Si vous volez poules et dindons, tremblez ! |
Pour le lecteur pressé qui lirait en diagonale, j'ai utilisé les caractères gras pour souligner les caractéristiques principales qu'il est essentiel de retenir. Pédagogue un jour, pédagogue toujours !
A l’instar
du lapin duquel il se rapproche par la taille et par son émouvant côté « petite
boule de poil » le Yorkshire terrier est un agréable animal de compagnie fidèle
à son maître. Mais ce n’est pas la seule caractéristique qu’il possède en
commun avec ce rongeur. Certains penseront immédiatement que je veux parler de
leurs qualités gustatives. Ils se trompent. Si les chinois sont friands de
chien, ils le sont peu de lapin et chez les occidentaux, c’est le contraire, du
moins en général. Non, ce qui rapproche lapin et Yorkshire terrier, c’est leur extrême
dangerosité.
Quiconque
se souvient d’un documentaire sur le Moyen Âge , nommé « Monty Python and
the Holy Grail » sorti en 1975, verra de quoi je veux parler. Ces deux
animaux ne frappent qu’un coup. Bondissant
à la gorge de leur adversaire, ils lui infligent une blessure fatale. Peu de
gens le savent, mais le premier rôle qu’assignèrent les habitants du Comté d’York
à ce petit chien d’apparence débonnaire
fut de les débarrasser des ours et des hordes de loups qui infestaient la contrée.
L’affaire fut rondement menée au point que depuis des siècles ces deux
carnivores n’y sont quasiment jamais mentionnés.
Le
Yorkshire terrier est également la terreur des autres races de chiens. Aussi,
quand ils voient un d’eux se ruer vers leur compagnon à quatre pattes, les
propriétaires de pitbulls, de dobermans et d’autres molossoïdes se hâtent-ils de les retenir
ou de les rentrer afin d’éviter de les perdre dans un combat trop inégal.
Cette
charmante petite bête est également redoutée des voleurs de poules et de
dindons auxquels ils vouent une haine atavique. Le seul problème est qu’elle
est animée du même sentiment à l’égard des volailles. Pour l’éthologue, il est
patent que l’animosité du York vis-à-vis du rôdeur vient de ce qu’il décèle en
lui un prédateur concurrent. Nous ne saurions donc trop conseiller aux propriétaires de basses-cours
et de Yorkshires terriers de bien séparer les deux. Il serait dommage que leurs
oies, poules, dindons et pintades ne connaissent le triste sort du dodo de l’Ile
Maurice ou de l’autruche de Beauce, espèces totalement disparues (la seconde a
même disparu des mémoires !) suite à l’introduction malencontreuse d’un
seul spécimen de ce redoutable canidé sur leur territoire.
Sinon, le
Yorkshire terrier est un joyeux petit compagnon qui réjouira toute la famille par
son tempérament joueur et primesautier et
tout particulièrement les enfants dont il deviendra l’inséparable ami. A moins
bien entendu que ces derniers ne développent une propension à voler poules et
dindons. Mais là, on n’y peut rien : si vous ne savez pas élever vos gosses
vous ne devez vous en prendre qu’à vous…