..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 2 février 2017

Grave défaut et témoignage

J'ai récemment avoué un handicap. Aujourd'hui je dois confesser un défaut. Et pas un petit. J'ai en effet tendance à sous-estimer la profonde stupidité de certains de mes contemporains. Sondez-les, ils vous diront accorder peu de crédit aux media. Faites une campagne médiatique bien orchestrée et les voilà qui se mettent à partager l'avis des journaleux et à faire leurs les plus foireux arguments qu'on leur susurre à l'oreille. Et s'il n'y avait que ça ! Figurez-vous qu'ils vivent chez Walt Disney. Il ne sont qu'honnêteté, vertu, rigueur. Afin de renforcer ces qualités, ils ont besoin de modèles. Et où vont-ils les chercher, mais selon leur logique implacable chez les politiques qu'ils déclarent volontiers tous pourris. Ajoutons encore qu'ils font montre d'un sens politique qui ferait honte à une une amibe morte quand, sciant la branche qui les porte, il ne voient pas les néfastes conséquences d'une telle action.

C'est des personnes qui se déclarent de droite qu je découvre abasourdi la foncière stupidité. Les gens de gauche ne valent souvent pas plus cher mais vu que les « valeurs » dont ils se disent porteurs sont pour moi mortifères et que les objectifs qu'ils s'assignent mènent à mon avis aux pires catastrophes, ce qu'ils peuvent bien penser, dire et faire, je m'en tamponne le coquillard tant qu'ils me semblent en perdition et voués à une heureuse et proche disparition. Mais quand je vois, comme récemment, les braves gogos que j'avais cru de mon camp tomber avec entrain dans un panneau grossier, je ressens un découragement certain.

Cette « affaire » Fillon, j'ai commencé par m'en moquer comme de l'an quarante. Dans ma grande innocence, je croyais que rares seraient les sots qui en tiendraient compte. Mea maxima culpa ! Je sous-estimais leur capacité à se voir manipulés et aussi et surtout leur capacité à mal évaluer l'importance relative d'un quelconque fait par rapport à ce qui est en jeu, à savoir le relèvement de la France et la mise au rencart d'une gauche qui ne rêve que de détruire le peu qu'il en reste.


Cela dit, j'aimerais vous communiquer le texte de Vincent Goyet, ex-assistant parlementaire qui expose en détail ce que peuvent être les fonctions de ces professionnels, l'enveloppe dont disposent les députés et sénateurs pour rémunérer leur personnel et l'usage qu'ils en font ou peuvent en faire. Le texte est long mais à mon sens il mérite d'être lu dans son intégralité. Je suis responsable des passages en gras.

DERNIÈRE MINUTE : pour ceux qu'une longue lecture lasserait, j'ajoute à sa suite un texte plus court tout aussi édifiant.


Parce que j'ai été attaché parlementaire, beaucoup de ceux qui me connaissent m'ont demandé comment faire le tri entre tous les éléments qu'ils ont lus dans la presse ces derniers jours à propos du fonctionnement de l'équipe qui entoure chaque député.
Je tiens à préciser tout de suite que je soutiens François Fillon depuis la défaite et le départ de Nicolas Sarkozy en mai 2012. Comme ça, les choses sont dites. Les éléments que je donne ci-dessous sont ma propre analyse et mon propre ressenti, issus de mon expérience personnelle. Je laisse chacun y puiser ce qu'il voudra.
Avant tout, le cabinet parlementaire fonctionne de fait comme une TPE. Le député embauche et rémunère librement ses collaborateurs, sur la base de contrats de travail de droit privé, qui prennent automatiquement fin en cas d'interruption du mandat parlementaire.
Pour rémunérer ses collaborateurs, chaque député dispose d'une enveloppe mensuelle de 9 561 € (lorsqu'il laisse l'Assemblée nationale gérer ces contrats et payer les charges patronales), 14 341 € s'il décide de tout gérer lui-même. Sur les 9 561 €, il doit donc encore acquitter les charges salariales (précision technique pour les puristes).
Dans les faits, l'immense majorité des députés laisse l'Assemblée s'occuper de tout.
Chaque député organise à sa guise le travail de son équipe, avec des collaborateurs dont le travail peut être très divers : agenda, logistique, courriers, dossiers législatifs, dossiers locaux, réunions, questions au Gouvernement, amendements, relations presse, relations avec les élus, relations avec la population, communication, rendez-vous, représentation, conseil, etc. Ce travail répond en fait aux trois fonctions remplies par un parlementaire : 1/ il représente le peuple ; 2/ il vote les lois ; 3/ il contrôle l'action du Gouvernement et des administrations.
Bref, le travail est gigantesque, et la politique est bien souvent le lieu où les militants viennent donner un coup de main bénévole (mise sous pli, distribution de documents à la population, logistique des réunions publiques, réseaux sociaux, etc.). Il y a plutôt trop de travail que pas assez !
François Fillon est aujourd'hui attaqué non pas pour avoir rémunéré son épouse et deux de ses enfants, mais parce que certains soupçonnent qu'il s'agirait d'emplois fictifs, sans travail réalisé en contrepartie.
Comme je viens de le souligner, ce n'est pas le travail qui manque autour d'un député. J'ai croisé des dizaines et des dizaines de parlementaires, davantage encore de collaborateurs, et la plupart d'entre eux sont des passionnés, qui ne comptent pas leurs heures. De même, il est inimaginable qu'un élu fasse une carrière politique durant 35 ans (François Fillon a été élu pour la première fois en 1981) sans que sa / son conjoint(e) ne lui apporte au quotidien un soutien et une aide de tous les instants, surtout si elle / il n'a pas une autre activité professionnelle à côté.
Quid du niveau de rémunération pour le conjoint non salarié du chef d'entreprise ? Comme dans n'importe quelle TPE, il est fréquent que le conjoint participe de fait à l'activité sans percevoir de salaire. Quand la structure trouve l'espace d'une rémunération, il peut y avoir ensuite une forme de rattrapage salarial, en contrepartie de toutes les années de bénévolat.
S'agissant de Pénélope Fillon, elle n'a pas été rémunérée entre 1981 et 1988. Puis elle a bénéficié d'un salaire comme attachée parlementaire jusqu'en 2013 (avec manifestement un rattrapage salarial). Elle a perçu 639 000 euros net sur cette période (les médias parlent en brut pour gonfler la somme). Ramené à 35 années de travail aux côtés de son mari, nous arrivons à l'équivalent d'un salaire net mensuel de 1521 €. Tous ceux qui se scandalisent du montant de 830 000 € brut devraient méditer sur la période concernée... Si j'avais travaillé durant 35 ans aux côtés de François Fillon, sur la base du salaire de 2600 € net que je touchais en 2007, j'aurais coûté bien plus de 830 000 € brut (faites le calcul : 1,4 million d'euros brut - et par souci de simplicité, je n'ai pas tenu compte du 13e mois...).
Mais quel travail a donc bien pu réaliser Pénélope Fillon ? Sans doute un travail de petite main pour un grand nombre de courriers reçus au domicile (François Fillon n'avait pas de permanence parlementaire en circonscription). Un soutien logistique également. Un travail de conseil, relecture (c'est ce qui semble ressortir de la bouche de l'avocat de François Fillon). Un travail de représentation, aussi, accompagnant son mari, ou se substituant à lui quand il n'était pas disponible.
Pénélope Fillon n'aurait-elle pas pu remplir toutes ces tâches sans être rémunérée ? Si, sans doute. Mais en France, la loi autorise les parlementaires à salarier leurs proches. De très, très nombreux élus le font, ponctuellement ou de façon pérenne. C'est fréquemment le cas pour les enfants étudiants des députés ou sénateurs, dont les parents mettent ainsi le pied à l'étrier professionnel.
Mais alors, pourquoi cette brusque poussée de fièvre concernant François Fillon ? Qui ne voit pas l'opération de déstabilisation à quelques semaines de la présidentielle ? "Calomniez, calomniez, il en restera toujours quelque chose", proclame Francis Bacon dans son Essai sur l'athéisme.
Interrogeons-nous maintenant sur le niveau de rémunération des enfants de parlementaires : n'est-il pas excessif ? On peut parfaitement le penser dans certains cas. Mais 1/ ce montant reste à la discrétion du parlementaire et 2/ on sort du débat sur le caractère fictif de l'emploi. Les enfants de Fillon avaient fait des études de droit, l'un d'eux a d'ailleurs obtenu son diplôme d'avocat l'année suivante. Ils avaient donc des compétences utiles pour aider leur père dans ses missions parlementaires. Il ne s'agit pas d'emplois fictifs. Or, c'est là-dessus que Fillon est attaqué.
Certains s'étonnent aussi que Pénélope Fillon n'avait pas de badge pour accéder à l'Assemblée, ni d'adresse e-mail personnalisée. J'ai travaillé durant 5 ans à l'Assemblée (entre 2002 et 2007), j'avais évidemment un badge pour accéder à mon lieu de travail, mais ce n'était pas le cas de tous mes collègues de circonscription. Je n'ai par ailleurs jamais eu d'adresse e-mail professionnelle à mon nom : j'ai toujours utilisé l'adresse des parlementaires pour lesquels j'ai travaillé.
Autres questions légitimes que se posent beaucoup de gens : pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle été rémunérée par le suppléant de François Fillon ? A quel travail est-ce que cela correspond ? Pourquoi un salaire si élevé ? Lorsqu'un parlementaire devient ministre, il conserve un lien avec le territoire d'où il est originaire. Les collaborateurs du suppléant devenu député font souvent le lien et la navette entre la circonscription et le ministère. Et Pénélope Fillon a pu être d'autant plus sollicitée dans ce cadre que l'agenda de son mari le rendait beaucoup moins disponible. Le suppléant de François Fillon était par ailleurs peut-être davantage présent en circonscription qu'à Paris, n'ayant pas forcément les mêmes ambitions et appétences pour le travail législatif que son prédécesseur.
Enfin, un élément important : jusqu'en 2012, les députés pouvaient conserver le reliquat du crédit collaborateurs qui leur était attribué. Cet argent ne serait donc pas resté dans les caisses de l'Assemblée. Ceux qui demandent à Pénélope Fillon de "rendre l'argent" ignorent manifestement qu'il s'agirait de le rendre... à François Fillon lui-même.
Mais alors, pourquoi Pénélope Filllon a-t-elle dit qu'elle ne travaillait pas et ne s'était jamais mêlée de politique ? Peut-être simplement parce qu'elle ne considérait pas son action comme un travail, mais comme un engagement aux côtés de son mari. Il n'empêche que si elle n'avait pas été là, toutes les tâches qu'elle a accomplies auraient dû l'être par quelqu'un d'autre. En outre, un attaché parlementaire ne fait pas de politique : il travaille dans le domaine politique, mais c'est le parlementaire qui fait de la politique. Pas ses collaborateurs. Enfin, de la part de celle qui était la conjointe d'un parlementaire puis d'un ministre, il aurait été désobligeant de se présenter simplement comme "l'assistante". Pour des raisons évidentes, Pénélope Fillon ne s'est manifestement jamais considérée comme telle.
Posons-nous maintenant la question de l'orchestration de cette affaire politico-médiatique :
- le mercredi 25 janvier, le Canard Enchaîné publie un article
- le jeudi 26 janvier, le Parquet national financier ouvre une enquête judiciaire
- le vendredi 27 janvier, ce même parquet auditionne plusieurs témoins
Une vitesse absolument stupéfiante !
Pour rappel, le parquet national financier a été créé par Christiane Taubira en 2014, qui y a placé ses amis : le procureur du PNF, Eliane Houlette, était commissaire du gouvernement auprès du Conseil des ventes volontaires. Elle doit son incroyable et fulgurante promotion au Garde des Sceaux de l'époque, laquelle a également constitué une équipe de procureurs adjoints et vice-procureurs parmi ses très proches (Michel Pelegry, Ulrika Delaunay-Weiss, Patrice Amar, Monica d'Onofrio...).
Rappelons aussi qu'en France, le parquet (a fortiori le parquet national financier) n'est pas indépendant du pouvoir exécutif : les procureurs dépendent directement du ministre de la Justice, ce qui est d'ailleurs pointé du doigt par la Cour Européenne des Droits de l'Homme.
La vitesse avec laquelle le parquet s'est jeté sur François Fillon ne manquera pas d'interpeller tous ceux qui déplorent les lenteurs habituelles de la Justice. La perquisition de l'Assemblée nationale qui a eu lieu hier après-midi relève là encore de l'exceptionnel.
Parallèlement, quand des journalistes publient dans le livre "Nos très chers émirs" des accusations nominatives de corruption envers un ministre du Gouvernement, le même parquet reste curieusement muet. Pourquoi une telle différence de traitement ?
Face à cette situation, je suis persuadé de l'impossibilité pour Pénélope Fillon de ne pas avoir participé au travail parlementaire de son mari. Son travail n'a pas été fictif, et il dure depuis 35 ans.
Je suis aussi persuadé que cette opération de déstabilisation a été sciemment préparée et orchestrée. Je n'ai pas voulu croire à une machination envers DSK en 2011, ses propres turpitudes étant suffisantes pour provoquer la chute d'un candidat annoncé par tous comme le prochain président français. La similitude de l'acharnement qu'il a subi alors, avec l'acharnement subi aujourd'hui par François Fillon, fait naître le doute. Les mêmes officines semblent à l’œuvre. D'ailleurs, ce sont les mêmes qui en furent et en seraient les grands bénéficiaires : François Hollande et ses proches, du PS à Macron.
Et toute cette agitation éloigne les citoyens de ce qui devrait nous préoccuper à titre principal : la situation de la France, qui compte un nombre record de chômeurs, dont la Dette n'a jamais été aussi élevée, et qui n'offre aux jeunes générations que le choix entre le déclassement ou l'émigration.
Voilà pourquoi je continue plus que jamais à soutenir François Fillon. Parce que le projet qu'il porte me semble nécessaire pour redresser notre pays. Parce qu'il faut desserrer l'étau de l'étatisme. Parce qu'il faut permettre à chacun de travailler davantage s'il le souhaite pour gagner davantage. Parce qu'il faut améliorer le financement et la couverture maladie de notre assurance sociale. Parce que la France doit redevenir un interlocuteur crédible sur la scène internationale.
Et parce que je ne suis pas dupe du matraquage médiatique actuel.
NB : suite à vos remarques, j'ai rectifié à 1988 la date de fin du travail bénévole de Pénélope Fillon. Le montant total perçu sur la période 1981-2016 reste le même, donc le salaire mensuel moyen ne change pas : 1521€ net.

De Julien Aubert, député de Vaucluse :

Je lis ici et là des réactions vives sur les révélations du Canard enchaîné concernant l’épouse de François Fillon. Dans le contexte abrasif de notre époque, marquée par la méfiance généralisée, cela se comprend parfaitement et je pense d’ailleurs que c’était exactement l’effet recherché par les informateurs du Canard. Je tiens cependant à préciser quelques points, pour ceux qui n’ont pas lu mon livre « Salaud d’Elu » (#salaudelu)
– L’enveloppe collaborateur du député, qui lui sert pour fonctionner, a une origine publique mais cela n’est pas pour autant de « l’argent public ». Ce n’est pas l’origine des fonds qui lui donne son origine publique mais l’organe qui le distribue… Sinon le traitement d’un fonctionnaire ou la pension qu’on verse à un retraité seraient considérés comme de l’argent public, même après avoir été déposés sur leur compte en banque !! Je comprends bien pourquoi ceci peut paraitre discutable pour les citoyens mais je l’affirme. Preuve en est : la Cour des comptes ne contrôle pas l’usage de ces sommes, alors qu’elle est compétente pour tout usage de deniers publics – Elysée compris. En effet, si l’Assemblée est une institution publique, le député est considéré en revanche comme un employeur privé, avec des contrats de droit privé, et il est dans la même situation qu’un indépendant qui choisit – à son avantage ou à ses dépens – de travailler avec tel ou tel. Aussi choquant que cela puisse sembler – car les Français n’aiment pas le népotisme – si le député choisit de travailler avec son fils et que celui-ci est un incapable c’est tant pis pour lui. Au moment de l’élection, il risquera la faillite…
– Il est difficile d’évaluer le rôle de l’assistant parlementaire car chaque député a des besoins différents. J’ai des collègues qui ont des assistants qui répondent essentiellement au téléphone ou aux courriers ; d’autres ont des nègres ; d’autres des attachés de presse ou des conseillers politiques. En d’autres termes, tous ne produisent pas du papier…
– Sur le caractère présumé fictif de l’emploi occupé, normalement vous y avez recours lorsqu’il s’agit d’augmenter sans le dire le revenu de quelqu’un, à moindres frais. Dans le cas de François Fillon, je vois mal pourquoi il se serait donné cette peine. A l’époque des faits, la non-consommation de l’enveloppe collaborateurs revenait de droit au deputé employeur. Dès lors si l’idée était d’augmenter son revenu, nul besoin de passer par sa femme : il suffisait de n’employer personne ! C’était tout aussi légal, et encore plus simple – il économisait au passage le cout des cotisations sociales prélevées sur la même enveloppe. En revanche, vu les horaires et la vie particulière que les députés mènent, certains salarient des membres de leur famille tout simplement pour pouvoir les voir.
Voilà pourquoi avant de foncer tête baissée dans le beau scandale sorti à point nommé avant une élection capitale pour discréditer un candidat, il convient de réfléchir posément, d’attendre les éléments de justification de François Fillon sur le travail fait par sa femme et de bien comprendre toutes les implications de l’usage du crédit collaborateur. Je le dis d’autant plus sereinement que je n’ai jamais employé un membre de ma famille et que je milite pour une modification des règles d’emploi pour exclure les membres de la famille du député, afin d’éviter ce genre de polémique sans fin (j’avais d’ailleurs déposé une proposition de loi sur les collaborateurs de collectivités territoriales). A l’ère du soupçon, un député qui emploie sa femme est forcément coupable, alors que celui qui vous donne un coup de pouce pour placer la vôtre est un mec bien.
En parlant de soupçon, une dernière question pour alimenter la réflexion commune : qui pouvait avoir accès aux archives des contrat passés à l’Assemblée nationale par François Fillon, en dehors de son cercle, de manière à fournir au Canard des informations chiffrées très précises et des dates ? Et qui y avait intérêt ?

mercredi 1 février 2017

Il gagne 300 000 € et moi 1000 !

Scandaleux, l'écart, non ? Un peu moins scandaleux que les 600 000 € de Mme Fillion la semaine dernière, trois fois moins que les 900 000 de cette semaine et encore moins encore que les sommes que le Canard nous révélera la semaine prochaine et les suivantes, mais tout de même !

Qui est ce nabab qui doit avoir entassé un sacré magot ! Eh, bien je dois l'avouer : c'est moi. En effet, au cours de mes dix dernières années d'activité, c'est ce à quoi a dû se monter mon salaire brut. Il se pourrait même que le total soit un peu moins élevé, mais j'aime à me vanter . Bien sur, je payais des charges, à hauteur d'environ 22%, ce qui ramène mes gains à 234 000 €. Soit 23 400 € à l'année ce qui amène le revenu mensuel à 1950 €. C'est beaucoup. Ce n'est pas trop. Et pas vraiment assez pour entasser des millions.

Mais pourquoi vient-il nous raconter sa triste vie, vous demandez-vous ? Parce que figurez-vous que j'ai remarqué qu'à l'occasion du « scandale » Fillon l'on voit un peu partout fleurir des comparaisons ridicules entre les 8 ans de salaires brut de la discrète Pénélope et le salaire net mensuel de tel ou tel indigné ou l'allocation mensuelle de ceci ou de cela d'autres vociférants.

Cette manière de présenter les choses est profondément malhonnête.

Une autre chose un peu curieuse est cet appel au remboursement des 500 000 ou 900 000 € (et pourquoi pas 3000 milliards d'Euros la semaine prochaine ?). Avant de le réclamer encore faudrait-il que les emplois en question aient été démontrés clairement fictifs. Ce qui n'est pas le cas et qui risque fort de ne jamais pouvoir l'être. Mais passons, le couple Fillon étant, par définition, coupable ne nous embarrassons pas de ce détail. Seulement, cette juste exigence qui monte de l'âme pure de tout un peuple, présente une faille : il s'agit de salaires bruts sur lesquels ont été acquittés une vingtaine de pour cents de charges. Mme Fillon n'a donc pas perçu l'ensemble de ces sommes et les lui réclamer c'est faire preuve d'une certaine légèreté. Il serait raisonnable de réclamer au organismes sociaux les cotisations par eux perçues.

Ce qu'il y a de bien avec un peuple peu versé dans les chiffres, c'est qu'il est facile, en comparant ce qui n'est pas comparable, de faire monter son indignation. Seulement, au profit de qui les instigateurs de ces confusions tirent-ils les marrons du feu ?

mardi 31 janvier 2017

El pueblo, unido, jamas sera vencido !

Depuis hier un merle s'était invité au resto des zoziaux. Non content de s'y empiffrer, il empêchait toutes les autres espèces de s'approcher de la mangeoire et les malheureux volatiles se trouvaient réduits à picorer ce que cet infâme accapareur laissait tomber au cours de ses séances de gloutonnerie.

Bien que susceptible de choquer les âmes sensibles éprises d'égalité, notre devoir d'information nous contraint à publier cette photo montrant le malfaisant montant la garde sur le trésor qu'il s'est injustement approprié :




Il semble toutefois que, s'unissant, moineaux, verdiers et autres pinsons, soient parvenus à déloger le ploutocrate car un peu plus tard, je l'ai vu réduit à picorer à terre en compagnie des autres oiseaux. Cette révolution aviaire devrait, je l'espère, rendre l'espoir aux prolétaires et les pousser à renverser les capitalistes qui se gobergent tandis que le peuple meurt de faim (ou d'obésité).

lundi 30 janvier 2017

Désolé de vous l'apprendre...

...mais certains Français sont cons. TRÈS. J'en veux pour preuve l'irrésistible ascension du petit Macron. Voilà un gamin qui n'a jamais été élu que par son ex-prof de français, qui conseilla M. Hollande qui grâce à lui, peut-être, connut les insignes succès que l'on sait, qui ne fut ministre que deux ans, qui a est aussi doué en art oratoire que je puis l'être en danse classique, qui se dit à la fois à droite et à gauche mais quand même un peu plus à gauche, qui n'a pas de programme, pas de parti et que nos tristes concitoyens envisageraient, selon des sondage de placer dans le peloton de tête des candidats à la présidentielle !

Je critique, je critique mais il doit bien avoir quelque chose pour lui, ce petit jeunot ! D'abord, il est jeune, propre sur lui, bien peigné et de physique agréable ce qui est capital pour celles et ceux qui aiment que l'on soit bien peigné, propre sur soi et de physique agréable. Ensuite, comme ceux qui n'ont jamais fait grand chose, rares sont les griefs qu'on peut avoir à son égard. De plus, en grenouillant entre la haute administration, la politique et la banque d'affaires il est parvenu à bien se garnir les poches, chose qu'on adore quand on ne la déteste pas.

Mais est-ce bien suffisant pour qu'on envisage de le faire présider au destin de la nation ? Je suppose qu'en cherchant bien des les allées des divers pouvoirs, des Macron, des Macronets ou des SuperMacron, on doit en trouver à la pelle. Plus que tout, il a l'attrait de la nouveauté.

La nouveauté, c'est un atout majeur. Quand on dit nouveau, on a tout dit ! C'est nouveau, c'est bon. Regardez les téléphones de M. Apple : certains sont prêts à coucher dehors pour avoir le nouveau. Regardez les nouveaux gadgets dont on équipe les voitures : des essuie-glaces qui démarrent quand il pleut, des phares qui s'allument quand il fait sombre, des caméras qui vous aident à vous garer (quand la voiture ne se gare pas toute seule!), un système d'aide au démarrage en côte, bref toutes sortes de nouvelles sources de pannes potentielles et d'équipements qui n'ont de réelle utilité que pour des gâteux profonds. Mais c'est nouveau et donc ça plaît. Ça peut même aller jusqu'à sembler indispensable, comme la nouvelle lessive, la nouvelle couche-culotte, le nouveau rasoir, le nouveau fixe-chaussettes, la nouvelle purée, les nouveaux pauvres et toutes les autres nouvelles nouveautés.

En fait, M. Macron est un produit du marketing mediatico-politique, lancé comme un produit de grande consommation. Seulement, comme le disait le bon Président Pompidou, « dans la politique il y a des cactus » et pas que des cactus : des boules puantes, des peaux de banane, des chausses-trappes, des anguilles qui ne demandent qu'à sortir de sous leur roche, bref, toutes sortes d'obstacles susceptibles de faire éclater les bulles. Celle de M. Macron éclatera-t-elle ? Le proche avenir nous le dira.

Quoi qu'il se passe une chose demeurera qui est à déplorer : certains Français sont cons. TRÈS.

samedi 28 janvier 2017

Handicap !

Le « scandale » Fillon m'a permis de constater à quel point je souffrais d'une grave atrophie de la capacité d'indignation, de l'exigence morale voire même des glandes envieuses. Ce diagnostic désespérant, je l'ai fait ces derniers jours. En effet, tandis que tout un chacun s'étouffait d'indignation face aux salaires perçus (indûment, forcément) par Mme Fillon, faisait une grave crise de moraline aiguë ou se lamentait sur l'injustice d'un sort qui l'amenait à bosser comme un dingue (ou parfois même à ne rien faire de ses dix doigts) pour des sommes misérables tandis que d'aucuns se gobergeaient, je suis resté de marbre.

Peut-être parce que j'ai dès ma lointaine jeunesse pu constater que le piston faisait marcher la machine et qu'il fallait huiler les rouages pour éviter qu'ils ne grippent. Peut-être encore parce que mon expérience m'a amené à constater qu'à tous les niveaux de la société la totale probité n'était pas souvent la règle. Peut-être aussi que mon éducation d'abord et mon expérience (encore!) m'ont détourné de tout sentiment d'envie. Quelles qu'en soient les raisons, je dois confesser une totale incapacité à l'indignation, une exigence morale faiblarde et une absence d'envie inquiétantes. Si à cela on ajoute une tendance à n'accorder que peu d'importance aux tempête qui secouent les verres d'eau et aux événementicules qui bouleversent Landernau, je suis vraiment handicapé.

Comme tout handicapé, je subis une forme de rejet. La meute hurlante semble mal comprendre mon refus de la rejoindre. Je ne changerai pas pour autant. Parce que, voyez vous, je suis de droite et pas populiste pour un rond vu que mon handicap m'en prévient. J'accepte très bien que ceux qui disposent d'avantages ou de positions les permettant en fassent usage. Je ne crois pas en l'égalité. Je n'exige pas d'autrui un sens moral sans faille. Pas plus du ministre que du SDF. Si une position paraît enviable, il faut se donner le mal d'y accéder (ce qui n'est jamais gagné d'avance). Si on est incapable de le faire, quelles qu'en soient les raisons, qu'on se contente de son lot ou qu'on tente de l'améliorer dans la mesure de son possible. C'est ce que j'ai fait depuis que j'ai débarrassé mon esprit des poisons socialisants qu'y avaient été malignement inoculés.

Aux politiques je ne demande QUE d'être efficaces dans la défense d'options conformes aux miennes. Si je ressentais le besoin d'exemples moraux (et je ne le ressens pas), ce n'est pas vers eux que je me tournerais. Je préférerais un corrompu qui résolve les problèmes du pays à un saint incapable. L'exigence d'une moralité parfaite chez les politiciens est un produit d'importation anglo-saxonne. Juste un de plus, comme s'ils n'étaient pas assez nombreux et destructeurs comme ça. Si l'Europe a eu la sagesse de se débarrasser des puritains au XVIIe siècle pourquoi irions-nous importer leurs valeurs plus de 3 siècles plus tard ? De même, sommes-nous à ce point dénués de ressources propres pour monter en épingle les « solutions » sociétales des luthériens scandinaves ? A l'instar du brave Édouard Herriot je crois que la « "La politique, c'est comme l'andouillette, ça doit sentir un peu la merde mais pas trop." à quoi j'ajouterai « A tout péché miséricorde » Je laisse l'anathème aux autres, vu qu'il ne mène qu'au « Tous pourris » qui lui-même mène au populisme qui est à la droite ce que le bœuf mironton est à la vielle de gambe.

Les seules choses qui pourraient me pousser à voter pour un candidat quelconque, en dehors de barrer la route à la gauche, c'est qu'il défende un programme en accord avec ce qui me paraît prioritaire, qu'il me convainque qu'il l'appliquera et qu'il soit en position d'être élu. Je n'en vois pour l'instant aucun qui réunisse ces trois critères.

vendredi 27 janvier 2017

Conseil d'orientation (2)

Venons-en à notre seconde stratégie que je nommerai celle « du parti » par opposition à la première qui est « de terrain ». Cette méthode peut se scinder en plusieurs sous-méthodes. Nous consacrerons un paragraphe à chacune.

Celle qui, sans être assurée, est la plus prestigieuse requiert de vous que vous soyez une bête à concours, ce qui n'est pas donné à tout le monde, Dieu merci, car sinon la concurrence serait plus rude. Donc vous en êtes. Après avoir intégré Sciences-Po, vous entrez à L'ENA en sortez avec un rang honorable qui vous ouvre les portes de la haute administration, laquelle offre,à son sommet des postes bien plus lucratifs que ceux de parlementaire ou de ministre. Vous pouvez, au passage devenir agrégé de quelque chose, ça vous pose en homme de culture et fait joli sur un CV. Intégrer une administration, même si tel n'est pas votre rêve, vous permettra toujours d'assurer la matérielle en attendant mieux. Ce n'est pas M. Hollande, qui déclara jadis pouvoir être payé à ne rien foutre à la Cour des Comptes, qui me contredira. Parallèlement à vos études, il vous faudra militer dans un parti de gouvernement et dans le syndicalisme étudiant. Il vous faudra vous y faire remarquer d'un ténor de votre parti, ministre ou ministrable et parvenir à ce qu'il accepte que vous le secondiez gratuitement, voire moyennant finance. Ce n'est pas forcément une sinécure ! Le politicien arrivé tend à se prendre pour un roi. Flattez-le, endurez sans broncher ses sautes d'humeur, laissez-lui la paternité de vos projets : votre fin justifie ces moyens. Avec un peu de chance, au bout de quelque années vous vous retrouverez bien conseiller d'un ministre ou du président. Bombardez-le alors de rapports et de notes sur des questions diverses et variées. Ils ne seront que rarement lus, mais mettront en valeur votre capacité de travail et de synthèse et vous feront apparaître comme un homme d'avenir. Si ça marche, il n'est pas impossible qu'à l'occasion d'une législative on vous parachute dans une circonscription où un cochon portant la casquette de votre parti ne saurait qu'être élu (quitte à ne pas renouveler son investiture au politicien de terrain qui depuis quarante années y a œuvré pour le parti). Cette méthode est la plus rapide, mais non la plus facile.

Admettons que vous n'ayez ni les capacités ni l'ardeur à étudier que requiert le plan ci-dessus exposé. Vous avez toujours, en étudiant bien mollement, la possibilité d'arriver par le parti. Pour cela, il faut, en plus d'y adhérer, parvenir à se hisser à la tête d'un syndicat étudiant afin de fomenter au sein des universités des troubles aptes à vous propulser sur le devant de la scène. L'étudiant, ou du moins certains étudiants, sont volontiers partants pour des troubles, quels qu'en soient les motivations et leur pertinence car ils permettent de longs débats plus animés que les cours ou TP auxquels d'ailleurs ils n'assistent en général pas. Chacun peut y prendre la parole (sauf les muets, ça va de soi) et s'y faire applaudir à condition d'y sortir des énormités et de faire preuve d'un total irréalisme. Seulement, se hisser à la présidence du syndicat prend du temps , aussi vous faudra-t-il rester longtemps sur les bancs de la fac. C'est ainsi que M. Bruno Julliard, après huit ans de longues et laborieuses études, s'il parvint à faire son chemin à l'UNEF n'alla pas jusqu'à décrocher un mastère. Il est tout de même parvenu à devenir adjoint à la maire de Paris.Est-ce un début ? Est-ce une impasse ? L'avenir nous le dira. Toutefois, certains de ses prédécesseurs ont montré qu'ainsi on pouvait obtenir une place au parlement ou au gouvernement. Le nombre en est toutefois réduit.

Reste le syndicalisme et les associations. Je ne le conseillerai pas. Trop lent, trop hasardeux, peu glamour.

Je ne mentionnerai que pour mémoire la voie héréditaire, celle ou fils ou fille viennent remplacer leur vieux père car elle est réservée aux membres d'un cénacle réduit.

Choisis ta méthode, mon gars !

jeudi 26 janvier 2017

Conseil d'orientation

Tu cherches un boulot super cool et bien payé ? Comme je te comprends, mon petit !Tonton Jacquot a trouvé quelque chose qui te conviendra : politicien ! Tu t'en foutras plein les fouillettes sans trop te fatiguer. Malheureusement, il n'y a pas d'école spécialisée qui y mène suite à un concours. Alors, comment s'y prend-on ?

Il y a deux méthodes, la traditionnelle et l'autre. Commençons par la traditionnelle. Elle prend du temps, et franchement, je ne saurais te la conseiller. D'abord tu t'inscris à un parti. Un parti qui a des chances de gouverner. S'il y en a un qui correspond à tes éventuelles idées vérifie tout de même que ses militants ne présentent aucune menace pour ta progression, sinon, choisis-en un autre offrant de meilleures perspectives. Participe activement à la vie associative locale. Fais-toi remarquer par ton zèle et ton dévouement. Si un siège se libère, n'hésite pas à en briguer la présidence. Sois sympathique avec tous. 

Sois souvent à la mairie. Que ton parti soit dans la majorité ou dans l'opposition, sois assidu aux séances du Conseil Municipal. Félicite chaudement ceux de ton parti pour leurs interventions. Ton énergie, ton souci du bien public, feront, si tu t'y prends bien, qu'on te sollicitera pour une place éligible au CM. Si tu es dans la majorité et qu'on te la propose, n'hésite pas à accepter une délégation d'adjoint. Prends la parole chaque fois que l'occasion se présente et même quand elle ne se présente pas. Si tu es dans l'opposition, dénonce la politique du maire avec véhémence.Si tu es dans la majorité, promeus des projets, de préférence démagogiques mais sans outrance. Aux prochaines élections, si le maire jette l'éponge tu pourras ainsi prendre sa place. Sinon, tu n'auras qu'à attendre cinq ans pour le prochain scrutin. Ne te décourage pas. La route peut être longue...

Admettons que tu parviennes à conquérir la mairie : si tu es de droite, montre-toi pingre sans trop d'excès. Si tu es de gauche, dépense sans compter dans des équipements collectifs plus ou moins utiles. Dans les deux cas investis-toi, si ce n'est déjà fait, dans l'intercommunalité. C'est essentiel pour la prochaine étape : être élu conseiller pour le département ou la région. A chaque niveau montre-toi dynamique, innovant et sympathique. Commence à serrer la main d'inconnus dès que l'occasion se présente. C'est à ça qu'on reconnaît le politicien. Les marchés du dimanche se prêtent à l'exercice (les autres jours il n'y a que des vieux). Semble intéressé par les radotages des vieux, les élucubrations des bavards, promets à chacun tout ce qu'il veut et son contraire. 

Maintenant, tu dois choisir ta voie : la présidence d'une assemblée territoriale ou la députation. Celle que tu as le plus de chance d'obtenir fera l'affaire. Il sera toujours temps de te présenter à celle qui t'attire vraiment quand la situation sera plus favorable. Député ou président départemental ou de Région, il faudra continuer à être partout : on t'invitera à toutes sortes d'inaugurations, de fêtes, de manifestations de tous ordres. Vas-y, quitte à ne passer qu'en coup de vent en cas de concomitance des manifestations. A tes yeux, l'inauguration d'un garage à vélos doit être aussi importante que l'assemblée générale de l'amicale des goitreux de progrès. Et elles le sont : tu te tamponnes de l'une comme de l'autre. Mais elles sont l'occasion de serrer maintes louches, de te montrer « pas fier », préoccupé de tout et de boire des canons (n'en abuses pas trop quand même). 

Avec un peu de chance tu seras réélu à moins qu'une vague rose ou bleue (plus ou moins foncée) ne te mette au chômage pour au moins cinq ans. A moins aussi que tu ne te voies contraint de céder ta place à un adepte de la seconde méthode qui fera l'objet de notre prochain billet.