Je me faisais la réflexion que si M. Valls et Mme Taubira
roulaient pour Mme Le Pen ils auraient du mal à se monter plus efficaces.
Réflexion totalement hors sujet et surtout futile, vue l’importance du sujet
que je vais traiter aujourd’hui.
L’exercice physique permet de vivre vieux et en bonne santé.
Il permet même, parfois, de mourir jeune et épuisé. Tout est une question de
mesure. Je me disais en tondant ma
pelouse ce matin qu’aucun animal, en dehors du chien et du whisky, n’était plus
apte à assurer une gaillarde et heureuse vieillesse que la tondeuse. En effet,
lorsqu’on possède (ou loue) un terrain d’une certaine surface, d’avril à
octobre (voire plus si pluviosité (et température douce)) la tonte de la
pelouse procure à celui qui ne succombe pas aux trompeuses sirènes de la
tondeuse autoportée l’occasion au moins
hebdomadaire d’effectuer une longue promenade. Ainsi, moi qui vous parle
passé-je à cet énergique passe-temps entre une heure et demie et deux heures
avant qu’il ne soit mené à bonne fin.
Le chien, lui, offre au campagnard moins d’occasions de
marche dans la mesure où il est parfaitement capable d’aller seul gambader et
faire ses déjections sur le terrain. On pourrait être tenté de penser que si la
tondeuse convient au rural, le chien est mieux adapté au citadin, du moins pour
ce qui est de l’exercice. Je m’inscris en faux contre cette vision que je
qualifierai de bornée. En effet, même en appartement, rien ne s’oppose à ce que
le citadin ne possède une tondeuse. Il pourrait même la sortir et, comme le
propriétaire du chien, l’emmener dans les espaces verts avoisinants. De même que le chien en fertilise le sol, la
tondeuse pourrait ainsi participer de manière citoyenne (et républicaine) à
leur entretien.
Reste à déterminer les avantages respectifs de ces deux
mammifères. Le chien mange quotidiennement des croquettes. La tondeuse, elle n’en
consomme jamais et si elle s’abreuve d’essence, elle ne le fait que lorsqu’on l’a
démarrée. Le chien aboie lorsqu’il discerne une présence étrangère. La tondeuse
ne pétarade que si on la met en marche. De ce point de vue, pour qui vit en
appartement, la tondeuse est garante de meilleurs rapports de voisinage. Il est indispensable de faire vacciner son
chien. Rien de tel pour la tondeuse. Le chien laisse des poils partout. La tondeuse pas. Il arrive assez fréquemment que
le chien morde. Il faut être d’une
maladresse ou d’une imprudence exceptionnelle pour se voir amputer de quelques
doigts ou orteils par sa tondeuse. Le
chien a tendance à considérer son maître comme un dieu. La tondeuse est bien moins
enthousiaste. Quand on lance un bâton ou une baballe à son chienchien, celui-ci
les rapporte, chose dont je soupçonne fort (sans l’avoir cependant testé) la
tondeuse d’être incapable. Le chien a une durée de vie limitée. Bien
entretenue, une tondeuse durera plus longtemps.
Si vous êtes un rien bricoleur, vous pouvez entretenir vous-même votre
tondeuse alors que, sauf avoir de solides notions de médecine vétérinaire, soigner
soi-même son chien est une autre paire de manches.
Il ressort de tout ceci que la balance penche largement en
faveur de la tondeuse. Sauf, bien
entendu, si vous aimez voir vos sols, meubles et vêtements couverts de poils et
que votre vanité vous amène à apprécier un statut d’idole.
Maintenant, si vos moyens vous le permettent, rien ne s’oppose
à ce que vous possédiez les deux. J’en connais qui le vivent et que je ne
nommerai pas. La vie des riches… Cependant, en cette période de crise, nombre
de Français ne sont hélas plus en mesure de s’offrir ces deux compagnons. Espérons
que cette étude les aidera à trancher ce dilemme au mieux de leurs intérêts.