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samedi 22 juin 2013

La folie ordinaire des anti-catholiques



Je parle avec d’autant plus de détachement de cette question que je ne suis pas croyant, mais alors pas du tout. Je suis même exempt de toute angoisse métaphysique et mes aspirations à la spiritualité ne dépassent pas celles du hanneton de base.

Je compte parmi mes amis virtuels du Net un grand nombre de catholiques, parfois très fervents que j’apprécie. Dire qu’ils ne sont pas un tout petit peu réacs serait mentir mais c’est plus leur gentillesse et leur ouverture d’esprit qui me fait les apprécier que leur foi ou leurs opinions. Il est rare que je décèle chez eux la moindre trace de soupçon de ce tempérament abominable qui, du point de vue de leurs ennemis, devrait être leur caractéristique principale.

Car, en dépit de la déchristianisation et de l’ouverture d’esprit croissante dont a pu faire preuve le catholicisme et ses fidèles, certains, situés presque exclusivement (notez mon sens de l’euphémisme !) à gauche de l’échiquier politique, continuent  de combattre cette religion comme si elle était toute puissante et que nous en étions encore au temps de l’obscurantisme et de la Sainte  Inquisition dont ils ont par ailleurs une vision largement fantasmée. La rage avec laquelle ils vitupèrent le pape et ses ouailles confine à la folie.

Dans son poème Est-ce ainsi que les hommes vivent ?  (Le Roman inachevé,  1956), Louis Aragon  évoque « un temps déraisonnable » où « on prenait les loups pour des chiens ». Il semblerait que ce temps soit revenu et qu’incapable d’identifier les menaces réelles, nos Don Quichotte à la triste intelligence prennent pour compenser les chiens pour des loups. Alors qu’ils bichonnent et protègent une religion pratiquant ce que sont, selon leurs propres critères, l’obscurantisme et la pensée totalitaire, ils réservent leur rage à ceux qui leur sont proches et de la culture desquels découle les aspects les plus aimables de leur « idéal ».

Car, curieusement, ce n’est pas au Botswana ou en Mongolie qu’a pris naissance l’idéal socialiste mais bel et bien en terre chrétienne. Il faudrait être aveugle et borné pour le nier. Ils le sont.  Il est vrai que comme leurs ancêtres des « Lumières » ils tendent à croire à la « Raison », notion miraculeusement née hors de tout substrat culturel.   

Comme des adolescents en crise, ils en veulent à leurs parents de n’avoir pas toujours été parfaits et surtout de ne pas épouser leurs lubies. Pour tenter de bien faire, le Pape devrait rejeter en bloc le catholicisme et toute son histoire, se faire le chantre du mariage gay, encourager la luxure, l’avortement, le divorce et chérir le collectivisme et le progrès dans tous leurs excès. Serait-ce suffisant ? J’en doute fort.
 
Car quoi qu’elle prône ou fasse, toute institution antérieure à ce début de l’histoire que fut la « Grande Révolution de 1789 » (cf. les écrits délirants de M. Peillon) est, pour les tenants du « Progrès » haïssable. Ainsi peuvent-ils considérer avec bienveillance voire accueillir avec ferveur tout ce qui ne s’inscrit pas dans nos traditions.  Ce ne sont pas tant le fait religieux ou les dogmes qui les font écumer, c’est surtout une religion, celle du pays où plongent leurs  racines abhorrées. 

Haine de soi et de son histoire sont les deux mamelles d’un « progrès » qui s’occupe davantage de détruire tout passé ( « Du passé, faisons table rase ») que de construire un modèle nouveau assis sur des bases séculaires.  Il leur faut une société sans fondations. Comme si l’on pouvait ainsi bâtir quoi que ce soit de durable…

35 commentaires:

  1. Sympa d'avoir pris Aragon comme base de votre réflexion. Avez-vous lu L'ode au Guépéou, c'est mon préféré. Pas vous ?

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    1. Curieusement, et c'est probablement dû au fait que je ne suis pas de gauche, il m'arrive d'apprécier des gens qui ne sont pas de mon bord quand ils ne déconnent pas.Il serait stupide de jeter l'enfant avec l'eau du bain...

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  2. Fascisme et catholicisme sont les deux mamelles nourricières du progresseux de base : si vous lui retirez ses jouets, vous risquez de le tuer !

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    1. Vous ne croyez pas à leur capacité de rédemption ?
      Je ne voudrais en aucun cas les tuer par une confiscation quelconque. Je souhaite simplement qu'ils grandissent et puissent s'en passer...

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  3. Jacques, je vais dire une banalité, mais votre dernier paragraphe est on ne peut plus vrai.
    Merci d'avoir si justement décrit la réalité. Honneur soit rendu à l'Ancien Régime, nos racines.

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  4. Vous seriez donc contre la "marche en avant du progrès" ?

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    1. Bien sûr que non. Mais ce qu'on tente de nous vendre pour du progrès n'est au mieux que de la décadence et souvent de la destruction.

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  5. Être anti-catholique c'est bien moins dangereux que d'être anti-musulman.

    Les anti-fascistes moralistes de tous poils s'en moquent bien car pour eux c'est être progressistes d' apprécier tout ce qui est étranger à l'Occident.

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    1. plus que de lâcheté je crains qu'il ne s'agisse de haine de soi. Ce qui finalement entraîne les mêmes attitudes.

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    2. "haine de soi", pas exactement, c'est plutôt de "l'altruisme pathologique"
      http://www.amren.com/features/2012/07/pathological-altruism/

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    3. Je ne crois absolument pas à l'altruisme, pathologique ou non, de la gauche. D'ailleurs, ce que j'ai lu de l'article (hélas trop long pour ma patience et basé sur des conceptions que je ne partage pas) m'amène à penser qu'il y a une bonne part de haine de soi dans l'altruisme pathologique.
      Plus que d'altruisme il me semble qu'il s'agit d'une forme perverse de narcissisme moral : plus je me hais, plus je m'auto-flagelle, plus je hais la société qui m'a produit plus je me valorise moralement et appartiens au camp du bien avec tout le confort moral qu'apporte ce sentiment d'appartenance. De manière générale, cette bonne conscience se paye plus de mots que d'actions.

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  6. L'anticatholicisme comme l'antifascisme ne sont que des postures, une façon de se donner une belle âme, d'être quelqu'un de bien. C'est à cela que se résume la morale aujourd'hui : être dans le bon camp.
    (Pardon de commencer par une banalité que tous les lecteurs de Muray connaissent par cœur).

    L'homme n'a jamais été aussi creux qu'en nos temps d'éducation obligatoire. On a vidé l'humain de tout ce qui le rendait un peu intéressant, un peu attachant. Il reste bien quelques personnalités, mais comment peuvent-elles survivre dans un tel climat d'attitudes préfabriquées ? J'ai une jeune collègue très sympathique, agrégée de philosophie, qui n'a jamais dit autre chose que ce qui était strictement prévisible dans une salle des profs.

    C'est la fin du monde, les gars. On étouffe.

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    1. Ce n'est peut-être pas "la fin du monde", mais c'est incontestablement la fin d'un monde.
      Et c'est vrai qu'on étouffe !

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    2. En effet, on étouffe sous le conformisme : tout concourt à fabriquer des êtres soi-disant "libérés" mais qui en fait ne sont que des copies plus ou moins réussies d'un modèle imposé. On copie-colle le catéchisme et on appelle ça des opinions.
      Dieu merci, certains refusent le modèle. Seront-ils assez nombreux pour inverser le mouvement ?

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  7. Il faut dire aussi que vous n'êtes pas aidé par les Boutin et compagnie en ce moment.
    Ceci dit j'en ai rien à cirer des religions du moment qu'on ne vienne pas m'enquiquiner avec ça.

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    1. Vous n'êtes donc pas concerné...

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    2. Presque, il y a belle lurette que je suis considéré comme un mauvais chrétien, je me demande ce que je deviendrais dans une société avec une "vraie" fondation et durable, le bûcher peut-être.

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    3. Rassurez Monsieur Camino, il y a bien longtemps que la Sainte Inquisition ne brûle plus les mécréants mais en République Populaire Française ce sera pour bientôt un décret et le tour sera joué.

      Quant aux zélés délateurs, les gauchistes se feront un devoir de nous dénoncer aux autorités concernées comme le firent les damnés de Pol-Pot.

      Dîtes juste une question en tant que Porte-Flingue du Grand Mamamouchi de gouvernement, avez vous eu son autorisation pour venir ici?

      Je dis ça comme j'aurais pu dire que la plus belle des corvettes est la Sting Ray de 1968 avec un big blok de 7 litres car d’aujourd’hui sont si japoniées qu'elle ont perdu leur âme.

      Bon je vous laisse, cette après midi "Flasch" de La Courneuve et les "Blaks Panthers" de Thonon les Bains.

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    4. Belle après-midi en perspective.

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    5. @ Fred Camino : Bien que n'étant pas moi-même un bon chrétien, je ne me sens nullement menacé par le bûcher. Je crains bien plus le fanatisme idéologique des systèmes totalitaires et l'intolérance des gens de gauche que celle de la religion catholique.

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    6. @ Jacques, "voilà" (comme dirait Nicolas).

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  8. Texte d'autant plus admirable que je n'ai pas l'impression que vous passez votre temps à essayer de comprendre ce qui se passe.
    N'êtes-vous pas un peu pessimiste? Il me semble que ces gens-là arrivent au bout de leur parcours.
    Jard

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    1. Merci pour l'"admirable" mais détrompez-vous ! Je passe l'essentiel de mon temps à essayer de comprendre ce qui se passe !

      Je crains que la bête ne soit pas morte et que son ventre fécond produise encore en nombre d'affreux rejetons dotés d'un pouvoir de nuisance certain.

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  9. Le gauchiste dogmatique fonctionne depuis 30 ans avec le logiciel suivant:
    catho= vieux réac traditionnel, de droite, vieille sociéte à changer
    musulman= immigré, victime, ancien colonisé en qui nous sommes redevable, notre mauvaise confiance, nouveau prolétariat, culture orientale fascinante.
    Voila, c'est tout et après vous pouvez comprendre comment fonctionne la gauche.

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    1. Vous vous trompez, il n'y rien à changer, pour ma part je n'ai pas envie de retourner dans une société moyenâgeuse qui ferait plaisir à des fanatiques de Boutin.

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    2. Si vous pensez que le but de Mme Boutin est de restaurer un ordre "moyenâgeux", je crains que vous ne laissiez vos fantasmes l'emporter sur votre raison. N'étant pas de ses "fanatiques" (en a-t-elle, d'ailleurs ?) je me contente de respecter ses opinions. Je ne saurais suggérer à votre intolérance d'en faire autant.
      Pour ce qui est du Moyen Âge, encore faudrait-il, avant de porter un jugement quelconque sur cette période de mille ans, avoir une connaissance de son histoire et de son évolution un peu plus élaborée que celle fournie par les clichés fabriqués par des idéologues tendant à valoriser la république et dont l'objectivité est pour le moins contestable. Lisez Marc Bloch, Georges Duby, Jacques Le Goff ou même Régine Pernoud : c'est instructif (et passionnant).

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    3. Bien sur qu'elle a des fanatiques, ils se sont fait remarquer pendant les manifs pour tous.

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    4. Moins fanatiques que vos antifa qui ont choisi la connerie et la violence pour religions.

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    5. "Bien sur qu'elle a des fanatiques, ils se sont fait remarquer pendant les manifs pour tous."

      Combien de personnes ont-ils brûlées ?

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    6. C'est dommage que la gauche ne pèse pas les mots qu'elle utilise.

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    7. Monsieur Camino étiez vous à ces manifestation? Moi, oui et je n'ai vu aucun fou furieux magnant la batte de base-ball ou le manche de pioche par contre des gens simples et attachants qui exprimaient leur désaccord envers une loi inique et c'est tout.

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  10. Je ne suis pas croyant Dieu merci!
    C'est qu'il y a trente ou quarante ans que l'on nous culpabilise de tout.
    C'est notre faute notre faute notre très grande faute !: raciste, xénophobe, homophobe riche, sale etc etc… tout est bon
    Comment voulez-vous qu'on ne finisse pas par se détester soi-même?
    La culpabilité est l'arme supérieure, l'ultime arme… et tout ceux qui ont intérêt (et ils sont nombreux) à que nous nous détestions nous-même l'on compris depuis longtemps et ils ont réussi. Bravo. La messe est dite.

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    1. Je me demande comment je fais pour ne me sentir coupable que de mes propres erreurs. Je n'arrive même pas à concevoir qu'on puisse se repentir de "fautes" commises avant ma naissance par Dieu-sait-qui.

      N'importe comment, vouloir donner un sens moral à l'Histoire me paraît absurde.

      C'est dire si mon âme est noire et si je risque le bûcher si les fanatiques de Mme Boutin arrivaient au pouvoir !

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  11. Il reste, en effet, que le Christianisme a sorti l'homme de sa sauvagerie native alors que l'idéologie de gauche, en dépit de toutes ses bonnes intention, tend à l'y faire rentrer. Je crois que tout vient de là...

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