A priori, on dirait une terrine. Ce
constat amène à penser qu'au cas où elle contiendrait quelque
chose, les probabilités pour qu'il s'agisse d'une sorte de pâté
sont fortes.
Ouvrons la :
Si vous n'en avez pas la moindre idée,
si vous n'y voyez qu'une sorte de bouillie infâme entourée d'une
matière d'un jaune suspect, je ne vous laisserai pas plus longtemps
dans l'ignorance : il s'agit du foie gras que pas plus tard
qu'hier j'ai confectionné de mes blanches mains et cuit dans mon
blanc four.
Cette activité fut pour moi nouvelle.
En fait, c'est ma belle-fille (que Dieu l'ait en sa sainte garde!)
qui m'en a donné l'idée. Lors des festivités de Noël elle nous
mitonna un foie gras dont je ne vous dis que ça. De plus, toujours
prête à rendre service, elle publia sur Facebook une série de
photos montrant les diverses étapes de sa confection. J'en conçus
une vive émulation aussi fis-je l'emplette, chez le bon M. Leclerc,
en plus d'une terrine, d'un de ces foies hypertrophiés de palmipède dont les humains se
gavent après que d'autres humains eussent gavé la bête, piétinant
sans vergogne le droit élémentaire du canard à mener une vie saine et à mourir de vieillesse entouré des siens (car en plus, avant d'extraire son foie, on tue ce malheureux puis on débite son cadavre en magrets et autres cuisses).
Seulement, une fois en possession dudit
organe, je me trouvai dans l'état de perplexité que ressent toute
poule suite à la découverte d'un couteau qu'elle ne saurait ouvrir.
Car déveiner le foie est sans doute essentiel mais le faire reste
problématique pour le néophyte. Je cherchai donc sur le Net de plus
amples informations. Je les obtins et, poursuivant mes investigation
je trouvai moult recettes précises de préparation du foie gras. Le
problème fut qu'au niveau de la cuisson et de l'assaisonnement,
elles s'avéraient contradictoires. Pas ou peu d'Armagnac, disait
l'un. Une cuiller répliquait l'autre. Les températures de départ
du bain-marie ainsi que celle du four et la longueur de la cuisson
variaient grandement. De plus, si certains préconisaient un jour de
repos obligatoire au réfrigérateur, d'autres déclaraient l'étape
inutile. Ma perplexité atteint celle d'un dindon ayant trouvé une
ménagère complète dont il n'aurait l'usage.
Comme dans un congrès socialiste, le
temps était venu de la synthèse. Je retins des conseils ici, en
empruntai d'autres ailleurs, grillai faute de temps l'étape du
repos, décidai d'une température et d'une longueur de cuisson
moyennes, et obtins ce que vous vîtes ci-dessus.
Sera-ce infect, mangeable, bon,
excellent ? Réponse dans deux jours.