..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 1 janvier 2013

Mes meilleurs voeux !



Je ne sais pas si vous avez remarqué la légère tendance qu’ont ceux qui formulent des vœux à exprimer à travers ceux-ci leurs préoccupations personnelles. L’hypocondriaque insistera sur la santé, le Hollandolâtre sur les accomplissements futurs de son héros, le réac souhaitera une France non métissée, etc.

Je ne vois pas pourquoi je dérogerais à cette règle.

Ainsi, après vous avoir souhaité une bonne et heureuse année, une bonne santé et la prospérité j’ajouterai les vœux suivants : 

Que 2013 soit pour vous une année

·         Sans piérides ni campagnols ni pucerons noirs

·    Où vos radis, tomates, poivrons, petits pois, haricots verts, courgettes, fèves, melons, artichauts, poireaux, choux de Bruxelles ou d’ailleurs, et tous vos légumes abondent et soient sains

·         Remplie de bricolages intenses, que ce soit dans les domaines de l’électricité ou de la menuiserie (je pense en particulier aux portes de grange)

·         Où la pluie se fera plus rare, l’air un tout petit peu plus chaud, et les routes moins boueuses

·         Où votre connexion Internet s’améliorera jusqu’à devenir acceptable

·         Durant laquelle vous terminerez avec plaisir La Guerre et  la Paix et découvrirez ou relirez tout un tas de livres passionnants

·         Où les blogs de vos amis continueront de vous divertir

·         Pleine de charcuteries diverses

·         Où vous continuerez de penser que sans être parfaite notre époque n’est pas la pire et que nous finirons bien par résoudre certains problèmes

·         Qui vous comblera de félicités auxquelles je n’ai pas pensé

lundi 31 décembre 2012

Bientôt sept mois de rigolade



On a connu toutes sortes de présidents : depuis ma naissance 9 se sont succédé. Insignifiant, grandiloquent, sage, placide, agité, pontifiant, brillant tels pouvaient être quelques uns des épithètes qu’on leur accola.  Jusqu’ici aucun n’avait été jugé drôle.

Haine, mépris, admiration, indifférence, méfiance, amour, voilà entre autres choses  ce qu’ils inspirèrent. Jamais le rire.

Et puis en mai tout a changé. Le suffrage universel nous en a offert un nouveau type. Un président qu’on ne saurait haïr, aimer, admirer ni mépriser. Tout cela est trop fort, pas adapté au personnage. On ne s’en méfie pas plus qu’il ne laisse indifférent.  Il fait bien des discours, tente des envolées, mais le trouver grandiloquent, non ! Pontifier n’est pas son genre. S’agiter ? Et pourquoi donc ? En faire un sage ne vient à l’idée de personne.  Pas plus qu’un fou.

Son prédécesseur avait su, selon ses plus rabiques détracteurs, engendrer des souffrances pas croyables. Certains commencent à se remettre doucement de leurs profondes blessures.  Qui Monsieur Hollande saurait-il blesser ?

Monsieur Hollande engendre le rire. Sans désemparer. Voilà sept mois que ses quotidiennes apparitions  télévisuelles réjouissent le peuple. Cravate de travers, élocution saccadée, douches répétées, allure générale de bon-gros-garçon-pas-bien-à-sa-place, tout concourt à l’hilarité. Au point que récemment, malgré une crise qui s’aggrave, le moral des ménages s’améliore. Faut dire qu’il a su s’entourer d’une sacrée équipe de déconneurs !

En fait, il tient ses promesses : n’avait-il pas, dans une de ses désopilantes harangues souhaité « réenchanter le rêve français » ? Est-ce sa faute si a du mal à se relire ?  En fait, c’était le RIRE français qu’il souhaitait faire renaître et ça, il y est parvenu au-delà de toute espérance.

Et ça ne fait que commencer. Il se rôde. Vous allez voir quand il sera au point ! Le coup des 75% annulés paraîtra morne par rapport aux pitreries qu’il nous mitonne. On n’a pas fini de rigoler !

Dans le fond, pour de mauvaises raisons, les Français ont fait le bon choix : tant qu’à traverser une crise mondiale que nul ne saurait résoudre dans son coin, autant le faire sourire aux lèvres grâce à un président rigolo.  Passé l’orage, on pourra revenir aux choses sérieuses. Sans lui, hélas, car on ne peut être l’homme de toutes les situations !

dimanche 30 décembre 2012

J'avance et je prouve !



A ceux qui se demanderaient, suite à mon billet de ce matin, comment j'ai pu affirmer avec avec tant de mâle assurance que ma maison fêterait l'an prochain ses 157 ans je viens apporter une preuve irréfutable de ma bonne foi.

Dans le Sud-Manche, au XIXe siècle, on sculptait le linteau de la porte d'entrée. Ainsi au dessus de la mienne peut-on lire l'inscription suivante gravée dans le granit :

F P MORCEL ET JOSEPHINE
ANGÉ SON EPOUSE 1856


Voilà d'où vient toute ma science.

Je l'aime !



Il y a maintenant plus de cinq ans que j’ai fait sa rencontre. C’était en août 2007. J’en avais vu et connu bien d'autres. Dès que je l’ai aperçue, elle m’a plu. Elle était petite, simple mais elle portait les stigmates d’années de misère.   J’ai tout de suite su qu’elle avait en elle tout ce que j’attendais. Ce ne serait pas facile, il faudrait longtemps de soins et d’attentions pour qu’elle retrouve sa fraîcheur. Oh, j’ai bien hésité. Je passais dans son voisinage, juste pour l’apercevoir, je n’étais pas insensible au charme de certaines autres. Et puis fin septembre, j’ai failli la perdre. Un autre la voulait. Je me suis trouvé au pied du mur : je ne pouvais laisser passer cette chance, c’était elle qui me fallait. Coûte que coûte. Trois mois plus tard un contrat fut passé devant notaire.

Au début, ce ne fut pas facile. Elle était d’une froideur glaciale. Trop d’années de mauvais traitements avaient laissé leurs  traces. Il fallut faire appel à des spécialistes. Ils firent ce qu’il fallait. Le travail de reconstruction pouvait commencer. Vu que j’habitais loin, il me fallait faire 500 km chaque week-end pour m’occuper d’elle. Mes vacances aussi étaient pour elle. Petit à petit, elle s’améliorait devenait plus accueillante, moins froide, plus jolie aussi. Mes soins lui donnaient comme une nouvelle jeunesse.  J’avais eu raison de croire en elle, tous les efforts que j’avais faits pour qu’elle renaisse étaient récompensés.

Le temps des grandes vacances est venu pour moi. Il y a un an et demi que je ne la quitte plus. J’en suis à me demander comment je faisais avant. M’éloigner d’elle, même pour quelques jours  me devient pénible. J’ai peur qu’il ne lui arrive quelque malheur. Elle me manque très vite. J’aimerais ne la quitter que pour la mort. Elle me survivra et fera encore, je l’espère, le bonheur de bien d’autres.

Après tout, elle n’aura que 157 ans l’an prochain ma petite maison.

samedi 29 décembre 2012

Ce Tolstoï, quand même ! (suite)

Ma connexion Internet quasi-inexistante m'interdit de publier plus souvent. Peut-être s'arrangera-t-elle un jour ?

Eh bien,  malgré les fêtes de Noël, j’ai fini de lire le premier tome de La Guerre et  la paix de M. Tolstoï.  Plus de 700 pages en petits, très petits caractères. Je me lance avec impatience dans la lecture du deuxième qui est juste un petit peu plus long.

Si au départ, je n’étais pas certain d’aller jusqu’au bout tant je trouvais difficile d’identifier clairement les nombreux personnages, tous comtes ou princes, appelés tantôt par leur  nom, leur titre, leur prénom ou encore leur diminutif. S’il est diabolique de persévérer, je remercierai le diable de m’y avoir poussé.

En fait, certains personnages émergèrent  progressivement de la multitude initiale et vinrent de manière récurrente occuper le devant de la scène : ainsi, on les identifia mieux, ils prirent corps, âme et vie. Même si leur  cohérence morale ou affective n’était pas toujours évidente.

Il y a longtemps qu’une lecture ne m’avait à ce point passionné. Il faut dire que M. Tolstoï y a mis le paquet. Il nous offre une reconstitution de ce que pouvait être la société aristocratique russe d’il y a deux siècle. Du moins, l’idée que s’en faisait un aristocrate cinquante ans plus tard.  Il nous fait vivre des batailles, nous emmène à la chasse au loup, nous entraîne dans d’échevelées courses de troïkas, nous initie à la franc-maçonnerie, nous invite dans les meilleurs salons de Saint-Pétersbourg et de Moscou afin de nous en faire partager toute la superficialité et l’ennui, nous introduit dansle hauts cercles politiques et nous raconte des histoires d’amour plus ou moins crédibles. Point de vue spectacle, on en a pour ses sous !

Ce qui fait l’intérêt d’un écrivain de fiction c’est sa capacité à créer un monde ou plutôt à donner du monde qu’il décrit une vision si personnelle qu’il donne l’impression de le créer. On a beau avoir lu des ouvrages sur 14-18, il n’empêche que  Bardamu part pour la guerre comme personne.

Se transporter dans la Russie du début du XIXe siècle est en soi dépaysant pour qui ne connaît ni le pays ni l’époque, en cela le Comte Tolstoï bénéficie d’un avantage certain. Seulement, l’intérêt ne s’arrête pas là. Si Fabrice donne une vision originale de Waterloo, notre auteur nous offre plusieurs visions individuelles et non moins originales des batailles, chacun de ses héros vivant  son expérience du chaos  selon son tempérament ou ses ambitions. De même, si chasser le loup à courre sort  en soi de l’ordinaire, il n’y a pas là de quoi passionner les non-chasseurs. Une course en troïka à travers la plaine gelée ne se vit pas tous les jours en Basse-Normandie. La décrire est-il suffisant pour  fasciner les foules ?  A tout cela il  faut la manière, le style, l’élan. Tolstoï a tout ça.

Ce roman n’est pas uniquement une tentative de reconstitution historique idéalisée ou une collection d’images de la vie mondaine, militaire ou rurale de l’aristocratie russe il y a deux siècles. Pas non plus une série de plus ou moins mièvres histoires d’amour. Il est tout ça et bien plus. Car ce fatras qui au départ semble partir dans tous les sens finit par constituer un tout cohérent et, je le répète, passionnant grâce à la vision de l’auteur. Tolstoï fait de tout ça un monde. SON monde. Et c’est ce qui importe. Ce qui fait aborder l’auteur et son œuvre aux rives du sublime.


Si vous ne me croyez pas, allez-y voir !