Que diriez-vous d’un pauvre gars (ou d’une pauvre fille) qui
se croirait si beau (belle) et si parfait(e) qu’il (elle) penserait que le
monde entier ne rêve que de lui ressembler et de l’aimer ? Qu’ils auraient
en leur plafond une araignée érotomane particulièrement active, non ? Eh bien l’occident et ses satellites sont
atteints de ce mal. Depuis qu’il a cessé de réellement dominer le monde il
s’imagine régner sur lui par la force de sa « pensée démocratique ».
De cela, il déduit que
la terre entière ne rêve que démocratie, culte des minorités, lâchers de
ballons et marches blanches. Seulement, de tout ça, l’immense majorité du reste
de la planète s’en bat (métaphoriquement, bien entendu) les génitoires. Il se
pourrait même que le problème ne soit pas que l’Africain ne soit pas
suffisamment entré dans l’histoire mais plutôt que l’Occidental en soit trop sorti.
Il faut dire que nombre de dirigeants ou d’aspirants-dirigeants
des pays dits émergents font mine d’entrer dans son jeu, comme on flatte les
manies d’un vieillard gâteux afin, au mieux, de bénéficier de sa bienveillance, de ses
subsides et de se voir couché sur son testament et au pire d’éviter sa
vindicte. Car si le ventre de la vieille bête occidentale est depuis belle
lurette infécond, elle n’en conserve pas moins son pouvoir de nuisance, sa puissance
et sa fortune restant immenses. On la flatte donc, on dit rêver de lui
ressembler, on prétend partager ses lubies.
En fait, les « valeurs » occidentales
contemporaines sont propres à une civilisation déclinante, héritière
gâtée-pourrie d’ancêtres qui ont établi leur fortune sur des bases bien
différentes. La domination européenne sur le monde découla d’une avance
technologique doublée d’une foi totale en la supériorité de sa civilisation sur
celles qu’elle asservissait. D’un point de vue « moderne », ce n’est peut-être
pas joli-joli mais il en alla ainsi.
Ce qui est frappant, quand on prend le recul nécessaire, c’est
que les choses n’ont pas beaucoup changé. L’Occident continue de croire détenir
un modèle de civilisation universel et ne rechigne pas totalement à tenter de l’imposer
par les armes (avec le peu de succès que l’on constate). La grosse différence c’est
que, dans son modèle, le relativisme y a
remplacé la suprématie, le malthusianisme l’expansion démographique, le
matérialisme la foi, la repentance l’esprit de conquête, etc. Partant, loin d’inspirer
une sainte frayeur, il n’engendre plus chez ceux qu’il voudrait dominer qu’un profond
mépris.
Plutôt que de se borner à attendre la mort certaine mais
paisible que lui assureraient ses valeurs mortifères et de se renfermer sur
lui-même tant ses « valeurs » n’ont cours que pour lui, l’Occident se
veut ouvert à tous vents, certain que ceux qu’il accueille ne sauraient qu’adopter
ses mœurs.
Peut-être préfère-t-il le suicide à la mort naturelle ?