J'ai appris la nouvelle par son frère
via Facebook. Mon cousin François est mort, renversé tout près de
chez lui, à un passage à niveau, par un train. De tels accidents
arrivent de temps à autres. Ils sont toujours bêtes sinon ils ne se
produiraient pas. Je n'avais pas vu François depuis huit ans,lors
des obsèques de mon père. Il avait 72 ans alors et toujours cette
même gentillesse, cette même gaîté communicative qui le
caractérisaient.
Les barrières étaient baissées et les alertes
lumineuses et sonores auraient fonctionné. Ne les aurait ils ni vues
ni entendues ? Aurait-il, vue la proximité de son domicile et
l'habitude qu'il avait de traverser la voie ferrée, pris celle de
traverser malgré les signaux, se contentant de vérifier que le
train était encore loin ? Ne l'aurait-il pas vu arriver ?
On peut se perdre en conjectures. Elles
ne changeront rien aux faits : il fut impossible de le
réanimer.J'ai une pensée attristée pour sa si gentille épouse,
ses enfants, son frère et sa sœur toutes personnes que j'ai
toujours appréciées même si les aléas de la vie ont fait que je
ne les voyais plus.
Je n'ai pas jugé utile ni souhaitable
de questionner son frère plus avant sur les circonstances de son
décès. Pour en savoir un peu plus, j'ai fait, hier soir, une
recherche sur Google et y ai trouvé quelques brefs articles évoquant
les circonstances de ce décès. L'un d'eux était suivi de deux
commentaires que je lus. Je vous laisse découvrir le premier
Amusant, non ? Surtout quand on
pense qu'il est probable que les proches ont pu le lire. Ce qui m'a
le plus choqué, c'est que les commentaires sont modérés. Dans
notre beau pays on peut ainsi se réjouir de la mort d'un homme sous
prétexte qu'après une vie de labeur il aurait l'audace de
bénéficier d'une retraite sans que le modérateur d'un journal ouvert à tous* (20 minutes pour ne pas le nommer) y trouve à redire.
Mon sang n'a fait qu'un tour et j'ai
immédiatement soumis à la modération ce qui suit :
Ce matin, mon commentaire n'avait pas
paru. Je l'ai soumis à nouveau. A-t-il été jugé déplacé ?
Il est vrai que j'y adresse, par le biais d'une prétérition, un
terme injurieux à ce commentateur. C'est grave ! Très Grave !
A la finesse je réponds par l'offense ! Dans quel monde
vivons-nous ?
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