..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 22 octobre 2016

Fidélité du lapin, détresse du coq

Le voisin est indubitablement l'ennemi de l'homme. Il n'empêche que sa proximité permet des observations que son absence interdirait. Ainsi les miens me permettent de peaufiner mes connaissances éthologiques.

Il se trouve que voici quelque temps déjà les jeunes d'à côté ont ramené de Dordogne quelques poules. Un deuxième arrivage compléta la basse-cour. Lequel comprenait également un lapin de belle taille. La cause de ce dernier ajout tient à mes yeux du mystère car n'étant visiblement destiné ni à la cuisine ni à la reproduction, à part tenir compagnie aux poules ou réjouir les enfants par sa seule présence, je ne vois pas bien quel rôle il pouvait jouer. Toujours est-il que, bien vite, ce rongeur se montra également fouisseur et, grâce à un passage qu'il s'était ménagé, sortit de l'enclos. J'appris sa fugue par la voisine. Quelques semaines plus tard, j'eus la surprise d'apercevoir un animal noir et blanc que je pris d'abord pour un chat aux abords du poulailler. M'approchant, je réalisai qu'il s'agissait d'un lapin. J'allai prévenir sa propriétaire de ma découverte mais celle-ci ne s'en montra pas impressionnée car depuis sa première fugue, l'animal ne cessait de revenir. Au début, ils l'avaient attrapé et remis dans l'enclos, mais vu sa hâte à repartir gambader ils avaient fini par se résigner à son côté vagabond et le laissaient vivre sa vie. Ainsi, depuis quelques mois je l'aperçois de temps à autre au milieu de ma pelouse ou ailleurs. Quand Elphy me fait l'honneur de sa présence et qu'elle l'aperçoit, elle se met en devoir de le courser mais, pour le plus grand bien de tous, ce n'est pas demain qu'un yorkshire surpassera ce lagomorphe en vélocité. Je conclus de cette histoire que le lapin est d'âme fidèle contrairement à ce qu'en dit la rumeur. Va-t-il, s'accouplant avec quelques femelles rustiques, peupler les prés environnants de lapereaux bi- voire tricolores ? Dans ce cas, je vous en ferai part...

Photo prise hier matin

Le coq, c'est une toute autre histoire. Je le crois sujet à la neurasthénie. Dès le lever du jour et même avant, il lance vers le ciel un cri désespéré autant que dis-harmonieux. J'ai peine à l'entendre. Il arrive que ses crises de spleen le prennent à tout moment et que lui échappe son lamento criard. Quelles tristes pensées le lui arrachent ? Quels tourments le torturent ? Pourtant, certains l'envieraient. Au début entouré de cinq poules, son harem s'est agrandi suite à des naissances. Ne le soupçonnant pas très sourcilleux sur la question de l'inceste, le gaillard dispose d'une dizaine de compagnes dont aucune ne semble farouche. Certaines, à peine nubiles, devraient titiller sa libido. Eh bien malgré tout ça, Monsieur n'est pas heureux, Monsieur lance de poignants appels auxquels personne ne répond si ce n'est quelque lointain coq par un cri plus lugubre encore. MALGRÉ ou A CAUSE de tout ça ? Et si cette surabondance de partenaires ne faisait qu'aggraver sa dépression ? « Omne animal triste post coïtum, praeter gallum mulieremque.* » Je crains que le bon Galien de Pergame ne se soit mis le calame dans l’œil en écrivant ces mots : doté d'un appétit hors normes, ce malheureux volatile ne verrait-il pas se multiplier les épisodes dépressifs ? Dans ce cas, le paradis qu'Allah promet aux martyrs ne s'avérerait-il pas plutôt un enfer ? La récompense une punition ? N'en sachant rien, je me contenterai de constater à quel point l'observation des mœurs animales peut plonger l'homme dans un abîme de vains questionnements.

* « Après le coït tout animal est triste à l'exception du coq et de la femme ; » On peut également en inférer que Mme Galien éclatait de rire après (voire même au cours de) leurs ébats.

vendredi 21 octobre 2016

Rions (jaune) avec France Inter !

Ce matin, une héroïne du Service Public est intervenue sur les ondes. Elle se trouvait à Alep, du côté Ouest, ayant obtenu un visa du régime (haï de tous, est-il nécessaire de le dire !) de l'infâme El Hassad. Est-ce par allergie aux bombardements ou faute de laisser-passer qu'elle ne se trouvait pas à l'Est, on ne nous le dit pas. Toujours est-il qu'au péril de sa vie, elle parvint à rencontrer un groupe de trois femmes dans une rue commerçante de la ville. Deux d'entre elles se refusèrent à toute déclaration. La troisième parla. Il lui fut demandé de relater ce qui se passait dans la partie Est de la ville. Elle déclara que son père et sa mère s'y trouvaient, confirma qu'il y avait des victimes en nombre. Selon elle, si les Est-Alépins ne se précipitaient pas dans les couloirs humanitaires afin de fuir la ville c'est que les rebelles les en empêchaient afin qu'ils continuassent de leur servir de bouclier humain.

Rien de bien surprenant ni nouveau. Seulement, les commentaires entourant ces propos valaient leur pesant de cacahuètes. D'une part, il fut indiqué que la partie Est de la ville était entièrement détruite. Il faut croire que les bombardements sont bien peu efficaces car on n'y compte (qui compte?) que 500 morts et 2000 blessés sur plusieurs centaines de milliers d'habitants*. Ensuite, la valeureuse héroïne souligna que son interlocutrice n'avait émis aucune critique concernant le régime et son allié russe car en ce pays, critiquer le régime ne va pas sans risques...

Ainsi, ce qui n'est pas dit compte plus que ce qui l'est. L'interviewée peut préciser que sa mère supplie les rebelles de la laisser partir, que tous les habitants ont préparé leurs valises mais que les insurgés les retiennent afin de se protéger, c'est sans intérêt. Ce qui compte vraiment, ce qui terrorise, c'est la menace russe et la tyrannie de Bachar !

Commenter le non-dit et le faire aller dans le sens que l'on souhaite, est fort, très fort. Cependant, parmi les choses non-dites, on fait une sélection. Je ferai remarquer à l'héroïque informatrice (??!!) que son interlocutrice n'a rien dit non plus sur le cours des patates à Saint-Pol-de-Léon ou sur le dernier discours de François Hollande. Doit-on en déduire que la terreur l'empêchait de critiquer un prix trop bas (ou trop élevé) des tubercules bretons ou de souligner le côté fascinant (ou ennuyeux) de l'allocution présidentielle ?

De telles procédés sont aussi indignes d'informateurs que naturels chez des journalistes plus soucieux d'étayer un discours idéologiquement biaisé que de décrire la moindre réalité. Il y aurait de quoi rire à gorge déployée si le soutien objectif apporté aux rebelles n'avait pour conséquence la mort d'innocents pris en otage.

* A huit heures on parla d'Alep-Est pris sous un "tapis de bombes". Il faut croire que depuis Dresde le "carpet bombing" a beaucoup perdu en efficacité ou que le goût de l'hyperbole est soigneusement cultivé dans le "Service Public".

PS : Lors du journal de 13 heures, leur envoyée spéciale s'est surpassée !  Selon elle, ce sont les Russes qui feraient courir le bruit que  les rebelles  empêchent les civils de quitter Alep-Est. Elle n'a pas du bien comprendre ce que disait son interlocutrice ! A moins, bien entendu, que cette dernière n'ait été une Russe arabophone dont les parents résident à Alep... On pourrait aussi penser que vu ce que cette personne lui avait dit, elle a fini par considérer son témoignage comme nul et non avenu ! 

jeudi 20 octobre 2016

Admettons...

Admettons que je sois chassé de mon pays par une guerre meurtrière, cruelle et pour tout dire pas sympathique, bref, par une guerre. A moins que ce ne soit par la misère. Je me réfugie donc à quelques milliers de kilomètres de ma patrie : on n'est jamais trop prévoyant en matière de distance de s écurité. De plus, il y a refuge et refuge. Moi, celui qui me séduit le plus c'est le britannique. D'une manière ou d'une autre, souvent à grand frais, je parviens à Calais. Je m'y installe dans ce qu'on appelle la Jungle.

Ce n'est pas le top du confort mais il ne s'agit que d'une plate forme de départ. Faut faire avec ce qu'on a. A partir de cette base arrière, je tente de traverser la Manche. Ce n'est pas gagné d'avance car rien n'est fait pour me faciliter la croisière. De mauvais esprits iraient jusqu'à dire que tout est fait pour m'en dissuader. On met des clôtures, on fouille les camions, on construit même un mur. De plus, le Calaisien n'est pas ravi de ma présence pas plus que de celle de mes compagnons de galère lesquels se comptent par milliers.

Devant le trouble à l'ordre public provoqué par la Jungle, le gouvernement français décide de la démanteler. Pour ce faire, on va créer, un peu partout sur le territoire, des centres idoines. Un peu partout (sauf dans les media de "service public") les locaux vont jusqu'à exprimer des réserves sur l'arrivée de ces nouveaux arrivants. Le plouc est rétif à l'enrichissement (au point d'exercer une profession peu rentable).

Seulement a-t-il raison de s'alarmer à l'idée que s'installe une Mini-Jungle en ses verts pâturages ? Je crains que non. Car pour qui désire se rendre en Grande-Bretagne, se retrouver au fin fond de la Lozère, du Cantal ou de l'Aveyron (pour ne rien dire de la Corrèze), est-il acceptable ? Les navires mettant le cap sur Albion au départ de Rodez, de Mende ou d'Aurillac (voire de Tulle) ne sont pas légion. Si mon désir de paradis anglais ne m'a pas quitté, que ferai-je ? N'oublions pas que les kilomètres ne me font pas peur... N'aurai-je pas tendance à tenter de rejoindre des rivages d'où appareillent moult vaisseaux vers les blanches falaises de Douvres et d'autres lieux côtiers ?

Il ne serait donc pas étonnant de voir les réfugrants quitter le Massif Central à peine arrivés pour se diriger vers Les Hauts de France. Comment, sauf à effectuer des contrôles au faciès et à ramener manu militari les fugueurs à leur centre d'affectation, pourrait-on s'y opposer ? Et une fois revenus, ne se pourrait-il pas qu'il recréent ici ou là de nouveaux campements provisoires ?

Cette histoire de démantèlement imminent me paraît donc peu convaincante. Sans compter qu'on peut s'attendre à ce que cette évacuation provoque quelques menues perturbations de l'ordre public par les no-borders et autres belles âmes au cocktail Molotov facile. Aura-t-on le courage de remettre ces braves gens à leur juste place, fût-ce au prix d'actions musclées ?

Mais bon, notre excellent président s'est engagé à démanteler. Quand on voit avec quel succès il a su inverser la courbe du chômage, comment pourrait-on douter du succès de son plan ?

mardi 18 octobre 2016

Argumenter...

Tous les gens intelligents, ayant suivi une excellente formation (ou un excellent formatage, pour prendre un synonyme), vous diront que sans arguments venant la soutenir toute opinion est nulle et non avenue. Une telle position permet d'interminables développements propres à faire de vous un être brillant, admiré des gogos et des gens du métier. Seulement, les logorrhées que cette position implique ne vont pas sans de menus inconvénients.

La multiplication des arguments entraîne fatalement celle des contre-arguments, tout aussi étayés et convaincants pour qui est sensible à l'une ou l'autre des positions défendues. Accessoirement, l'étai argumentatif a pour conséquence de nier les évidences en ce qu'elles n'apparaissent plus qu'étant sujet à caution.

Prenons des exemple simples : la femme est différente de l'homme ; le bouillant Achille court plus vite qu'une tortue. Tout intellectuel digne (ou pas) de ce nom vous démontrera que chaque homme a une dimension féminine comme toute femme possède certains caractères masculins et que, partant les choses ne sont pas si clairement tranchées que des esprits simplistes voudraient nous faire accroire. De même, selon un célèbre paradoxe, Achille ne rattrapera jamais la tortue. Ainsi, par raisonnement, s'évanouissent les évidences pour laisser place à des zones d'indétermination, de doute qui mènent en tout domaine à des positions tiers-chèvre, tiers-chou et tiers-loup propices à l'immobilisme, la stagnation et à la décadence d'une civilisation.

A ceux qui ne voient pas de différence marquée entre femme et homme je conseillerais de remplacer leur(s) partenaire(s) habituel(s) par quelqu'un d'un sexe différent ; à ceux qui pensent qu'Achille ne rattrapera jamais la tortue de se mettre à courir devant un TGV lancé à pleine vitesse. Si les premiers n'ont noté aucune différence et si les seconds sont toujours en état de commenter leur expérience, je m'inclinerai devant leur sagesse. Dans le cas contraire, je les rappellerai à plus de clairvoyance.



vendredi 14 octobre 2016

Identité

A France Info, on se réjouit de façon subliminale (tandis que sur France Inter on le clame à grand bruit) de ce que l' « Identité », selon un récent sondage, soit le cadet des soucis des Français tandis que le chômage et la lutte contre le terrorisme constituent leurs priorités. Au point que seuls 4% d'entre-eux souhaitaient voir abordé ce sujet par les participants au débat de la primaire de la droite et du centre. Ainsi les délires identitaires de certains boute-feux ne rencontreraient-ils aucun écho chez nos concitoyens. Quoi de plus rassurant ?

D'un autre côté, peut-on s'en étonner ? L' « Identité française » est une notion plutôt abstraite et généralement si mal définie que tout "intellectuel" de gauche, tout apprenti-philosophe progressiste, aura beau jeu de vous démontrer par A plus B que celle-ci n'existe pas ou qu'elle est si multiple que cela revient au même. Ainsi les Bretons ont-ils des chapeaux ronds quand les Basques portent des bérets plats ! Ne pas voir dans ce dernier exemple la preuve irréfutable de l'inexistence de cette notion fumeuse relève de l'inconscience voire de la cécité volontaire.

A moins que ce genre de raisonnement ne soit spécieux dans la mesure où plutôt que chercher les traits majeurs susceptibles de définir une commune identité il consiste à souligner des écarts de détail. A contrario, il est aisé de trouver des éléments communs permettant d'intégrer dans un même groupe des individus dont les différences sont énormes en tout domaine. Il suffit pour ce faire de retenir des critères suffisamment généraux et peu pertinents.

Et puis, intégrer dans une même liste des notions on ne peut plus concrètes comme le chômage ou le terrorisme et des abstractions comme l' « Identité » manque de rigueur. Dans un pays qui compte par millions ses sans-emplois et ses précaires , que de sanglants attentats ont endeuillé, comment s'étonner que ces thèmes arrivent aux premiers rangs ? Curieusement, on se garde bien de souligner que l'immigration arrive en troisième position à quasi-égalité avec le terrorisme. On ne relève pas davantage que la santé n'apparaît qu'en avant dernière position. Devrait-on en conclure que vu le peu d'intérêt que les Français portent à ce sujet, supprimer la sécu ne poserait aucun problème majeur ?

En fait, ce sondage, comme bien d'autres, n'apporte pas grand chose. Une chose y est toutefois remarquable : le peu d'écart que l'on note entre l'ensemble des Français et les électeurs de la primaire. Leurs sujets de préoccupations arrivent dans le même ordre et les variations n'y sont que de 1 à 3 points. Un esprit mal tourné ne pourrait-il pas y voir se dessiner l'esquisse d'une certaine « Identité » ?

jeudi 13 octobre 2016

Normandie, terre de contrastes.

Me voici de retour dans les collines. Après un dimanche consacré au voyage et un lundi à pas grand chose est logiquement arrivé un mardi qui me permit d'honorer les rendez-vous médicaux qui avaient justifié mon retour. L'ophtalmologue put constater que ma vue n'allait pas en s'améliorant et me prescrivit de nouvelles lunettes et le gastro-entérologue, que j'eus la nette impression de déranger, me conseilla de me renseigner sur Internet quant à mes problèmes intestinaux. Cette visite ne fut pas totalement inutile vu que sa secrétaire m'apprit que mon médecin référent avait soudainement quitté son poste, abandonnant ses patients en plein milieu d'un désert médical où trouver une oasis ne sera pas chose aisée. Le reste de la journée fut consacré à une visite chez l'opticien où je choisis de nouvelles lunettes.

Ces formalités accomplies, il ne me restait plus qu'à me mettre au travail. Et c'est là que le titre de ce billet prend tout son sens : entre la Corrèze et la Manche, les différences sont marquées. Dans le premier, je ne sais où donner de la tête et des mains tant les tâches abondent. Dans la seconde, ayant fait le tour des urgences, je m'aperçus que leur nombre était pour le moins restreint : les haies n'avaient que peu poussé, la pelouse ne requérait qu'une légère tonte, quelques heures suffiraient à remettre au top massifs de fleurs et planches du potager. Un petit voyage à la déchetterie ne serait pas de trop mais une fois ces corvées expédiées je me trouverai bien vite au chômage technique tandis qu'au Lonzac peintures, papiers, revêtements de sol, installation de l'abri de jardin, taille des haies, coupe du bois, confection d'un îlot central dans la cuisine, carrelage et décoration des pièces d'eau auraient de quoi m'occuper utilement des mois durant... Sans parler des peintures extérieures et du tableau électrique qui gagneraient à être terminés.

D'un autre côté, une fois ces menus travaux terminés, je me trouverai au même point dans les deux endroits : faute de « grand » projet, il me faudra me contenter de les entretenir ce qui n'a rien d'exaltant et ne saurait remplir mon existence. Il faudra donc qu'à terme je me résigne à d'autres activités. A moins, bien entendu d'acheter une nouvelle maison quitte à vendre la dernière. Serait-ce bien raisonnable et rentable ? Je n'en suis pas certain.

jeudi 6 octobre 2016

Ces emplois dont les « Français »* ne veulent pas

L'immigration est indispensable. Pour des raisons multiples : la principale étant que nos enrichisseurs occupent les emplois dont les « Français » ne veulent pas. Personnellement, je les trouve formidables ces « Français ». Ils sont 5 à 6 millions à pointer au chômedu et il y a des travaux dont ils ne veulent pas. A croire qu'ils préfèrent vivoter aux crochets de leur famille, de leur conjoint, ou grâce à des aides gouvernementales ou charitables plutôt que de se bouger un peu le cul et vivoter de leur travail. Ce qui,à mon sens, montrerait qu'ils font preuve d'un certain manque de dignité et de courage.

Les emplois que les immigrés occupent sont généralement considérés comme demandant une faible, voire aucune, qualification. Curieusement, il semblerait que les « Français » les moins qualifiés souffriraient davantage du chômage que ceux qui ont des diplômes. On serait donc en droit de penser que les chômeurs non qualifiés pourraient aisément occuper ces emplois. Seulement, "ils n'en veulent pas".

D'un autre côté, lorsqu'une personne est qualifiée, même dans un domaine peu recherché sur le marché de l'emploi, accepter un poste d'un niveau inférieur à son niveau de qualification serait déroger. Il en va de même pour un cadre au chômage qui se dévaloriserait en acceptant un emploi subalterne. J'en déduis que travailler est plus honteux et dommageable que d'attendre que vous échoie le boulot de vos rêves en bullant. Je serais employeur, je préférerais celui qui aurait occupé un emploi quel qu'il soit plutôt qu'une feignasse orgueilleuse.

Seulement, tant que le choix ne sera pas entre crever de faim et travailler, le système actuel de notre État-providence aura de beaux jours devant lui : on pourra continuer à laisser entrer des nouveaux venus afin qu'ils occupent les postes dont les « Français » ne veulent pas et permettre à ceux qui n'en veulent pas de les refuser. Seulement tout cela a un prix : on finance l'assistanat à coup de prélèvements obligatoires et d'endettement ; on maintient les salaires nets à des niveaux peu attrayants ; on accueille en nombre des populations dont l'assimilation est problématique ; on entretient un sentiment d' « injustice » sociale ; on assiste à l'émergence du communautarisme comme à l'importation de conflits extérieurs, etc

On peut cependant aisément constater que dans la « France profonde » les tâches réputées rebutantes sont effectuées par des gens du cru sans que ceux-ci ne semblent s'en sentir particulièrement humiliés ou que leurs concitoyens portent sur eux un regard méprisant. 

N'aurait-on pas laissé se développer chez certains de nos concitoyens un goût de l'assistanat ? Le culte des « droits sociaux » ne tendrait-il pas à remplacer chez eux tout sentiment de fierté et le goût de la (toute relative, j'en conviens) indépendance qu'apporte un salaire durement gagné ? Enfin, puisqu'il faut bien reconnaître que beaucoup recherchent en vain des emplois si humbles soient-ils, est-il raisonnable de laisser entrer des gens qui viennent les occuper ?

* Si je mets des guillemets à « Français », c'est que parmi les sans-emploi il serait étonnant que ne se comptassent point de nombreux étrangers, vu que le taux de chômage est particulièrement élevé dans les quartiers dits « populaires » (ainsi nommés parce que, sauf à s'y trouver contraint, personne ne souhaite y résider).

lundi 3 octobre 2016

Divagations sur la colonisation

La colonisation européenne de l'Afrique fut un crime. Prétendre le contraire serait s'en montrer complice. Les Européens ont non seulement pillé les richesses de leurs conquêtes mais ont durablement bouleversé les cultures locales avec des conséquences quasi-irrémédiables. Tout ça en quelques décennies. Le pillage des richesses,notamment minières, me pose question : qu'auraient fait de ces merveilleux atouts des peuples ne disposant pas plus des moyens de les découvrir et de les extraire que d'industries capables de les transformer ?

D'autre part,on aurait pu envisager qu'une fois occupé le terrain (afin d'éviter que d'autres nations colonisatrices ne s'en emparent), les colonisateurs se soient contentés d'exploiter lesdites richesses en en sécurisant l'accès et en construisant les infrastructures nécessaires pour les acheminer vers les ports d'où elles seraient expédiées vers les métropoles. Cela eût évité de construire le moindre hôpital, la moindre école, ainsi que toute infrastructure non directement utile à l'exploitation des ressources. L'acculturation n'aurait donc pas eu lieu et les dégâts s'en seraient trouvés amoindris. Il me semble donc qu'en attribuant à la colonisation la capacité, en quelques décennies je le répète, de détruire durablement des sociétés naguère florissantes, ce soit surtout sa politique « civilisatrice » que l'on mette en cause. Politique qu'un plus grand cynisme aurait pu éviter.

En prenant un peu de recul, on s'aperçoit que ce qui fait le succès d'une colonisation, c'est la durée. Comment expliquer autrement le fait qu'en France on parle une langue dérivée du latin, qu'on parle arabe au Maroc, ou turc en Turquie ? Au fil des siècles, l'envahisseur ayant imposé sa langue, sa religion et sa civilisation aux peuples soumis (ou du moins à une partie d'entre eux), il ne vient à personne l'idée de remettre en cause le bien fondé de l'envahissement. Seules des minorité non assimilées (Kurdes, Kabyles, Basques, etc.) continuent de s'en plaindre. Quel Turcophone d'Asie Mineure, quel Arabophone du Maghreb se plaint d'avoir été acculturé et amené à pratiquer une langue dont l'origine se trouve à des milliers de kilomètres de son pays ?

J'en viens à la conclusion que la vraie colonisation, celle qui réussit au point qu'on cesse de la contester demande des siècles. L'épisode colonial Européen des siècles derniers n'est qu’épi-phénoménal. Un simple moment dans l'histoire dont on ne pourra calculer les conséquences profondes qu'au fil des siècles à venir et dont l'actuelle condamnation sans appel n'a pour but que de culpabiliser des nations sur le déclin afin d'en retirer quelques avantages.

dimanche 2 octobre 2016

Sarkozy éclaboussé par l'affaire du vase de Soissons

Vous vous souvenez tous, du moins ceux qui étaient à l'école du temps où on y apprenait des choses passionnantes, de la triste affaire du vase de Soissons. A ceux qui en ignoreraient la substance, j'en ferai le rappel. M. Clovis, chef des Francs Saliens de son état, venait, vers 486 de notre ère, de ravager un peu la Champagne au cours d'un conflit qui l'opposait à M. Syagrius, un Romain. Comme l'imposait la coutume du temps, il procéda au pillage des lieux de culte lesquels recelaient de précieux objets liturgiques. L'évêque de Reims, un certain Rémi que ses mérites propulsèrent une fois décédé au rang enviable de saint, se trouva marri qu'un magnifique vase en argent ait fait partie des objets ravis dans une église de son diocèse. Il fit part à M. Clovis de l'amertume qu'il ressentait suite à ce larcin. Bon zigue, le Franc promit au prélat qu'au cas où, au cours du partage du butin, ledit vase lui écherrait, il se ferait un devoir de le lui restituer.

Pour aider un peu le hasard, lors du dit partage, Le Grand Salien, indiqua qu'il aimerait qu'à sa part se voit ajouter une babiole, une sorte de vase soit disant d'argent qu'on disait, à tort, magnifique et dont les poinçons lui paraissaient douteux. Bien entendu, l'ensemble des guerriers s'empressa de lui accorder le vase car ils admiraient sa valeur insigne et n'ignoraient pas qu'il avait le coup de francisque facile en cas de contrariété. L'ensemble, sauf un petit guerrier de nature irascible et haineuse, tout agité de tics, qui eut l'impudence de lui rétorquer : « Et quoi encore ? T'auras que ce que le sort t'attribuera ! Regarde c'que j'en fais de ton putain de vase de merde ! ». Ce disant, il frappa le vase de sa hache avec les conséquences qu'on peut deviner sur l'esthétique de ce dernier.

Clovis en conçut un vif chagrin mais, maître de ses nerfs comme il sied à un véritable homme d'État, ne fit mine de rien. Il se contenta d'attendre son heure. Un jour qu'il passait ses troupes en revue, il reconnut l'impudent. Il jeta les armes du voyou à terre sous le prétextes que celles-ci rutilaient moins qu'on eût pu l'espérer. Tandis que le cabosseur de vase se baissait pour les ramasser, il lui donna un coup de francisque sur le crâne, causant chez le félon une hémorragie de cervelle hautement préjudiciable à sa santé. Les troupes éclatèrent d'un rire Franc quand Clovis commenta son action d'un « Souviens toi du vase de Soissons ! » (la finesse de l'humour Salien tend parfois à échapper à nos contemporains mais en ces temps héroïques la plaisanterie était hilarante).

Quel rapport avec M. Sarkozy, vous demanderez-vous ? Eh bien figurez-vous qu'alors qu'il fouillait les poubelles de Soissons à la recherche de documents essentiels, M. Edwel Pleny, investigateur de choc, vit son attention attirée par un carnet d'aspect ancien. Il s'en saisit et, le feuilletant, il s'aperçut que ce dernier était rédigé en francique, idiome qu'il pratique avec autant d'aisance que le portnawak, sa langue maternelle. Visiblement, il s'agissait du journal intime d'un compagnon d'armes de Clovis. Comment expliquer la présence d'une telle relique au sein des détritus ? Mystère, au sujet duquel notre héros ne perdit pas son temps à s'interroger. Voici ce qu'il put lire : « grumish nagtared liipotric maarsitor Sarkozic helmitfas ». Ainsi, le destructeur du vase était un certain Sarkozic ! Point n'était besoin de vérifier l'authenticité du document ni la filiation reliant l'ex-président au dit guerrier franc : discute-t-on des évidences ?

On sait que tout Français de souche est coupable des crimes d'esclavagisme et de colonialisme que ses ancêtres aient ou non été partie prenante à ces forfaits. Alors quand on peut prouver de manière indubitable qu'un Sarkozy s'était montré coupable d'une telle malveillance, point n'est besoin de procès pour que l'éventuel futur candidat soit à jamais disqualifié. Edwel publia ce scoop dans son pure player, l'affaire fut reprise par L'Immonde et France Infect et conforta les convaincus dans leur opinion.

jeudi 29 septembre 2016

Je suis vert !

La plupart des marques leader dans leur domaine avaient choisi la couleur rouge pour leur logo ou leurs emballages. Paraît que c'était bien le rouge : couleur de feu, de sang, énergisante, guerrière, révolutionnaire, à la fois attirante et repoussante. Quoi qu'il en soit, le rouge fait ou faisait vendre.

Et puis d'un seul coup, on s'est mis au vert, sans même me prévenir. La première fois que j'ai vu le logo de Mac do en vert, j'ai cru qu'un escroc tentait d'attirer les gogos daltoniens dans son resto. Il n'en était rien. On s'était mis à verdir. Le vert c'est la nature. La nature, c'est ce dont raffole le citadin. Probablement parce qu'il ne la connaît pas bien et qu'il l'idéalise.

Tout ça est bel mais cette nouvelle tendance amène à des absurdités. Ainsi M. SFR avait-il décidé, vu que le rouge était vendeur et que l'anglais était en vogue de lancer la marque RED by SFR, avec le logo suivant : 


Même si les caractères étaient blancs, on ne pouvait que s'incliner devant une telle cohérence.

Seulement, que voulez-vous, la mode évolue. RED se devait de la suivre. Seulement, on n'investit pas des millions pour faire connaître une marque pour tout foutre en l'air au nom de tendances nouvelles. C'est ainsi que les messieurs de chez SFR atteignirent le compromis suivant : 


Risible, non ?

Autre raison d'être vert : Je m'aperçois à mon grand dam (ceux à qui je l'ai montré vous confirmeront que les dimensions de mon dam sont amples) que ma blogroll a disparu ! Je ne m'explique pas ce coup du sort. J'y remédierai à mon retour en Normandie car ça risque de prendre du temps.

mercredi 28 septembre 2016

Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton, était-il schizophrène ?

Question délicate et que n'ont pas manqué de se poser, à un moment ou à un autre ceux qui l'ont fréquenté ainsi que les lecteurs de la magistrale biographie que Jacques-Marie Étienne-Le Fustec. publia de lui aux Presses Universitaires de Romorantin-Lantenay en 1987 (ouvrage, hélas épuisé, comme l'est son auteur).

En effet, comment concevoir que le parfait homme du monde qui se vit bannir des boxons de Tamanrasset, de Saïgon, de Shanghaï et de bien d'autres lieux pour conduite inconvenante, qui écrivit des pages si licencieuses qu'on refusait de les entreposer dans un coffre-fort dont on aurait détruit les clés dans les enfers des bibliothèques les plus libertines, à cause duquel Charles Bukowsi menaça de casser les dents d'un journaliste qui l'avait comparé à RTLS, ait également été le rustre dont les bons mots amenaient un fin sourire aux lèvres des hôtes du salon de la duchesse de Merguantes, le triste sagouin dont les Élégies aux saintes de jadis devint le livre de chevet des nonnes cloîtrées, l'être répugnant qui fit don de la plupart de ses droits d'auteur aux œuvres de bienfaisance ?

Comment s'expliquer en effet de tels écarts ? Ne relèveraient-ils pas de cette maladie nommée schizophrénie et dont le regrettable Robert Louis Stevenson donna une description caricaturale dans L'Étrange Cas du docteur Jekill et de Mr Hyde ? Peut-on parler d'un Dr Robert-Tugdual et d'un Mr Le Squirniec ? A mon sens, la réponse est bien évidemment non. Ne serait-ce que parce que j'ai du mal à accorder le moindre crédit à un homme qui part en vacances dans les Cévennes en compagnie d'une ânesse. Et surtout parce que l'homme de génie partage avec le commun des mortels le besoin d'un repos. Ingres avait son violon, Rodin sa Camille, il arrivait que Verlaine, époux modèle, rimbaldise, bref, même si on est des bêtes, il faut de temps à autre savoir poser le collier.

En fait, Robert-Tugdual, exténué qu'il était par l'écriture de nouveaux couplets des Filles de Camaret composait pour se délasser un oratorio ou une messe, après avoir sué sang et eau sur Fous-la moi toute, grand fou ! Retrouvait le sourire en écrivant un traité d'esthétique, se remettait de ses prouesses dans les bobinards exotiques en initiant les jeunes filles de l'aristocratie aux finesses du menuet. Ça peut paraître choquant à certains mais , au fond, quoi de plus naturel, de plus sain ?

Les apparentes incohérences comportementales du grand homme ne sauraient donc que nous le rendre plus proche, plus humain et donc plus admirable encore.

mardi 27 septembre 2016

Passage en caisse

Demain j'atteindrai, sauf accident subit, mes deux tiers de siècle d'existence. La vie commençant, comme chacun sait, à soixante ans, j'approcherai du même coup ce fameux Âge de raison traditionnellement fixé aux alentours de sept ans. A ne pas confondre avec L'Âge-Déraison, roman offrant une biographie imaginaire de M. Johnny Halliday que fit paraître M. Daniel Rondeau en l'an de grâce 1982 et qui me fit alors grande impression.

Aborder aux rives austères de la raison n'est pas plus réjouissant que rassurant surtout quand le curieux cocktail qu'ont au fil des temps concocté votre nature et votre expérience ne vous y incite aucunement. Seulement, comme ce fut le cas de Robert, supposé usurpateur du Duché de Normandie que ses ennemis affublèrent du surnom de « Diable » (tandis que ses partisans le qualifiaient de « Magnifique »), il arrive qu' « âgé le Diable se [fasse] ermite ». N'ayant jamais été bien diabolique et mon agnosticisme profond ne me faisant ressentir aucun attrait à la vie religieuse, si j'embrasse l’érémitisme, ce sera pour d'autres raisons...

Pour prendre une métaphore, dans l'hypermarché des folies contemporaines, disons que j'ai chargé mes caddies dans bien des rayons, sans trop regarder au prix, laissant raison et parcimonie à ceux qu'elles amusaient. Que ce soit aux rayons boulot ou plaisirs, j'ai usé et abusé d'une offre abondante, laissant monter sans trop y penser le débit de ma carte. Seulement, vient toujours le temps de passer en caisse. Et ça se corse. Car au moment de payer la note, on s'aperçoit qu'une fois réglée, il faudra réviser son train de vie, on réalise que le bon temps est fini et qu'a désormais sonné l'heure de la raison. L'avenir s'annonce frugal. Et c'est bien ennuyeux.

Plus concrètement, des décennies de tabagie forcenée vous ont rendu le souffle court et les montées redoutables, la gueule de bois des lendemains vous grimace à la face sans que vous ne sachiez la chasser d'un pied de nez, au bout de quelques heures de travail, vous connaissez la fatigue mais vous n'en demeurez pas moins le diablotin juvénile de jadis à qui revêtir la bure ne dit rien qui vaille. A la croisée des chemins, vous hésitez entre rejoindre, contraint et forcé, le camp des « sages » ou, faisant comme si de rien n'était, continuer, autant que faire se peut, sur le chemin des folies plus ou moins tempérées.

En attendant le naufrage, l'entrée en vieillesse est un temps de dilemme.

vendredi 23 septembre 2016

Le voisin (étude ornithologique)

Il existe plusieurs espèces de voisins : certaines sont sédentaires, d'autres migrent. En Normandie, les miens appartiennent à la première catégorie. Il faut croire qu'ils ne survivraient pas à un climat moins humide. En Limousin, en revanche, les deux espèces se côtoient. L'automne venu, on voit les migrateurs prendre leur envol. Le voisin parisien regagne la capitale, le niçois rejoint les rives de la grande bleue.

A la différence de celle de l'hirondelle, la migration du voisin n'est annoncée par aucun signe précurseur. C'est en vain qu'on attendrait de le voir se rassembler sur les fils télégraphiques avec ses semblables. Rien n'annonce, sauf de manière imminente, son envol. Ainsi, seul un changement de plumage aurait pu m'indiquer que le Parisien allait prendre son essor vers les brumes nordiques. En effet, plutôt que vêtu de ses traditionnels haillons de bricolage, je l'avais aperçu porter des vêtements propres sinon élégants hier matin. Seulement cela aurait pu être dû à une quelconque sortie. Pourtant, au soir, les volets et le portail clos ne me laissèrent aucun doute : l'oiseau s'était envolé.

Devrais-je voir dans le fait que le Niçois passait une nouvelle couche de vernis sur le volet de sa porte d'entrée le signe d'un prochain départ ? L'avenir ne tardera pas à nous le dire.

La voisine, femelle du voisin, elle, est sédentaire. Il semblerait que soit pour elle venue la saison des amours. Outre le fait que j'ai pu remarquer qu'une voiture au volant de laquelle j'aperçus un homme (espèce qui s'accouple volontiers avec la voisine en cas d'affinités) restait garée en face de chez elle tout le week-end, des changements notables dans son comportement me confortent dans cette idée. En effet, plutôt que de passer ses soirées en d'interminables palabres avec le vieux Niçois et éventuellement avec tout passant, c'est tout juste si on l'aperçoit furtivement passer dans son jardin...

Quoi qu'il en soit, le voisin est un bien drôle d'oiseau.

dimanche 18 septembre 2016

Rhinocéros, une mise en garde.

Qui d'entre vous n'a pas, à un moment ou à un autre, envisagé d'adopter un bébé rhinocéros ? Et ça se comprend ! Regardez comme l'animal est mignon, son œil vif, sa course légère, sa silhouette racée :


L'apercevant dans sa petite cage à l'animalerie tandis qu'une soigneuse lui donne le biberon, vous vous dites que cette petite boule de peau (le rhino est quasiment glabre) aurait toute sa place au sein de votre foyer. Après tout, il n'est guère plus gros qu'un berger pyrénéen, n'aboie pas, ne mord pas les facteurs, ne couvre pas le sofa de poils, bref, qu'à la différence d'autres bêtes, il ne présente que des avantages. Seulement, comme le chaton dont rien ne laisse deviner qu'il deviendra sanguinaire et lubrique  matou, il a un défaut assez répandu chez les animaux : il grandit.

Mais laissons la parole à Louisette D. que nous avons rencontrée au sortir de l'antenne locale de la SPA du IVe arrondissement de la capitale alors qu'en pleurs elle venait d'y déposer Robert, un rhinocéros mâle de 8 ans. « Un cauchemar, monsieur, un cauchemar ! Il n'y a pas d'autre mot, sanglote la jolie brunette ! » Comment aurait-elle pu se douter que celui qu'elle appelait jadis son « roudoudou d'amour » deviendrait avec le temps source d'infinis ennuis ? « Quand je l'ai adopté, je souffrais de cette forme aiguë de solitude qu'engendre si souvent la vie citadine. J'avais d'abord envisagé de fonder un foyer chrétien que viendraient bénir des enfants qu'avec mon époux nous élèverions dans la crainte de Dieu, du fisc et des araignées. Et puis je me suis dit que ça pouvait attendre... J'ai donc adopté Marcel. Au début c'était le rêve. Abandonné à la naissance par une mère dépravée, il me combla de sa tendresse et emplit de vie les 14m2 de mon spacieux studio. Bien sûr, il lui fallait ses vingt litres de lait quotidiens mais qu'est-ce que monter huit étages en portant deux jerrycans quand le sourire confiant d'un petit être sans cornes (c'est l'éléphanteau qui est sans défenses) vous récompensera ? Bien sûr, il avait tendance à uriner en conséquence mais je me consolai en me disant qu'une fois devenu propre, les plaintes du voisin du dessous qu'importunaient des infiltrations putrides s'estomperaient... »

Louisette ayant une tendance à la prolixité, nous passerons sous silence les stations qui jalonnèrent ce qu'on peut appeler un calvaire et qui la mena d'un relative félicité à sa déchirante décision d'abandon. Nous nous contenterons de résumer les causes de cette dernière. Disons que celles-ci découlent d'un constat simple : un studio, même de taille généreuse, n'est pas adapté à la possession d'un rhinocéros blanc atteignant à l'âge adulte une longueur de plus de 4 m tandis qu'il mesure jusqu'à 2 m au garrot. Surtout quand, comme Louisette, vous collectionnez les statuettes de porcelaine. En effet, la pauvre bête a tendance à se cogner partout, occasionnant, sans y mettre malice, force dégâts au mobilier comme aux bibelots. Et puis il y a les problèmes du poids, de la nourriture et des déjections. La bête atteint d'autant plus facilement les trois tonnes cinq qu'elle manque d'exercice en appartement, ce qui contraignit notre charmante brunette à renforcer son plancher d'IPN suite à la menace d'effondrement du plafond que son irascible voisin du dessous ne cessa d'évoquer dès que Robert eut dépassé la tonne. D'autant plus qu'afin de prévenir une possible obésité Louisette l'avait initié aux joies des claquettes, pratique dont les copropriétaires prétendaient qu'elle mettait en péril la structure de l'immeuble (surtout quand il approcha l'âge adulte). Et puis, qu'on le veuille ou non, acheter plus d'une tonne de choux par mois vous grève un budget, engendre de pestilentielles flatulences et une quantité de déjections propre à remplir quotidiennement bien des poubelles à cet effet conçues. Quant à l'urine, ce furent ses décalitres qui poussèrent Louisette à jeter la serpillière. Afin d'extraire Robert du studio, il fallut en défoncer la façade, louer une grue et un poids lourd, ce qui occasionna bien des frais mais tel fut le prix d'un lâche soulagement.


Espérons que Louisette se remettra de sa peine, que Robert retrouvera un bon maître et que cette histoire vécue vous dissuadera d'adopter un bébé rhinocéros, à moins que vous ne disposiez de quelques dizaines de kilomètres carrés de savane herbue, ce qui est rarement le cas en ville, admettez-le.

dimanche 11 septembre 2016

Cinq ans déjà !

Le 11 septembre 2011, paraissait ici même un premier article intitulé « Bloguons, puisqu'il le faut ! ». 1346 autres l'ont suivi. Pour de bonnes ou de mauvaises raisons, mes articles ont connu entre quelques centaines et quelques milliers de visites avec un record à plus de 56oo atteint par « Pour un droit à la casquette (plate) » dont je ne retire aucune gloire vu que son succès n'est dû qu'à la photo du sympathique vieillard à casquette qui l'illustre.

Quoi qu'il en soit, cinq ans ont passé, riches ou pauvre sen événements divers, selon le point de vue adopté. Nous avons vécu la victoire et le naufrage d'un président, mon père est décédé, d'immondes larves de piérides ont boulotté mes choux, j'y ai guidé les pas de mes lecteurs dans nombre de pays où je n'avais pas plus traîné mes guêtres que je ne leur ai conseillé de se risquer à le faire, on y a parlé bouquins, politique, bricolages divers, bref, il me semble que le contrat que j'annonçais dans mon premier billet a été rempli. En effet, je lui assignais pour but de «  parler d'un peu de tout et (surtout) de rien » et cela sur un ton souvent badin, ce qui, à de rares exception près, lui a évité de devenir un lieux d'affrontements.

Des commentateurs sont venus déposer au pied de ma prose leurs précieuses contributions. Certains ont disparu dans les limbes du Net, d'autres continuent depuis le premier jour à m'exprimer leur sentiment, d'autres encore sont apparus et devenus fidèles au point qu'un billet sans qu'ils n'interviennent me fait m'inquiéter de leur santé. Les commentaires sont le dessert du blogueur, sa récompense, l'assurance qu'il ne divague pas dans un total désert. A tous mes commentateurs, réguliers ou pas, à ceux d'entre eux qui sont devenus des amis, j'adresse un grand merci.

Ces deux dernières années, mes écrits se sont raréfiés. A cela plusieurs raisons. Le temps crée une inéluctable lassitude. Le paysage politique actuel est devenu plus que morne. Ma nature ne me poussant que rarement à l'indignation, les scandalounets qui font les choux gras de nos chers media me laissent de marbre. Il existe en fait peu de pays qui valent qu'on déconseille de s'y rendre. Malgré mon âge canonique, le gâtisme ne m'ayant que partiellement ravagé, j'évite de radoter et de ressasser mes rares amertumes. Et puis, peut-être et surtout, j'ai acquis une demeure en Limousin qui mobilise une grande partie de mon temps et de mes pensées. C'est d'ailleurs de ce lieu idyllique que j'écris ces lignes. On ne peut pas être au blog et au chantier nous enseigne la sagesse des nations.

Tout cela mènera-t-il à l'éventuelle disparition de ce blog ou du moins à son tarissement à l'instar de nombre d'autres de ma blog roll ? Je n'en sais rien. L'avenir nous le dira. Toujours est-il qu'après cinq ans de futiles et foutraques services, je voudrais remercier une fois encore tous ceux dont la fidélité m'a donné l'envie et le courage de continuer.

A dans cinq ans pour célébrer un deuxième lustre ?

mercredi 7 septembre 2016

On n'est plus chez soi !

Ne nous méprenons pas. Loin de moi l'idée de joindre ici ma voix au chœur des vierges effarouchées déplorant je ne sais quel sentiment d'envahissement du territoire national par une nuée d'éléments allogènes. Tel n'est pas mon propos.

Cette nuit, tandis que je dormais du sommeil du juste, ce dernier fut inopinément interrompu par un bruit qu'il ne me prit guère de temps à identifier comme étant de ceux qu'émettent les chats par les chaudes nuits d'été. Contrarié, je lançai moi-même un de ces cris qu'arrachent au citoyen le plus débonnaire les inadmissibles attaques à son droit imprescriptible à la tranquillité nocturne. Les miaulements s'interrompirent. Je pensai donc pouvoir retourner me blottir sans problèmes dans les bras de Morphée quand un bruit bizarre me parvint de la cuisine. Mon sang ne fit qu'un tour. Je me levai d'un bond, allumai les lumières, et ouvrit la porte y menant.

Un spectacle de désolation m'y attendait. Le sac poubelle qui je comptais porter au container le matin même gisait éventré sur le sol, son contenu s'y trouvant répandu. Un coup d’œil à ma montre m'indiqua l'heure du forfait : quatre heures moins vingt ! Est-ce le moment idéal pour s'armer d'un balai afin de regrouper des détritus avant de les remettre dans l'enveloppe qu'elles n'auraient jamais dû quitter ? Certes non, mais avais-je le choix ? Du coup, bien réveillé j'eus ensuite un mal de chien à me rendormir (si tant est que les chiens aient des problèmes d'insomnie, chose dont je doute fort).

Comment expliquer cette inadmissible incursion dans mon domaine privé ? Eh bien voilà. Afin de conserver une fraîcheur salutaire dans mon logis corrézien, je dors toutes fenêtres et porte du jardin ouvertes. C'est par ladite porte qu'en dépit du plus élémentaire respect de la propriété privée durent s'introduire des chats afin de se repaître de mes ordures, leur rivalité entraînant le dis-harmonieux concert félin ayant interrompu mes rêves.

Est-ce admissible ? Alors que je ne crains pas d'exposer ma vie aux éventuelles attaques égorgeuses de féroces soldats supposés mugir dans nos campagnes, me verrai-je contraint à me claquemurer dans mon humble demeure par la faute d'ignobles chats miauleurs qui viennent jusque dans ma cuisine éventrer mes sacs-poubelles ? Je crains bien que oui.

Que fait le gouvernement ?

mardi 6 septembre 2016

T'es rien qu'un sale racisse et pis c'est tout !

Je m'instruis chaque fois que j'ai une conversation avec mon aîné. Nos discussions sont franches, ouvertes et souvent animées. Il faut dire qu'au niveau politique comme sociétal, nos visions divergent. Il est resté fidèle aux options de nos vingt ans tandis que j'ai beaucoup évolué. D'une certaine manière, j'envie ceux qui n'ont jamais varié. Ce doit être confortable, au sens où peut l'être un vieux fauteuil. Ce qui est curieux, c'est que l'attirail idéologique en question s'est basé sur une opposition radicale à celui qui nous avait été inculqué. Réaction banale de l'adolescence mais qui, quand elle perdure me semble relever d'un manque d'ouverture d'esprit. Ainsi, pour ne citer qu'un exemple, mon aîné est-il d'une "catholicophobie" radicale tandis qu'athée de culture catholique je n'ai aucune animosité envers qui professe cette foi.

Donc nos échanges sont instructifs. J'apprends ainsi que France Inter n'est pas une radio de gauche mais que ses concurrentes généralistes seraient « de droite ». Amusant, non ? Si quelqu'un me disait que Présent ou Valeurs actuelles portaient bien haut le flambeau de l'objectivité journalistique, j'aurais du mal à ne pas pouffer. Je ne dois pas être sérieux.

De même, n'étant aucunement persuadé qu'une race (vous savez, cette notion qui n'existe pas) soit supérieure en potentialités à une autre, je ne me croyais pas raciste. Eh bien je me trompais car, interrogé sur mon mon niveau d'enthousiasme à accueillir une immigration de religion musulmane, je ne pus qu'avouer que ce dernier était bien relatif (je suis un euphémiste convaincu). Je faisais ainsi preuve d'un racisme certain sinon rabique, vu que je n'appréciais pas une forme d'immigration en fonction d'un critère spécifique. Il serait aisé de retourner à son auteur le compliment, vu qu'on aurait du mal à ne pas considérer son hostilité ouverte à la religion catholique comme relevant du même principe. Mais vu que le Catholicisme, pas plus que l'Islam ne sauraient être considérés comme des « races », il me semble que le terme soit inadapté.

Plus que de savoir si l'on est coupable du pire crime qui ait jamais affecté l'humanité et qui ne saurait mener qu'à de nouveaux holocaustes, ne serait-il pas plus utile de se poser quelques questions ? Par exemple, est-il souhaitable dans un pays comptant X millions de chômeurs d'accueillir en nombre de nouveaux venus quelle que soit leur origine ? D'autre part, amener à se côtoyer des populations de cultures fondamentalement différentes, surtout quand l'une d'elle est partout parcourue de courants fondamentalistes extrêmes, ne serait-il pas de nature à compromettre l'unité d'une nation déjà bien fragilisée par les oppositions nées en son sein ? Pour résumer, plutôt que d'assimiler à un crime impardonnable un rejet, ne serait-il pas plus rationnel de s'interroger sur ses causes ? 

Mais pour ce faire, encore faudrait-il se mettre d'accord sur les constats et ce n'est pas gagné d'avance face à qui pratique le déni. Quand on traverse la vie en chaussant des lunettes aux verres roses ou pastèque, la vision que l'on a du monde n'entretient qu'un rapport distant avec sa réalité. Constat retournable comme peau de lapin... On n'est pas sorti d'une auberge que je préférerais moins  multiculturelle.

samedi 3 septembre 2016

Métaphore

Supposons qu'à la manière décrite par Romain Gary, vous vous ne vous conduisiez pas toujours très bien chez ceux qui vous invitent, que vous buviez le lait du p'tit chat, que vous violiez la grand-mère avant de vous essuyer dans les rideaux du salon. Seriez-vous étonné qu'on ne vous conviât plus ou à tout le moins qu'on vous menace de ne plus le faire au cas où vous réitéreriez vos incivilités ?

Si vous disposez d' une moralité même embryonnaire, je suppose que vous répondrez par la négative à cette question et que vous feriez des efforts lors d'une prochaine visite.

Maintenant, supposons qu'au lieu de reproches ou de mises en garde vos hôtes vous trouvent des excuses. Se disent que tout est leur faute. Que, connaissant votre goût immodéré pour les boissons lactées, ils auraient dû planquer la gamelle du chat ou plutôt vous offrir spontanément ce blanc liquide, que la grand-mère s'était montrée bien trop aguichante et que votre réaction est naturelle autant que pardonnable, que faire toute une affaire de vieux rideaux souillés est indigne d'un hôte courtois. Supposons même qu'ils fassent semblant de n'avoir rien remarqué d'anormal à votre comportement et qu'ils vous décrivent à qui veut les entendre comme de parfaits hommes (ou femmes) du monde, des exemple que bien d'autres gagneraient à imiter Ne vous sentiriez-vous pas encouragé à reproduire vos bénignes errances voire à les aggraver ?

Cette plaisante métaphore vise la culture de l'excuse et le déni de réalité qui présentement font rage en doulce France. Comprenne qui voudra.

vendredi 19 août 2016

Hygiène alimentaire et éducation : le grand bond en avant.

Il n'y a pas si longtemps, les empoisonneurs régnaient en maîtres. Afin d'annihiler notre noble race,marchands de tabac et d'alcool poussaient les braves gens au crime. En ces temps barbares, on croyait tout ce qu'on imprimait. Aujourd'hui, grâce au progrès on croit surtout ce qui est diffusé par les media. On se demande ce que pouvaient bien être ces gouvernements qui dans les années trente permettaient que soient publiée un affiche comme celle-ci :



ou celle-ci:



Pourrait-on rêver aujourd'hui qu'une « Association pour la propagande pour le vin » soit reconnue d'utilité publique ? Qu'elle conseille de boire entre une bouteille (les 0,75cl préconisés devant relever de l'étourderie) et deux litre de vin par jour ? Qu 'on conseille d'en couper l'eau des enfants ? Que le « Comité national de propagande » mette en compétition le pinard à 10° et la viande, le lait, le pain ou les œufs ?

Des années cinquante-soixante me reste le souvenir de réclames telles que « Qui boit Vabé va bien » (sans préciser cependant le nombre de litre journaliers qu'il en fallait pour atteindre une santé parfaite), le Vin des Rochers était décrit comme « le velours de l'estomac », en Bretagne la marque de gros rouge « Dom Josué » imprimait sur ses étiquettes un constat incontestable suivi d'un conseil intéressé : « Si tu bois, tu meurs, si tu ne bois pas, tu meurs quand même, alors bois mais du Dom Josué ».

De telles affiches, de tels slogans seraient-il envisageables de nos jours ? Que nenni !  ! Aujourd'hui, on nous chouchoute, on nous bichonne, on nous met en garde contre d'éventuels mauvais penchants. Faut qu'on vive vieux, comprenez vous, qu'on ait la décence de mourir en pleine forme avec des organes nickel-chrôme. Faut pas qu'on fume, faut pas de sel, pas de sucre, pas de tabac, pas de matières grasses, pas de ceci, pas de cela. Faut faire du sport, surveiller sa ligne, prendre ses médocs, manger bio, faire des analyses, être raisonnable en tout, moyennant quoi... Moyennant quoi, quoi ? Le bonheur assuré ? Une forme olympique ? Une jeunesse éternelle ? Un peuple sain, entreprenant et dynamique ?

Les résultats ne sont pas probants. J'ai l'impression qu'on voit de plus en plus d'obèses, de handicapés divers, de gens à qui leur ombre fait peur, de vieillards bien décatis, bref que l'hygiène de vie et l'obsession de la santé ne tiennent que bien partiellement leurs promesses. 

C'est un peu comme avec l'éducation : vu tous les progrès qu'on a fait dans ce domaine ces dernières décennies, on serait en droit de s'attendre à rencontrer des jeunes épanouis, maîtres d'eux-mêmes, cultivés, innovateurs, raisonnables et pourquoi pas bien élevés, non ? Pas des couillons rivés à leur I-phone, courant après des Pokémons ou écoutant du rap.

Je ne dirai pas qu'avant c'était mieux mais j'ai du mal à percevoir l'aspect spectaculaire des progrès accomplis. En santé comme en éducation.



jeudi 18 août 2016

Ça branle dans le manche !

Culpabilisation historique, culte des minorités, communautarisme, immigrationisme, multiculturalisme,matérialisme consumériste, et bien d'autres, sont les poisons qui rongent l'unité des nations de l'Europe de l'Ouest. D'où nous viennent-ils sinon des USA ou du moins de la propagande « progressiste » étasunienne qui peu à peu, via les messages subliminaux ou non de films gnan-gnan et séries bêtifiantes est parvenue à corrompre les esprits du vieux continent ? Cette lèpre, détruisant jusqu'à la moindre trace de bon sens dans certains esprits de « gauche » tend à imposer une vision unique du progrès, lequel ne saurait aller que dans le sens de la culpabilisation historique, du culte des minorités, du communautarisme, de l'immigrationisme, du multiculturalisme, etc.

Ceux qui refusent cette vision présentée comme fatale du « progrès » sont fustigés du terme « populistes » quand on ne les traite pas de fascistes voire de nazis bien décidés à faire renaître les HLPSDNH. Rien que ça ! Alors qu'il serait nécessaire d'envisager d'autres formes de progrès basées sur la continuité de nos cultures et non sur des pseudo-valeurs d'importation. Car il se trouve que nous avons des cultures, des racines. Que, comme a insisté pour le nier le regrettable président Chirac, l'Europe ait des racines chrétiennes, est une évidence. Que la France plonge les siennes dans le catholicisme en est une autre. Ce détail peut échapper à certains aveugles de profession mais l'immense majorité de nos villages et de nos villes se blottissent autour d'un sanctuaire catholique quand ils ou elles ne portent pas le nom d'un saint.

Que cet état de fait résulte de la volonté unificatrice de nos rois plus que de l'adhésion unanime d'un peuple est également indéniable. L'histoire est l'histoire et en critiquer ce qui en a été le moteur est aussi stupide que vain : on ne la changera pas, tout au plus pourra-t-on la réécrire en fonction de biais idéologiques permettant d'en omettre le positif pour n'en garder qu'une interminable kyrielle de catastrophes jusqu'à ce qu'émerge la « lumière ». « Du passé faisons table rase» chantent les partisans de l'amnésie, inconscient de ce que leur folie égalitaire prend sa source dans certains écrits d'une religion qu'ils combattent avec ardeur.

Mais revenons à nos moutons étasuniens. A notre « progressisme » endogène est venu s'ajouter le leur. Pays fondé par des « dissenters » de tout poil, pays d'immigration, pays d'esclavage, pays génocidaire (il fallait bien faire de la place), pays dont l'apparente unité ne tient qu'à un culte inculqué du drapeau, il était normal qu'y émerge une société multiculturelle où le puritanisme ferait se développer le remord historique sans pour autant renoncer aux visées hégémoniques que lui permet sa puissance économique. Et pour ce faire quoi de plus efficace que de façonner les esprits européens en y instillant leurs névroses ? Ainsi vit-on émerger l'idée d'États-Unis d'Europe, censés faire pièce aux grandes puissances, tout en adoptant l'idéologie du grand-frère d'Outre-Atlantique et en se plaçant sous sa protection militaire.

Seulement, ça branle dans le manche : jusqu'au sein de la Mecque idéologique étasunienne, une partie du peuple se met à contester les sacro-saintes valeurs. Partout en Occident se développe un populisme de mauvais aloi, une forte défiance, voire un total rejet vis à vis des docteurs de la loi. Car l'amnésie n'est que partielle. On peut laver les cerveaux mais le résultat final n'est nullement garanti comme l'a prouvé l'échec idéologique du communisme en Europe orientale.

A quoi cela mènera-t-il, nous le verrons bien. L'histoire n'est pas finie.

mercredi 17 août 2016

Retour de Bourgogne


On dira ce qu'on voudra, mais la Bourgogne regorge de vieux amas de pierres. Profitant de la proximité de certains d'entre-eux de notre destination finale, nous nous y arrêtâmes afin de constater l'état déplorable de notre pays avant que l'immigration ne soit venue l'enrichir.

La première étape fut Vézelay où une célèbre basilique domine un village perché. Eh bien disons-le tout net, on ne voit pas pourquoi certains arriérés en font tant cas. D'abord, vu que la circulation y est réservée aux riverains, il nous fallut nous garer sur un parking payant avant d'entamer une pénible montée vers le cœur de la cité. Ne se rendent-ils pas compte d'à quel point l’ascension coupe le souffle des invétérés fumeurs ? Et puis à l'arrivée, que découvre-t-on ? Ça :






Eh oui ! Lamentable !

Comme si ça ne suffisait pas, notre entêtement nous poussa à visiter Avallon. Point de longue montée mais encore de vieilles pierres plus ou moins érodées :







Nous rejoignîmes Dijon, but de notre voyage motivé par les fiançailles de ma chère fille à qui me lient bientôt 32 ans de fidélité totale et inconditionnelle. Elle célébrait ses fiançailles avec une jeune homme du cru dans l'appartement dont ils s'étaient portés acquéreurs en compagnie de la proche famille : aïeules, parents et sœurs.

La table et le cadre étaient d'une élégance parfaite :




Les héros de la fête jeunes et beaux :



Heureux et fiers, les parents entourèrent leur progéniture :



Et les agapes se terminèrent par un magnifique gâteau :




Une journée parfaite, propre à faire oublier les horreurs architecturales du voyage ! Que les futurs mariés en soient remerciés ! Souhaitons leur un bonheur aussi parfait que durable .


vendredi 12 août 2016

Amusons-nous avec facebook

Lorsque je publie un statut sur facebook, il m'arrive de faire des fautes d'orthographe ou d'être mécontent de sa formulation. Heureusement ou pas, il est possible de modifier le message, ce qui m'a inspiré le statut suivant :




Histoire de me distraire, j'ai ensuite publié ceci :


Et puis j'ai légèrement modifié le texte. Comme prévu, cela n'a rien changé aux commentaires qui de ce fait paraissent un rien surprenants :


En dehors du côté plaisant de la chose, je trouve un brin inquiétant que l'on puisse faire apprécier par ses « amis » un texte quelconque puis en changer le contenu de manière à les faire adhérer à son contraire.

jeudi 11 août 2016

Le Facteur humain


Mise en garde : je ne parlerai pas ici des qualités de cœur du préposé à la distribution du courrier de mon village mais d'un livre de M. Graham Greene. Cet article risque donc de lasser.

Je viens de terminer la lecture d'un excellent roman de M. Graham Greene, intitulé Le Facteur humain. Pour moi, il s'agit d'un grand roman. Reste à définir ce qu'est un tel Roman. D'aucun diront que c'est une œuvre de nature à changer votre vie. Je crains que le meilleur des romans soit bien moins en mesure d'infléchir le cours d'une existence que ne peuvent l'être la sclérose en plaques, la démence voire même un douloureux divorce ou une simple faillite.

Écrire un roman c'est raconter une histoire. Tous le font. L'histoire peut être plus ou moins complexe, passionnante, surprenante par ses rebondissement ou ennuyeuse parce qu'insignifiante ou incapable de susciter en nous le moindre écho. Admettons que l'histoire soit bonne. Cela suffit-il ? Certainement pas.

L'histoire est portée par des protagonistes. Si ceux-ci manquent de cohérence, d'épaisseur, de chair et d'âme, plus que servir l'histoire, ils lui nuisent. S'ils prennent le pas sur l'histoire, si leurs états d'âme relèguent l'action au second plan, lui volant la vedette, le roman devient « psychologique » et à mon goût lassant.

Le bon roman, selon moi, nécessiterait donc que des personnages cohérents et vraisemblables accroissent l'intérêt d'une intrigue et créent en nous l'impatience de connaître sa suite avec pour corollaire une légère angoisse d'en voir arriver la fin.

Eh bien, dans l'élaboration de ce délicat dosage, M. Graham Greene excellait. Je me souviens avoir lu je ne sais où quelque passage où le romancier anglais expliquait le côté monstrueux de l'écrivain qui, témoin d'un événement ou d'un malheur générateur de souffrances ou d'émotions profondes, plutôt que de ressentir de l'empathie pour les personnes concernées se contentait de les observer et d'en prendre des notes mentales afin d'en nourrir son écriture.

De ce point de vue, la « vraie vie » n'apparaît qu'un matériaux brut à partir duquel le talent permettra d'élaborer de la littérature. Greene y parvenait magistralement.

Je ne vous conterai pas l'histoire. Sachez simplement qu'elle se déroule dans le cadre des services secrets britanniques et qu'en conséquence elle participe du genre « thriller ». On y décèle des fuites. Leur auteur, même si de ci de là d’infimes indices pourraient mettre sur sa voie, ne sera identifié que vers la la fin du roman et ce n'est qu'à sa toute extrémité qu'on apprendra que le véritable rôle qu'il jouait est bien éloigné de ce qu'il pensait et des motivations qui justifiaient sa « trahison ».

Tout cela est porté par des personnages complexes ou tout en duplicité auxquels le talent de Greene sait donner vraisemblance et humanité. Mis à part les dirigeants du service, tous se trouvent enfermés dans la solitude et l'incommunicabilité qu'implique la méfiance inhérente à leurs activités. Autant que d'espionnage, ce roman est celui d'une solitude que rien ne saurait abolir.

lundi 8 août 2016

Mise en garde solennelle !

J'entends et vois les nouvelles.Comme chez tout Français qui se respecte (et même chez quelques-uns qui ne se respectent pas vraiment), elles créent en moi émotion, tristesse et angoisse. Je me ruinerais bien en bougies, peluches et bouquets, mais cela suffirait-il à m'apaiser ? Et puis, les cellules de soutien psychologique sont éloignées. Au prix où demeure le carburant, j'hésite à m'y rendre. Du coup, je rentre en moi mes craintes et elles me rongent jusqu'à la moelle et même, certains jours, au delà. J'essaie de me raisonner mais la réalité est là, dans toute son horreur.

Car que nous dit-on ? Des convertis se radicalisent en moins de temps qu'il n'en faut à un président pour oublier ses promesses de campagne ! Du coup, je porte sur mes voisins un regard suspicieux. Arlette ne se serait-elle pas, vaches vendues, convertie à l'Islam radical ? Ce bon vieux Raymond, ancien d'Algérie, blessé au champ d'honneur, ne se serait-il pas vu inoculer alors un virus islamiste à retardement ?

Dans ces conditions, quand je commanderai un stère de bois à Arlette ou un agneau à Raymond, comment pourrai-je le faire sans trembler ? Ne pourraient-ils pas saisir cette occasion pour me dégueniller les entrailles à coups de fourche ou me défoncer la boîte crânienne à la bêche en criant « Allahou akbar » ?

Et ces soi-disant Anglais qui viennent passer de soi-disant vacances, dans leur soi-disant résidence normande, ne sont-ils pas, bien que rasés de près (surtout l'homme), des djihadistes en mission ?

Et vous qui ricanez peut-être en lisant ces lignes, êtes-vous bien certains que votre voisin, vos proches, votre facteur n'ont pas en tête de vous zigouiller façon djihad ?

Je ne suis pas paranoïaque pour un sou. Juste conscient, vigilant et citoyen. Il était de mon devoir de vous mettre en garde.

vendredi 5 août 2016

Seraient-ils devenus fous ?

Comme tout un chacun, lorsque je fais la moindre recherche sur un site marchand je me vois ensuite proposé où que j'aille sur le Net des articles similaires et cela parfois longtemps après que j'aie renoncé à l'achat ou pire que j'en ai fait l'emplette en ligne ou ailleurs. Ne pourraient-ils pas se tenir un peu au courant ?

Dernièrement, ils sont passé à un autre stade. Alors que je m'étais rendu sur une annonce montrant une maison qu'envisageaient d'acheter ma belle-fille et son mari, je me suis vu proposer des logements d'abord dans les environs puis dans des endroits de plus en plus divers, du Pas-de-Calais à la Provence en passant par à peu près toutes nos jolies provinces. Les biens proposés en dehors de leur situation géographique variée présentaient la particularité d'être d'une diversité totale allant du studio à la grosse maison tandis que leur prix s'étageait du dérisoire au faramineux.

Cela me pose questions : seraient-ils devenus fous et proposeraient-ils n'importe quoi à n'importe qui ? Me prendraient-ils pour un imbécile fortuné susceptible d'acheter toutes sortes de biens un peu n'importe où ?

De même, ayant récemment retenu une chambre à Avallon, me vois-je recommandé avec insistance par un site de réservations en ligne, entre des proposition proches de cette localité, de me hâter de louer une chambre à Palma de Majorque, comme si j'avais à un quelconque moment envisagé de m'y rendre ! Combien de gens après avoir envisagé de passer une nuit dans cette charmante sous-préfecture de l'Yonne se disent que dans le fond ils feraient bien mieux d'aller au Baléares même s'ils ont pour but de se rapprocher de Dijon afin d'y arriver en fin de matinée le lendemain?

Je me demande, partis comme ils sont, s'ils ne vont pas finir par me harceler de propositions aussi peu susceptibles de m'intéresser que des articles de sport, des séjours à la neige où un abonnement à une sélection des meilleures allocutions prononcées par M. Hollande la semaine passée !

jeudi 4 août 2016

De Dijon et des Dijonnais (enquête urbanistique et sociologique)

Une excursion en Bourgogne m'a permis, le mois dernier, de découvrir Dijon et ses habitants. Chaque fois que l'on s'aventure en pays inconnu ce n'est pas sans une légère appréhension. Comprendra-t-on la langue des autochtones ? Seront-ils hostiles ou amicaux ? Quid de leur habitat, de leur mode de vie ? Et la ville elle-même sera-t-elle agréable ? N'y verra-t-on que de belles tours en béton aux façades ornées de jolies paraboles ou sera-t-elle défigurée ici et là par nombre de palais, d'églises, de monuments, témoins à charges d'époques heureusement révolues ?

Je dois à la vérité de dire que sur ce dernier point le choc fut sévère. En centre-ville du moins, s'élèvent un Palais des Ducs et des États de Bourgogne, un Palais du Parlement, tous deux d'une regrettable ampleur, une cathédrale, moult églises et nombre d'hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles ayant généralement appartenu à des membres du parlement sus-mentionné. A croire que seuls les riches y avaient accès ou qu'y avoir accès y favorisât l'enrichissement (à moins que ces deux hypothèses ne se combinassent). Ces trop nombreux vestiges de temps haïssables et de goût douteux y occupent une place si exagérée que les larmes de rage vous montent aux yeux à l'idée de toutes les belles cité HLM qu'on aurait pu y construire en les rasant.

Passé ce désolant constat, venons-en à ce qui fait la richesse d'une ville, c'est à dire ses habitants. Le brave Jean Bodin n'écrivait-il pas « qu'il n'est de richesse ni de force que d 'hommes » ? Qui sommes-nous pour oser mettre en question les dires d'un tel phare de la pensée (ou les prévisions météorologiques de son descendant Louis) ? Surtout si la phrase ne signifie pas, comme certains pourraient le penser, que la fortune d'un homme (ou d'un État) s'évalue au nombre de ses esclaves.

Je n'ai été à même d'étudier qu'un échantillon relativement réduit de Dijonnais. En fait deux. Après avoir noté qu'ils usent d'un langage articulé compréhensible des Français, je commencerai par souligner leur hospitalité remarquable : en effet nous fûmes hébergés et nourris sans qu'aucune facture ne nous fût présentée. Faute de bénéficier d'une HLM, ces Dijonnais habitent, dans un immeuble Art Déco, un vaste appartement aux plafonds moulurés d'une hauteur déraisonnable et au sol en parquet de chêne à bâtons rompus.Une fenêtre en bow-window assure une luminosité certaine au salon. Dommage qu'elle donne, comme les autres fenêtres, sur un des nombreux balcons de fer forgé qui défigurent la façade du vieil immeuble. Eh bien, croyez moi ou pas, malgré tous ces défauts ces Dijonnais semblent satisfaits de leur acquisition, signe d'une heureuse nature qui les fait se contenter de peu. Nous étions un peu inquiets quant aux mets qui nous seraient servis. Loin de nous voir offertes des platées de moutarde à la crème de cassis arrosés des tristes breuvages des climats de la Côte comme nous le redoutions, nous fûmes nourris de manière très satisfaisante.

Un dernier point sur lequel j'aimerais insister : les Dijonnais et plus particulièrement leur élément féminin sont très affectueux. Je me vis appelé « Papa » par la maîtresse de maison tandis que son partenaire se montrait un peu plus réservé. Entre eux semble régner une forte affection. J'irais jusqu'à dire qu'il se peut qu'ils soient amoureux comme semble l'indiquer leurs prochaines fiançailles auxquelles ils m'ont convié.

En conclusion de cette étude je déclarerai donc les Dijonnais éminemment  fréquentables bien qu'ils vivent en un bien triste endroit.

NB : J'entends déjà les critiques que certains individus ne manqueront pas de m'adresser : mon travail porte sur un échantillon trop réduit et partant non représentatif. Certaines personnes « bien informées » avanceront que le fait que la Dijonnaise dont je parle soit ma fille nuit à l'objectivité de ce rapport. Et alors ? Vous croyez que les micro-trottoirs et autres soi-disant études sociologiques dont les media vous abreuvent chaque jour dans le (souvent vain) espoir d'orienter votre pensée ont davantage de valeur ? J'envie votre innocence !