Dans mes deux
lieux de résidence, l'anglais pullule. Au point qu'en Normandie le
Crédit Agricole emploie un sujet de Sa Majesté britannique pour
répondre aux besoin de ses compatriotes qui représentent 10 % de la
clientèle de cette banque. En limousin, le bulletin municipal
comprend une page rédigée en Anglais. On trouve à Vire un grand
choix de presse à eux destiné et dans les super-marchés des
produits comme le cheddar et autre bacon. Dans mon village, comme
dans les alentours, ils tiennent des commerces, offrent des services
notamment dans le bâtiment. Sur Facebook il ont une page nommée
«SOURDEVAL
50150 English Speaking SELL SWAP & POSTS »
à
laquelle je suis abonné où sont proposés des articles souvent
intéressants à des tarifs très raisonnables. J'y ai récemment fait
l'emplette d'une table basse et pas plus tard qu'hier d'un magnifique
sac de voyage en cuir pour
« un prix qui nous ferait rire si nous n'étions entre gens
sérieux » (Merci
Achille Talon).
Si on ajoute à ça que plus de 11% de
mes ressources proviennent d'Outre-Manche, c'est vous dire si la
question du Brexit m'intéresse sans pour autant m'inquiéter outre
mesure. Il semblerait cependant qu'une appréhension soit ressentie
par certains. Mon couvreur Anglo-Corrézien m'a, par exemple, déclaré
être prêt à demander la nationalité française au cas où ça
deviendrait nécessaire (Quelle horreur !). Autre signe d'inquiétude : par e-mail
ou par courrier, j'ai reçu d'Angleterre la rassurante nouvelle que
je continuerai de percevoir mes pensions Je n'en avais jamais douté
mais il faut croire que cette crainte avait effleuré certains. Le
seul hic est que, sauf accord contraire, elles cesseront d'être
indexées sur l'inflation britannique dans trois ans. J'avoue ne pas
bien saisir pourquoi mais c'est comme ça.
Donc le Brexit approche. Vu le nombre
de Français en Angleterre et d'Anglais en France (plusieurs
centaines de milliers de chaque côté), je ne vois pas comment on
pourrait imposer à tous ces gens-là une grave modification de leurs
conditions de séjour. Sans compter que si beaucoup d'Anglais
prennent leur retraite en France, en Angleterre ce sont surtout pour
y travailler que de jeunes Français s'installent. A moins de désirer
voir nos chiffres du chômage, s'envoler, il serait bon de trouver
des solutions acceptables. De même, vu l'importance des échanges de
marchandises et de services entre les deux pays (lesquels offrent à
la France un excédent, ce qui est plutôt rare) il serait stupide de
les entraver. L'Allemagne n'y aurait pas plus intérêt.
Je crains donc qu'encore une fois les
catastrophistes et autres oiseaux de mauvaise augure ne se soient
trompés. Punir Le Royaume-Uni pour sa défection afin que son
effondrement serve d'exemple à ceux qui envisageraient de l'imiter
reviendrait à se tirer une balle dans le pied ! Brexit ou pas,
tout le monde a intérêt à ce que l'économie Britannique se porte
bien. C'est donc avec confiance que j'attends la suite des
événements.