..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

samedi 19 novembre 2011

Passer sous les roues d'un bus peut nuire gravement à votre santé



Faire une overdose de roues de bus est un des dangers qui menacent la santé de l'homme d'aujourd'hui (pour celui d'hier, c'était les roues de diligences). Je sais de quoi je parle.

J’allais au collège et j’attendais tranquillement mon bus lorsque je m’aperçus  que j’avais oublié ma trousse à la maison. Une journée d’école, c’est toujours ennuyeux, mais quand on n’a pas de quoi écrire, ça devient tout de suite plus pénible. Être en butte aux remontrances outrées des profs et aux quolibets des condisciples (qui se feraient un devoir de ne rien me prêter, cet âge étant sans pitié) ne me disait rien aussi trouvai-je vite une solution : De l’autre côté de la rue, un copain attendait le bus qui le mènerait au lycée. Je traversai donc et lui empruntai  un stylo. 

C’est alors que je m’aperçus que mon bus s'apprêtait à démarrer avec à son volant le célèbre Grand louis, un conducteur qui avait ceci de remarquable qu'il s’arrêtait boire son coup de rouge dans pratiquement tous les bistrots entre Montlhéry et la porte d'Orléans.  Et retour . Plusieurs voyages par jour. Ça n'affectait pas sa conduite, si bien qu'il ne venait à personne l'idée de lui en faire grief. Une autre époque, je vous dis.

Sans plus réfléchir je me ruai vers ce véhicule. Mal m’en prit car une voiture me faucha net et m’envoya dinguer sous le bus.  Si vous n’avez jamais vu des roues énormes rouler doucement vers vous, inutile d’essayer,  je peux vous  dire ce que ça fait : on ne reste pas traîner. Immédiatement, je me mis à ramper, stylo à la main ; les roues soudain s’arrêtèrent. Alerté par les hurlements  de ceux des passagers qui avaient vu la scène, Grand Louis avait freiné. Je pus donc  sortir de l’autre côté du bus et y monter. 

A peine assis, je me mis à trembler de tous mes membres. Vu que tous n’avaient pas réalisé ce qui m’était arrivé certains se demandèrent ce qui pouvait bien troubler à ce point ce petit gars.


Mais ce n’est pas là le plus curieux. J’appris par le copain qui m’avait prêté le stylo que le plus choqué était surement le conducteur de la voiture. Mettez vous à la place d’un gars qui vient de renverser un gamin, de l’envoyer rouler sous un car et qui ne trouve pas trace de sa victime !

vendredi 18 novembre 2011

Comment je ne suis jamais allé aux USA



Quand j'ai vu leur annonce, je me suis dit pourquoi pas ? Il s'agissait d'aller enseigner le français dans des écoles primaires de Caroline du nord. 20 000 dollars par an, exempts d'impôts, voiture et assurance maladie fournies. C'était pas le Pérou mais ça paraissait jouable.

En plus, ça ravivait un de mes rêves de jeunesse : conduire une grosse voiture américaine sur les routes poussiéreuses du Sud. Ayant consacré mon mémoire de Maîtrise d'anglais à Erskine Caldwell, j'étais en pays de connaissance...

Et puis il faut dire que donner des cours de français à des cadres supérieurs de banque ou à des hauts fonctionnaires dans la City ou à Westminster ne nourrissait guère son homme... 

Je me rendis donc à Birmingham où avaient lieu les entretiens. J'y rencontrai deux femmes charmantes, l'une anglaise, l'autre américaine. La conversation fut cordiale et je crois que quand je leur expliquai comment j'avais, alors que je travaillais dans une école secondaire de l'East End, amené un jeune cockney raciste à travailler avec un petit pakistanais, je gagnai leur cœur. Je quittai Birmingham plutôt confiant. Nous étions au printemps : en septembre je serais en Dixie Land.

Deux jours plus tard, le téléphone sonna et, au bout du fil, l'américaine me fit une proposition inattendue : je lui avais fait une si bonne impression, que ce n'était pas en septembre mais tout de suite, là, maintenant que je pouvais être embauché. Il me faudrait partir sous huitaine.

Imaginez mon embarras ! Il me fallait donner ma réponse le lendemain.  Seulement, il y avait un petit hic : je vivais alors avec une jeune anglaise et la laisser choir ainsi me paraissait un rien cavalier. Gentleman un jour, gentleman toujours ! Certes, elles avait un caractère épouvantable et les amours n'étaient plus au beau fixe, mais quand même. De plus, elle avait son boulot à Londres et à quel titre entrerait-elle aux États-Unis si la folie la prenait de m'y suivre? Les States ne sont pas un moulin. Non, décidément, ce n'était pas possible.

Je recontactai mon interlocutrice, lui expliquant que le délai était trop court mais que je continuais d'être intéressé par un contrat en septembre. Ce dernier ne vint jamais.

En septembre, quand je me vis proposer un poste en France dans une institution pour jeunes "en grande difficulté" à prendre immédiatement, je n'hésitai pas un instant. Et vogua la galère...

C'est ainsi qu'il y a dix-huit ans je ne vécus pas le "rêve américain".


jeudi 17 novembre 2011

On ne peut pas tout avoir...



Ici, dans les collines, on a la paix. A condition de considérer que participent à la paix les bêlements des moutons, les meuglements des vaches, les criailleries des volailles, les bruits des moteurs de tracteurs, tronçonneuses, scies et autres débroussailleuses, et les jurons dont la fermière honnit chien et vaches.


Seulement, on n'a pas tout. Par exemple, les téléphones portables ne passent pas. Pour l'Internet, pas d'ADSL. La seule solution, c'est une connexion wifi par antenne. Seulement, ça marche comme ça peut. Pour une raison ou pour une autre ou sans raison du tout, ça déconnecte. J'ai le téléphone illimité par le même canal. Illimité, il l'est. Connecté pas toujours. Et puis surtout éminemment instable. Ça vous hache la parole façon robot ménager. De temps en temps, pourtant la liaison est parfaite. Le plus agaçant, c'est mes correspondants qui me disent ne pas bien entendre. J'ai beau me tuer à leur dire que c'est normal, habitués au confort auditif ils continuent à geindre.


L'autre jour, j'ai réalisé que, s'il m'arrivait un accident quelconque, pour prévenir d'éventuels secours, en admettant que ledit accident me laisse en état d'atteindre le téléphone, il se pourrait que ce dernier soit déconnecté ou qu'il fonctionne très mal. J'imagine ce genre de conversation :

- Allo, monsieur SAMU ?
- Oui ? Que puis-je faire pour votre service ?
- Je me meurs, M. SAMU, je me meurs !
- Vous vous quoi ? Je vous entends très mal !
- Je me meurs, vous dis-je ! Je me meurs !
- Ah, vous vous mourez ! Bon, et où donc vous mourez-vous ?
- Eh bien, je suis présentement en train de me mourir à schcrouic... blizhping...
- Ah, c'est terrible, je vous entends de plus en plus mal.... Je vais vous rappeler...

Et là ça coupe et M. SAMU est directement redirigé vers mon répondeur tandis que je continue de me mourir, inexorablement...

Angoissant, non ?

Eh bien non. Pas vraiment. Dans le fond, en admettant que ce scénario se produise, je ne ferais, à la tentative d'appel avortée près, qu'expérimenter ce que de tout temps les gens ont vécu, où qu'ils se trouvent, avant que la connexion téléphonique ne se généralise.

mercredi 16 novembre 2011

Pirate ou "pirate" ?




Hier matin, j’ai entendu un des avocats des pirates somaliens sur France Inter. La façon dont il a décrit ses clients m’a ouvert les yeux.

Comme tout le monde, j’avais une image peu flatteuse du pirate. Formée à l’origine par ma lecture de l’Ile au trésor. Billy Bones, John Silver et les autres m’avaient laissé entrevoir un monde un rien inquiétant. A lire la vie de certains pirates célèbres, j’en étais venu à penser qu’il pouvait leur arriver de se monter sanguinaires, sans pitié, cruels, et généralement malhonnêtes. Car voler le bien d’autrui, fût-ce un bateau,  les armes à la main n’est pas ce qu’on m’a appris au catéchisme.  Bref j’aurais hésité à accorder la main de ma fille à un pirate.

Il est vrai que ces pirates-là étaient européens ce qui ne plaide pas en leur faveur. Désertant la vie facile du matelot sous prétexte d’une allergie au chat-à-neuf-queues ou aux vivres avariés, plutôt que de faire une honnête et prospère carrière dans la marine, ces nantis préféraient attaquer de paisibles navires s’en emparer, revendre leurs richesses et en dépenser le produit dans des bouges en compagnie de filles de mauvaise vie.  A part ce dernier point, une vie hautement blâmable !

J’avais donc, jusqu’à ce matin  tendance à penser que ces somaliens qui attaquent, pillent, tuent et rançonnent méritaient l’échafaud. Où l’auraient mérité avant que le bon Maître Badinter mette fin à cette cruelle pratique. Eh bien, il n’en est rien !

En fait, ces brave gens sont de pauvres pêcheurs (Prions pour eux !) poussés par la misère à piller, tuer et rançonner. A peine sortis d’une enfance qu’on imagine sage et studieuse, les voilà embarqués, souvent contre leur gré, dans une aventure que leur inexpérience et leur naïve bonté mènera au triste épilogue de ce cruel procès en terre étrangère. Il est à parier que si les forces spéciales françaises n’étaient pas venues se mêler de leurs affaires et qu’ils étaient parvenus à toucher les 2 millions de la rançon demandée ils auraient dépensé celle-ci en bonnes œuvres.

Des larmes me montèrent aux yeux quand j’appris que l’un d’entre eux n’avait fait partie de l’expédition que parce qu’il parlait anglais et que ce malheureux souffrait du mal de mer ! Le mal de mer ! Un pirate !  Si ce n’est pas une preuve de sa totale innocence !  Ou, à tout le moins une preuve de l’état lamentable des services d’orientation scolaire somaliens.

Pas étonnant dès lors que certains articles, lorsqu’ils parlent du procès mettent le mot pirates entre guillemets. Il y a entre un pirate et un « pirate » la même différence que font les Inconnus dans leurs sketch sur  la chasse à la galinette cendrée (à 3mn 5 s) entre le bon chasseur et le mauvais chasseur.

Maintenant, si jamais j’avais le choix entre me faire rançonner voire malencontreusement exécuter par un « pirate » ou par un pirate, j’avoue que j’hésiterais…

mardi 15 novembre 2011

Idée de réforme électorale





Si l’assemblée nationale doit refléter le corps électoral français,  une  catégorie, malgré son importance, n’est  pas du tout représentée : les abstentionnistes.

Il est courant de dire qu’ils constituent  le premier parti de France. Il lui arrive même, lors de scrutins particulièrement dénués d’intérêt d’obtenir la majorité absolue. Et malgré ça, aucun  élu. Vous me direz que les abstentionnistes constituent un groupe disparate. Certains ne participent pas au scrutin parce qu’ils n’ont pas que ça à foutre, d’autres parce qu’ils sont malades,  quelques uns parce qu’ils pensaient que les élections avaient lieu la semaine d’après, d’autres encore parce que c’est tous des pourris, etc. Il y a probablement plus de raisons qui font que l’on s’abstient  que de motivations pour voter pour tel ou tel candidat. N’empêche, dans une démocratie représentative digne de ce nom, ce ne serait que justice qu’ils aient des élus et cela à tous les niveaux.

Des élus qui ne se rendraient à aucun prix aux séances de leurs assemblées respectives pas plus qu’ils ne participeraient au vote. Ils resteraient chez eux, iraient à la pêche, ou se tromperaient de jour, enfin bref. Évidemment, ils toucheraient  leurs  indemnités. Il n’y a pas de raison. Ils n’auraient  cependant, pour des raisons évidentes,  droit à aucune compensation pour leurs frais de secrétariat ni de déplacement ce qui en ferait les élus les moins coûteux.

Petit problème cependant : comment déterminer qui serait l’élu abstentionniste ?  La solution est simple : on le tirerait au sort parmi les plus constants non-voteurs de la circonscription

Afin d’éviter qu’une assemblée ne se retrouve composée d’une majorité, voire d’une totalité de non-voteurs qui leur piqueraient leur place, les candidats se verraient contraints de proposer à leurs électeurs des programmes à la fois attrayants,  réalistes et clairement identifiables. Ça nous changerait.

lundi 14 novembre 2011

Quel grand timide ce Montebourg !



J'entends le bel Arnaud dire, pour justifier son idée d'un âge limite à la candidature aux législative,  que les parlementaires ne représentent pas la population française parce qu'ils sont, en moyenne trop vieux. Son raisonnement me paraît tout de même un peu spécieux. Le critère de l'âge qu'il retient est-il vraiment pertinent ? Et surtout le bouillant ex-candidat à la candidature ne se montre-t-il pas un peu timoré ?

Examinons d'abord la question de l'âge.

Jusqu'ici, le seul critère retenu semblait, pour ceux censés mener la politique du pays, être les orientations politiques. Curieux, non ? Admettons cependant qu'on tienne compte de l'âge pour assurer une meilleure représentativité que remarquons-nous ?

Après bien des calculs que je vous épargne mais que vous pouvez faire si ça vous amuse, je me suis aperçu que les plus de 65 ans sont SOUS-représentés à l'Assemblée et que les plus SUR-représentés sont les 60-65 ans . C'est donc, si on accepte l'âge comme critère ces "jeunes" sexagénaires qu'il faudrait virer au profit de plus vieux. 

En fait, selon l'homme fort de la Saône-et-Loire, ce sont les moins de quarante ans qui seraient en trop petit nombre. C'est indéniable vu qu'ils ne sont que 16 à l'assemblée. Peut-on cependant raisonnablement penser que les plus de 68 ans virés comme il le préconise, les suffrages se reporteraient automatiquement sur des moins de 40 ans ? A moins, bien entendu de présenter en position d’éligibilité un nombre suffisant de jeunes. En espérant que les vieux briscards, évincés, ne se présentent pas face au candidat officiel. D'autre part, le corps électoral étant ce qu'il est, en quoi ces jeunes représenteraient-ils mieux les électeurs de leur circonscription dans la diversité de leur âge ?

Après mure réflexion voilà ce que je proposerais pour aller vers une meilleure représentativité.

Pour que cette représentation soit fidèle, il faudrait que le corps électoral soit, au niveau national, divisé en classes d'âges : Collège des 18-39 ans, des 40-59 ans et des 60-68 ans, par exemple. Quid des plus de 68 ans ? Il me semblerait logique de penser que s'ils sont trop gâteaux pour légiférer, ils le sont également pour voter. On leur supprimerait donc le droit de vote.

D'autre part, il serait, si l'âge doit être un critère retenu, logique de contraindre les électeurs de chaque collège à ne voter que pour des candidats de leur classe d'âge sous-peine de non-représentativité de leur élu.

A cela s'ajoute, bien évidemment, le problème de la parité homme/femme. On pourrait donc subdiviser les collèges d'âge selon le sexe, les hommes ne pouvant voter que pour des hommes et les femmes que pour des femmes.

Pendant qu'on y est, on pourrait également envisager d'ajouter d'autres critères comme la taille, le poids, la couleur des cheveux, les orientations sexuelles, les convictions religieuse etc.

Ce genre de scrutin ne pourrait s'organiser que dans le cadre d'une consultation nationale à la proportionnelle. Ainsi pourrait-on voir élus des gens réellement représentatifs du genre : Marie-Thérèse Dugenou, députée socialiste des petites grosses homosexuelles athées de  moins de quarante ans aux cheveux roux ou Ali Ben Mohamed, député UMP des hétérosexuels sexagénaires grands maigres à cheveux frisés et poivre et sel de confession musulmane.
 

dimanche 13 novembre 2011

Les paysans ? Ils ne pensent qu'à s'amuser !



Tout près de chez moi vit un ménage de paysans. J'ai bien dit de paysans. Pas d'agriculteurs ou d'exploitants agricoles. La différence ? Elle est partout. L'exploitant agricole, c'est un chef d'entreprise, un œil sur le cours des matières premières agricoles l'autre sur ses courbes de production. Il est informatisé et passe plus de temps sur le net qu'au cul de ses vaches. Le paysan, lui, ne pense qu'à s'amuser.

Ceux d'à côté de chez moi, je les observe du coin de l’œil, mine de rien. Ils sont beaux bien que plus très jeunes. Bien entendu l'homme porte la casquette, une belle cotte de travail verte et est chaussé de bottes. La femme, elle n'a pas de casquette mais est dûment bottée et porte une blouse. Ils ont une gamine qui doit aller au collège et leurs aînés, fille et garçon, ont quitté le nid familial. Leur maison est grande. Le jardin fleuri. Ils ne sont pas très causants. Quand on se voit, c'est juste bonjour-bonsoir voire un simple signe de la main quand ils passent en tracteur. Bref de parfaits voisins.

Mais qu'ils sont joueurs ! Leur principale facétie consiste à embourber la route. Pas simplement y laisser quelques mottes de terre arrachées aux champs par les roues du tracteur, non : l'embourbage est conséquent, systématique, profus. Au point que ma fille, la première fois qu'elle est venue, a cru que son GPS déconnait et l'avait amenée dans une cour de ferme alors qu'une fois passé la portion qu'ils occupent de part et d'autre de celle-ci la route redevient route. Ce mélange de boue et de bouse rend inutile tout lavage de voiture puisqu'au premier passage on se retrouve aussi crotté que devant. 

En fait, ils passent leur temps à jouer. Tout leur est prétexte à faire un tour de tracteur : charrier du fumier, transporter de l'engrais, du foin, du bois. Je les soupçonne même de faire des tours à vide, juste pour rigoler.

Un des jeux favoris de la femme, c'est d'aller promener les vaches. Tous les matins, à neuf heures, elle les emmène gambader au pré. Le soir, elle les ramène à l'étable. A 6 heures l'été. Avant la tombée de la nuit en hiver. C'est amusant comme tout. Pour ça, on sort le chien, qui fait le pitre autour des vaches tandis que la paysanne, à vélo et munie d'un bâton,  leur gueule dessus et jure à faire rougir le charretier le plus endurci. Bien entendu, pas question d'avoir quelqu'un devant pour prévenir les éventuels automobilistes de l'arrivée du troupeau. Il faut dire qu'après avoir failli aller dans le décor en traversant le cloaque sus-mentionné, le conducteur le plus pressé reste sur ses gardes.

Il ne faut pas croire que leurs jeux se limitent aux vaches et au tracteur. Loin de là : ils jouent aussi à couper du bois égayant nos oreilles de la plainte stridente de la scie des jours entiers, ils s'amusent à élaguer les pommiers dont ils brûlent les rameaux inutiles en de grands feux de joie, ils jardinent, labourent, hersent, épandent le fumier...

Amis des animaux, ils en ont par dizaines, peut-être même centaines : poules, oies, pintades, lapins, chats même, et bien entendu chiens. Tout ça fait un raffut du diable.

C'est bien simple : ils n'arrêtent pas de s'amuser,  du matin au soir, sept jours sur sept. A l'exception du mardi matin ou comme tout un chacun ils vont faire leur petit tour au marché, vêtu de leurs plus beaux atours.

Quelle belle vie ! Qui peut se vanter, des décennies durant, de s'être autant diverti ? Il y a fort à parier que leurs parents avant eux, un cheval remplaçant le tracteur, avaient menée, à un rythme plus lent, la même vie. 

Leurs enfants feront-ils de même ou bien le fils, s'il reprend les terres, deviendra-t-il un exploitant agricole qui nettoiera la route, agrandira le troupeau, mettra fin à la quasi-autarcie et s'endettera jusqu'au naufrage ? Ce serait dans l'ordre des choses : on arrête pas le progrès.