Quel que soit le résultat final de l’élection à la tête de l’UMP,
on peut d’ores et déjà annoncer avec certitude que la gauche a perdu. Son
candidat à la présidence, même si finalement il l arrivait qu’il l’emportât
ne le ferait que dans un mouchoir de poche et, ça, pour nos amis du PS et
assimilés, c’est bien triste.
Semaine après semaine, on nous annonçait une très nette
victoire du père François. Les sondages étaient formels : il allait
écrabouiller l’infâme Copé, le disperser façon puzzle. Bien sûr les sondages étaient faits auprès de
gens pas concernés, mais à quoi bon chercher la petite bête ? L’important
c’était que le candidat de la gauche dût l’emporter haut la main, non ?
Parce qu’étaient en lice deux candidats bien différents :
d’un côté un social démocrate bien coiffé et propre sur lui, de l’autre un
olibrius courant, armé d’un pain au chocolat, après l’électorat frontiste !
Face à un tel choix, un cœur de gauche ne saurait hésiter : M. Fillon ne
pouvait que le séduire. Car, figurez-vous, la gauche a une ambition pour la
droite : faire d’elle son image symétrique et non opposée. Le même de l’autre
côté.
Un candidat comme Fillon présentait tous les avantages :
il pourrait par son discours politiquement correct, séduire le centre et, grappillant
quelques voix à gauche constituer une majorité d’alternance d’autant plus
acceptable qu’elle continuerait la même politique sociétale. La France se
gouverne au centre, Giscard nous l’a bien montré en se vautrant malgré ses immenses
qualités.
De l’autre côté, un type comme l’infâme Copé, s’inscrivant
dans la ligne de droitisation adoptée par M. Sarkozy qui a failli de peu
remporter un second mandat, ne saurait qu’entraîner la droite à l’échec tant il
est vrai qu’en ne fustigeant pas les préoccupation de 20% de son électorat elle
est certaine de se planter.,
Et puis voilà que les militants concernés s’expriment et
que, contre toute attente et, n’ayons pas peur de le dire, contre toute raison,
ils le font à 50% pour le clivant, le stigmatiseur, le méchant ! C’en est
à se demander si au sein de l’UMP il n’y aurait pas des gens de droite !
Quelle honte !
Bon, ne rêvons pas : ce ne sont que deux stratégies qui
s’opposent. L’une tentant de draguer à gauche, l’autre faisant de l’œil aux
marinistes. Chacun travaillant à sa propre carrière en fonction de l’idée qu’il
se fait du corps électoral et de sa possible évolution.
En tant qu’homme de droite je préfère celui d’entre eux qui, même si c’est
feint, prend en compte certaines de mes attentes à celui que son idéologie rend
socialo-compatible. Car lorsqu’on doit une élection à certains ralliements, ignorer
totalement ceux qui vous ont fait roi peut finir par poser des problèmes…