..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 25 mars 2014

Brigitte et moi



Hier soir, j’ai regardé La Vérité de M. Clouzot. Film magistral. Mise en scène impeccable, rythme parfait, distribution époustouflante. Le duel opposant Paul Meurisse, mélangeant fausse innocence et cynisme vrai,  à Charles Vanel en vieux matois feignant bonhommie et humanité, est une pure merveille qui au passage dénonce tout le côté théâtral de la justice. Les deux  dernières répliques échangées entre Vanel et son assistante,  alors que suite aux attaques  de l’avocat de la partie civile l’accusée s’est suicidée,  jette un éclairage impitoyable sur la comédie judiciaire : la jeune femme, émue par la fin tragique de leur cliente et la responsabilité qui en revient à la partie adverse murmure à son patron : « Je n’aimerais pas être à sa place » à quoi le vieux ténor du barreau répond : « Nous y serons la semaine prochaine : l’affaire Moreau… » Montrant que les rôles sont interchangeables que le « gentil »  de la pièce peut en devenir le « méchant »,  comme au théâtre…

A côté de la vérité que Clouzot nous révèle il nous montre  que peuvent se créer,  dans l’esprit des juges et des jurés comme du public, des vérités diverses nées du talent de l’accusation ou des parties civiles… La mort de la victime nous prive de savoir laquelle l’aurait emporté. Suprême habileté.

Le milieu « bohème » dans lequel évolue l’accusée, fustigé comme dissolu par l’accusation, paraît, selon nos critères actuels, voire ceux qui eurent cours une grosse décennie plus tard, bien innocent, dégage un parfum suranné comme les divers milieux qu’on nous y montre mais chaque acteur, jusqu’au plus petit rôle,  y tient  sa place avec talent.  Une mention spéciale à Mme Sardou, parfaite en concierge avec ses intonations de poissonnière repentie…

Il y a bien sûr, le jeune Sami Frey, en amoureux transi, possessif, jaloux, musicien ambitieux hésitant entre la passion avec Brigitte et la raison avec sa sœur incarnée par la charmante mais bien pâle Marie-José Nat.

Et puis… Et puis…  Et puis… (envoyez la musique  de Ces gens –là de Brel !) Y’a Brigitte qu’est belle comme un soleil, à damner un saint, à sanctifier un démon, belle comme ça devrait être interdit ou au moins limité… J’avais jusqu’ici pensé qu’elle jouait comme un pied. Et puis là, non… Divine la Brigitte ! Quand elles s’agite nue sous un drap au rythme d’une musique Sud-Américaine, c’est au-delà des mots… On comprend que le Sami ne s’en remette pas. On se demande comment il fait pour rester assis, à prétendre lire…

Parce que Brigitte, c’est une femme comme on n’ose en rêver. Une nana qui s’offrirait à vous comme ça, comme l’échange de votre 2 CV pourrie contre une Jaguar E flambant neuve, si ça vous laisse froid, c’est que vous êtes mûr pour le « mariage pour tous » !  

Le monde serait-il mal fait ?   Je ne l’ai jamais rencontrée. Et puis il y a la différence d’âge. Seize ans jour pour jour. On aurait pu fêter nos anniversaires ensemble (économie !). Mais bon, vu que je préférais les jeunes…  Surtout que rien ne garantit que je lui aurais plu…  La vie a de ces mystères… Sans compter que son amour des bêtes aurait peut-être à la longue fini par m’agacer… Une star, c’est fait pour créer le rêve des foules, pas pour vivre avec.  

Pour La Vérité, pour l’ensemble de son œuvre, pour avoir su quitter la scène encore à son zénith, qu’elle reçoive ici l’expression de mon admiration sincère.

lundi 24 mars 2014

Lendemain d’élection



Hier soir, vers 18 h, je me suis rendu à la mairie de mon village pour le dépouillement. Pour ce qui est d’être ennuyeux, ce fut ennuyeux. Comme on panache, chaque bulletin est lu à haute voix.  Ça prend un temps fou. Au bout d’une heure moins de la moitié des 162 bulletins avaient été dépouillés. Suite à la pose de plaques de placoplâtre qui avait occupé mon après midi, mon pauvre dos se fit douloureux aussi pris-je la sage décision de regagner mes pénates. Le suspense était supportable, vu que les 9 candidats de la liste du maire sortant furent élus,  obtenant entre 73 et 83 % des suffrages exprimés. Un autre candidat indépendant fut élu. Il ne restera qu’un siège à pourvoir au deuxième tour. Autant dire que, ne connaissant pas les candidats restants, il y a peu de chances pour que je me déplace…

Passionnant, vous dites-vous, qu’est-ce qu’on en a à faire de ce qui peut bien se passer dans son trou ? Je voulais simplement signaler à quel point, dans nos petites communes (et dans de bien plus grandes) ce scrutin a un indéniable aspect local. La liste gagnante est sans étiquette, en cas de scrutin national, les résultats sont bien différents. Au premier tour de la dernière présidentielle, M. Sarkozy obtint 30.59 %, suivi par Mme Le Pen 26.47 % et M. Hollande avec 24.71%. Au second tour, M. Sarkozy l’emporta nettement  avec  58.83 % (en baisse par rapport à 2008). Cela étant, il ne viendrait pourtant à l’idée de personne d’y présenter une liste FN ou UMP. 

Ainsi s’explique probablement et toutes proportions gardées le relatif maintien de la gauche aux municipales. Car si les électeurs oubliaient que les municipales étaient avant tout un scrutin local où la personnalité et les réalisations du maire sortant comptent, combien de socialistes pourraient sans substances rêver de se maintenir en place, vu l’état actuel de l’opinion ?

On nous parle de gifle, de sanction, de Bérézina mais qu’en aurait-il été si les électeurs avaient seulement voulu exprimer leur déconvenue au gouvernement ?

Nous aurons un nouveau test en juin. Nous verrons bien alors, dans un scrutin où la personne des candidats ne compte pas, ce que sera le message envoyé, que ce soit par le taux d’abstention comme par les scores de certains  partis. Je crains qu’un remaniement ministériel ne change pas grand-chose. « Affaires », mises en garde, appel à sauver la république n’y font rien : ce gouvernement a su s’aliéner l’opinion, diviser les Français comme jamais. Et il nous faudra encore supporter, modifié ou pas, cette équipe pendant plus de trois ans…

dimanche 23 mars 2014

Renouvelons les journées électorales !



Ma compagne ayant tendance à regarder BFM plus que ne nécessiterait sa simple information des faits marquants du jour, j’entends de l’étage l’écho de  reportages dont  le moins qu’on puisse dire est que leur manque d’intérêt n’est pas rehaussé par leur passage en boucle. Ça donne à peu près ça :« Ernest Glafougnot, vous êtes  au bureau du nième arrondissement de Marseille où M. Gaudin, Maire sortant, vient de voter…» « Tout à fait Frédégonde, M. Gaudin a voté à 10 h 49 dans ce bureau où peu à peu les électeurs viennent déposer leur bulletin dans l’urne… »  Suit un court reportage montrant le Maire de Marseille en plein vote tandis que le responsable du bureau déclare « A voté ! » Nombre de reportage du même tonneau suivent qui montrent MM. Truc, Bidule, Machin-chose et Dugenou (célèbres vedettes du parlement et des ministères parisiens) accomplissant leur devoir de citoyen.

On a également envoyé quelques spéciaux à des endroits supposés être plus où moins le lieu de combats électoraux significatifs : « Bernadette Bzscrchrwski, vous êtes devant la mairie d’Hénin-Beaumont, quelle est l’ambiance ? » « Eh bien Frédégonde, seuls ou par petits groupes, les électeurs arrivent  depuis ce matin et semblent plus nombreux que s’il y en avait moins… »

Le chef du service politique vient de temps à autre  commenter ces non-événements : « Eh bien, tout ce qu’on peut dire, à l’heure qu’il est, en l’absence de chiffres, c’est que si l’abstention augmente, il y aura moins de votants, en revanche, une forte mobilisation aurait l’effet inverse. A qui profiterait l’abstention, ou au contraire la mobilisation est difficile à déterminer, vu que tout dépend de qui s’abstient ou se mobilise. Tout ce que je peux dire, c’est que si les électeurs se prononcent en masse pour l’opposition, ce sera une défaite pour la majorité tandis que si on assiste à un maintien des positions acquises, rien ne sera vraiment bouleversé… » « Merci Gérard pour ces intéressantes précisions, et bien entendu, vous interviendrez pour de nouvelles analyses dans notre prochain journal... »

Tout ça est bien ennuyeux. Et pourquoi cela ? Parce que personne n’y met du sien.  Voici ce que je suggère pour rendre moins lassant de tels événements.

Revenons sur le cas du Maire de Marseille et imaginons qu’images à l’appui, Ernest Glafougnot nous livre les commentaires suivants : « Eh bien oui, Frénégonde, M. Gaudin a voté, et le moins qu’on puisse dire est que ce vote laissera des souvenir dans les annales des scrutins marseillais. Accompagné de son brass band et de ses charmantes Jean-Claudettes, le candidat à sa propre succession a, en opérant en compagnie de sa suite une chorégraphie impeccable, serré la main de toutes les personnes présentes avant qu’un triple salto arrière ne l’amène, suivi d'une série d’entrechats à collecter les différents bulletins qu’il glissa entre ses bretelles et sa chemise. Un grand soleil l’amena jusqu’à l’isoloir, d’où il sortit et d’un preste élan bondit sur la table où il effectua un numéro de claquettes tout à fait remarquable au son de l’orchestre  qui jouait « I’m singing in the rain » tandis que les scrutateurs et les personnes présentes l’accompagnaient en frappant dans leur mains et en tapant du pied. S’immobilisant devant l’urne, il y glissa, d’un geste où l’élégance le disputait au naturel, son enveloppe. Se levant d’un bond, les scrutateurs, verre à la main entonnèrent sur l'air de la Marseillaise : « Il a très bien voté, buvons à sa santé, il a, il a, il a voté, buvons à sa santé ! » sous les applaudissements de l’assistance tandis que d’un pas ferme et décidé le maire de Marseille sortait du bureau de vote pour regagner la limousine municipale… »

Quand à Bernadette, au lieu de faire le poireau en sortant des phrases oiseuses devant une  mairie où il ne se passe strictement rien, voilà ce qu’elle pourrait dire : « Je suis bien devant la mairie, et je vais vous donner en temps réel  les résultats que nous avons pu collecter grâce au réseau de micro-caméras que notre équipe technique avait dès hier placé dans tous les isoloirs de la ville. La liste « Un maire pour notre ville » a obtenu 437 suffrages tandis q’ « Un siège pour notre candidat » en rassemblait 10 274. Les listes « Un avenir pour le futur », « En avant vers demain » et « Pour une ville urbaine » enregistraient respectivement 3, 27 et 0 votes.  98% des électeurs s’étant prononcés, on peut d’ores et déjà dire que, sauf bouleversement de dernière minute, la liste USPNC menée par Aristide Chamulot, est bien placée pour l’emporter dès le premier tour… »

Pour ce qui est du chef du service politique, il serait impoli de dire ce qu’il pourrait faire de ses fines analyses. Il ferait mieux d’attendre que l’on ait des résultats sérieux pour nous balancer ses âneries.

Voilà ce que pourrait être une journée électorale si candidats et journalistes acceptaient de quitter la routine et faisaient preuve d’un minimum d’initiative.

samedi 22 mars 2014

La Suède



Située au nord de l’Europe, la Suède est un pays pas très chaud au sud et carrément glacial en son septentrion lequel est peu peuplé car le Suédois est frileux. Dans sa partie située au nord du cercle polaire arctique, l’été le soleil ne se couche pas et l’hiver n’est qu’une longue nuit. Du coup il est difficile, suivant les saisons d’y trouver des volontaires pour travailler en journée continue ou en équipe de nuit.  De même, les suspects ont du mal à fournir des alibis précis et convaincants quand on leur pose la question : « Que faisiez-vous durant la nuit du 20 septembre au 20 mars » ? Pays de forêts et de lacs, la neige qui le recouvre rendrait ses paysages enchanteurs si on pouvait les voir. D’une superficie comparable à celle de l’Espagne, les quelque neuf millions et demi  de suédois  ne sont que 21 par km2. Ce qui, allié au fait que l’espace n’y est pas encombré d’arènes (le toréador suédois étant plutôt rare), a pour inconvénient d’empêcher les Suédois de se marcher sur les pieds. Pour pallier ce manque, ils se sont entassés à plus de 80 % dans des villes.

Les Suédois  pratiquent une soi-disant langue germanique très désagréable à l’oreille. Ils semblent cependant se comprendre entre eux, et n’est-ce pas là le principal ?  Le pays a connu au cours de l’histoire des hauts,  des bas et bien des vicissitudes sur lesquelles nous préférons ne pas trop nous appesantir. Du point de vue culturel, on a pu y compter quelques auteurs sans grand intérêt et un cinéaste très ennuyeux nommé Ingmar Bergman.  Un certain M. Nobel y a inventé quelques prix et la dynamite afin de faire accroire qu’en Suède on s’éclate.

L’industrie y est puissante (allumettes, cuir de daim retourné (dont on fabrique des chaussures bleues sur lesquelles il est déconseillé de poser le pied si on en croit M. Elvis Presley), sabots, etc.). On y pratique la pêche afin de pouvoir s’y gaver de rollmops et l’agriculture pour les krisprolls. En conséquence de quoi les Suédois sont riches comme le fumier  ce qui leur a jusque récemment permis de se vautrer dans les troubles délices de l’état providence car ils sont socialistes comme des phoques. De récentes réformes ont mis un peu le holà à ces regrettables pratiques, sans qu’ils ne couinent trop.

La Suède est considérée par The Economist comme le pays le plus démocratique du monde. J’en veux pour preuve qu’on y encourage les garçons à pisser assis après que l’on y ait renoncé,  suite à expérimentation, à faire pisser les filles contre les murs. Comme il n’y fout jamais les pieds, le Suédois voue un culte  fervent à la nature et est écologiste. Tout cela fait que le modèle suédois nous est souvent  donné en exemple même si, sauf léger et subit  basculement de la Terre sur son axe, il est peu probable que nous bénéficiions en France d’aurores boréales dans un avenir proche.

Voilà ce qu’il faut savoir de ce pays, qui, comme bien d’autres, ne mérite pas le voyage.

vendredi 21 mars 2014

Des méfaits de la presse



Ce blog est, du moins d’après lui, essentiellement consacré au BDG (blogueur de gouvernement). Or, je m’aperçois que plusieurs jours sont passés sans que je lui consacre la moindre ligne. Il est temps d’y remédier.

Hier, mon héros et ami (il faut voir avec quelle douceur il me traite, entre autres, d’andouille) a commis un billet hilarant sur la Crimée. Une phrase retint mon attention : selon lui, en rejoignant la Russie, les Criméens couraient à la ruine. Curieux, me dis-je, l’Ukraine qu’ils quitteraient étant au bord de la banqueroute tandis que son voisin bénéficie d’une économie puissante, comment cela se pourrait-il ?

Je ne fus pas le seul à me sentir pantois. Un commentateur dont je conserverai l’anonymat, exprima ses doutes  dans l’échange qui suit :



Je n’ai gardé que les parties pertinentes de l’échange. Omettant pour je ne sais quelle raison de traiter son contradicteur de connard et de trou du cul, mon héros lui conseille cependant de consulter la presse qui lui apprendra que la Russie n’est pas riche. De plus, en se rapprochant de l’Europe, l’Ukraine connaîtra la prospérité (un peu comme la Grèce ou le Portugal).

Donc, la Russie n’est pas riche. Ce qui est un tour de force pour la 7e puissance économique du monde en PPA (parité de pouvoir d’achat). Bien sûr, en termes de PNB par habitant (toujours en PPA) la Russie est, avec ses 18 100$ bien derrière le États-Unis (52 400$) et même la France (35 700$).

Toutefois, avec ses 7 400$ de PNB par habitant, l’Ukrainien, si ce n’était pas étranger à sa nature, pourrait quand même envier un Russe en moyenne 2.44 fois plus riche que lui. Je sais que le seul rapprochement avec l’Europe fait des miracles, mais à ce point…

Loin de moi l’idée de mettre en cause l’honnêteté et le sérieux du BDG. Je ne veux voir en lui qu’une victime d’une presse peu sérieuse. Il existe un site qui donne des données économiques, géographiques, politiques, etc.  sur tous les pays du monde. Il émane d’un organisme Étasunien auquel on reprocherait plutôt d’être trop renseigné que de ne pas l’être, la CIA. Vous le trouverez ici.  

C’est de là que je tire toute ma science. Je ne saurais trop conseiller sa lecture à toute personne curieuse d’informations plus fiables que celles qu’on trouvait dans le regretté Tartine Mariol (dans ma jeunesse, quand on vous sortait une ânerie infondée, on lui posait la question : "T’as lu ça dans Tartine Mariol ?").