J’ai déjà dit cette capacité d’oubli que j’ai vis-à-vis des
livres lus. C’est très curieux car de manière générale ma mémoire est plutôt
bonne. Trop bonne à mon goût pour ce qui est de certains épisodes de ma vie que
je préfèrerais oublier carrément.
L’autre jour, suite à un échange avec Suzanne, je m’aperçus
que je possédais le recueil de nouvelles de Gabriel Garcia Marquez qu’elle
évoquait. Il s’agissait de « Douze contes vagabonds ». Du coup je me
mis à le relire et ce fut une bien agréable redécouverte. Le format de la nouvelle convient à mon
attention fuyante. D’autant plus qu’avec le temps, pris par jardinage,
bricolage et scribouillage je consacre
de moins en moins de temps à la lecture qui fut mon principal loisir jusque
récemment. Retrouver sous une forme concentrée tout l’univers magico-réaliste de Garcia Marquez est un pur régal
que je ne saurais trop conseiller. Ce qui ne dispense pas de lire et relire ses
romans. Relire car il n’y aura plus de nouvelles découvertes vu que le vieux Gabriel
s’est mis depuis quelques années à yoyoter de la touffe.
Alzheimer poursuit mes auteurs favoris. Il y a quelques
années déjà Terry Pratchet, commença la grande descente vers l’oubli grâce à
une forme rare et précoce de cette maladie. Il avait 58 ans… Maintenant on apprend
que depuis quelques années déjà Garcia Marquez perd les pédales… C’est de son âge, mais quand même.
Ce qui m’étonne, c’est que l’on donne aux vieillards dont je
serai bientôt, afin d’éviter la démence sénile, le conseil de maintenir une
activité intellectuelle. Ainsi peut-on lire dans wikipédia : « Conserver une activité cognitive simple
pourrait diviser par 2 le risque de MA ; les personnes ayant suivi de
longues études, ou ayant développé leur mémoire, courent moins de risques de
souffrir de la maladie s'ils entretiennent cet acquis telle que lire un
journal, jouer aux échecs ou aux dames, fréquenter les bibliothèques, etc.
Cette diminution de risque n’est imputable qu’aux activités cognitives actuelles
des personnes âgées. Celles pratiquées dans le passé n’auraient aucune
influence sur le déclin cognitif lié à l’âge. »
Est-ce vraiment
rassurant ? D’abord on parle au
conditionnel. Ensuite, il faut avoir de tout temps eu une activité intellectuelle
et la poursuivre, enfin ça ne réduirait
les risques que de 50 %.
Voir des gens comme Pratchett, Garcia Marquez ou les
présidents Chirac ou Reagan sombrer dans cette pathologie laisse dubitatif
quant à l’utilité de stimuler son cerveau en consacrant ses loisirs de fin de
vie au bilboquet , aux dominos voire à
tenir blog.