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samedi 4 juillet 2015

Daimler, Daimler outragée ! Daimler brisée ! Daimler martyrisée ! mais Daimler vendu(é)e (pour la rime) !



Eh oui, toute épreuve a une fin. Hier midi, après trois semaines d’une nombreuse et détaillée correspondance, une calamiteuse rencontre  ici narrée et quelques entretiens téléphoniques qui provoquèrent ma lassitude,  l’affaire s’est conclue. Je n’en ai peut-être pas obtenu  tout à fait le prix escompté mais l’important était de me défaire de ce qui fut un rêve et qui comme bien des rêves, une fois réalisé, perdit de ses attraits.

Or donc hier, vers 9 h et demie je pris la route de Vire sous le chaud soleil normand. Arrivé à la gare où devait arriver de Paris mon potentiel acheteur, je constatai que son train avait, comme il se doit, pris le retard minimum de 10 minutes, qui, probablement suite à une ancienne charte ou à un édit royal de Saint Louis ou de Dagobert, caractérise les convois ferroviaires circulant entre Paris et Granville. Tout était donc en ordre.

Mon client arriva puis commença un examen minutieux de l’auto. Contrairement aux deux zozos de l’autre fois, les critiques qu’il fit n’avaient rien d’agaçant. Elles étaient motivées, reposaient sur une solide connaissance du véhicule en question et de ses vices habituels.  Il est vrai que, possédant depuis vingt ans un modèle similaire il avait appris à en connaître les multiples tendances à la facétie. Ayant pris note des défauts constatés, nous partîmes pour un essai sur route. En dépit des recommandations de mon assureur et des lourdes sanctions financières dont s’assortirait tout événement malencontreux  survenu lors de la conduite par un tiers, je lui confiai le volant. Il est des gens en qui l’on croit. L’essai se passa bien et nous poursuivîmes notre entretien dans un café près de la gare. Ayant téléphoné à l’ancien propriétaire pour en obtenir quelques précisions supplémentaires, alors que je ne savais pas s’il se déciderait ou me ferait une proposition inacceptable, il m’offrit un montant égal à celui que m’avait fait un autre client potentiel et que j’avais acceptée mais qui s’assortissait d’une visite d’expert. Le marché fut conclu, un accompte fut versé, un reçu signé, des photocopies établies et nous convînmes que j’irais la lui livrer à Paris dans deux semaines.

Je retirai de cette transaction un soulagement certain et des enseignements rassurants. Il existe encore des gens courtois, agréables et raisonnables, qui savent de quoi ils parlent et pour qui une voiture de 24 ans ne saurait être neuve. Ça change des « spécialistes » autoproclamés, des gens qui après vous avoir demandé une profusion de renseignement disparaissent à jamais sans explication, et des emmerdeurs de tout poil.  Cette nouvelle expérience confirme cependant le peu de goût que j’avais déjà pour la noble activité de vendeur de voiture.

12 commentaires:

  1. Une seule chose m'inquièterait, si j'étais vous, car comme on dit que ce sont toujours les meilleurs qui partent les premiers, qu'arriverait-il si votre acheteur venait à disparaître avant la fin de la transaction ?

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    1. Vous avez raison,ça n'a pas l'air d'être un perdreau de l'année et avec la canicule...

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    2. Vu que j'avais un autre amateur sous le coude, je serai peut-être en mesure de la vendre quand même, Mildred... Du coup, j'aurai fait d'un Daimler deux heureux.

      Zen, vous vous trompez, ce jeune homme est un sémillant quadragénaire (d'ailleurs, à la quarantaine que saurait-on faire d'autre que sémiller ?).

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    3. Voilà l'exemple que donne mon Littré abrégé - celui qui est toujours ouvert sur ma table - de SEMILLER. Il est de Voltaire : "Cet étourdi qui court, saute, sémille, sort, rentre, va, vient, rit parle et frétille".
      Souvenirs, souvenirs !

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    4. ".., un acompte fut versé,.."

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    5. La faute est corrigée, sera-t-elle jamais pardonnée ?

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  2. Quoi, vous avez vendu la belle anglaise, après tout c'est vous le patron.
    Mais quand même !

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  3. Réponses
    1. Il est en voie de réalisation : une maison en Corrèze. Beaucoup plus coûteux, plus hasardeux aussi. Mais je crains, sans rêves, de m'étioler. Alors, n'ayant de comptes à rendre à personne, je poursuis mon chemin, sachant très bien vers quelle issue fatale il me mène. Le reste n'est que détail.

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  4. Cher Jacques, votre témérité à vous rendre à Paris (un WE forcément classé rouge par bison futé) vous honore. En profiterez-vous pour aller saluer le président que le monde entier nous envie ?

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