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mardi 4 février 2014

Avortement : vers plus d’audace ?



Un intéressant article publié par le Huffington Post  m’a confirmé dans l’idée que les lois sur l’avortement étaient bien timides en ce qu’elles faisaient de la naissance de l’enfant (ex-fœtus) une frontière à sa mise en pratique.  L’avortement  est considéré comme un droit inaliénable auquel on peut désormais avoir recours sans nécessairement se trouver dans une situation de détresse particulière. Dire qu’il devrait n’être pratiqué que de manière exceptionnelle fait de vous un individu pour le moins suspect.

Or donc, de quoi parle cet article ? Il traite d’une publication de deux chercheurs en bioéthique,  Alberto Giubilini et Francesca Minerva dans le prestigieux Journal of Medical Ethics intitulé: "After-birth abortion: why should the baby live?" ("Avortement post-natal, pourquoi le bébé devrait-il vivre?").  C’est vrai, ça ! Pourquoi devrait-il vivre ce petit con ? Donnez-moi une raison, une seule raison (et une bonne s’il vous plait) ! Ces deux braves chercheurs estiment que "tuer un nouveau-né devrait être acceptable dans tous les cas dans lesquels l'avortement est autorisé" c'est-à-dire, en plus des cas de handicaps avérés, si la situation familiale des parents ne leur permet pas de l’accueillir voire même s’il n’est pas désiré.

Pour ces chercheurs, le bébé n’est pas à proprement parler une « personne » en ce qu’il est incapable de développer des espoirs, des objectifs et des rêves caractéristiques constitutives selon eux de la « personne ». Définition certes intéressante mais qui refuserait la qualité de « personne » a qui se montrerait incapable d’espoirs, d’objectifs et de rêves avec pour corolaire la possibilité de l’avorter. On peut alors se demander quels seraient les critères d’évaluation de ces capacités. Est-il certain qu’un enfant de un, deux, trois ou quatre ans, voire davantage, les possède ?  Ne peut-on pas envisager qu’il y ait dans ce domaine des possibilités de régression ?  Ainsi, certains adolescents apathiques et un rien dépressifs ne pourraient-ils pas se voir niées ces précieuses caractéristiques ? Serait-on alors en droit de les supprimer ? Entendrons-nous un jour ce genre d’échange :
-          Alors, Mme Michu, qu’est-ce qu’il devient votre deuxième ? Toujours au lycée ?
-          Ben non, Mme Chombier, j’ai eu recours à l’avortement…
-          Comme je vous comprends, Mme Michu ! A votre place je ne l’aurais pas gardé ! Surtout que vous ne saviez pas trop qu’en faire pendant vos vacances aux Maldives.

Trêve d’humour noir.  Les chercheurs en question  ont déclaré qu’il ne s’agissait aucunement d’appeler à légiférer mais de susciter un débat sur la question entre chercheurs. Mouais… N’empêche qu’il me paraît dangereux d’engager la discussion sur de tels sujets.

L’analyse que donne l’auteur de l’article des éventuelles conséquences d’une telle conception de la « personne » est très intéressante. Je ne saurais donc trop vous engager à le lire ainsi que la publication qui l’a suscité (si vous lisez l’anglais, bien entendu).

29 commentaires:

  1. Dommage que l'avortement post-natal n’existait à l'époque des parents de ces deux malades dénommés: Alberto Giubilini et Francesca Minerva ; ils nous auraient évités de lire de tels propos.

    Mais jusqu'où va t on descendre?

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  2. Cette question de la "personne" n'a-t-elle pas déjà été traitée, et résolue..., en Allemagne il y a quelques décennies?

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    1. En effet. C'est curieux comme le "progrès" ressemble à s'y méprendre à la barbarie.

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    2. Souvent oui, hélas.

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  3. Je trouve au contraire que c'est très bien d'en discuter.
    Pourquoi châtie-t-on une pauvre fille qui accouche dans les toilettes et laisse le bébé mourir sur le carrelage, et autorise-t-on l'avortement jusqu'au dernier jour de grossesse au Canada ? (il n'y a aucune législation sur l'avortement là-bas). Est-il plus cruel de tuer un trisomique à la naissance ou de l'abandonner sitôt né ?
    Devons-nous... euh, ben, finalement, je vais désherber es primevères.

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    1. Suzanne, je propose que les trisomiques est la tête écrasée à coup de merlin mais avant d'en arriver là, il y a l' 'amniocentèse , c'est quand même moins barbare sauf si on aime le gore.

      Dire qu'e nom d' Alexis Carrel fut banni moins que cela.

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    2. @ Suzanne : Selon les auteurs de l'article, l'abandon est plus cruel pour la mère...

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    3. Il faut aider les parents à accueillir cet enfant s'ils le peuvent, il faut subventionner la recherche, car les thérapies géniques avancent.
      Les enfants trisomiques ne sont pas tous atteints de la même façon, depuis qu'on s'en occupe correctement, beaucoup arrivent à une indépendance presque totale (j'en connais un qui a eu son bac, pro, et une formation professionnelle, à force de travail et grâce au soutien familial)
      Je ne supporte pas l'eugénisme, c'était la logique d'Hitler, il est cependant évident que l'on ne peut laisser cette charge à des parents sans leur apporter un soutien et des structures d'accueil pour les malades, jeunes puis adultes.
      Lorsque j'ai attendu mon dernier, j'ai refusé l'amniocentèse en demandant cependant un dépistage par l'échographie, il aurait fallu que je change ma vie, prépare la famille et prenne des décisions s'il avait été handicapé, il ne l'était pas j'en étais très soulagée.
      Désherber les primevères est une excellente occupation pour combattre la cruauté de la vie.

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    4. @ Ladywaterloo : Vous n'envisagez que le cas du handicap. Nos auteurs vont bien plus loin...

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    5. Le bébé a une sale gueule? j'en a bavé neuf mois, mais j'en veux pas?

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  4. Et s'ils étaient au 3ème degré (il ne faut pas désespérer de l'espèce humaine) pour montrer toutes les incohérences des dits progressistes? (je n'ai pas lu leur prose).

    Le Page.

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    1. L'auteur de l'article du Huffington Post souligne que cette conception de la "personne" met avortement et infanticide sur le même plan et peut ainsi être un argument pour les anti-avortement (que le diable emporte ces criminels rétrogrades!).

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  5. "Pourquoi devrait-il vivre ce petit con ? Donnez-moi une raison, une seule raison (et une bonne s’il vous plait." Je n'en trouve pas! A part qu'un môme qui naît devient immanquablement un boulet pour ses parents pendant vingt ans et même plus parfois, et là on se demande si certains parents y ont réfléchi au préalable.
    Quant aux trisomiques, autrefois ils mouraient vite, si j'ai bien compris, maintenant les médecins s'acharnent à les rendre viables; j'aimerais leur infliger le même genre d'horreur quotidienne qu'ils réservent aux autres.
    Bon, là j'ai la fumée qui me sort par les naseaux. Je vais lire l'article cité en lien.

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  6. Par ailleurs (je suis d'humeur loquace), j'aimerais que quelqu'un m'explique la "détresse de la mère qui a avorté", surtout quand elle est brandie par des hommes qui n'ont rien à faire dans ce débat.
    Je ne souhaite pas me faire ostraciser de ce blog, à Dieu ne plaise, mais j'aimerais donner mon opinion franche et sincère: j'ai avorté trois fois et je n'ai eu aucun état d'âme à part le soulagement. Il est vrai que je n'aime pas beaucoup les enfants.

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    1. Votre opinion n'est pas la mienne dans la mesure où, sans être un fanatique des enfants,, j'ai ressenti mon unique fille comme une raison de vivre que comme un boulet et sa présence m'est toujours une source de joie. maintenant, l'ostracisme, je le laisse à la gauche...

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    2. Moi aussi j'ai une unique fille qui est ma joie, tout cela est bien difficile à comprendre.

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    3. Je trouve très bien de n'avoir que les enfants que l'on souhaite, mais avorter n'a rien de banal, ni physiologiquement ni humainement, que votre conscience n'en ait aucun regret est mieux pour vous, mais si vous avez encore l'âge de concevoir votre intelligence devrait vous porter à prendre des mesures de contraception (stérilet, par exemple) ou une ligature des trompes.
      IL ne s'agit pas de culpabiliser les femmes mais de les responsabiliser, il ne s'agit pas d'aimer ou pas les enfants, mais de considérer que la vie humaine ne se réduit pas à cela, j'aime je prends, j'aime pas, j'élimine.
      Je me suis fait ligaturer les trompes lorsque je savais ne plus vouloir jamais d'enfant,c'était à mon sens, la seule attitude responsable vis à vis de ma fécondité et respectueuse de la vie des bébés qui seraient venus et que je ne souhaitais pas.

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  7. Merci de vous réveiller sur cette question qui fait son chemin.
    J'avais déjà évoqué cette "étude" il y a bientôt deux ans :

    http://leplouc-emissaire.blogspot.fr/2012/04/de-leuthanasie-prenatale-livg.html

    Il s'agit d'une forme après tout "normale" d'IVV (Interruption Volontaire de Vie) qui viendra "en cohérence" s'insérer dans l'intervalle entre l'IVG et l'euthanazie pour corriger les erreurs de jugement ou les oublis précédents. Restera ensuite à combler le "vide juridique" des intervalles restant, les autres "interruptions volontaires de vie" résiduelles qui font désordre. Comme, par exemple, dépénaliser les meurtres dès lors qu'ils sont "prémédités" puisqu'ils sont aussi des actes "volontaires" et donc l'expression "du droit à" de chacun garanti par droidlhom.

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    1. J'ai relu avec intérêt votre billet qui traite de la publication "scientifique" à l'origine de l'article que j'ai découvert hier et qui offre d'intéressantes pistes de réflexion.

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  8. Il est évident que notre société mortifère en vient à repousser les frontières de l'IVG avec celles de l'euthanasie en parallèle. La loi sur l'euthanasie proposée permettra de "d'euthanasier" ceux dont la vie est jugée indigne, par eux, à priori, mais aussi par leur entourage.

    On fera quoi des Alzheimer, séniles, malades mentaux? Et zou, vies indignes, question économies pour la sécu, héritages et liberté pour la famille, tout le monde y gagne, non?

    On fera quoi des gosses un peu mal fichus, ceux qui ruineraient la vie de leurs parents et les comptes de la sécu?

    Et zou......

    Lorsqu'une jeune femme découvre qu'elle attend un bébé trisomique, la pression médicale et familiale est énorme pour qu'elle avorte, d'un bébé parfois presque viable. J'ai entendu

    "Je n'avais pas le choix, il fallait le faire, le médecin me l'a dit."

    Il serait stupide et cruel de jeter la pierre aux parents, mais ôter la vie de tous les bébés, malades ou mal formés était un projet de Hitler, la cruauté de cette société que l'on dit civilisée est effroyable.

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    1. @Ladywaterloo

      Il est évident que notre société mortifère en vient à repousser les frontières de l'IVG avec celles de l'euthanasie en parallèle. La loi sur l'euthanasie proposée permettra de "d'euthanasier" ceux dont la vie est jugée indigne

      Je crois que vous touchez du doigt quelque chose de vraiment audacieux : peut-être devrions nous avorter les vieux.

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  9. Je crois me rappeler que c'était la loi romaine.
    Le temps est une convention biologique, il n'y a pas de pro-grès.
    Mort aux chiards !

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  10. Voilà qui pourrait faire l'objet du prochain combat de la Gauche pour les libertés! Après tout un morpion mal foutu ou emmerdant c'est une contrainte insupportable qui empêche les parents de jouir de la vie tout bien comme il faut.
    Faudrait en parler dès l'école maternelle, c'est une question d'égalité.
    Amitiés.

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    1. "Faudrait en parler dès l'école maternelle, c'est une question d'égalité."

      Ben oui, il n'y a aucune raison pour que les hommes n'aient pas droit d'avorter.

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  11. Comme le disait un jour Fromageplus, c'est fou comme le nazisme vendu au détail a du succès !

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  12. Méfions nous de ceux qui veulent "engager des débats" sous prétexte de démocratie.

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    1. Je m'en méfie comme vous vous méfiez de ceux qui disent vouloir votre bonheur !

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