Certains lecteurs particulièrement
fidèles et attentifs l'auront remarqué : il y a plus de trois
semaines que je n'ai rien écrit. Ce n'est pas totalement exact, car
il m'est arrivé de commencer un ou deux billets abandonnés puis
effacés après quelques lignes.
Je pourrais justifier ce silence par
des occupations chronophages. Je suis en effet parti quinze jours
dans le Limousin où je me suis livré aux joies enivrantes de la
tonte et de la décoration. Entretenir le terrain, peindre les
boiseries et papieter les murs de la deuxième chambre m'ont en effet
occupé mais pas au point de me laisser sans aucun loisir.
En fait, je crains de traverser une
période de découragement. Il m'est même arrivé de rester plus de
quarante-huit heures sans allumer mon ordi ! La lecture des
blogs comme celle de mon mur facebook me divertit moins. Je crains
que cela ne soit dû au triste constat que j'ai tiré des
présidentielles à savoir que les Français, en majorité, sont
moutonniers et obéissent au doigt et à l’œil à des media dont
ils disent se méfier. Cette amère prise de conscience a pour
corollaire un sentiment de la profonde vanité qu'il y a à prêcher
des convertis voire dans le désert.
Il m'arrive également de ne plus
écouter ma radio tant haïe. Comme tous les principaux media, elle
ne trouve pas les mots pour exprimer la vénération qu'elle porte au
président jupitérien nouvellement élu. Je ne serais pas surpris
qu'on nous révèle qu'il marche sur l'eau et guérit des écrouelles
tout en dictant sa loi aux puissants de ce monde. En bons toutous,
les électeurs lui donneront une majorité afin qu'il puisse mettre
en œuvre un programme dont ils ignorent tout. C'est désolant.
Mais vu que la politique ne représente
qu'une fraction des 1455 articles parus aujourd'hui, cette mélancolie
n'explique pas tout. Il y a tant de pays où déconseiller d'aller,
tant de nouveaux animaux de compagnie sur lesquels médire, tant
d'aventures rocambolesques à narrer (pas plus tard qu'hier je suis
allé, au péril de ma vie, acheter une porte de garage d'occasion en
Seine-Maritime!), tant de défis bricolesques relevés, tant
d'expériences potagères à relater ! Les sujets ne manquent
donc pas...
Peut-être suis-je en panne
d'inspiration ? Si c'est le cas je ne peux que souhaiter que
celle-ci revienne car écrire est pour moi un plaisir que renforce la
fidélité des quelques lecteurs à qui ma prose a l'heur de plaire.
Il ne s'agit donc que d'un au revoir et, peut-être même d'un à
bientôt.