Je rappelais dans un billet
publié en juillet dernier que je m’enorgueillissais d’avoir suivi les cours du département linguistico-sociologique de l’École
Rosaellienne Réunifiée d’Études Universitaires et de Recherche Scientifique
(E.R.R.E.U.R.S.).
Tandis que je
descendais au bourg voisin afin d’y acheter de quoi finir de déglinguer une
santé déjà chancelante, j’eus la joie de constater que parmi les nombreux
disciples de mon alma mater il s’en trouvait d’éminents. Ainsi, M. André
Manoukian illustre musicien, arrangeur, animateur (radio, télé, Franprix) est
sans aucun doute l’un d’entre eux. En effet, lors de sa présentation d’un
artiste (ici
de 19’ 15 ‘’ à 23’ 30’’) au mérite très certainement immense, il se
lança, afin de mieux éclairer notre lanterne dans des explications où
apparurent la notion de spleen
baudelairien et le vocable troubadour.
De ces deux
mots qui concourraient à décrire le talent du chanteur, il nous donna l’étymologie.
Pour le premier, il le fit remonter au grec σπλήν qui
désignait la rate. Soit, mais sans aller chercher si loin il eût pu de
contenter de signaler qu’il s’agissait d’un simple emprunt à l’anglais d’un mot
ayant un temps eu le sens de mélancolie.
Mais c’est lorsqu’il se mit à expliquer l’origine de troubadour que son Rosaellisme s’affirma.
En effet, il lui attribua pour origine le mot arabe Tarab (Lequel fait référence au sentiment d'élévation qui naît de
la combinaison de la poésie, de la musique et de
l'interprétation émotionnelle) associé au suffixe occitan –dour qu’il traduit par « celui qui sait ». Le troubadour est donc, selon M. André « celui qui sait provoquer l’extase ».
Mesdames, si vous en croisez un… Ce faisant, il infligeait un mérité camouflet
aux pseudo-philologues qui ont depuis des siècles rattaché ce mot au bas-latin tropare signifiant composer (un poème)
ou inventer. Ces gens de piètre savoir en faisaient l’équivalent provençal du trouvère en langue d’oïl ! N’importe
quoi !
Un tel rétablissement de la vérité, mérite au moins le
Rosaelle d’or de l’E.R.R.E.U.R.S. ! Qu’attend-on pour le lui décerner ?
Accessoirement, ça m’incite à écrire sur la musique domaine
où je ne connais rien.
Puisque vous avez eu la gentillesse de lire jusqu’au bout ce
passionnant petit billet, vous méritez une récompense :
Le cerisier-fleur connaît deux périodes de gloire une au printemps (en rose) et celle-ci, camaïeu d'orange, en automne |