Ce qui fait la spécificité et l’attrait du climat normand, c’est
son côté changeant et sa clémence : frais en été, doux en hiver. A la
différence des malheureux du Sud, nous y connaissons rarement la canicule, la sècheresse
et les feux de forêts. Je m’étonne d’ailleurs que les Landais et les Provençaux
n’aient pas plus souvent recours aux conseil des soldats du feu normands en
matière de prévention des incendies car vu les succès que ces derniers rencontrent en la
matière, ils doivent en connaître un bout.
Bien sûr, il existe à ces heureux états de fait de
regrettables exceptions. Ainsi, lors de la canicule de 2003, vit-on à
Cherbourg, trois jours consécutifs durant, le mercure flirter avec les 18 degrés centigrade.
Les morts prématurées s’y comptèrent par milliers. Comment s’en étonner quand
certains inconscients quittèrent alors bonnets, cirés et même pulls s’exposant
aux rayons émis par une boule ronde mystérieusement apparue dans un ciel tirant
sur le gris-bleu ?
On raconte que durant la grande sècheresse de 1976, dans les
environs de Vire il arriva par endroits que l’on passât en juillet plus de deux
jours sans la moindre bruine. Mais peut-on vraiment ajouter foi à de telles divagations ?
Nos vaillants pompiers furent, dit-on, appelés en 1995 à
combattre un feu de forêt aux environs de Bayeux. En fait les fumées signalées
provenaient de saucisses grillant sur un barbecue imprudemment installé à moins
d’un kilomètre d’un bosquet. Les Canadairs, arrivés en catastrophe de Marignane,
en vinrent bien vite à bout mais il fallut toute l’énergie des sauveteurs venus
du littoral pour éviter que les convives de ce repas champêtre ne se noyassent
quand les flots tombés du ciel firent dangereusement monter le niveau d’eau de
la prairie marécageuse où ils s’étaient installés.
L’aventure procura à ces
braves jeunes gens chargés de la surveillance des plages une heureuse diversion
car, à l’accoutumée, ils interviennent plutôt pour apporter des couvertures de
survie aux malheureux frappés d’hypothermie qui prennent le risque de quitter leur anorak sur le sable. Ce qui explique pourquoi, au lieu d’être tournés vers une eau où
nul ne s’aventure, leurs sièges rehaussés regardent vers la plage.
Certains esprits chagrins colportent une rumeur maligne
selon laquelle en Normandie, il pleuvrait tout le temps*. C’est faux. Il arrive
qu’il y neige par temps froid et ce en toutes saisons.
On ne vantera jamais assez les vertus d’un climat volontiers
changeant qui permet au cours d’une même journée de passer des chaleurs d’un
été lapon à la froidure grise d’un hiver écossais en passant par des trombes d’eau
que nous envieraient les tropique (la chaleur moite en moins).
Ce n’est pas ici que l’on verrait jeunes ou vieux farnienter sur les places ou les pas de portes. Ici, on s’active, c’est une question de survie. De plus on y gagne un teint couperosé qui n’est pas étranger au charme irrésistible de nos belles (toute occasion de se réchauffer étant bonne à saisir !) et qui souligne la force sereine quoique rude de nos hommes.
Ce n’est pas ici que l’on verrait jeunes ou vieux farnienter sur les places ou les pas de portes. Ici, on s’active, c’est une question de survie. De plus on y gagne un teint couperosé qui n’est pas étranger au charme irrésistible de nos belles (toute occasion de se réchauffer étant bonne à saisir !) et qui souligne la force sereine quoique rude de nos hommes.
Je n’en dirai pas plus, de crainte que le maximum de 10
degrés que marqua hier, sous une pluie battante, le thermomètre et les quatre
degrés de moins qu’il affichait ce jour à l’aube n’attirent ici les foules
égarées dans un midi torride.
*Nos voisins Bretons, quant à eux, affirment que dans leur
province il ne pleut que sur les cons. Formule à la fois séduisante et
inquiétante car, si on la suit, on en arrive à la conclusion qu’on y trouve des
cons partout.
Il n'y a pas à dire, ça fait envie !
RépondreSupprimerOncle Jacques, vous êtes un chanceux.
RépondreSupprimerC'est vrai !
SupprimerEt vous voulez quitter une région bénie des dieux à ce point ? Mais vous êtes fou, mon ami !
RépondreSupprimerCher Didier Goux !
SupprimerJ'ai eu la même pensée ...
Mais ce choix de la Corrèze ne serait-il pas du à un hollandisme aussi exacerbé que refoulé ?
Il est hors de question que je la quitte. Je n'irai en Corrèze que de temps en temps histoire de voir à quel point la Normandie la surpasse !
SupprimerA propos d'hollandisme aussi exacerbé que refoulé, qui ne dit mot consent ?
SupprimerVous êtes mauvaise langue, maitre Jacques. Pour avoir passé des vacances dans le Calvados, je peux certifier que certains jours il a fait suffisamment beau pour que nous puissions aller nous baigner (oui, nous baigner !) à Houlgate. Bon certes, ces jours furent rares et entrecoupés par de longues périodes de pluies, fines ou abondantes, mais enfin ils existèrent, c'est certain.
RépondreSupprimerLa Corrèze va vous changer, pour sûr.
D'abord je ne résiderai que secondairement en Corrèze. Ensuite, le Syndicat d'Initiatives de Houlgate est tristement célèbre pour offrir de forte sommes à qui déclarera s'être baigné sur ses plages. Celui qui parle d'un coup de soleil voit doubler sa prime. Je suis désolé d'apprendre que vous êtes de ceux qui se laissent corrompre.
SupprimerJe confirme avoir attrapé un coup de soleil en Normandie.
SupprimerIl est vrai qu'à Brest ,ce fut le même constat.
Ainsi, non content d'être corrompu par les Normands, vous êtes payé par les Bretons ! C'est du joli !
SupprimerUn vrai petit paradis...j'avais du mal à comprendre la Maison Corrézienne, là ça y est, c'est tout à fait clair.
RépondreSupprimerAmitiés.
La maison de Corrèze me servira surtout à m'occuper et à passer des demi-saisons un peu moins tristes. C'est du moins ce que j'espère car malgré les températures constatée hier et ce matin, je reste très attaché à mes collines.
SupprimerJ'ai fait l'expérience du climat normand. On s'en lasse comme on se lasse des meilleures choses. .
RépondreSupprimerC'est vrai, faute d'être rationnel.
SupprimerMédisance ! En Bretagne il fait beau, plusieurs fois par jour. Rien à voir avec la Normandie et encore moins avec la Corrèze.
RépondreSupprimerC.Monge.
En tant que Breton (surtout du côté de mes deux parents), je ne puis qu'approuver votre remarque. Cependant, il existe entre les deux régions une certaine similitude climatique que soulignent fréquemment les cartes météorologiques. La Corrèze, c'est un autre monde.
SupprimerNon. En Normandie, même les grenouilles portent des bottes et un parapluie. En Bretonnie, elles bronzent sur les plages de sable fin en bikini et coiffe bigouden.
SupprimerC'est parce qu'il ne s'agit pas de la même espèce ! La Normande (grenouille du bocage), est frileuse et hydrophobe, la Bretonne (grenouille d'Armor), elle est coquette (d'où la coiffe), suit les modes (d'où les bains de soleil) et adore l'eau salée.
SupprimerAu fait... je sais que c'est hors-sujet bien que j'adore la Normandie et son livarot (entre autres !) mais juste pour vous dire que je me rend compte que ne pouvant m'abonner à votre site comme sur Wordpress (avec la touche "suivre ce blog"), je ne viens que rarement vu le peu de temps dont je dispose pour parcourir tous les blogues qui m'intéressent.
RépondreSupprimerMême chose pour l'établissement de M. Goux...
Je le regrette.
Si vous connaissez un moyen pour que je reçoive vos nouveaux billets, faites m'en part svp. J'ai du mal avec le fonctionnement de blogspot.
Je viens même de me rendre compte que j'ai oublié que j'avais une adresse gmail !!... j'utilise toujours celle d'orange... pffff....
Hélas, je ne suis pas en mesure de vous conseiller. Il faudra que je pose la question à certains de mes lecteurs qui réagissent dès que paraît un article.
SupprimerMerci pour l'intérêt que vous portez à mes élucubrations.
Dans le numéro spécial du Figaro au sujet des destinations lointaines favorites des étudiants français, Cherbourg arrive devant Montréal et San Francisco. Et ce n'est pas un hasard: attractivité, dynamisme, accueil chaleureux.
RépondreSupprimerLa Manche devient la destination "tendance".
Ça ne m'étonne pas ! Et ils ne connaissent pas Saint-Lô !
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