..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 14 octobre 2016

Identité

A France Info, on se réjouit de façon subliminale (tandis que sur France Inter on le clame à grand bruit) de ce que l' « Identité », selon un récent sondage, soit le cadet des soucis des Français tandis que le chômage et la lutte contre le terrorisme constituent leurs priorités. Au point que seuls 4% d'entre-eux souhaitaient voir abordé ce sujet par les participants au débat de la primaire de la droite et du centre. Ainsi les délires identitaires de certains boute-feux ne rencontreraient-ils aucun écho chez nos concitoyens. Quoi de plus rassurant ?

D'un autre côté, peut-on s'en étonner ? L' « Identité française » est une notion plutôt abstraite et généralement si mal définie que tout "intellectuel" de gauche, tout apprenti-philosophe progressiste, aura beau jeu de vous démontrer par A plus B que celle-ci n'existe pas ou qu'elle est si multiple que cela revient au même. Ainsi les Bretons ont-ils des chapeaux ronds quand les Basques portent des bérets plats ! Ne pas voir dans ce dernier exemple la preuve irréfutable de l'inexistence de cette notion fumeuse relève de l'inconscience voire de la cécité volontaire.

A moins que ce genre de raisonnement ne soit spécieux dans la mesure où plutôt que chercher les traits majeurs susceptibles de définir une commune identité il consiste à souligner des écarts de détail. A contrario, il est aisé de trouver des éléments communs permettant d'intégrer dans un même groupe des individus dont les différences sont énormes en tout domaine. Il suffit pour ce faire de retenir des critères suffisamment généraux et peu pertinents.

Et puis, intégrer dans une même liste des notions on ne peut plus concrètes comme le chômage ou le terrorisme et des abstractions comme l' « Identité » manque de rigueur. Dans un pays qui compte par millions ses sans-emplois et ses précaires , que de sanglants attentats ont endeuillé, comment s'étonner que ces thèmes arrivent aux premiers rangs ? Curieusement, on se garde bien de souligner que l'immigration arrive en troisième position à quasi-égalité avec le terrorisme. On ne relève pas davantage que la santé n'apparaît qu'en avant dernière position. Devrait-on en conclure que vu le peu d'intérêt que les Français portent à ce sujet, supprimer la sécu ne poserait aucun problème majeur ?

En fait, ce sondage, comme bien d'autres, n'apporte pas grand chose. Une chose y est toutefois remarquable : le peu d'écart que l'on note entre l'ensemble des Français et les électeurs de la primaire. Leurs sujets de préoccupations arrivent dans le même ordre et les variations n'y sont que de 1 à 3 points. Un esprit mal tourné ne pourrait-il pas y voir se dessiner l'esquisse d'une certaine « Identité » ?

jeudi 13 octobre 2016

Normandie, terre de contrastes.

Me voici de retour dans les collines. Après un dimanche consacré au voyage et un lundi à pas grand chose est logiquement arrivé un mardi qui me permit d'honorer les rendez-vous médicaux qui avaient justifié mon retour. L'ophtalmologue put constater que ma vue n'allait pas en s'améliorant et me prescrivit de nouvelles lunettes et le gastro-entérologue, que j'eus la nette impression de déranger, me conseilla de me renseigner sur Internet quant à mes problèmes intestinaux. Cette visite ne fut pas totalement inutile vu que sa secrétaire m'apprit que mon médecin référent avait soudainement quitté son poste, abandonnant ses patients en plein milieu d'un désert médical où trouver une oasis ne sera pas chose aisée. Le reste de la journée fut consacré à une visite chez l'opticien où je choisis de nouvelles lunettes.

Ces formalités accomplies, il ne me restait plus qu'à me mettre au travail. Et c'est là que le titre de ce billet prend tout son sens : entre la Corrèze et la Manche, les différences sont marquées. Dans le premier, je ne sais où donner de la tête et des mains tant les tâches abondent. Dans la seconde, ayant fait le tour des urgences, je m'aperçus que leur nombre était pour le moins restreint : les haies n'avaient que peu poussé, la pelouse ne requérait qu'une légère tonte, quelques heures suffiraient à remettre au top massifs de fleurs et planches du potager. Un petit voyage à la déchetterie ne serait pas de trop mais une fois ces corvées expédiées je me trouverai bien vite au chômage technique tandis qu'au Lonzac peintures, papiers, revêtements de sol, installation de l'abri de jardin, taille des haies, coupe du bois, confection d'un îlot central dans la cuisine, carrelage et décoration des pièces d'eau auraient de quoi m'occuper utilement des mois durant... Sans parler des peintures extérieures et du tableau électrique qui gagneraient à être terminés.

D'un autre côté, une fois ces menus travaux terminés, je me trouverai au même point dans les deux endroits : faute de « grand » projet, il me faudra me contenter de les entretenir ce qui n'a rien d'exaltant et ne saurait remplir mon existence. Il faudra donc qu'à terme je me résigne à d'autres activités. A moins, bien entendu d'acheter une nouvelle maison quitte à vendre la dernière. Serait-ce bien raisonnable et rentable ? Je n'en suis pas certain.

jeudi 6 octobre 2016

Ces emplois dont les « Français »* ne veulent pas

L'immigration est indispensable. Pour des raisons multiples : la principale étant que nos enrichisseurs occupent les emplois dont les « Français » ne veulent pas. Personnellement, je les trouve formidables ces « Français ». Ils sont 5 à 6 millions à pointer au chômedu et il y a des travaux dont ils ne veulent pas. A croire qu'ils préfèrent vivoter aux crochets de leur famille, de leur conjoint, ou grâce à des aides gouvernementales ou charitables plutôt que de se bouger un peu le cul et vivoter de leur travail. Ce qui,à mon sens, montrerait qu'ils font preuve d'un certain manque de dignité et de courage.

Les emplois que les immigrés occupent sont généralement considérés comme demandant une faible, voire aucune, qualification. Curieusement, il semblerait que les « Français » les moins qualifiés souffriraient davantage du chômage que ceux qui ont des diplômes. On serait donc en droit de penser que les chômeurs non qualifiés pourraient aisément occuper ces emplois. Seulement, "ils n'en veulent pas".

D'un autre côté, lorsqu'une personne est qualifiée, même dans un domaine peu recherché sur le marché de l'emploi, accepter un poste d'un niveau inférieur à son niveau de qualification serait déroger. Il en va de même pour un cadre au chômage qui se dévaloriserait en acceptant un emploi subalterne. J'en déduis que travailler est plus honteux et dommageable que d'attendre que vous échoie le boulot de vos rêves en bullant. Je serais employeur, je préférerais celui qui aurait occupé un emploi quel qu'il soit plutôt qu'une feignasse orgueilleuse.

Seulement, tant que le choix ne sera pas entre crever de faim et travailler, le système actuel de notre État-providence aura de beaux jours devant lui : on pourra continuer à laisser entrer des nouveaux venus afin qu'ils occupent les postes dont les « Français » ne veulent pas et permettre à ceux qui n'en veulent pas de les refuser. Seulement tout cela a un prix : on finance l'assistanat à coup de prélèvements obligatoires et d'endettement ; on maintient les salaires nets à des niveaux peu attrayants ; on accueille en nombre des populations dont l'assimilation est problématique ; on entretient un sentiment d' « injustice » sociale ; on assiste à l'émergence du communautarisme comme à l'importation de conflits extérieurs, etc

On peut cependant aisément constater que dans la « France profonde » les tâches réputées rebutantes sont effectuées par des gens du cru sans que ceux-ci ne semblent s'en sentir particulièrement humiliés ou que leurs concitoyens portent sur eux un regard méprisant. 

N'aurait-on pas laissé se développer chez certains de nos concitoyens un goût de l'assistanat ? Le culte des « droits sociaux » ne tendrait-il pas à remplacer chez eux tout sentiment de fierté et le goût de la (toute relative, j'en conviens) indépendance qu'apporte un salaire durement gagné ? Enfin, puisqu'il faut bien reconnaître que beaucoup recherchent en vain des emplois si humbles soient-ils, est-il raisonnable de laisser entrer des gens qui viennent les occuper ?

* Si je mets des guillemets à « Français », c'est que parmi les sans-emploi il serait étonnant que ne se comptassent point de nombreux étrangers, vu que le taux de chômage est particulièrement élevé dans les quartiers dits « populaires » (ainsi nommés parce que, sauf à s'y trouver contraint, personne ne souhaite y résider).

lundi 3 octobre 2016

Divagations sur la colonisation

La colonisation européenne de l'Afrique fut un crime. Prétendre le contraire serait s'en montrer complice. Les Européens ont non seulement pillé les richesses de leurs conquêtes mais ont durablement bouleversé les cultures locales avec des conséquences quasi-irrémédiables. Tout ça en quelques décennies. Le pillage des richesses,notamment minières, me pose question : qu'auraient fait de ces merveilleux atouts des peuples ne disposant pas plus des moyens de les découvrir et de les extraire que d'industries capables de les transformer ?

D'autre part,on aurait pu envisager qu'une fois occupé le terrain (afin d'éviter que d'autres nations colonisatrices ne s'en emparent), les colonisateurs se soient contentés d'exploiter lesdites richesses en en sécurisant l'accès et en construisant les infrastructures nécessaires pour les acheminer vers les ports d'où elles seraient expédiées vers les métropoles. Cela eût évité de construire le moindre hôpital, la moindre école, ainsi que toute infrastructure non directement utile à l'exploitation des ressources. L'acculturation n'aurait donc pas eu lieu et les dégâts s'en seraient trouvés amoindris. Il me semble donc qu'en attribuant à la colonisation la capacité, en quelques décennies je le répète, de détruire durablement des sociétés naguère florissantes, ce soit surtout sa politique « civilisatrice » que l'on mette en cause. Politique qu'un plus grand cynisme aurait pu éviter.

En prenant un peu de recul, on s'aperçoit que ce qui fait le succès d'une colonisation, c'est la durée. Comment expliquer autrement le fait qu'en France on parle une langue dérivée du latin, qu'on parle arabe au Maroc, ou turc en Turquie ? Au fil des siècles, l'envahisseur ayant imposé sa langue, sa religion et sa civilisation aux peuples soumis (ou du moins à une partie d'entre eux), il ne vient à personne l'idée de remettre en cause le bien fondé de l'envahissement. Seules des minorité non assimilées (Kurdes, Kabyles, Basques, etc.) continuent de s'en plaindre. Quel Turcophone d'Asie Mineure, quel Arabophone du Maghreb se plaint d'avoir été acculturé et amené à pratiquer une langue dont l'origine se trouve à des milliers de kilomètres de son pays ?

J'en viens à la conclusion que la vraie colonisation, celle qui réussit au point qu'on cesse de la contester demande des siècles. L'épisode colonial Européen des siècles derniers n'est qu’épi-phénoménal. Un simple moment dans l'histoire dont on ne pourra calculer les conséquences profondes qu'au fil des siècles à venir et dont l'actuelle condamnation sans appel n'a pour but que de culpabiliser des nations sur le déclin afin d'en retirer quelques avantages.

dimanche 2 octobre 2016

Sarkozy éclaboussé par l'affaire du vase de Soissons

Vous vous souvenez tous, du moins ceux qui étaient à l'école du temps où on y apprenait des choses passionnantes, de la triste affaire du vase de Soissons. A ceux qui en ignoreraient la substance, j'en ferai le rappel. M. Clovis, chef des Francs Saliens de son état, venait, vers 486 de notre ère, de ravager un peu la Champagne au cours d'un conflit qui l'opposait à M. Syagrius, un Romain. Comme l'imposait la coutume du temps, il procéda au pillage des lieux de culte lesquels recelaient de précieux objets liturgiques. L'évêque de Reims, un certain Rémi que ses mérites propulsèrent une fois décédé au rang enviable de saint, se trouva marri qu'un magnifique vase en argent ait fait partie des objets ravis dans une église de son diocèse. Il fit part à M. Clovis de l'amertume qu'il ressentait suite à ce larcin. Bon zigue, le Franc promit au prélat qu'au cas où, au cours du partage du butin, ledit vase lui écherrait, il se ferait un devoir de le lui restituer.

Pour aider un peu le hasard, lors du dit partage, Le Grand Salien, indiqua qu'il aimerait qu'à sa part se voit ajouter une babiole, une sorte de vase soit disant d'argent qu'on disait, à tort, magnifique et dont les poinçons lui paraissaient douteux. Bien entendu, l'ensemble des guerriers s'empressa de lui accorder le vase car ils admiraient sa valeur insigne et n'ignoraient pas qu'il avait le coup de francisque facile en cas de contrariété. L'ensemble, sauf un petit guerrier de nature irascible et haineuse, tout agité de tics, qui eut l'impudence de lui rétorquer : « Et quoi encore ? T'auras que ce que le sort t'attribuera ! Regarde c'que j'en fais de ton putain de vase de merde ! ». Ce disant, il frappa le vase de sa hache avec les conséquences qu'on peut deviner sur l'esthétique de ce dernier.

Clovis en conçut un vif chagrin mais, maître de ses nerfs comme il sied à un véritable homme d'État, ne fit mine de rien. Il se contenta d'attendre son heure. Un jour qu'il passait ses troupes en revue, il reconnut l'impudent. Il jeta les armes du voyou à terre sous le prétextes que celles-ci rutilaient moins qu'on eût pu l'espérer. Tandis que le cabosseur de vase se baissait pour les ramasser, il lui donna un coup de francisque sur le crâne, causant chez le félon une hémorragie de cervelle hautement préjudiciable à sa santé. Les troupes éclatèrent d'un rire Franc quand Clovis commenta son action d'un « Souviens toi du vase de Soissons ! » (la finesse de l'humour Salien tend parfois à échapper à nos contemporains mais en ces temps héroïques la plaisanterie était hilarante).

Quel rapport avec M. Sarkozy, vous demanderez-vous ? Eh bien figurez-vous qu'alors qu'il fouillait les poubelles de Soissons à la recherche de documents essentiels, M. Edwel Pleny, investigateur de choc, vit son attention attirée par un carnet d'aspect ancien. Il s'en saisit et, le feuilletant, il s'aperçut que ce dernier était rédigé en francique, idiome qu'il pratique avec autant d'aisance que le portnawak, sa langue maternelle. Visiblement, il s'agissait du journal intime d'un compagnon d'armes de Clovis. Comment expliquer la présence d'une telle relique au sein des détritus ? Mystère, au sujet duquel notre héros ne perdit pas son temps à s'interroger. Voici ce qu'il put lire : « grumish nagtared liipotric maarsitor Sarkozic helmitfas ». Ainsi, le destructeur du vase était un certain Sarkozic ! Point n'était besoin de vérifier l'authenticité du document ni la filiation reliant l'ex-président au dit guerrier franc : discute-t-on des évidences ?

On sait que tout Français de souche est coupable des crimes d'esclavagisme et de colonialisme que ses ancêtres aient ou non été partie prenante à ces forfaits. Alors quand on peut prouver de manière indubitable qu'un Sarkozy s'était montré coupable d'une telle malveillance, point n'est besoin de procès pour que l'éventuel futur candidat soit à jamais disqualifié. Edwel publia ce scoop dans son pure player, l'affaire fut reprise par L'Immonde et France Infect et conforta les convaincus dans leur opinion.

jeudi 29 septembre 2016

Je suis vert !

La plupart des marques leader dans leur domaine avaient choisi la couleur rouge pour leur logo ou leurs emballages. Paraît que c'était bien le rouge : couleur de feu, de sang, énergisante, guerrière, révolutionnaire, à la fois attirante et repoussante. Quoi qu'il en soit, le rouge fait ou faisait vendre.

Et puis d'un seul coup, on s'est mis au vert, sans même me prévenir. La première fois que j'ai vu le logo de Mac do en vert, j'ai cru qu'un escroc tentait d'attirer les gogos daltoniens dans son resto. Il n'en était rien. On s'était mis à verdir. Le vert c'est la nature. La nature, c'est ce dont raffole le citadin. Probablement parce qu'il ne la connaît pas bien et qu'il l'idéalise.

Tout ça est bel mais cette nouvelle tendance amène à des absurdités. Ainsi M. SFR avait-il décidé, vu que le rouge était vendeur et que l'anglais était en vogue de lancer la marque RED by SFR, avec le logo suivant : 


Même si les caractères étaient blancs, on ne pouvait que s'incliner devant une telle cohérence.

Seulement, que voulez-vous, la mode évolue. RED se devait de la suivre. Seulement, on n'investit pas des millions pour faire connaître une marque pour tout foutre en l'air au nom de tendances nouvelles. C'est ainsi que les messieurs de chez SFR atteignirent le compromis suivant : 


Risible, non ?

Autre raison d'être vert : Je m'aperçois à mon grand dam (ceux à qui je l'ai montré vous confirmeront que les dimensions de mon dam sont amples) que ma blogroll a disparu ! Je ne m'explique pas ce coup du sort. J'y remédierai à mon retour en Normandie car ça risque de prendre du temps.

mercredi 28 septembre 2016

Robert-Tugdual Le Squirniec, philosophe breton, était-il schizophrène ?

Question délicate et que n'ont pas manqué de se poser, à un moment ou à un autre ceux qui l'ont fréquenté ainsi que les lecteurs de la magistrale biographie que Jacques-Marie Étienne-Le Fustec. publia de lui aux Presses Universitaires de Romorantin-Lantenay en 1987 (ouvrage, hélas épuisé, comme l'est son auteur).

En effet, comment concevoir que le parfait homme du monde qui se vit bannir des boxons de Tamanrasset, de Saïgon, de Shanghaï et de bien d'autres lieux pour conduite inconvenante, qui écrivit des pages si licencieuses qu'on refusait de les entreposer dans un coffre-fort dont on aurait détruit les clés dans les enfers des bibliothèques les plus libertines, à cause duquel Charles Bukowsi menaça de casser les dents d'un journaliste qui l'avait comparé à RTLS, ait également été le rustre dont les bons mots amenaient un fin sourire aux lèvres des hôtes du salon de la duchesse de Merguantes, le triste sagouin dont les Élégies aux saintes de jadis devint le livre de chevet des nonnes cloîtrées, l'être répugnant qui fit don de la plupart de ses droits d'auteur aux œuvres de bienfaisance ?

Comment s'expliquer en effet de tels écarts ? Ne relèveraient-ils pas de cette maladie nommée schizophrénie et dont le regrettable Robert Louis Stevenson donna une description caricaturale dans L'Étrange Cas du docteur Jekill et de Mr Hyde ? Peut-on parler d'un Dr Robert-Tugdual et d'un Mr Le Squirniec ? A mon sens, la réponse est bien évidemment non. Ne serait-ce que parce que j'ai du mal à accorder le moindre crédit à un homme qui part en vacances dans les Cévennes en compagnie d'une ânesse. Et surtout parce que l'homme de génie partage avec le commun des mortels le besoin d'un repos. Ingres avait son violon, Rodin sa Camille, il arrivait que Verlaine, époux modèle, rimbaldise, bref, même si on est des bêtes, il faut de temps à autre savoir poser le collier.

En fait, Robert-Tugdual, exténué qu'il était par l'écriture de nouveaux couplets des Filles de Camaret composait pour se délasser un oratorio ou une messe, après avoir sué sang et eau sur Fous-la moi toute, grand fou ! Retrouvait le sourire en écrivant un traité d'esthétique, se remettait de ses prouesses dans les bobinards exotiques en initiant les jeunes filles de l'aristocratie aux finesses du menuet. Ça peut paraître choquant à certains mais , au fond, quoi de plus naturel, de plus sain ?

Les apparentes incohérences comportementales du grand homme ne sauraient donc que nous le rendre plus proche, plus humain et donc plus admirable encore.