..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 20 avril 2015

L’ultime fossoyeur


Ainsi, M. Hollande s’en va-t-en-campagne, mironton, mironton, mirontaine…

Et c’est désolant. Dieu et nous savons que nous n’avons jamais été en manque de tristes pitres. Mais là, ça dépasse les bornes imaginables. Ce François deux, ultime et lamentable réplique du premier du nom, le surpasse, le laisse sur place, l’enfonce, tout talent en moins. Si tant est que son devancier en ait eu. Impopulaire à des degrés inouïs, M. Hollande tente, à sa manière hésitante, quasi-bégayante, de reconquérir l’opinion. Il est des gens qui ne doutent de rien !

Personnellement, j’aurais envie de crier merci. Qu’on ne m’impose plus, pluri-quotidiennement, d’entendre, de voir, le bouffon qu’une majorité d’imbéciles a mis à la tête de la France. Laquelle semble s’en repentir.

Mais cet homme dont l’apparence, costume étriqué, cravate de travers, rappelle celle d’un sous-chef  de bureau de poste des années soixante-dix, s’imagine pérenne. Il se verrait bien reconduit en 2017 ! La question est : pour quoi faire ? Supprimer des mesures en faveurs de l’apprentissage pour les rétablir trois ans plus tard ?  Accabler les entreprises de nouvelles charges pour les en exonérer en partie quelques années après ? Créer des impôts pour mieux les alléger suite à des baisses de rentrées ? Aller verser des larmes de crocodile dès que l’amorce d’une catastrophe se profile ?  Commémorer les chrysanthèmes ? Tenter de rallier à son panache rose une jeunesse qui le vomit ? Attendre qu’une embellie économique vienne, sans qu’il y soit pour rien, redorer son blason terni ?

Cet homme est à l’État ce que le clou est au soulier. Il manque de charisme, n’est qu’un gros rien bavard, n’a d’autre rêve qu’une carrière qui dépasse ses capacités de cent coudées. S’il arrivait jamais que ses tristes magouilles parviennent à nous l’imposer pour cinq années de plus ce serait un malheur pour la France. Dieu nous en préserve !

Il peut toujours tenter de nous imposer le vote. Son insignifiance fera de lui un fossoyeur de la démocratie. Achevant ainsi l’œuvre de certains de ses prédécesseurs.

dimanche 19 avril 2015

Amateurs de beaux objets, bonjour !



L’autre jour l’Amiral Woland, que je soupçonne d’être un citadin invétéré, déclara sur Facebook qu’on s’emmerdait à la campagne. Mieux vaut entendre ça que d’être sourd mais tout de même ! S’il est vrai que durant la morte saison, bien que courts, les jours peuvent sembler longuets, les beaux jours revenus on y a bien du mal à effectuer toutes les tâches qui s’imposent. A condition, bien entendu, d’avoir des intérêts et des occupations adaptés.

Il est indéniable que pour ce qui est des spectacles de rue, dans mon hameau, en dehors du passage d’Arlette et de ses vaches (qui vaut tout le même son pesant de cacahuètes vu le festival de jurons qui l’accompagne) c’est un peu léger. De même, du point de vue des autres spectacles (cinéma, théâtre, opéra, concerts divers, etc.) c’est également réduit jusqu’à l’inexistence. Restaurants, bistrots, boîtes de jazz n’y pullulent guère. Pratiquement pas de transports en commun, lesquels, si on en croit les ragots que ne peuvent totalement s’empêcher de colporter les médias, permettent des expériences de harcèlement et d’agressions hautement enrichissantes. On conçoit donc que ceux que l’absence de ces éléments chagrine trouvent la campagne ennuyeuse.

En revanche, si vous aimez le bricolage et le jardinage, que vous aimez l’espace et que la présence d’un trop grand nombre de vos semblables vous incommode, la campagne vous offrira la possibilité d’exercer vos passe-temps sans retenue loin de toute promiscuité et au calme. En résumé, ceux qui sont faits pour la vie citadine s’emmerdent à la campagne comme ceux que qui aiment la campagne s’emmerderaient en ville.

Ainsi, depuis que le beau temps est revenu, ai-je du mal à approvisionner en billets quotidiens ce temple de la culture universelle. Car j’ai bien des choses à faire, en bien des domaines. Regardez ce magnifique objet récemment sorti de mes ateliers : 



Magnifique, non ?  Mais- qu’est-ce au juste ? Je ne vous ferai pas languir : il s’agit d’un ratelier qui me permettra de ranger correctement mes outils de jardin dans la serre une fois que ses pieds auront été coulés dans le béton.

Et ce n’est pas tout !  Jetez un œil à ce magnifique appareil que je viens de revevoir : 



Allons, ne soyez pas jaloux, vous aussi pour moins de 150 € vous pourrez vous l’offrir. Cette petite merveille électrique combine une tondeuse et un coupe bordure et grâce à sa batterie, vous dispense des nombreux inconvénients que présente le fil. C’est l’outil qui vous permettra d’entretenir le gazon des allées de votre potager ainsi que de tailler les abords de vos arbres fruitier et autres parterres de fleurs qui agrémentent votre pelouse.


Comment ça, vous habitez un appartement en ville et n’auriez pas l’usage de ces objets ?  Je vous plains. De tout cœur !

samedi 18 avril 2015

Droits et devoirs



Il serait question de transformer le droit de vote en obligation avec, en cas de non-respect, sanctions à la clé. Ainsi, ce droit que certains de nos aïeux ont acquis au prix de leur vie (écrasons, à ce souvenir, la  larme citoyenne qui embrume nos yeux républicains !)  se transformerait-il en devoir imposé par la loi. Ayant ces derniers temps une forte tendance à voter et m’éloignant rarement de mes collines, ça ne changera pas grand-chose. Comme mon vote, d’ailleurs.

Toutefois remplacer un droit que l’on est libre d’exercer ou non en obligation me paraît contraire à la liberté. Les « droits-de-l’hommistes » brandissent bien haut (du moins d’après eux) le flambeau de la « démocratie ». Au contraire, il n’existe aucun « devoirs-de-l’hommiste » mais s’il en était on peut supposer qu’ils s’opposeraient aux partisans des droits et que, partant, ils appartiendraient au camp du mal. L’opposition entre droit et devoir est flagrante.


Prenons par exemple le droit de cuissage dont bénéficiaient selon certains les seigneurs de jadis. Quoi de plus agréable que d’en jouir (à tous les sens du terme) ? En revanche, si on en avait fait un devoir, le cuissage aurait perdu beaucoup de son attrait.  Imaginons que le seigneur ait été homosexuel. Accomplir ce devoir se serait avéré pénible pour lui. De même, si la mariée avait été laide, contrefaite, revêche, frigide et d’hygiène douteuse, ce devoir se serait transformé en corvée. Sans compter que les plus puissants seigneurs se seraient usé à l’accomplir, vu le nombre de vilaines à honorer.

Depuis quelque temps, le devoir de mémoire est devenu très tendance. Or s’il est une chose qu’il est difficile de contrôler c’est bien sa mise en pratique : qu’est-ce qui prouve que ce citoyen à la triste figure est bel et bien en train de méditer sur l’holocauste ou sur la traite négrière et non en proie à de sombres pensées suite à la réception de son avis d’imposition ?  Faute de moyens de contrôler efficacement les mémoires, ne serait-il pas plus raisonnable de transformer ce devoir en simple droit laissant à ceux qui ont d’autres préoccupations la possibilité d’oublier certains drames ?

Le devoir conjugal est le plus paradoxal de tous, vu qu’il n’est de nos jours associé à aucun droit. Ainsi qui remplirait ce devoir sans le consentement de  son conjoint se verrait accusé de viol et probablement condamné.

En dehors des devoirs moraux que l’individu s’impose, je serais donc plutôt d’avis qu’il n’en existe  pas d’autres. Pour les droits, je fais totalement confiance à la manière dont on voit notre société évoluer pour nous en priver ou les réduire.

mercredi 15 avril 2015

La girafe (2)



La connaissance approximative qu’avait ce vieux noceur de La Fontaine du comportement de la bête s’explique par le fait qu’à son époque celle-ci était mal connue. Il fallut en effet attendre 1827 pour que la première arrivât en France. Saluons au passage l’étonnante patience de nos aïeux. Cadeau du vice-roi d’Égypte Méhémet-Ali à Charles X ( à l’époque, quand un dirigeant Égyptien voulait faire plaisir à son homologue français, il lui offrait une girafe. Aujourd’hui il lui achète quelques Rafales. Les temps ont bien changé !), cette girafe se rendit de Marseille à Paris en partie à pied et provoqua sur son passage un engouement populaire qui ne se démentit pas lorsqu’elle fut exhibée trois ans durant au Jardin des plantes.

Au fond, il valait peut-être mieux qu’on ne la connût pas trop. Taciturne au point qu’on pourrait la croire muette, son éternel silence est dû à une fierté peu commune doublé d’un total manque de conversation et d’une tendance très marquée à la bouderie. Une autre curieuse caractéristique de ce ruminant est qu’il ne dort pratiquement pas : deux heures par jour lui suffisent et encore ne fait-il que somnoler, gardant l’œil ouvert. Du coup, la girafe est le seul mammifère terrestre qui ne baille pas. Il faut dire à sa décharge que sur les lieux qu’elle hante on reçoit très mal ARTE.  Le mâle girafe en conçoit une grande amertume car, pour lui, il est difficile de courir la gueuse ou d’aller faire la bringue avec ses potes sans que sa femme s’en rende compte et se mure dans un silence réprobateur. Une fois par an, la femelle met bas et, comme on pouvait s’en douter, se montre très mauvaise mère : si au bout d’une heure son petit n’est pas debout, elle l’abandonne et parfois même le tue.  

Orgueilleuse, mère indigne et épouse tyrannique, vous vous doutez que la girafe n’a pas beaucoup d’amis. Curieusement, elle semble ne pas avoir beaucoup d’ennemis non plus. Ses seuls prédateurs seraient le lion, la hyène, le lycaon, le léopard, le crocodile et le milliardaire Nord-Américain.  Seul ce dernier s’en prend aux adultes en pleine santé. Les autres, trop lâches, s’attaquent de préférence aux petits, surtout quand ils portent de lunettes (et que  ceux-ci ont échappé aux tentatives d’infanticide de leur maman), et aux adultes malades ou vieillissants. Quoi qu’il en soit, l’animal est protégé et dans certaines régions elle est même en progression. Ce n’est pas le cas du Mortainais où elle stagne.

Pour finir, intéressons-nous à une expression populaire : « Faire ça ou peigner la girafe… ». Pour M. Robert, « peigner la girafe » signifierait « faire un travail inutile et long ». Je n’en suis pas d’accord et ceci parce que peigner une girafe n’est pas inutile.  En effet, si le coiffeur est talentueux, la girafe, sans devenir séduisante, devient un peu moins répugnante, ce qui est déjà ça…

Vous en savez désormais plus qu’il n’est nécessaire sur ce mammifère, remerciez-moi puis partez, enseignez toutes les nations. De mon côté, je vais jardiner.

mardi 14 avril 2015

La Girafe (1)



L’excellent Didier Goux s’étant récemment étonné dans un commentaire de billet de ce que je n’avais encore rien écrit sur cet animal, je me suis illico mis en devoir de pallier ce manque.

S’il y a un animal dont la présence sur terre donne une claire vision de ce qu’est la totale inutilité, c’est bien la girafe. Autrefois nommée caméléopard (en grec καμηλοπάρδαλις) parce que ces escrocs qui mettent aujourd’hui l’Euro en péril pensaient qu’elle était le fruit d’amours contre-nature entre chameaux et léopards (fallait-il qu’ils soient sots, les bougres !), elle doit son nom moderne à l’arabe zarāfah (زرافة,), terme auquel un traducteur audacieux pourrait donner le sens de « girafe ».

Selon certains esprits affidés à sa cause, la taille de la girafe en ferait l’animal terrestre dont les ossicones seraient le plus éloignés de la plante des pieds. Cette particularité expliquerait le relatif insuccès de la bête en tant qu’animal de compagnie vu que les quelques 5,80 m qui séparent l’extrémité des cornes veloutées du  mâle du sol requièrent une hauteur de plafond qui est peu courante dans les HLM. Problème que ne posent aucunement le serin, le poisson rouge, la belette ou le rhinocéros.Si on y ajoute le coût prohibitif des laisses, cela explique pourquoi il est rare de rencontrer des élégantes se promenant dans les parcs de nos villes en compagnie de ce grand dadais d'animal.

Le ridicule est la caractéristique principale de cette aberration de la nature. On a tenté d’expliquer la longueur de son cou  par le fait que son élongation lui aurait permis en des périodes où l’herbe se faisait rare dans la savane de se repaître de feuilles d’arbres. Tout esprit rationnel se demande alors, pourquoi le zèbre (sorte d’âne en pyjama) et l’antilope qui hantent grosso-modo la même aire de répartition n’en ont pas fait autant. Une autre théorie voudrait que les mâles aient développé une longueur de cou extraordinaire afin de mieux affronter leurs rivaux dans la compétition sexuelle. On est alors en droit de se demander pourquoi l’ensemble des animaux ne les a pas imités. En fait la réponse est simple : doté d’un odorat délicat, ce ruminant émet des flatulences particulièrement nauséabondes et ses déjections ont une odeur à faire s’évanouir la hyène la mieux aguerrie, de plus elle ne supporte pas la promiscuité que lui impose la savane avec le zèbre doté comme chacun sait d’une haleine de poney. C’est pourquoi son cou s’est allongé progressivement lui permettant de s’éloigner de ces miasmes morbides.

Malgré ses nombreux handicaps, la girafe a été chantée par bien des poètes. Qui ne se souvient avec émotion des vers du bon La Fontaine ? « La girafe ayant chanté tout l’été…», « Une girafe se désaltérait dans le courant d’une onde pure… »  Que dire des nombreux romans qui lui furent consacrés ?  Des chefs-d’œuvre éternels qu’elle suscita, au nombre desquels se comptent Au bonheur des girafes d’Émile Zola,  A l’ombre des girafes en fleurs, de l’impayable Marcel Proust ou encore, plus près de nous, Voyage au bout de la girafe de L-F Céline, Des Girafes et des hommes de John Steinbeck et La Possibilité d’une girafe de Michel Houellebecq ? L’art pictural ne fut pas en reste, loin s’en faut ! Géricault et son Radeau de la girafe, les Girafes molles de Dali, et, cerise sur le gâteau, La Girafe de Leonardo dont le sourire énigmatique fit couler tant d’encre… Elle est partout !

A suivre…