Je croyais innocemment qu'avec M.
Hollande la France avait touché le fond. J'avais tort. Le triste
spectacle qui nous est aujourd'hui offert dépasse, et de loin, les
pires pronostics qu'auraient pu formuler les plus enragés Cassandre.
Les Français, dans leur grande ânerie ont placé à la tête du
pays un être qui y a autant sa place que votre serviteur dans un
couvent de bonnes sœurs.
Car si, pour être élu, arrivisme
forcené, démagogie et soutien des media peuvent suffire, ces
« atouts » ne garantissent aucunement une quelconque
capacité à gouverner. Nous en avons la quotidienne démonstration.
Élu grâce à la disqualification orchestrée du candidat
d'alternance, au rejet d'une compétitrice diabolisée et à une
forte abstention M. Macron s'est empressé de nommer à la tête
d'un ultra-provisoire gouvernement un renégat. Suivit une parodie de
législatives qui fit qu'en se réclamant du pseudo-parti
présidentiel un chien portant chapeau eût recueilli suffisamment de
suffrages de la minorité qui condescendit à se déplacer pour
siéger au Palais Bourbon. On eut droit à un gouvernement d'inconnus
soutenu par des godillots si prompts à soutenir qu'il arriva que,
n'ayant pas bien compris les consignes, il votassent massivement contre
ce qu'ils devaient accepter.
Certes, comme M. Audiard le fit dire au
personnage d'un film, « Un imbécile qui marche va plus loin
qu'un intellectuel assis ». Seulement qu'on soit La
République ou n'importe quel imbécile, être en marche n'a
d'intérêt que si l'on se dirige vers un but, enviable ou non. On
ne marche pas pour marcher. Or, tout ce qu'on peut constater après
quelques semaines de cafouillages parlementaires divers et de
déclaration ministérielles ou présidentielles ineptes ou
contradictoires, c'est que ce but n'apparaît pas clairement. Certes,
on finit de voter dans la confusion et la lassitude une loi supposée
favoriser la moralisation de la politique mais qui, accessoirement,
dans son article premier, tend à museler toute parole politiquement
incorrecte. Certes, le gouvernement s'est vu autorisé à légiférer
par ordonnances sur le droit du travail. Mais en dehors de réagir à
chaud au pseudo-scandale Fillon à quoi sert une telle loi si ce
n'est à flatter de manière démagogique les aspirations égalitaires
du peuple ? Le gouvernement pourra promulguer des lois par
ordonnances. En quoi consisteront ces lois ? La concertation
organisée aura-t-elle le pouvoir magique d'amener la CGT à
approuver une quelconque évolution des droizaqis qui sont l'alpha et
l’oméga de son absence de pensée ? On peut en douter !
Je nous vois mal mais très mal partis
avec un président dont l'omniprésence médiatique ne parvient déjà
plus à masquer l'inexpérience et la vacuité de pensée au yeux
d'un peuple pourtant plus abruti que jamais. Seulement, et c'est ça
le pire, qui est à blâmer dans l'affaire ? N'importe quel
intrigant ambitieux peut rêver du pouvoir. Des petits gars qui se
croient rois des dieux, on tape dans un réverbère, il en tombe par
dizaines. Si d'aventure l'un deux voit son rêve se réaliser, est-ce
à lui qu'il faut en vouloir ou au peuple décérébré qui l'y a
porté ? Le plus désolant dans les pitreries récentes n'est
pas leur triste niveau mais le succès que leur a réservé le
public.
J'ai de plus en plus l'impression que
dans tous les domaines les occidentaux ont pris l'habitude et le goût
de marcher sur la tête. Je crains que cela ne les mène, en tant que
civilisation, à une fin prochaine. Je ne peux pas dire que voir mon
pays mener la marche vers l'abîme me réjouisse.