..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mercredi 17 septembre 2014

L’amour n’est plus dans le pré…



…et c’est bien dommage !  Car l’interruption de cette émission de M6 me pose question : Qu’est-ce que je vais faire le lundi soir quand il n’y a rien d’intéressant à regarder ? Je pourrais bien sûr m’adonner aux joies de la lecture mais ces derniers temps les livres que je tente de lire ou de relire me tombent des mains tant ils m’ennuient. Dans le meilleur des cas, j’arrive à en lire quelques pages chaque jour avant de tomber de sommeil et finalement de les abandonner définitivement.

Pour ceux qui débarqueraient de la planète Mars après un séjour d’une décennie, je préciserai qu’il s’agit d’une émission de téléréalité où des agriculteurs (et trices) viennent chercher l’âme sœur. Au début de l’année on propose aux téléspectateurs (et trices) un portrait des candidats à la passion. Ceux qui ressentent, suite à cette diffusion, le désir irrépressible de les rencontrer leur écrivent une missive, de préférence enflammée. Les agriculteurs (ou trices) lisent leur courrier et sélectionnent les prétendants (ou dantes) qui leur plaisent le plus et les invitent à un speed-dating  suite auquel ils choisissent leurs deux préférés (ou rées) qui viennent à la ferme pour un séjour d’une semaine afin de se mieux connaître. Suit un choix entre les deux personnes concernées (au cas où, bien entendu, aucune n’est déjà partie) et si celle (ou celui) qui est choisi en est d’accord, le paysan (ou la sanne) vont en ville découvrir l’ « univers » de leur chéri (ou rie). S’ils continuent de s’entendre comme cul et chemise, ils partent pour un week-end de rêve à Romorantin, Châteauroux, Hénin-Beaumont ou tout autre endroit également fascinant. La saison se termine par un bilan où tous les participants se retrouvent pour faire le point sur ce que leur a apporté leur participation. Certains arrivent en compagnie de celle (ou celui) qui avait fait l’objet de leur choix, d’autres avec un (ou une) autre, certains arrivent brocouilles comme chasseur en Bouchonnois. Ils ont commencé une vie commune, des projets de mariage, ressenti de bien amères déceptions mais sont quand même assez contents de leur coup vu qu’ils sont tous devenus copains comme cochons.

Bien entendu, tout cela est entièrement bidonné. Il s’agit d’un show et, comme disait Béart, « dans le spectacle, y’a pas de miracles ». On sélectionne les agriculteurs comme pour n’importe quel panel : il faut un (ou à la rigueur deux) beaux gosses, une fille du genre pas facile à traire, un gros bouseux au cœur gros comme ça, un rigolo (ou une lotte) etc.… Suivant la catégorie à laquelle on appartient, le volume du courrier varie énormément (curieusement, le beau gosse en reçoit généralement plus que le gros plouc, quelque soit son hypertrophie cardiaque). Les motivations profondes des candidats (et dates) à l’amour rural varient. Certains semblent surtout être là histoire de passer à la télé tandis que d’autres paraissent (pourquoi pas ?) sincères. Plus on a de courrier, plus on peut sélectionner de prétendants (ou dantes) au speed-dating. Ainsi, le beau gosse de service voit-il arriver des cohortes de jeunes femmes canons tandis que son gros péquenaud de collègue a bien du mal à en faire venir deux. On se demande d’ailleurs ce qui se passerait si un candidat (ou une date) ne recevait aucun courrier : louerait-on des prétendants ? Tenterait-on de convaincre, faute de mieux, une prétendante du beau gosse  de revoir ses ambitions à la baisse ? La présentatrice annoncerait-elle à Marcel que, faute de combattantes l’aventure s’arrête là ?  Ils font leur cuisine comme ils veulent…

Ensuite, il s’agit d’un montage où on nous montre ce que l’on veut. Je suppose qu’au cours des diverses étapes de l’ « aventure » on ne filme pas tout et que de ce qui est filmé on ne conserve que ce qui est susceptible de plaire aux téléspectateurs (scène tendre, franche engueulade, moments de tensions, etc.). Du coup, certains (ou taines) apparaissent plus abrutis que nature, extrêmement sympathique (et on comprend mal pourquoi plutôt que de fondre à la perspective de folâtreries rurales leurs prétendants (ou dantes) les envoient paître).  De même certains revirements sont curieux : le prétendant (ou la dante) énamouré comme chien en rut ne donne aucune suite ou file à l’anglaise sans qu’on comprenne bien pourquoi. Ce qui est bien troublant…

Mais me direz-vous, si vous considérez que tout cela est bidonné et pas très cohérent, pourquoi perdez-vous votre temps à regarder cette ânerie ? Eh bien, parce qu’il n’y a aucune raison pour que je n’exerce pas mes droits imprescriptible à regarder  de la daube et aux passe-temps futiles. Parce que c’est quand même pas trop mal ficelé, qu’on maintient un certain suspens,  et qu’en plus de « quelque chose de Tennessee » j’ai en moi un peu reste de midinette que d’éventuelles belles histoires peut émouvoir. Et aussi parce que le lundi soir ça m’évite les dilemmes.

mardi 16 septembre 2014

Incroyables excès !



Peu de gens le savent (j’ai réussi à échapper aux paparazzis !) mais en plus de la célébrissime Daimler, je suis l’heureux et fier propriétaire d’un magnifique break  Ford Focus nommé Bôbrèque II, roi des Bôbrèques (il a succédé à Bôbrèque, premier roi des Bôbrèques, un break Ford Escort qui me servit avec zèle et fidélité des années durant). Né en 2002, B II se montre d’une fiabilité exemplaire si ce n’est que son compteur de vitesse a, depuis les quatre années  qu’il est à mon service, toujours eu une légère tendance à poser des problèmes : il lui arrive de brusquement tomber à zéro. Ça ne dure que de quelques secondes à quelques minutes, mais c’est toujours ennuyeux car vue la manie qui a pris ces dernières années, pour notre bien, nos chères autorités de placer des radars un peu partout et de préférence là où rouler un peu vite ne pose aucun problème, être ignorant de la vitesse à laquelle on circule peut être coûteux en argent comme en points. Surtout que votre serviteur, quand ses pensées sont absorbées par les grands problèmes de ce monde (voracité de la piéride, fourberie de l’Islandais ou du Mongol, problèmes de cœurs de ses lectrices, etc.), tend à confier la conduite de son véhicule à un pilote automatique situé dans des zones reculées de son cerveau, lequel a le pied un peu lourd sur l’accélérateur, ce qui l’a parfois amené à des excès de vitesse qui, s’ils avaient eu des témoins malveillants, lui eussent valu un retrait de permis immédiat.

Il est particulièrement délicat de remédier à ces pannes très intermittentes (elles peuvent s’espacer de plusieurs mois) car la seule approche d’un garage  les fait  immédiatement disparaître. De plus, il est facile de palier ses effets : le compte-tours fonctionnant parfaitement, je sais qu’à 2000 tours, en 3e je roule à 50, en 4e à 70 et en 5e à 90 km/h. Je m’en accommodais donc… Jusqu’à ce que vendredi dernier le compteur se mit à donner à ses facéties ordinaires une dimension nouvelle : non seulement il tombait à 0 mais ensuite l’aiguille se mettait brusquement à passer de l’autre côté du cadran pour indiquer l’improbable vitesse de 220 km/h avant de retomber à zéro et que toute indication de distance parcourue (partielle comme totale) cessât de s’afficher digitalement. De même un Voyant Orange Non Identifié (VONI) s’alluma. Je crus prudent de m’arrêter afin de vérifier s’il annonçait la prochaine désintégration  du véhicule ou une simple usure anormale de la glafougnette de girovagation, problème d’autant moins grave qu’une telle pièce a le défaut capital de ne pas exister. La consultation du manuel m’apprit qu’il s’agissait du voyant de moteur, qu’au cas où il demeurerait allumé lorsque ce dernier tourne il serait bon de rendre une visite au concessionnaire du coin et qu’au cas où il se mettrait à clignoter la prudence conseillerait qu’on se rendît fissa-fissa chez M. Ford. Vu qu’il ne clignotait pas plus que la proverbiale courbe ne s’inverse, je poursuivis ma route.

Il n’empêche que voir que, selon l’instrument de bord, je parcours les routes sinueuses du bocage à 220 à l’heure a un côté amusant. Toutefois, mon mépris des voyants et des bruits intempestifs m’ayant plusieurs fois amené à me retrouver sur le bord de la route ou de l’autoroute auprès d’un véhicule au moteur fumant, j’ai pris la sage décision de convenir d’un  rendez-vous avec le bon garagiste afin qu’un diagnostique soit établi avec le faible espoir qu’il trouve une origine à ces petits maux.  Il faut croire que vieillir me rend bien frileux…

dimanche 14 septembre 2014

Papillon de nuit…



Hier soir par hasard, je suis tombé sur un documentaire de la chaine Arte (oui, c’était moi leur téléspectateur) consacré à Amy Winehouse. On y retraçait sa courte vie faite de succès mondiaux et de petits scandales. Sa mort, suite à une overdose d’alcool lui avait fait rejoindre le Club des 27 regroupant des artistes influents du rock ou du blues morts à 27 ans comme Brian Jones, Jimi Hendrix, Janis Joplin ,Jim Morrison et Kurt Cobain, pour ne citer que les plus connus. Drogue, alcool, accident divers emportèrent ces jeunes gens vers un monde qu’on peut espérer meilleur pour eux.

Les témoignages de proches, l’interview qui ponctuait les chansons du concert qui suivit le documentaire, le look de la jeune femme, sa curieuse manière de s’exprimer  (en plus d’un fort accent londonien), tout concourait à créer une impression de mal être intense. L’image du papillon de nuit s’imposa à mon esprit : comme ces lépidoptères stupides qui viennent se brûler à la flamme d’une lampe à pétrole, la gloire médiatique attire irrésistiblement des gens qui ne sont pas armé pour la vivre. D’ailleurs qui l’est ? Il se trouve que par d’heureux concours de circonstance ou aidés par une forte constitution, bien des rockers dépassent allègrement le cap des vingt-sept ans. Certains même, après une vie d’excès en tous genres, continuent avec succès leur carrière à un âge canonique. Ça a un côté pathétique, mais ça ne semble pas gêner leurs fans. Amy n’a pas eu leur « chance »…

La jeunesse  est souvent un cap délicat à passer. Quand vient s’y ajouter la starisation, ça n’arrange rien. Capricieuse, de tempérament violent, dépressive, Amy se trouva portée au fait de la gloire médiatique à vingt-trois ans avec son fameux Rehab (No, no, no) où elle déclarait son refus de suivre une cure de désintoxication. Ça se vendit à des millions d’exemplaires à travers le monde. Succès à double tranchant vu qu’ensuite elle se verra traquée par les paparazzis toujours avides d’images-chocs d’une star à la dérive. Qu’on déraille, qu’on se laisse aller, relève du mal être,  mais pour le commun des mortels ça ne porte pas forcément à conséquence. Tandis que lorsque vos ivresses, vos prises de drogue, vos disputes conjugales, vos hospitalisations, l’annulation de vos concerts font la une d’une presse avide de sensation, ça se corse.

Quand on voit l’engouement que suscitent les émissions de télé où s’affrontent des candidats à la staritude (que ce soit dans la chanson, la danse ou la cuisine), ils semblent pourtant nombreux les papillons attirés par les feux de la rampe. Ne pourrait-on pas envisager qu’en cas de réussite, ces vedettes se voient accompagnés comme le sont les gros gagnants du Loto ?  Car après tout, faire un tube s’apparente financièrement à toucher le gros lot avec en bonus la « gloire ». Si on n’y est pas préparé (et comment le serait-on ?), si on est fragile, plus que d’une bénédiction, ça peut s’avérer une source de malheurs divers…

samedi 13 septembre 2014

Pêche aux huitres




La pêche à pied est une tradition familiale. Du plus loin que je me souvienne je l’ai pratiquée avec mon père et mon oncle à Louannec. Ce dernier, métallurgiste, confectionnait les outils nécessaires à la capture des proies que nous offraient les grèves de Louannec, particulièrement celle de Nantouar. Nous capturions ormeaux, poulpes, crabes rouges, dormeurs, étrilles, anguilles (dans les herbiers à l’embouchure d’un ruisseau côtier), et blontecs, sortes de poissons-chats bruns dont je n’ai jamais connu le nom français. Nous revenions généralement musettes et sacs bien garnis. Du moins jusqu’au début des années soixante où un hiver très rigoureux fit disparaître les poulpes. Puis vinrent les marées noires qui n’arrangèrent pas les choses. Et puis aussi les marées humaines. Dans les années cinquante, seuls quelques locaux  se livraient à cette activité. Puis le littoral s’est construit et tout le monde s’y est mis, pêchant tout et n’importe quoi, ne remettant pas les cailloux en place. On a même aménagé un parking à Nantouar pour éviter les problèmes que posaient les dizaines de voitures anarchiquement garées le long de la route étroite qui y menait. Moins il y avait de prises possibles, plus il y avait de monde !  A la fin des années quatre-vingts j’initiai ma fille à cette activité. Mais le cœur n’y était qu’à moitié. Retourner des tonnes de roche pour revenir avec trois malheureux crabes ou étrilles manquait un peu d’attrait. Et puis nous avons vendu la maison du bord de mer que nous avions en indivision et j’ai cessé d’y aller.

Il y a plusieurs années déjà, nous étions allés à Gouville-sur-mer et, sur les rochers, nous avions trouvé des huitres en quantité. C’était à cause de l’activité ostréicole qui s’y pratiquait. Je suppose que des sacs s’éventraient et que des huitres en profitaient pour reprendre la vie sauvage. Le temps étant particulièrement beau et le coefficient de marée encore haut, nous décidâmes hier d’aller en pêcher… Seulement tout change et, loin d’être couverts d’huitres comme jadis, les rochers ne montraient plus que leur pierre noire tachée ici et là de quelques berniques. Mais, comme faute de grives on  se contente de merles, nous avions un plan B :  la coque. Seulement de coques à Gouville il n’y avait point. Quelques coups de râteau au hasard me permirent de récolter quelques coquillages dont je n’étais pas certain qu’elles fussent des palourdes. J’en acquis l’assurance auprès d’un gars qui passait. Il était équipé d’un râteau spécial-palourdes et du seau réglementaire et me dit se diriger vers un coin où elles abondaient. Nous le suivîmes et nous arrêtâmes en un lieu ou, après quelques coups  de griffe elles se trouvèrent  foisonner. Seulement, elles n’avaient que rarement les 4 cm autorisant leur prise. Toutefois, en insistant, nous finîmes par en récolter plus d’un kilo. Nous complétâmes notre butin par des berniques, animal délicieux quoique coriace qu’il est nécessaire, comme l’ormeau, de battre avant de le préparer, sauté au beurre avec ail et échalotes. Ces gastéropodes étant injustement méprisés*, il est aisé d’en ramasser en frappant un coup sec à leur base. Si on rate le premier coup, inutile d’insister : elle devient indécollable. Vu que j’avais apporté un burin pour les huitres sauvages, en un rien de temps, j’en fis une bonne collecte.

Et voilà le travail :


La chasse au haricot vert et à la tomate cocktail de ce matin ne fut pas mauvaise non plus :


*En Bretagne personne ne les ramassait et par conséquent les rochers étaient couverts d’énormes spécimens. Lors de mon mariage, les vendéens du côté de mon épouse n’en crurent pas leurs yeux, un peu comme des avares découvrant l’Eldorado. Ils repartirent après en avoir rempli de pleins sacs à patates !

jeudi 11 septembre 2014

11 septembre



Cette date reste souvent attachée à l’étourderie  d’un contrôleur aérien stagiaire à l’aéroport de New-york qui créa bien des dégâts en 2001. Cependant ce jour qui, pour les vrais républicains reste le 25e du mois de Fructidor (officiellement jour de l’écrevisse), fut marqué au fil des siècles par bien des événements majeurs.

C’est un onze septembre qu’ 

  • en 1217 fut signé le traité de Lambeth dont tout le monde se fout comme de l’an 40
  • en 1349 Jehan Debain inventa son célèbre maillot  qui ne trouva d’usage que quelques siècles plus tard
  • en 1609 M. Ravaillac découvrit que le bon roi Henry lui faisait porter des cornes et qu’il commença à concevoir des idées de vengeance
  • en 1619 fut découverte l’île de Manhattan
  • en 1638 Tiburce Lampion prit la décision de ne pas renouveler son abonnement à la Gazette de Théophraste Renaudot qui selon lui ne publiait qu’ « un ramassis de conneries »
  • en 1709 que le Maréchal de Villars infligea une sacrée déculottée  au général Marlborough à Malplaquet
  • en 1747  Léonce Labourdingue, peintre en bâtiment, conseilla à son apprenti Pierrot de s’accrocher au pinceau tandis qu’il enlèverait l’échelle, action devenue depuis un gag hilarant
  • en 1802 Napoléon Bonaparte annexa le Piémont
  • en 1862 Fulgence Chafouignard gagna haut la main le tournoi municipal de bilboquet organisé par la mairie de Romorantin
  • en 1914 se termina la bataille de Lemberg durant laquelle l’armée russe mît la pâtée à ces bouffons d’Austro-hongrois
  • en 1932 Ernest Savello, boulanger à Châteauroux, créa un pain qui donna l’idée à un de ses clients d' un accessoire très apprécié des cyclistes

Depuis rien de bien notable si ce n’est qu’en ce 254e jour de l’an de grâce 2011 fut créé ce blog qui, depuis,  quasi-quotidiennement, participe modestement à l’édification des masses populaires comme des élites les plus raffinées.