Je ne regarde plus les infos. Je lis de
moins en moins les statuts Facebook de mes amis dont j'ai supprimé
un grand nombre durant l'épisode des Gilets Jaunes. J'apprends, en
gros, ce qui se passe en regardant L'Heure des Pros, émission
qui présente l'avantage de donner la parole à des gens défendant
des positions proches des miennes. Malheureusement, ce que j'y
apprends ne fait que confirmer mon ras-le-bol et monter en moi la
certitude que, sauf improbable miracle, les carottes de l'Occident
sont cuites. La folie y règne en maître et le simple bon sens est
moqué car passéiste et par conséquent condamnable.
Nous sommes en 2019 entend-on comme
s'il s'agissait d'un argument et que les conservateurs n'en étaient
pas conscients. L'opinion change ! Ah oui, pour ce qui est de
changer, elle le fait. On pourrait même la soupçonner de
versatilité. Mais qu'est-ce qui la transforme cette fameuse opinion,
sinon la reprise par les media des opinions d'illuminés
ultra-minoritaires mais qui finissent par voir leurs inepties
adoptées par une majorité sans colonne vertébrale éthique ou
intellectuelle et redoute plus que tout de prendre du retard par
rapport à la folie ambiante.
Les politiques ne font qu'enregistrer
les variations d'une majorité décervelée. Ainsi voit-on un
président découvrir le Pérou à Romorantin et esquisser la
téméraire hypothèse que l'immigration devrait être un peu
contrôlée. Ainsi voit-on la droite dite de gouvernement, celle qui
se juge plus à même d'instaurer le collectivisme que ne l'est la
gauche, pratiquer une forme d'homéopathie en diluant son peu d'idéal
dans tant de gloubi-boulga centriste qu'on se demande en quoi elle
s'oppose à la majorité instable d'aujourd'hui. Ainsi entend-on les
populistes, que les gauchistes continuent de fustiger du qualificatif
infamant d'extrême droite,
tenir des discours que ne renieraient pas leurs pires ennemis.
Aucune
idée n'apparaît suffisamment absurde pour que celui qui l'énonce
se voit demander s'il pense vraiment que ce sont les marmottes qui
emballent le chocolat dans le papier d'alu. Tout se valant, on donne
la parole au fou et, au lieu d'en rire, on l'écoute avec autant,
voire plus, d'attention et de respect qu'on en accorderait au sage
si, par une inversion des valeurs, on n'en avait fait un aliéné
passéiste.
Comment
dans ces condition faire autre chose que le Candide de Voltaire ?
Cultiver son jardin, peindre sa façade, tailler sa haie, lire de
bons livres, regarder des films comiques, me paraît plus sage que de
s'indigner de la politique du président Trucmuche ou Machin. Que ce
soit l'un l'autre ou encore un troisième, qu'importe au fond ?
Quel qu'il soit, il aura été élu par un peuple qui ne saurait
qu'avoir les dirigeants qu'il mérite et les haïr ensuite, comme si
la triste image qu'ils leur renvoient de lui-même lui était
intolérable.
Le
ramassis de truismes qui précède est inutile, j'en suis conscient.
Disons que ça soulage de les exprimer de temps à autre...