On a connu toutes sortes de présidents : depuis ma
naissance 9 se sont succédé. Insignifiant, grandiloquent, sage, placide, agité,
pontifiant, brillant tels pouvaient être quelques uns des épithètes qu’on leur
accola. Jusqu’ici aucun n’avait été jugé
drôle.
Haine, mépris, admiration, indifférence, méfiance, amour,
voilà entre autres choses ce qu’ils
inspirèrent. Jamais le rire.
Et puis en mai tout a changé. Le suffrage universel nous en
a offert un nouveau type. Un président qu’on ne saurait haïr, aimer, admirer ni
mépriser. Tout cela est trop fort, pas adapté au personnage. On ne s’en méfie
pas plus qu’il ne laisse indifférent. Il
fait bien des discours, tente des envolées, mais le trouver grandiloquent, non !
Pontifier n’est pas son genre. S’agiter ? Et pourquoi donc ? En faire
un sage ne vient à l’idée de personne. Pas plus qu’un fou.
Son prédécesseur avait su, selon ses plus rabiques
détracteurs, engendrer des souffrances pas croyables. Certains commencent à se
remettre doucement de leurs profondes blessures. Qui Monsieur Hollande saurait-il blesser ?
Monsieur Hollande engendre le rire. Sans désemparer. Voilà
sept mois que ses quotidiennes apparitions télévisuelles réjouissent le peuple. Cravate
de travers, élocution saccadée, douches répétées, allure générale de
bon-gros-garçon-pas-bien-à-sa-place, tout concourt à l’hilarité. Au point que
récemment, malgré une crise qui s’aggrave, le
moral des ménages s’améliore. Faut dire qu’il a su s’entourer d’une sacrée
équipe de déconneurs !
En fait, il tient ses promesses : n’avait-il pas, dans
une de ses désopilantes harangues souhaité « réenchanter le rêve français » ?
Est-ce sa faute si a du mal à se relire ?
En fait, c’était le RIRE français qu’il souhaitait faire renaître et ça,
il y est parvenu au-delà de toute espérance.
Et ça ne fait que commencer. Il se rôde. Vous allez voir
quand il sera au point ! Le coup des 75% annulés paraîtra morne par
rapport aux pitreries qu’il nous mitonne. On n’a pas fini de rigoler !
Dans le fond, pour de mauvaises raisons, les Français ont
fait le bon choix : tant qu’à traverser une crise mondiale que nul ne
saurait résoudre dans son coin, autant le faire sourire aux lèvres grâce à un
président rigolo. Passé l’orage, on
pourra revenir aux choses sérieuses. Sans lui, hélas, car on ne peut être l’homme
de toutes les situations !