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mercredi 28 septembre 2016

Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton, était-il schizophrène ?

Question délicate et que n'ont pas manqué de se poser, à un moment ou à un autre ceux qui l'ont fréquenté ainsi que les lecteurs de la magistrale biographie que Jacques-Marie Étienne-Le Fustec. publia de lui aux Presses Universitaires de Romorantin-Lantenay en 1987 (ouvrage, hélas épuisé, comme l'est son auteur).

En effet, comment concevoir que le parfait homme du monde qui se vit bannir des boxons de Tamanrasset, de Saïgon, de Shanghaï et de bien d'autres lieux pour conduite inconvenante, qui écrivit des pages si licencieuses qu'on refusait de les entreposer dans un coffre-fort dont on aurait détruit les clés dans les enfers des bibliothèques les plus libertines, à cause duquel Charles Bukowsi menaça de casser les dents d'un journaliste qui l'avait comparé à RTLS, ait également été le rustre dont les bons mots amenaient un fin sourire aux lèvres des hôtes du salon de la duchesse de Merguantes, le triste sagouin dont les Élégies aux saintes de jadis devint le livre de chevet des nonnes cloîtrées, l'être répugnant qui fit don de la plupart de ses droits d'auteur aux œuvres de bienfaisance ?

Comment s'expliquer en effet de tels écarts ? Ne relèveraient-ils pas de cette maladie nommée schizophrénie et dont le regrettable Robert Louis Stevenson donna une description caricaturale dans L'Étrange Cas du docteur Jekill et de Mr Hyde ? Peut-on parler d'un Dr Robert-Tugdual et d'un Mr Le Squirniec ? A mon sens, la réponse est bien évidemment non. Ne serait-ce que parce que j'ai du mal à accorder le moindre crédit à un homme qui part en vacances dans les Cévennes en compagnie d'une ânesse. Et surtout parce que l'homme de génie partage avec le commun des mortels le besoin d'un repos. Ingres avait son violon, Rodin sa Camille, il arrivait que Verlaine, époux modèle, rimbaldise, bref, même si on est des bêtes, il faut de temps à autre savoir poser le collier.

En fait, Robert-Tugdual, exténué qu'il était par l'écriture de nouveaux couplets des Filles de Camaret composait pour se délasser un oratorio ou une messe, après avoir sué sang et eau sur Fous-la moi toute, grand fou ! Retrouvait le sourire en écrivant un traité d'esthétique, se remettait de ses prouesses dans les bobinards exotiques en initiant les jeunes filles de l'aristocratie aux finesses du menuet. Ça peut paraître choquant à certains mais , au fond, quoi de plus naturel, de plus sain ?

Les apparentes incohérences comportementales du grand homme ne sauraient donc que nous le rendre plus proche, plus humain et donc plus admirable encore.

8 commentaires:

  1. A se demander si cette autre chanson qui commençait par un solo, véritable sommet de la poésie amoureuse :

    "Oh mon berger fidèle,
    Viens t'en reposer sur mon cœur.
    A ma voix qui t'appelle
    Viens t'en me donner du bonheur !"

    A quoi répondait un chœur très pragmatique, dirait-on de nos jours :

    "Ah, fous-lui donc ta pine dans'l cul
    Et qu'on en finisse,
    Ah, fous-lui donc ta pine dans'l cul
    Et qu'on n'en parle plus !"

    A se demander donc, si cette chanson ne serait pas aussi de votre "philosophe breton" ?

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    1. Plus que "pragmatique", comme semble t'il un nain magyar l'aurait récemment affirmé à propos d'Honoré de Balzac : "ça pulse !" ...

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    2. @ Mildred : Il en eût été capable, le bougre !

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  2. Ce Monsieur Le Squirniec est-il parent de Monsieur Le Trouadec qui, nous l'apprit Jules Romains, fut saisi par la débauche?

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    1. Non. Contrairement à une rumeur répandue, tous les Bretons ne sont pas cousins.

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  3. Était il l'auteur de cette chanson "La femme du vidangeur" certes peu connue mais qui ferait passer " les filles de Camaret " pour une bluette de rosière.

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  4. S'en branlant du chef ou opinant du chef, comme indubitablement aurait-pu l'écrire Dudulle, permettez-moi de penser au "Pornographe" de Georges Brassens (titre phare de l'album éponyme de 1958 et non pas de 1969 ...) :


    "Autrefois, quand j'étais marmot
    J'avais la phobie des gros mots
    Et si j'pensais " merde " tout bas
    Je ne le disais pas
    Mais
    Aujourd'hui que mon gagne-pain
    C'est d'parler comme un turlupin
    Je n'pense plus " merde ", pardi
    Mais je le dis

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Afin d'amuser la galerie
    Je crache des gauloiseries
    Des pleines bouches de mots crus
    Tout à fait incongrus
    Mais
    En m'retrouvant seul sous mon toit
    Dans ma psyché j'me montre au doigt
    Et m'crie: " Va t'faire, homme incorrect
    Voir par les Grecs "

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Tous les samedis j'vais à confesse
    M'accuser d'avoir parlé de fesses
    Et j'promets ferme au marabout
    De les mettre tabou
    Mais
    Craignant, si je n'en parle plus
    D'finir à l'Armée du Salut
    Je remets bientôt sur le tapis
    Les fesses impies

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Ma femme est, soit dit en passant
    D'un naturel concupiscent
    Qui l'incite à se coucher nue
    Sous le premier venu
    Mais
    M'est-il permis, soyons sincères
    D'en parler au café-concert
    Sans dire qu'elle a, suraigu
    Le feu au cul ?

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    J'aurais sans doute du bonheur
    Et peut-être la Croix d'Honneur
    A chanter avec décorum
    L'amour qui mène à Rome
    Mais
    Mon ange m'a dit : " Turlututu
    Chanter l'amour t'est défendu
    S'il n'éclôt pas sur le destin
    D'une putain "

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Et quand j'entonne, guilleret
    A un patron de cabaret
    Une adorable bucolique
    Il est mélancolique
    Et
    Me dit, la voix noyée de pleurs
    " S'il vous plaît de chanter les fleurs
    Qu'elles poussent au moins rue Blondel
    Dans un bordel "

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Chaque soir avant le dîner
    A mon balcon mettant le nez
    Je contemple les bonnes gens
    Dans le soleil couchant
    Mais
    N'me d'mandez pas d'chanter ça, si
    Vous redoutez d'entendre ici
    Que j'aime à voir, de mon balcon
    Passer les cons

    J'suis l'pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson

    Les bonnes âmes d'ici bas
    Comptent ferme qu'à mon trépas
    Satan va venir embrocher
    Ce mort mal embouché
    Mais
    Mais veuille le grand manitou
    Pour qui le mot n'est rien du tout
    Admettre en sa Jérusalem
    A l'heure blême

    Le pornographe
    Du phonographe
    Le polisson
    De la chanson"


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