Certains se demandent pourquoi ils travaillent. La réponse
est souvent simple : pour subsister. Quand on a comme moi le bonheur d’être
payé à ne rien foutre, la question se complique. Rien ne m’oblige à me donner
un mal de chien à retaper ma maison. Depuis une vingtaine d’années, c’est la
troisième que je rénove. Avec le temps, mes rénovations sont devenues de plus
en plus complètes. Je suis passé de travaux de simple décoration à la
plomberie, l’électricité, le carrelage, l’aménagement de cuisine, de salle de
bain (ou d’eau), etc. Bref en dehors du gros œuvre, je suis devenu capable de
remettre à neuf une masure.
J’en ai tiré une certaine fierté et dans les deux premiers
cas un certain profit. Hélas, ces derniers temps, faisant évaluer ma maison, je
me suis aperçu qu’en cas de vente je perdrais ce que mon bricolage m’avait
jadis rapporté. De même, quand je vois
le prix auquel se vendent certaines maisons tout à fait habitables dans la
région, je me dis qu’en rénover une nouvelle serait un moyen sûr de me défaire
d’encombrantes économies.
Ce constat ne m’a pas pour autant découragé. Depuis quelques
jours, je me suis lancé dans un projet que l’hiver et, soyons honnête, un
certain manque d’énergie m’avait fait repousser : la réfection des joints
du garage. Depuis, j’alterne les joies du creusement à la perceuse à percussion
avec celle du gâchage de mortier et de la confection des joints. Je ne m’étais
jamais adonné à ce genre d’activité et je l’abordais avec une certaine
appréhension mais, pour une fois, le résultat me satisfait d’emblée. Encore
quelques semaines et, si le temps ne se gâte pas trop, je pourrai contempler le
résultat de mes efforts.
J’ai même de nouveaux projets : bétonner le sol du
garage et même éventuellement habiller
ses murs et plafond. Tout ça nécessitera l’achat d’une bétonnière et de divers
matériaux. Ma propriété ne s’en trouvera pas pour autant valorisée d’un
centime. Mais la question n’est pas là : je travaille pour le plaisir différé
que relever un nouveau défi procure.
Je connais une dame qui disait, en parlant de son mari : "J'envie sa boîte à outils parce qu'elle, il est toujours plongé dedans !"
RépondreSupprimerMon Dieu quel bonheur, mon Dieu quel bonheur d'avoir un mari qui bricole, mon Dieu quel bonheur, mon Dieu quel bonheur d'avoir un mari bricoleur...
SupprimerVoyons Mildred, nous sommes ici dans un lieu sérieux pour ne pas dire austère ! Y étaler les confidences égrillardes de vos fréquentations douteuses risque de choquer la grande majorité d'un lectorat que je devine uniquement préoccupé de spiritualité et pratiquant des mœurs prudentes.
SupprimerCertes Jacques, pratiquant des mœurs prudentes mais pas uniquement préoccupé de spiritualité, car votre lectorat est également passionné d'immobilier campagnard et de piérides !...
SupprimerEt je le comprends (sans l'approuver) ! Comment saurait-on résister aux sirènes conjuguées de la piéride et de l'habitat campagnard ?
SupprimerHeureux homme. Pour ma part, il y a bien longtemps que j'ai abandonné toute idée de travail manuel. Je suis irrémédiablement pas doué pour les activités que vous évoquez. J'ai essayé, j'ai été cornaqué par des amis on ne peut plus doués, mais je reste au mieux maladroit, quand je ne deviens pas catastrophique. J'aurais aimé, comme mon père, être capable de faire de la mécanique, de la maçonnerie, etc., mais il semble que cela me soit interdit. Du coup, pour me consoler j'aide des gamins qui ont quelques difficultés en français, en histoire, en philo,... C'est toujours ça, mais je fais le bonheur des plombiers, des peintres, etc., qui bénissent les zigotos dans mon genre dotés de deux mains gauches et dix pouces.
RépondreSupprimerAyant pratiqué l'enseignement du français de très longues années avec, reconnaissons-le, une certaine lassitude, vos louables activités ne sauraient constituer pour moi un dérivatif... Sans compter que le bricolage est une source d'activité cérébrale intense : il faut sans cesse trouver des solutions aux problèmes inédits qu'on rencontre.
SupprimerIl se peut que l'âge venant, vous en veniez à découvrir les plaisirs du travail manuel. Il n'est jamais trop tard pour bien faire !
Cher Amiral !
SupprimerA défaut d'être franc maçon,, que n'avez vous point écouté le Cantique de la mécanique ?
Je lis pour le plaisir de finir un livre en espérant que le prochain me procurera le même plaisir.
RépondreSupprimerA part ça, jardinage et bricolage, quand on prend de l'âge et que le plaisir est devenu une corvée, sont les deux plaies de la vie à la campagne
J'aime alterner les plaisirs de la lecture et ceux de l'activité manuelle mais force est de reconnaître que ma résistance va diminuant et qu'un jour viendra sans doute où j'aspirerai à moins d'effort. Il n'empêche que cette perspective m'angoisse car quand je reste trop longtemps sans produire quelque chose de mes mains mon moral a tendance à plonger.
SupprimerJe me demandais justement ce qu'il était advenu -étant également concerné par un problème idoine- de la fuite de votre installation d'eau. Une mienne connaissance vous aurait conseillé d'attendre que le tartre s'en charge ; qu'en est-il ? Chez moi, cela se maintient, si je puis dire : il y a TOUJOURS UNE goutte d'eau sous mon raccord (filetage laiton et téflon), que je crains de desserrer puis resserrer après ajout de téflon. Marchenoir vous avait prodigué de généreux tuyaux. Qui avez-vous écouté, finalement ?
RépondreSupprimerJ'avais totalement oublié ce "problème". Je suis allé vérifier et ai pu constater qu'après près d'un an la fuite continue. Seulement, vu que l'eau se répand à un rythme insignifiant dans une gaine de fort diamètre, je pense que je vais continuer à l'ignorer. Le tartre en viendra-t-il à bout un jour ? Je ne peux que l'espérer. Quoique le tartre en nos pays granitiques...
Supprimer"Tatin & Sœurs, spécialistes du tartre !..."
Supprimer"Marchenoir vous avait prodigué de généreux tuyaux. Qui avez-vous écouté, finalement ?"
ou
"Marchenoir vous avait prodigué de généreux tuyaux. Qu'avez-vous égouté, finalement ?"
Vous me voyez profondément admiratif !
RépondreSupprimerAmitiés.
Sans vouloir jouer les coupeurs de cheveux en quatre, certains admiratifs se retrouvent tondus ...
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