Les fins analystes de la situation
politique actuelle ont dans l'idée que, fin manœuvrier, M. Hollande
ferait tout pour favoriser la montée du FN afin de se retrouver face
à Mme Le Pen en 2017 et évidemment de gagner afin de nous offrir un
de ces quinquennats aux petits oignons dont il a le secret.
Ce plan me paraît tout à fait stupide
et accessoirement nuisible pour la France (même si, hélas, il n'a
rien à cirer de cette dernière) et donc digne du personnage.
Favoriser la montée du FN est certes une bonne chose, mais, pour M.
Pépère, uniquement si elle se fait au détriment de LR. Dans le cas
contraire, c'est lui qui ne serait pas au second tour. Ce qui serait
bien triste (pour lui) et qui rendrait la suite de ma démonstration
caduque. Supposons donc que sa « stratégie » fonctionne
et que l' « habile » François se retrouve face à
l' « ignoble » Marine. Une question se pose alors :
s'il est parvenu à ce stade avec quel score y est-il arrivé ?
On peut supposer que son soutien au FN aura fait monter ce dernier
au-dessus de 30% et que le candidat LR (car il y en aura un!) serait
quand même au-dessus des 25%, laissant au beau François et à tous
les autres candidats (extrême gauche, écolos (pardon pour la
répétition), éventuel centriste, souverainistes) un maximum de 45%
à se partager. Dans ce cas de figure, s'il parvenait à un petit
30%, ça serait extraordinaire et pour tout dire inespéré. Le voici
donc au second tour, organisant un nouveau référendum anti-Le Pen,
heureux rappel du scrutin de demain. Encore faudrait-il qu'il le
gagne, et, vu le mépris dont il bénéficie dans l'opinion, ce n'est
même pas couru d'avance. Admettons qu'il gagne. Que se passe-t-il
ensuite ? Il devrait y avoir des législatives, non ? Lui
offriront-elle une chambre rose-horizon ? Peu probable dans ces
conditions : haï sur son flanc gauche, ayant renforcé le FN,
n'ayant pas fait disparaître LR, comment gagnerait-il beaucoup de
triangulaires ? Admettons que suite à je-ne-vois-pas-trop
quelle magouille il y parvienne. Le voilà président par défaut
avec une faible majorité. Il aurait donc gagné son pari.
Maintenant dans de telles conditions,
quelle politique pourrait-il mener ? Avec quel soutien
populaire ? Depuis trois ans et demi la France est gouvernée
par une équipe dont l'impopularité est exceptionnelle. Sera-t-elle
prête à supporter cinq ans de plus une telle situation ? Cela
ira-t-il sans la moindre conséquence ?
M. Hollande se veut roué et fin
manœuvrier. De telles qualités sont peut-être utiles quand on vise
à dominer un parti politique divisé en multiples chapelles mais ne
suffisent pas pour gouverner un pays traversé de profondes crises
auquel il faudrait un rassembleur, quelqu'un d'apte à faire renaître
l'espoir. Pour ce dernier rôle, il ne fait pas l'affaire. Son
éventuelle victoire en 2017 serait un malheur pour la France. Si
plutôt que d'être au service de son ambition de continuer d'être
le président le plus désavoué que nous ayons connu, il pensait au
bien de son pays, il laisserait tomber ses combines d’apparatchik
et retournerait au néant dont une série de hasards l'a tiré pour
notre malheur.