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samedi 7 janvier 2017

Parlons chasse (2)

Les mêmes qui sont contre la chasse aux zanimaux, aiment loups, ours et à un moindre degré, lynx. Si on s'est ingénié tant de siècles durant à les éradiquer, c'est probablement qu'ils causaient de menus dégâts aux élevages. A moins que ce ne soit dû à la méconnaissance que les âges obscurs avaient des véritables mœurs de ces inoffensifs végétariens ? Curieusement ces mêmes personnes n'aiment pas les rats. Quoi de plus joli et attachant pourtant que cet aimable rongeur ? Cependant, quand ils prolifèrent jusqu'à s'enhardir à paraître en plein jour dans les cours d'immeubles, on s'en plaint, parle d'insalubrité et on dératise. Comme quoi, la vie, hein ?


En vérité, il semble que l'homme n'ait de tout temps prospéré qu'en s'opposant à la nature y compris en éradiquant les espèces qui portaient tort à ses activités, voire à sa subsistance. Dans le meilleur des cas on contenait ces espèces dans des lieux peu fréquentés car inhospitaliers ou impropres à la culture. L'idée de vivre en accord avec ce qui reste de nature (car, je me tue à le répéter, dans nos pays de vieille civilisation il y a beau temps que parler de nature vierge ou d'écosystème naturel n'a plus aucun sens) est une idée nouvelle, liée me semble-t-il à la décadence générale qui frappe le monde occidental. Tel ou telle qui va jusqu'à refuser le « vivre ensemble » avec des hommes d'autres cultures ou d'autres couleurs l'acceptent volontiers ou plutôt acceptent volontiers que les gens des campagnes l'adoptent avec des animaux dangereux. On frise la contradiction.


Pour ce qui est des lâchers de faisans, de perdrix ou de lièvres, ayant vécu nombre d'années en Eure-et-Loir, j'ai pu en voir en quantité. Il y avait une saison où le lièvre de route (également nommé lièvre plat statique ou lièvre écrabouillé) pullulait et des endroits où il fallait s'arrêter pour laisser passer des faisans visiblement peu enclins à s'envoler. J'ai même vu, jadis, dans certains coins reculés de l'Essonne, les champs se recouvrir de ces mêmes volatiles en vue d'une prochaine « chasse » après laquelle les émules de Nemrod pouvaient poser fièrement derrière les centaines de volatiles qu'on étalait dans la cour du château organisateur. Eh bien figurez vous que je ne trouve pas ça choquant car on peut imaginer que de ces bêtes d'élevage lâchées quelques-unes éviteront le plomb des chasseurs, s'ensauvageront et maintiendront, vaille que vaille, un semblant de vie sauvage. Car figurez-vous que cailles, faisans, lièvres font parfois mauvais ménage avec les moissonneuses-batteuses et autres engins de l'agriculture intensive qui ont une fâcheuse tendance à les ratatiner. Sans ces lâchers, bien des espèces ne seraient plus que des souvenirs.

Bien sûr on pourrait interdire l'agriculture intensive et ainsi renouer avec famines et disettes comme en connut, par exemple, la France de 1789. Ce qui nous ramène à la chasse car en cette année bénie (par ceux qui la bénissent) les cahiers de doléances du tiers-état rural de bien des provinces récriminaient contre les ravages provoqués par lapins de garenne et pigeons et demandaient le droit de les tuer ainsi que tous les autres animaux nuisibles aux cultures. Le lapin, Dieu merci, ne ravage plus les cultures car en bien des endroits la myxomatose et d'autres maladies virales en sont quasiment venues à bout, contraignant les sociétés de chasse à effectuer des repopulations. Quant au pigeon biset, suivant l'exemple de bien des campagnards il a connu l'exode rural et pourrit aujourd'hui la vie des citadins notamment par ses profuses déjections.


Si on veut vraiment protéger loups et autres ours, je proposerais qu'on leur aménage de vastes espaces boisés et bien clos où ils pourraient s'ébattre en compagnie des cerfs, de chevreuils et de sangliers dont ils réguleraient la prolifération. Les zamis des zanimaux pourraient envoyer leurs enfants y jouer en leur compagnie, vu qu'ils sont totalement inoffensifs. Le seul problème est que ces braves carnivores n'ayant, en dehors de l'homme, aucun prédateur naturel, ils risqueraient de proliférer et d'entraîner la disparition de leurs proies. Dans ce cas, on se verrait dans l'obligation d'organiser des battues afin d'abattre, la mort dans l'âme, les effectifs surnuméraires et/ou d'élever (ou de capturer ailleurs) cervidés et suidés afin de les lâcher dans ces grands parcs.


La vie n'est décidément pas simple...



8 commentaires:

  1. Les écologistes vivent en ville et les sangliers et autres bestioles à la campagne.
    De toute façon, il y aura toujours des insatisfaits.

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    1. D'un autre côté, les écolos s'emmerderaient à la campagne comme les sangliers en ville... Dans le fond, la vie n'est pas si mal faite !

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  2. Et la disparition des alouettes en Eure et Loir,on en parle pas.Pourtant c'est bon le pâté d'alouette.
    Marie-France

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    1. Tant qu'il restera des chevaux, on pourra se régaler de pâté d'alouettes !

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  3. Ah ! Et que dire -ou penser- de la prolifération de la tique, faute de prédateurs, et vecteur de la fâcheuse maladie de Lyme, dont on peine à mesurer l'étendue des victimes ?

    Sinon, et pour (re)devenir un peu sérieux et force de propositions, je vote pour l'installation du-dit parc à Notre-Dame des Landes, si le projet d'aéroport doit être enterré. Nous aurons ainsi un véritable Kôh-Lanta à proximité, sans être tenu d'envoyer de malheureux candidats au Cambodge dans cette farce de mission survie (avec le bilan carbone que l'on sait.)

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    1. En plus, la pullulation des suidés et cervidés favorise celle des tiques !

      Excellente idée ! On pourrait aussi en installer de plus modestes dans les parcs et bois parisiens.

      Quant à Kôh-Lanta, je suis toujours étonné de voir que les concurrents se fatiguent en vue d'obtenir un éventuel poulet alors qu'ils pourraient se nourrir du présentateur et de son équipe.

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  4. Moi, j'dis, y a qu'une chose qui vaille, c'est la chasse à courre ! Tradition, bordel, tradition !

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    1. La chasse qu'on tire c'est pas mal non plus et c'est pratique !

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