Ce titre léniniste traduit la
perplexité que provoque en moi les récents événements de Corse.
Il serait facile de s'en réjouir, de n'y voir que la saine réaction
d'une population refusant de voir la barbarie ou du moins une de ses
formes) s'installer sur son territoire jusque là plus ou moins
épargné. Seulement, était-il nécessaire que la manifestation
s'accompagnât de slogans comme « Arabi fora » et qu'on
en profite pour saccager un « lieu de culte » ?
J'en doute, car de telles manières d'agir si on les encourage
risqueraient, en se généralisant, de mener à des troubles de
l'ordre public plus graves que ceux que créent les racailles et
pourquoi pas, à terme, à une guerre civile larvée ce qui n'est
souhaitable pour personne.
D'un autre côté, laisser s'installer
comme nous l'avons fait depuis trop longtemps des zones de non-droit
est inacceptable. Force devrait rester à la loi. Et d'une certaine
manière, elle lui reste car plutôt que de se faire respecter dans
une « rigueur » garantissant la sécurité publique, elle
s'adapte à la situation, cette brave loi. Les apprentis sorciers qui
la font vont même jusqu'à favoriser, au nom des « droits de
l'homme », l'extension du domaine de la barbarie. Penser qu'on
peut suppléer par des « milices » l'inefficacité d'une
police qui, quelle que soit sa bonne volonté, travaille les mains
liées dans le dos par une magistrature gangrenée par le gauchisme
est illusoire et présenterait de grands dangers pour la paix
publique.
Il me semble que la solution ne peut
passer que par l'instauration d'un pouvoir fort capable de restaurer
l'autorité de l'État. Seulement, il faudrait à ce pouvoir un
soutien massif de la population afin que les partisans du désordre
voient leur nocivité jugulée. Or s'il y a une chose que les
Français refusent de plus en plus, c'est bien l'autorité. Non
qu'ils soient opposés à ce qu'on l'impose aux autres ( les gauchos
souhaiteraient embastiller les « fachos » (voire plus si
affinités), les racistes que l'on expulse bien du monde, nombre
d'électeurs (ou d'abstentionnistes) verraient bien leurs
représentants en prison, etc.) mais parce qu'ils ne veulent à aucun
prix qu'elle les concerne. Que ce soit à l'école, dans
l'entreprise, face aux lois qui les dérangent, les Français
contestent toute autorité.
A ce refus vient s'ajouter un
conditionnement de type pavlovien qui fait que dès qu'on parle de
fermeté surgissent des répugnances dues à la crainte que ne
ressuscite le nazisme avec pour conséquence la reductio ad Hitlerum
de toute personne défendant clairement ce à quoi une majorité
aspire.
Dans de telles conditions, sans qu'ait
lieu une véritable « révolution civique » qui amène à
considérer que le droit de vivre en paix dans la sécurité est plus
important que d'illusoires « libertés » ne concernant
souvent que d'infimes minorités et qui ne font qu'accentuer
l'atomisation de la société, il devient difficile de garder son
optimisme.