..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

dimanche 3 janvier 2016

Nomade ou sédentaire, telle n'est pas la question !

L'autre soir, j'ai réagi au texte d'un ami Facebook qui vantait les incroyables possibilités de mobilité qu'offre notre monde digital. Mobilité non seulement virtuelle mais aussi spatiale que nous offriraient les technologies modernes. Ainsi émergerait une nouvelle humanité, plus libre, car affranchie de ces carcans que sont les peuples, les États et les nations et jusqu'aux habitudes de vie. Avec pour corollaire le surgissement du « citoyen du monde », plus adaptable, possesseur d'une largeur de vue sans cesse stimulée par de nouvelles rencontres, de nouveaux lieux, de nouvelles situations, de nouvelles occupations, bref un homme nouveau et pourquoi pas supérieur.

Bien entendu, je n'adhérai pas à cette vision et je laissai un commentaire rédigé en grande partie en anglais dans lequel j'opposais l'homme enraciné au soi-disant « citoyen du monde ». Et puis, au matin jugeant le débat un brin stérile, je supprimai mon intervention. Toutefois, l'auteur du post ayant pris connaissance de ma critique disparue y répondit puis développa son point de vue dans un article de blog.

Lecture intéressante en ce qu'elle expose avec enthousiasme le point de vue d'une personne que fascine la modernité et qui voit en elle une ouverture inouïe sur un monde riche en variété et en surprises. Mouais. Je veux bien tout ce qu'on veut, c'est à dire que je conçois que l'on puisse s'enthousiasmer sur ce qui me laisse de marbre, que l'on puisse trouver une valeur immense là où je n'en vois pas, bref qu'on ne partage pas ma vision des choses et du monde.

Mais en y réfléchissant, tout en reconnaissant la cohérence interne d'un discours ou le nomadisme n'exclut pas les racines, je me dis « Nihill novi sub sole ». Certes, les technologies accélèrent et multiplient les occasions d'être mobile mais de là à considérer qu'elles permettent l'émergence d'une nouvelle humanité disposant d'une supra-citoyenneté mondiale il y a un pas que je ne franchis pas.

Opposer l'homme d'hier, sédentaire, attaché à la glèbe, prisonnier d'une communauté et de sa vision forcément étriquée du monde parce que bornée par des us, des convenances à un nouvel homme libre me paraît illusoire. Ne serait-ce que parce que de tout temps l'homme a été mobile de manière plus ou moins restreinte, mais mobile. Que ce fût à l'occasion d'invasions, de pèlerinages, de croisades, de guerres, nombre ont ressenti le besoin ou se sont vus contraints à la mobilité. Mon père, connut, au gré des vicissitudes de la guerre le Canada, l'Algérie, la Tunisie, l'Égypte, l'Afrique du Sud, le Sénégal et j'en oublie lors de séjours parfois brefs, parfois durables et cela sept ans durant. Il n'était pas seul dans son cas. J'ai moi même pas mal vécu à l'étranger et ai vagabondé de ville en ville, de région en région dans notre beau pays. Seulement il ne me semble pas que ce « nomadisme » soit de nature à transformer la nature profonde d'un être. Des séjours prolongés outre-Manche m'ont même fait prendre une meilleure conscience de mon appartenance à la France. Pour ce qui est des courts séjours, des rencontres multiples et variées, je crains qu'ils ne puissent que permettre d'effleurer la surface des choses et provoquer l'illusion qu'existe une communauté mondiale sinon uniforme du moins largement similaire.

En réalité, si on approfondit un peu il devient évident que nous sommes le fruit d'une culture véhiculée par une langue qui découpe et décrit le monde de manière originale. Que l'on pratique d'autres langues n'y change rien sauf peut-être dans le cas du bilinguisme. Car même le plus érudit des hellénistes ne saurait rêver de jamais devenir un Grec ancien. J'opposerai la langue de culture à la langue de communication. Si la première permet également de communiquer, elle enracine et fonde l'être et cela d'autant plus qu'on en approfondit le savoir. La seconde se borne à permettre des échanges quel que soit le niveau de connaissance qu'on en ait.

Ce constat n'implique pas la fermeture à autrui ou la sédentarité. Il me paraît simplement qu'il interdit l'illusion que pourrait apparaître un « citoyen du monde » chez qui le commun dépasserait le spécifique.

samedi 2 janvier 2016

NAC : une mise en garde

Vous êtes lassés de la compagnie des chiens, des chats, des kangourous, des chimpanzés, des hyènes, du ténia et des éléphants. Vous cherchez désormais un compagnon plus original pour agrémenter vos soirs de désarroi. Je ne vous blâme pas et même vous comprends. Seulement, votre idée d'adopter une baleine bleue ne me paraît pas aussi judicieuse qu'elle peut sembler au premier abord.

Certes, la baleine bleue présente de nombreux avantages. Son caractère est enjoué, ses manières exquises, son chant mélodieux et, quand elle souffle, elle supplée au manque de geysers qui affecte nos contrées. Seulement, face à ces indéniables avantages, elle présente de menus, voire rédhibitoires, inconvénients.

L'animal, ne l'oublions pas peut mesurer jusqu'à trente mètres et peser plus de cent cinquante tonnes. Je n'ose imaginer le supplément de bagages que vous paieriez si la fantaisie vous prenait de l 'emmener avec vous en vacances aux Seychelles !

Bien que réputé être le plus grand animal ayant jamais vécu SUR TERRE, la bête vit en fait dans l'eau salée. Disposez-vous d'un aquarium de taille suffisante pour qu'elle puisse s'y ébattre ? Et puis il y a le problème de la nourriture : une baleine bleue peut manger plus de trois tonnes de krill par jour. Disposez-vous en quantité suffisante de ces petites crevettes ? Vous me rétorquerez que des daphnies séchées pourraient les remplacer avantageusement. Rien n'est moins certain. Et puis songez au nombre de poubelles emplies de boites vides qu'il vous faudrait descendre quotidiennement. Corvée d'autant plus pénible que l'on habite un sixième sans ascenseur !

Adopter un baleineau pourrait vous séduire. Ce bébé de deux tonnes et demie et de sept mètres est certes moins encombrant, seulement il grandit vite ! Il lui faut jusqu'à 570 litres de lait par jour ! Soit la production quotidienne de quelque 21 Prim'holstein. Disposez-vous la place nécessaire à cet élevage dans votre studio (compte tenu de celle occupée par l'aquarium) ? De plus, ce tendre nourrisson peut prendre 90 kilos par jour (alors qu'il faut jusqu'à huit ans à un jeune Étasunien pour ce faire!).

D'autre part, il ne faut pas oublier que la baleine bleue est d'une lubricité peu commune. Si elle n'a pas sa dose quotidienne, elle dépérit. Aussi, pour son équilibre, il serait bon de lui procurer un compagnon, ce qui n'irait pas sans poser problème : le mâle est pourvu d'un pénis de 2,4m. Imaginez les comparaisons défavorables que pourrait établir votre compagne ! C'est fragile, un couple...

Même si tous ces obstacles vous paraissent surmontables, je voudrais pour finir faire appel à votre sens des responsabilités : la baleine bleue vit jusqu'à quatre-vingts ans. Êtes-vous certain d'avoir cette espérance de vie devant vous ? Ne serait-il pas dommage que, vous disparu, votre animal n'échoue à la SPA puis en de mauvaises mains ?

Décidément, adopter ce cétacé n'est pas une bonne idée. Préférez lui un loup, surtout si vous avez des enfants : il les adore !

vendredi 1 janvier 2016

Soyons original !





A tous mes fidèles lecteurs et même aux infidèles : que 2016 vous apporte tous les bonheurs souhaitables et même quelques uns auxquels vous n'auriez pas pensé !


PS : Le foie gras est très bon !

jeudi 31 décembre 2015

Ayez peur !

Ce soir, certains d'entre vous vont probablement s'empiffrer à s'en faire péter la sous-ventrière. C'est mal, très mal. Se livrer aux excès c'est non seulement se ravaler à un niveau inférieur à celui de la bête, mais c'est surtout DANGEREUX. « L'homme creuse sa tombe avec sa fourchette » ( Activité aussi peu productive qu'utile, surtout quand il souhaite être incinéré) se plaisait à répéter ma sainte et avare mère... Dieu merci, il s'agit là d'une métaphore. Il n'empêche que manger tue non seulement celui qui le fait mais participe à détruire la planète en épuisant ses ressources. Boire est encore pire, même avec modération. Respirer est fortement déconseillé vue la pollution. Écouter les vœux de M. Hollande nuit gravement à l'équilibre psychique. Fumer tue (c'est pas moi qui le dis, c'est marqué sur les paquets). Conduire met votre vie (et accessoirement celle des autres) en péril. Marcher, c'est prendre le risque de chutes et d'écrabouillage. Aller au concert est l'occasion de se faire kalachniquer.

Si vous voulez vivre sainement, ayez peur de tout et restez couchés sur un fin matelas posé au sol (ça évitera de périlleuse chutes). Après avoir étayé votre plafond (un écroulement est à redouter), mettez un casque et une armure, respirez de l'air filtré grâce à un masque et des bouteille. Ces quelques précautions vous mettront à l'abri de bien des périls. Le bonheur moderne est à ce prix. Il sera éphémère mais intense. Seuls les inconscients ne suivront pas mes conseils.

Je suis un inconscient.Ne partageant pas les multiples peurs qui obsèdent tout bon Français, je compte ce soir bien manger, bien boire et bien fumer. Sans modération.C'est lamentable !

Bon réveillon à tous !

mercredi 30 décembre 2015

Quoi qu'y n'ya là-dedans ?





A priori, on dirait une terrine. Ce constat amène à penser qu'au cas où elle contiendrait quelque chose, les probabilités pour qu'il s'agisse d'une sorte de pâté sont fortes.

Ouvrons la :




Si vous n'en avez pas la moindre idée, si vous n'y voyez qu'une sorte de bouillie infâme entourée d'une matière d'un jaune suspect, je ne vous laisserai pas plus longtemps dans l'ignorance : il s'agit du foie gras que pas plus tard qu'hier j'ai confectionné de mes blanches mains et cuit dans mon blanc four.

Cette activité fut pour moi nouvelle. En fait, c'est ma belle-fille (que Dieu l'ait en sa sainte garde!) qui m'en a donné l'idée. Lors des festivités de Noël elle nous mitonna un foie gras dont je ne vous dis que ça. De plus, toujours prête à rendre service, elle publia sur Facebook une série de photos montrant les diverses étapes de sa confection. J'en conçus une vive émulation aussi fis-je l'emplette, chez le bon M. Leclerc, en plus d'une terrine, d'un de ces foies hypertrophiés de palmipède dont les humains se gavent après que d'autres humains eussent gavé la bête, piétinant sans vergogne le droit élémentaire du canard à mener une vie saine et à mourir de vieillesse entouré des siens (car en plus, avant d'extraire son foie, on tue ce malheureux puis on débite son cadavre en magrets et autres cuisses).

Seulement, une fois en possession dudit organe, je me trouvai dans l'état de perplexité que ressent toute poule suite à la découverte d'un couteau qu'elle ne saurait ouvrir. Car déveiner le foie est sans doute essentiel mais le faire reste problématique pour le néophyte. Je cherchai donc sur le Net de plus amples informations. Je les obtins et, poursuivant mes investigation je trouvai moult recettes précises de préparation du foie gras. Le problème fut qu'au niveau de la cuisson et de l'assaisonnement, elles s'avéraient contradictoires. Pas ou peu d'Armagnac, disait l'un. Une cuiller répliquait l'autre. Les températures de départ du bain-marie ainsi que celle du four et la longueur de la cuisson variaient grandement. De plus, si certains préconisaient un jour de repos obligatoire au réfrigérateur, d'autres déclaraient l'étape inutile. Ma perplexité atteint celle d'un dindon ayant trouvé une ménagère complète dont il n'aurait l'usage.

Comme dans un congrès socialiste, le temps était venu de la synthèse. Je retins des conseils ici, en empruntai d'autres ailleurs, grillai faute de temps l'étape du repos, décidai d'une température et d'une longueur de cuisson moyennes, et obtins ce que vous vîtes ci-dessus.

Sera-ce infect, mangeable, bon, excellent ? Réponse dans deux jours.