Hier, M. Hollande a reçu avec tous les égards exigés par l’importance du personnage celui qu’il a nommé
le cacique Roani. Qu’est-ce qu’un cacique se demanderont certains. Afin de leur
faciliter la vie, je suis moi-même allé consulter Wikipedia et voilà ce que j’ai
appris : «Un cacique, mot emprunté au taïno, est le chef d'une
tribu des Caraïbes ou d'Amérique centrale. Par extension, ce mot a été utilisé
par les chroniqueurs espagnols du XVIe siècle pour traduire le terme nahuatl
« tecuhtli » servant à désigner l'aristocratie aztèque et, d'une
manière plus générale, pour désigner les souverains absolus des civilisations
précolombiennes. »
Pour ne pas être en reste, le 20 heures de TF1 fit l’honneur
à celui qu’on nomma alors le chef Raoni d’être son grand invité. Il n’était pas
seul, son neveu et successeur désigné l’accompagnait. Ce dernier ne moufta pas
et se contenta d’écouter son tonton causer avec le monsieur de la télé.
Le Chef (ou cacique) Raoni est un personnage assez
surprenant d’aspect. Il arbore une jolie coiffure de plumes haute en couleur et
surtout sa lèvre inférieure est équipée
d’un disque qui la distend et nuit légèrement à la netteté de son élocution. En
dehors de cela, ce joli coco, qui serait aujourd’hui âgé d’environ 82 ans vu qu’en
Amazonie les services de l’état civil laissaient encore un peu à désirer au
temps lointain de sa naissance, est un "militant de la cause Amazonienne". En 1978, un film lui sera consacré. En 1989,
il fera, en compagnie du chanteur Sting, une tournée mondiale qui lui permettra
de rencontrer le Président Jean-Paul II,
le Roi Charles d’Angleterre, le Prince Juan-Carlos d’Espagne, les Empereurs Mitterrand
et Chirac de France ainsi que le Pape du Japon. Que du beau linge !
Il profita de sa notoriété pour obtenir que le projet de
barrage qui menaçait sont territoire fût annulé et que soit attribué à son peuple
un vaste territoire protégé.
Voilà le personnage que reçut hier notre bon président. Et PERSONNE, je dis bien PERSONNE n’a protesté !
En 2011, M. Delanoë le fit même citoyen d’honneur de la
ville de Paris et il reçut la Médaille de L’Assemblée Nationale (ce qui n’est
pas rien !).
M. Hollande n’est pas homme à employer des mots à la légère.
S’il a parlé de « Cacique » et non de « Chef » c’est qu’il
tenait à souligner le côté absolu du pouvoir de son interlocuteur et éviter que
des distraits ne le prennent pour le cuisinier de quelque restaurant
exotique. D’où tient-il ce pouvoir ? D’élections libres ?
Permettez-moi d’en douter ! S’il
fallait une preuve du népotisme régnant dans sa tribu, la nomination de son
neveu comme successeur l’apporte. Ennemi du progrès, il s’oppose aux
équipements nécessaires au développement de son pays. Chasseur-cueilleur, il
combat l’agriculture. A l’heure où, à l’exception de quelques nauséabonds, tous
rêvent de métissage culturel et racial, ce vieux ranci prétend sauvegarder les mœurs
ancestrales de son groupe plutôt que de s’ouvrir aux autres.
Résumons-nous : Autocrate, ennemi du progrès, partisan
du repli identitaire. Voilà l’homme devant lequel la République déroule le tapis rouge !
Ne craint-on pas ce faisant de voir NOS
réacs adopter la coiffe de plume et le labret traditionnel
afin de se donner une apparence de respectabilité ?
Si un tel malheur devait venir ternir l’image de la France,
j’aurai la conscience nette : je vous aurai prévenus !