..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

jeudi 4 juillet 2013

Du tabagisme passif de l’époux



La lecture de ce post  de L’Iconoclaste réactionnaire  m’a fait me souvenir d’un sujet de billet sur la campagne anti-tabac récemment en cours  où une femme s’ouvre au tabacologue de service d’une question qui la taraude, fait de sa vie un enfer et dont la réponse pourrait fort bien en influer le cours. Figurez-vous que cette créature pétune à raison de « près d’un paquet par jour » et que ce n’est pas le cas du pauvre inconscient qui l’a prise pour épouse. Du coup, elle s’inquiète : à force de lui souffler sa fumée dans les naseaux, ne mettrait-elle pas la vie de son cher et tendre en danger ?

La réponse d’Emmanuel,  tabacologue de son état chez M. Tabac Info Service, est immédiate et sans appel : son époux voit ses chances de calancher (dans d’atroces douleurs) d’un cancer du poumon augmenter de 25% ! Vous vous rendez compte ?  Mais c’est énorme !  Son pauvre bichon va crever ! Et de sa faute !

Seulement, M. Emmanuel, animé par sa foi de prosélyte zélé oublie de lui signaler un fait objectif : la probabilité de mourir d’un cancer du poumon pour un non-fumeur est de l’ordre de un pour cent. L’augmenter de 25% l’amènerait donc au pire à 1.25% ce qui est plutôt négligeable, non ? Ce chiffre de 1 % m’avait été donné par un mien praticien il y a quelques années.  Voulant en avoir le cœur net avant d’écrire, j’ai posé la question, pas plus tard que ce matin, à mon bon docteur à qui je rendais ma visite de courtoisie trimestrielle. Sans confirmer le chiffre, il m’a cependant affirmé que ça devait être dans ces eaux-là et en tout cas négligeable. Donc, négligeable + 25%, ça ne fait toujours pas grand-chose.

Loin de moi l’idée d’encourager le tabagisme. Le fait d’avoir à un haut degré cette sale manie qui ne m’apporte aucun plaisir mais dont l’abandon me perturberait fort, n’est aucunement une raison pour souhaiter de voir autrui y sacrifier.

Non, ce que je réfute c’est le recours à des arguments qui ne tiennent pas debout. C’est de faire appel aux sentiments altruistes pour pousser des gens à abandonner la cigarette. Après tout, si Ghislaine (appelons-la Ghislaine !) a envie d’épargner la vie de Gaston  (appelons-le Gaston !) elle peut très bien aller fumer dehors ou le quitter pour Léon qui fume comme un pompier, son arrêt du tabac ne dépendant que d’une décision personnelle.

Sans compter que Gaston pourrait très bien se lasser des sautes d’humeur de sa femme dues au sevrage et la quitter pour Odette qui, si elle fume, a au moins l’avantage de ne pas les lui briser menues avec les sacrifices qu’elle fait pour sa santé…

mercredi 3 juillet 2013

Bizarreries statistiques



Un goût naturel, probablement atavique,  pour les chiffres m’amène à m’intéresser à toutes sortes de statistiques.  A fortiori à celles qui concernent ce modeste endroit où, quasi-quotidiennement, après avoir connu les affres de la feuille blanche(en fait, pas vraiment), l’angoisse du choix des mots, la crainte de la faute d’orthographe ignorée, je délivre mon message urbi et orbi. Quand on se donne tant de mal, il est bien naturel que l’on vérifie si, par hasard, on ne bloguerait pas dans le désert.

La première fois que je fis allusion à sa fréquentation, un illustre BDG (Blogger De Gouvernement), expert en la matière, me signala que les statistiques n’étaient point fiables, que seule comptait la tendance qu’elles indiquaient. Du coup, afin de mieux cerner ladite tendance, j’eus recours, outre celui offert spontanément par M. Blogspot,  à deux autres compteurs messieurs Stat Counter et Google Analytics. Je m’aperçus alors qu’en effet il existait de grandes différences entre les chiffres de ces trois compteurs qu’à priori je considère pourtant honnêtes. C’est un peu comme avec la police et les organisateurs. Avec moins de différences, quand même.

 Le plus optimiste est de loin M. Blogspot. Stat (une longue fréquentation m’autorise à utiliser son prénom), lui, est bien plus réservé, suivi de près par l’infâme GA.  Même au niveau de la tendance, ça pose problème. Car si tous trois constatent une hausse plus ou moins constante de fréquentation, l’ampleur  de cette hausse varie considérablement.

Toutefois, à ceux des lecteurs qui  m’auraient suivi jusqu’ici, j’annoncerai que, les trois sont d’accord pour dire que le mois de juin connut un réel succès, battant tous les records.

Selon l’aimable Blogspot, 23 380 pages furent vues. Stat n’en dénombra que 17 347 pour 9999 visiteurs uniques (ça ne peut pas s’inventer !) tandis que GA en comptait 16 283 vues par 8 979 visiteurs.

On peut se demander si la boisson n’amène pas parfois  Blog à voir double ou s’il n’aurait pas été, dans une autre vie, compteur de manifestants pour la CGT à Marseille. Toutefois, GA n’est pas exempt de reproches : ainsi le mardi 18 juin ce brave garçon comptabilisa-t-il un total de 0 pages vues par 0 visiteurs, alors que ses collègues en comptaient quelques centaines.

La pelle du 18 juin: visiblement à la ramasse, GA ne voit passer personne
Je ne saurai donc jamais vraiment  combien d’esprits éclairés viennent abreuver leur soif de savoir en ce lieu de Haute Culture. Tout ce que je sais c’est qu’ils sont incontestablement de plus en plus nombreux. Je les en remercie.

lundi 1 juillet 2013

Et le lendemain, le canard était toujours vivant (ou des bienfaits de la prison)



Sont-ils encore nombreux à connaître le sketch de Robert Lamoureux auquel fait allusion mon titre ? Toujours est-il que, comme le canard en question, M. Mandela était encore vivant ce matin.

Koltchak ayant dit hier tout le bien que je pensais du personnage, je n’y reviendrai pas.

Une chose pourtant m’a amusé : entendre dire que les problèmes de santé actuels du vieux Nelson sont la conséquence d’une tuberculose mal soignée et contractée lors de sa longue incarcération ! C’est simple, non ? Si comme toutes les personnes de 95 ans, il ne se livre pas avec frénésie aux joies du kasatchok, du saut à l’élastique, de l’haltérophilie ou, pour ceux de santé délicate, du skateboard acrobatique , c’est à cause de son séjour en prison. Ce qui en fait une sorte de martyr à retardement.

Seulement, quand on regarde les chiffres d’espérance de vie en Afrique du Sud que donne le  World Factbook de la CIA (une mine !), on s’aperçoit que le mâle Arc-en-ciel ne vit en moyenne que 50.43 ans. Ainsi, et malgré 27 ans de prison à régime sévère, celui que les Sud-Africains aiment avec ferveur (à part peut-être quelques mauvaises têtes blanches), celui qu’ils appellent Madiba avec des larmes dans les yeux, aura quoi qu’il arrive vécu 45 ans de plus que la moyenne de ses concitoyens.

Malgré ou à cause de ? On est en effet en droit de se demander si la prison n’a pas contribué à cette longévité extraordinaire. Arrêté pour vol de sucettes et recel de bâtons (merci M. Ravalec !) en 1962 alors qu’il avait 44 ans,  ne lui aurait-on pas ainsi évité de développer les mauvaises habitudes que prennent parfois les hommes quand approche la maturité comme ces repas trop riches, trop arrosés, qui vous font bondir le cholestérol et fleurir les triglycérides  avec les risques  d’AVC que l’on sait ? De même cet encore rude gaillard n’a-t-il pas ainsi évité de contracter ces maladies vénériennes qui sont fatales à tant de ses concitoyens ?

Nos braves juges rouges qui tentent de mettre tant de personnalités de droite sous les verrous ne seraient-ils pas plutôt des sociaux-traitres tentant de favoriser leur longévité ?  Ne verra-t-on pas bientôt, convaincus par mes arguments, nos élites s’accuser de crimes imaginaires afin de vivre vieux ?

Mais bon, il faudrait avoir l’esprit dérangé pour envisager de telles âneries.

Je vais donc rejoindre le chœur des bien-pensants et  m’apprêter à pleurer celui qui, victime d’un système infâme, n’aura pas pu devenir la réponse Sud-Africaine à Jeanne Calmant.

dimanche 30 juin 2013

Vous l’avez augé ?



Cette anecdote, dont l’intérêt est contestable*, m’est revenue suite à un court échange sur le blog de Didier Goux concernant les accents provinciaux. Elle démontre qu’il suffit parfois d’une variation infime pour qu’un énoncé devienne inintelligible.

Je venais, pour les marchés, d’acheter un beau camion tout neuf à Saint-Aignan-sur-Cher, charmante petite ville aux confins du Berry, de l’Orléanais et de la Touraine. C’était il y a plus de trente ans, avant qu’elle ne devienne mondialement célèbre en tant que centre d’accueil  du panda géant en France.  Or donc, j’y avais fait l’emplette d’un fourgon Daily  Iveco qui comblait mes désirs et exaltait ma fierté. Sauf que (aucun bonheur n’est sans nuage !) il avait un petit défaut : les bougies de préchauffage de son moteur diesel avaient une fâcheuse tendance à rendre l’âme très rapidement. Le camion étant sous garantie, les gens du garage les changeaient sans rechigner, seulement il me fallait tous les trois-quatre matin parcourir 30 kilomètres aller-retour pour ce faire et  à l’époque j’étais très occupé. Il fallait trouver une solution.

Lors d’une visite au garage pour un Nième remplacement de bougies, j’exigeai de voir le chef d’atelier et lui exprimai mes griefs. Il comprit d’autant mieux mon problème que cette anomalie finissait par faire exploser le budget bougies du garage. C’est alors que, envisageant les diverses causes possibles du phénomène, il me posa cette question qui me plongea dans une perplexité sans fond : « Vous l’avez augé ? » Croyant avoir mal entendu, je le priai de répéter. J’entendis  de nouveau « Vous l’avez augé ? ». Mon visage dut prendre  cette expression de stupidité  perplexe qui caractérise l’idiot confronté à un problème qui le dépasse  tandis qu’une foule de questions se bousculait dans mon esprit : Qu’est-ce que ça veut dire « auger » ? Eût-il été sage, utile, voire essentiel que je l’augeasse ?  Peut-on auger soi-même ou l’augeage est-il œuvre de spécialiste ?

Mon interlocuteur perturbé à son tour par  mon  mutisme effaré face à une question si simple renouvela sa requête sans plus de succès. Il prit alors ce ton que l’on adopte face à un arriéré profond. Et, tout en mimant l’action, il la reformula : «  Quand vous lavez votre camion (le pauvre ignorait ma répugnance quasi-maladive à ce genre d’activité), vous le passez au jé ? ». Euréka, m’écriai-je in petto ! En fait, sa question était « Vous lavez au jet ? » ! Je répondis bien entendu que non, recouvrant  illico l’expression d’une personne plus ou moins normale et dirigeant ipso facto l’enquête vers de nouvelles conjectures.

Contrairement  au « parisien » (en fait, banlieusard) que je suis, dans bien des provinces,  les locuteurs négligent l’opposition « e ouvert »/ « e fermé », n’utilisant que ce dernier. Ça ne pose généralement aucun problème vu que le contexte permet de lever toute ambigüité : quand on vous dit que les vaches donnent du lé, il ne vous vient que rarement à l’idée qu’elles produisent des largeurs de papier peint ou d’étoffe. Quand le contexte n’est pas éclairant, cette opposition phonémique peut  révéler toute sa pertinence…

Voilà, c’était notre petite parenthèse linguistique du dimanche, jour que je vous souhaite agréable et riche en aventures et exploits divers.

*J’anticipe ainsi l’éventuelle critique de M. Léon, mon troll en résidence, qui se fait rare ces derniers temps.

samedi 29 juin 2013

Sécession ?



Quiconque verrait  dans le contenu de ce billet la moindre trace de rationalité est prié de consulter.

Regardons les choses en face : dans notre joli pays de France coexistent des gens que leur manière de considérer la société  rend difficilement compatibles tant ce qui fait bander les uns  ou mouiller les unes fait gerber les autres.  Les plus enragés des deux bords (surtout du bord gauche) se disent prêts à l’action violente au cas où leur contrepartie arriverait au pouvoir. Il est fort improbable que l’un ou l’autre des  deux camps parvienne à jamais faire l’unanimité. Du coup, on se retrouve avec des majorités de compromis qui ne satisfont personne, exacerbent  les tensions et  entretiennent des rêves de vengeance, vienne l’ « alternance ».

Peut-on continuer comme ça ? Est-ce souhaitable ou simplement possible ?

Eh bien non ! La solution est pourtant simple : la sécession. Réacs, Centristes, Sociaux-démocrates et Vraie Gauche se partageraient le territoire et pourraient tranquillement  vivre selon leurs convictions.

Je suggérerais que la Réaquie se voit attribuer le quart Nord-Ouest de la France  (ne serait-ce que parce que je n’ai pas envie de déménager et que la chaleur m’ennuie), que la Centrie en occupe logiquement un centre qui séparerait la Socialdémocratie de la Gauchie afin d’éviter que leurs peuples ne s’entrétripent trop fréquemment (la Gauchie compensant sa faiblesse numérique notoire par la violence rabique de ses haines). Bien entendu, cette partition territoriale impliquerait d’importants déplacements de populations. Mais que ne ferait-on pas pour jouir de la paix civile ?

La citoyenneté de chacune de ces nouvelles entités territoriales s’acquerrait par adhésion solennelle aux valeurs telles qu’elles seraient définies par la constitution de chacun des états.  On pourrait même envisager que des accords de citoyenneté soient signés entre les états afin  que ceux qui, déçus par leur premier choix désireraient en changer mais ce revirement ne pourrait se faire que sur des bases idéologiques sincères et non pour des causes économiques. Car la prospérité phénoménale qui ne saurait manquer de régner en Gauchie, suite à la mise en œuvre de ses solutions économiques, risquerait d’attirer en masse des Réaquiens poussés par la misère mais continuant de cultiver en secret leurs valeurs nauséabondes ce qui à terme constituerait un danger que seule une bonne révolution culturelle pourrait endiguer.

Bon, c’est pas tout ça, mais j’interromprai là cette ébauche de réforme. J’ai des fraises à ramasser. Il se peut que de prochains billets viennent la compléter. Toutes vos suggestions de détails seront les bienvenues.