’accès.

C’est donc ce  brave homme qui est venu hier installer la parabole. Je restai avec lui pour lui passer des outils, l’aider à tirer les câbles. Comme je m’y attendais et bien qu’il eût tout le matériel nécessaire, le réglage de la parabole ne se fit pas aussi rapidement que le montrait le CD. Il faut dire que les coordonnées fournies par Internet étaient inexactes. Trois  heures et demie de labeur soutenu firent que nous pûmes nous connecter avec succès. Après que je l’eus remercié et rétribué, mon sauveur s’éloigna dans la nuit au volant de son fourgon.

Ce qui est curieux dans cette affaire, c’est que les gens compétents ne sont pas recommandés par le fournisseur d’accès tandis qu’ils vous aiguillent vers n’importe qui. On dira après cela que le privé est efficace tandis que dans le public tout le monde s’en fout. Je pense que c’est plutôt une question de personnes.

Quoi qu’il en soit, depuis qu’ERDF a finalement trouvé la cause des sempiternelles coupures de courant, que j’ai souscrit un abonnement téléphonique chez France Telecom et que j’ai fait installer ma belle parabole, je me trouve relié au monde extérieur de manière tout à fait correcte. Seule la télé laisse encor à désirer…

En plus, je viens d’apprendre que d’ici moins d’un an débutera l’installation de la fibre dans TOUS les foyers du canton. Notre désert ayant été choisi comme zone pilote, nous passerons d’un coup de la pénurie à l’abondance !  Elle est pas belle, la vie ?

lundi 11 février 2013

Au pays des borgnes, les aveugles sont rois !



Que nous racontez-vous là,  pauvre crétin, c’est au royaume des aveugles que les borgnes sont rois !

Ah bon ? Ne seriez-vous un brin passéiste ?  Il faut vivre avec son temps ! Aujourd’hui on marche sur la tête et les valeurs en sont inversées. Tenez vous au courant, ne serait-ce qu’un peu !

Dans la pensée ancienne, on pouvait considérer que le moins handicapé pouvait guider celui qui l’était davantage. Ces temps sont heureusement révolus.  Aujourd’hui, grâce au progrès, les rôles ont changé.

Il ne s’agit bien entendu que d’une métaphore : l’honnêteté oblige à reconnaître que les borgnes sont finalement peu nombreux en notre beau pays. Et s’il arrive qu’ils portent (avec leur élégance coutumière) des lunettes, nos dirigeants ne sont pas aveugles. S’il y a cécité, c’est sur le plan intellectuel que celle-ci se manifeste.

Dans les domaines sociétaux, dirigeants politiques comme leaders d’opinion autoproclamés font assaut d’aveuglement.  Au nom du modernisme, de l’ouverture à l’autre, du droit des minorités, des mesures propres à détruire un tissu social résultat de siècles d’efforts sont proposées  aux borgnes qui, si on ne leur serinait pas à longueur d’ondes et de journées les mérités d’icelles, ne les regarderaient pas nécessairement d’un bon œil. Il est logique que les aveugles ne voient pas  clairement les conséquences néfastes des décisions qu’ils prônent  et qu’ils se contentent de n’y voir que les avantages  clientélistes qu’ils en tirent. Il n’y a rien d’étonnant non plus  à ce que la vision des borgnes manque de profondeur de champ.

Ce qui est plus troublant, c’est qu’une majorité de borgnes semble fortement douter de la fiabilité des aveugles qui pourtant les mènent. Jetez un coup d’œil au sondage en cours sur l’indépendance et la pluralité des journalistes. C’est édifiant, non ? De même, les sondages sur la confiance qu’a le « peuple », borgnes compris, en ses dirigeants politiques montrent qu’elle n’est pas au zénith.

C’est à se demander si le borgne ne souffrirait pas, en plus de son infirmité visuelle, d’une forme de schizophrénie, une partie de sa conscience le portant à voir clair et l’autre le poussant à soutenir ceux dont il rejette au fond les idées.  A moins que d’un œil il voit la réalité et que l’autre l’anène à se comporter en aveugle…

dimanche 10 février 2013

Du bon, de l’excellent Goux !



Sitôt reçu, sitôt lu, je viens de terminer Mémoire d’en France de Didier Goux.

Par certains côtés, le livre est décevant* : c’est en vain qu’on y chercherait d’utiles enseignements sur l’élevage ducanard de Barbarie, des astuces de bricolage (comme la manière d’extraire une vis dont la tête est abimée), de savoureuses manières d’accommoder les restes de gigot. S’il en est question c’est de façon si métaphorique que ça m’a totalement échappé. Ce livre est profondément inutile.  C’est peut-être  de là qu’il tire sa beauté, comme disait Edmond.

Il parle de tout plein d’autres choses et surtout  il en parle bien.  Ça se lit comme on boit du petit lait, sauf que, normalement, la boisson de petit lait, en quelque quantité que ce soit, ne provoque pas l’hilarité. A moins qu’on y ait mêlé des substances…  C’est le tour que réussit le style  fluide de M. Goux quand  il dérape, fondant dans une langue formellement impeccable de réjouissantes trivialités.

Inutile, disais-je. Comme peuvent l’être des considérations sur la mort, les livres, la France qui s’en va, les films d’horreur, les femmes,  les lapins incongrus. Quant aux messages d'outre-tombe...

Etant de nature sombre, ma préférence va vers ce qui fait rire. Ainsi me régalai-je à la (re)lecture des textes sur les personnages de film d’horreur hollywoodiens (PF2H). Bêtement sentimental, j’admirai ce bijou d’émotion pudique où Didier, s’imaginant  privé par la mort de son Irremplaçable, déclare : « on peut imaginer que je me saoulerai déraisonnablement –et  pleurerai pour finir ; mais des larmes d’ivrogne : pour un homme c’est plus digne. »  Brute épaisse, j’appréciai moins les passages littéraires consacrés à Renaud Camus, auteur que je ne connais pas et vers qui rien ne m’attire.

Étant peu amateur de critique, je ne me livrerai pas à de longues,  vaines et pataudes analyses. A ceux pour qui quelques heures d’heureuse lecture sont un régal  précieux je dirai simplement : procurez vous ce livre !

*Normalement, c’est in cauda que se trouve le venenum. Je le mets in capite, pour faire mon original.

samedi 9 février 2013

Considérations de plouc



Une chose me frappe de plus en plus : il existe peu de points communs entre ce que je vis et ce qu’on me raconte du pays. Un peu comme si à la télé les actualités racontaient ce qui se passe sur Mars. C’est curieux, mais ça manque bougrement d’intérêt. Un peu comme si les magazines people se mettaient à ne parler que de ceux qui font  le buzz  à Oulan-Bator.

Ici, pas de problèmes d’immigration, de délinquance, de logement, d’emploi. Ça ne veut pas dire que tout le monde soit riche, bien loin de là. Je suppose que la petite vieille qui vit dans sa maison à toit de tôle un peu plus haut n’est pas riche à millions et que les éboueurs ne se voient pas proposer des ponts d’or pour faire un travail qu’en tant que Français ils devraient refuser. Je suppose aussi que ceux qui ne trouvent pas de travail vont s’installer là où il y a du chômage…

Bref, les gens mènent des vies simples et l’un dans l’autre probablement agréables. On peut laisser sa porte ou sa voiture ouvertes sans que rien n’arrive. Il y a bien eu une vague de cambriolages il y a quelque temps. D’après ce qu’on m’a raconté, c’était le fait de jeunes Anglais. De ceux que leurs parents voulaient justement protéger de la contamination citadine en venant s’installer ici. Il leur fallait peut-être un temps d’adaptation… Ça s’est calmé.

Ce qui est étonnant à mes yeux, c’est  que tout en semblant pester contre la ville, si peu la fuient. Il faut dire que la grand ville offre bien des avantages : on y a tout sous la main : loisirs, spectacles, magasins, que sais-je encore ? Le seul problème c’est qu’une fois qu’on a payé le loyer on n’a souvent plus un sou pour profiter de toutes ces merveilles. Ce n’est pas grave : on a tout à portée et ça rassure. Sauf que pour parcourir quelques kilomètres on y met des heures… Parfois plus que ne mettrait le rural pour les atteindre…

Vous me direz que le travail, c’est en ville qu’on le trouve. Mais les entreprises ne s’installent-elles pas en ville afin de pouvoir y recruter les cadres, ouvriers et employés qui ne voudraient en aucun cas s’installer au vert, faute s’y bénéficier des avantages de la ville ? Le serpent se mord la queue…

Il paraît que 90% des Français (et de leurs enrichisseurs) vivent sur  10% du territoire. Ce qui explique au passage pourquoi la couverture téléphonique et Internet est ici lamentable : touchant facilement l’essentiel du marché possible sans effort, on ne voit pas pourquoi les fournisseurs se ruineraient en relais pour desservir quelques ploucs.

Il y a bien de plus en plus de rurbains, mais cela ne relève-t-il pas plus d’une résignation que d’un choix ? Les gens s’éloignent de plus en plus des centres devenus trop chers pour s’installer dans des campagnes où ils tentent de recréer la ville. En moins bien, forcément…

Je ne me plains aucunement  de cet état de fait : ma tranquillité est à ce prix ! Loin de la course des rats (comme disent les Anglais), je coule des jours paisibles qu’un repeuplement des campagnes viendrait troubler.

N’empêche, j’ai  de plus en plus de mal à me passionner pour ce qui agite ces Martiens auxquels je rends de moins en moins visite…

vendredi 8 février 2013

Croissons !



La croissance, c’est ça qu’il nous faut ! Dès qu’elle va repartir, vous allez voir ce que vous allez voir ! En attendant, ben y’a pas grand-chose à faire ! Y’a qu’à l’attendre et puis c’est tout…

Dès qu’elle sera là, je ne vous dis pas : plein emploi, extinction du paupérisme, fleuves de lait, de miel et de vin. Si elle ne vient pas : chômage, misère, restos du cœur.  C’est comme ça et pas autrement. Un dogme. Irréfutable. Nous sommes donc condamnés à la croissance, et pour toujours.

On pourrait se fixer des limites : arrivés à 50 000 $ de produit intérieur brut par habitant en Parité de Pouvoir d’Achat, soit à peu près le niveau actuel des Etats-Unis, on arrête la croissance, on se repose sur ses lauriers. Eh bien non ! Ça ne va pas ! Même aux États-Unis, sans croissance c’est la cata.

Je ne sais pas ce que vous en pensez, mais personnellement, sans être ultra-gauchiste (on ne m’en fait que rarement le reproche) je commence à me dire qu’il y a quelque chose qui cloche dans ce système. Autant il est concevable que la croissance soit une nécessité impérieuse pour un pays où les besoins vitaux ne sont pas satisfaits autant pour des pays où cette satisfaction ne représente plus un objectif  cette course à la croissance ressemble à celle de l’âne après la carotte qu’on lui colle sous le nez et qu’il n’attrapera jamais.

Surtout que les ressources terrestres  limitées font qu’il est totalement impossible pour l’ensemble de la population mondiale d’atteindre ne serait-ce que le niveau de richesse économique des pays d’Europe occidentale.

Surtout qu’une partie du progrès ne sert qu’à des âneries. En matière automobile, les phares qui s’allument seuls, les essuie-glaces que la pluie met en marche, le radar qui aide au garage sont-ils vraiment utiles ?  Michel Drucker devient-il (encore plus) fascinant quand on le regarde sur un écran d’un mètre vingt ? Pourquoi aller s’emmerder huit jours aux Seychelles quand on peut très bien le faire près de chez soi ?

Ne pourrait-on pas concevoir un autre modèle, non soumis à une croissance qui mène dans le mur sans pour autant être socialiste ou même de gauche ? Les sociétés postindustrielles  seraient-elles, à la différence des particuliers, incapables de faire avec ce qu’elles ont et condamnées à courir après un hypothétique « toujours plus » ?