J’apprends avec consternation que, contrairement à ce qu’on nous serinait depuis
des lustres, un
peu d’embonpoint serait bon pour la santé. Moi qui envisageais de perdre
quelques kilos ! Ayant calculé mon
Indice de Masse Corporelle je me trouve
au milieu de la catégorie « en surpoids ». Vu que même une légère
obésité serait bénéfique, je pourrais donc me permettre de prendre encore quelques
dizaines de livres en conservant une espérance de vie supérieure à celle des
maigres.
Toutefois, mon enthousiasme fut douché lorsque j’appris que
la bénéfique graisse ne devait en aucun cas se trouver sur le ventre. Pour être
efficace, il lui fallait se situer sur les fesses. Située sur l’abdomen, elle augmenterait les risques
cardio-vasculaires. Avec mon tabagisme, mon goût pour les boissons fortes et
les triglycérides qu’il favorise, il ne manquait plus que ça !
Car je dois l’avouer à ma courte honte : par tradition
familiale je porte mon gras sur le ventre tandis que ma fesse reste
désespérément triste et plate. Trait que je pense partager avec de nombreux
hommes. Il semblerait que ce soit plutôt les femmes qui ont tendance à
concentrer leurs cellules adipeuses dans le bas du dos.
Par ailleurs, depuis plusieurs jours j’ai entrepris de
réduire mon tabagisme. En suçant des pastilles à la nicotine je suis parvenu à
diviser ma consommation par deux. En
attendant mieux. Quelle ne serait pas ma déception si des études venaient nous apprendre qu’en
fumant entre vingt-cinq et trente cigarettes quotidiennes on augmentait sensiblement
son espérance de vie ?
D’un autre côté, vu que, comme
je l’ai déjà écrit, la longévité n’est pas mon but principal, devrais-je me
laisser influencer par de telles nouvelles ? En fait, si la volonté est au
rendez-vous, il se peut qu’au risque de perdre quelques années de gâtisme, je
persiste dans mes intentions de m’alléger et de réduire mon tabagisme.