..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

lundi 14 avril 2014

Sauvons la belle Hélène !





Le récent gouvernement est basé sur une injustice fondamentale, à savoir l’éloignement, provisoire j’espère, de Mme Hélène Conway-Mouret.  Comme beaucoup, vous vous demanderez qui peut bien être cette ministre déléguée et quel poste elle pouvait occuper. Se poser cette question  c’est commencer de reconnaître ses mérites : si vous n’en avez jamais entendu parler, c’est qu’elle n’a été mêlée de près ou de loin à aucun scandale pas plus qu’elle n’a été à l’origine d’un projet de loi susceptible de troubler  par son absurdité l’ordre public. C’est en vain qu’on chercherait une archive où HCM aurait prononcé des propos tonitruants aptes à scandaliser les foules ou à nuire à la réputation d’un gouvernement déjà  impopulaire. Ne sont-ce pas là des qualités rares au sein de l’ancienne équipe ?  Hélène fut en tout point exemplaire. Totalement inconnue avant son entrée en fonction, elle sut le demeurer pendant et après son passage au ministère. N’est-ce pas remarquable ?

Hélène Conway-Mouret fut  Ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères chargée des Français de l’étranger au sein du gouvernement Ayrault II. En quoi consistaient ses missions ? Le décret no 2012-898 du 20 juillet 2012 (un des meilleurs décrets de ces dernières décennies) nous le précise : « Mme Hélène Conway-Mouret, ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l'étranger, traite, par délégation du ministre des Affaires étrangères, de toutes les affaires concernant les Français de l'étranger, notamment les questions relatives à leur représentation, à leur administration, à leur sécurité et à leur protection sociale. Elle traite également, par délégation du ministre des Affaires étrangères, des questions relatives à la scolarisation des Français établis hors de France. La ministre déléguée auprès du ministre des Affaires étrangères, chargée des Français de l'étranger, accomplit toute autre mission que le ministre des affaires étrangères lui confie. ». Ce n’est pas rien. Et Hélène ne fut pas économe des son énergie vous trouverez ici  la liste complète de ses déplacements aux quatre coins du monde au cours des presque deux ans que dura son ministère. Afrique, Amérique (Nord et Sud) Asie, Europe et jusqu’à Monaco : on vit l’inlassable HCM quasiment partout !

Qui mieux que cette ex-sénatrice socialiste élue par les français de l’étranger aurait pu remplir ce rôle éminent ?  Ayant vécu vingt-cinq ans en Irlande, on peut supposer qu’elle maîtrisait la langue anglaise encore mieux que notre cher président Hollande. Un tel atout étant rare parmi nos élites, au lieu de se voir remerciée n’eût-elle pas mérité une promotion au commerce extérieur ou affaires étrangères ? Eh bien non, tel un couperet, la décision est tombée. A l’étonnement que provoqua son absence dans la liste des ministres succéda la stupéfaction engendrée par sa nomination à aucun secrétariat d’état. Comment supporter telle injustice ?

Une communauté s’est créée sur facebook pour que soit palliée cette énorme erreur. Elle ne compte hélas à ce jour que 56 membres, preuve supplémentaire,  s’il en est besoin, de l’état de déliquescence où est tombé notre pauvre France. C’est pourquoi j’appelle ceux de mes lecteurs qui savent reconnaître les vrais talents à se rendre sur cette page et, d’un index assuré, à cliquer sur « j’aime ». Si nous sommes suffisamment nombreux, le gouvernement reculera et accueillera en son sein, à une place que l’on peut espérer prestigieuse, la belle Hélène.  Le réenchantement du rêve français est à ce prix. Avouez que ce n’est pas cher !

dimanche 13 avril 2014

Aventures inouïes



Peut-être vous inquiétâtes-vous de mon silence d’hier. En ce cas vous ne seriez pas seuls car m’est parvenu du district de Jinst (province de Bayankhongor), ce matin même,  un mail s’enquérant des raisons de mon mutisme.  Je me contenterai donc de retranscrire ce message et ma réponse.

A vous, illustrissime maître dont la pensée illumine le Monde, respectueux salut !*
Les ténèbres ont envahi mon âme, mon samedi fut triste comme des funérailles de belle-mère sans lait de jument fermenté : tout au long du jour, j’ai, faisant les cent pas dans la yourte, attendu vos paroles de sagesse. En vain ! L’angoisse m’étreint et, comme la saïga tartarica ivre qui bondit en tous sens dans les steppes mongoles, mon esprit s’est perdu en tristes conjectures : seriez-vous malade ? Un accident vous aurait-il ôté la vie ? Le dictateur Hollande vous retiendrait-il en ses geôles ? Rassurez-moi vite si vous le pouvez !
Bisous enfiévrés** de votre féal Nambaryn

*Le Mongol est de jugement très sûr.
**Il se montre parfois un peu trop affectueux et familier!

Mon Cher Nambaryn,

Rassurez-vous : rien de ce que vous craigniez ne s’est produit. Si je me suis trouvé éloigné de mon clavier, c’est qu’un incident domestique, de ceux qu’heureux nomades vous ignorez, m’est advenu. Dimanche dernier, après que j’y eus nettoyé pinceaux et rouleau, les bacs de mon évier refusèrent avec un entêtement de mazaalai* de se vider. Suspectant  le syphon d’être bouché, j’entrepris de le démonter, provoquant ce faisant un début d’inondation de la cuisine. Hélas, tel n’était pas le problème !  Le blocage venait de plus loin. Un flacon de déboucheur acheté le matin suivant se montra inopérant. Je me résolus donc à acheter  un furet et en  fis l’emplette sur Internet. Entendons nous bien avant qu’on ne m’accuse de cruauté envers les animaux : il ne s’agissait pas de l’adorable mustélidé domestique mais d’un câble d’acier torsadé qui, introduit dans une canalisation, s’y faufile avec la souplesse du mammifère éponyme et  en expulse les matériaux qui l’obstruent.  Du moins en théorie. Ce vendredi, la zélée préposée des postes déposa l’outil convoité  dans ma boîte à lettres.  N’ayant relevé ladite boîte qu’au soir, je remis donc l’opération au matin suivant. Armé de mâle décision et de mon furet, le lendemain je m’attelai à ce que je pensais devoir être une simple formalité. Et c’est là qu’un destin cruel m’infligea une première désillusion. La souplesse du câble se montra incapable de passer avec succès le troisième coude du conduit de 40 mm. Une âme forte ne se laisse pas ainsi décourager ! Je décidai de prendre l’ennemi à revers en démarrant du regard ou les différents conduits convergent avant que leurs flots ne rejoignent la fosse. Les conduits étant alors de 100 mm, l’introduction du furet en fut facilitée. Comme vous dites à Jinst, ça rentra comme papa dans maman. Sauf qu’en l’occurrence, maman s’avéra après quelques mètres complètement bouchée.  Ajoutant un crochet au bout de mon furet, je le fis tournicoter en tous sens  arrachant des morceaux  d’une matière gluante et putride propre à faire vomir un rat des steppes mort. Mais l’évier continua de refuser de se vider. De nouvelles tentatives firent naître un fol espoir : de gros blocs de matière innommable se détachèrent d’un coup me faisant croire à la disparition du bouchon maudit. Hélas, il n’en était rien. C’est alors qu’une idée me vint : et si au lieu du furet, j’introduisant le tuyau d’arrosage dans le conduit et y faisais couler de l’eau ? Ce qui fut fait  mais malgré un relatif succès, l’eau ne s’écoulait toujours qu’à regret.  Je pris alors une décision héroïque : si c’était à un coude  que se trouvait l’obstacle, pourquoi ne pas creuser  à l’endroit où était censé se trouver ledit coude, couper le conduit, et en extirper l’immonde masse gluante. Aidé de ma fidèle compagne, nous creusâmes. Une heure d’efforts nous permit de dégager un conduit. Hélas, après vérification, nous dûmes constater qu’il s’agissait de celui qui évacue l’eau des gouttières.  C’est alors que du fond de ma mémoire surgit une vision : celle du fils de mon plombier  forant avec force plaintes et ahans, à l’aide d’une énorme chignole le mur de la maison afin qu’y passe le conduit d’évacuation de l’évier. Il y avait donc un autre accès pour prendre l’ennemi en traître. Après le repas, je me mis à creuser à l’endroit supposé et mis bien vite à nu le raccordement. Un saut au magasin de bricolage me permit d’acquérir le matériel nécessaire à la subséquente réparation du conduit et, une fois le raccord coupé, nous attaquâmes le félon par derrière. Furet, tuyau furent des heures durant mis en œuvre. Le succès se fit attendre. Et puis, finalement lors d’une énième tentative de vidage d’évier d’inquiétants borborygmes s’échappèrent  du regard avant qu’un flot liquide ne l’atteigne, charriant d’énormes masses de nauséabonde matière. L’évier s’était vidé bien vite. De nouveaux essais confirmèrent le désengorgement.

Il était tard mais nous avions vaincu. N’est-ce pas là l’essentiel ?

Ainsi s’explique mon silence.

Vous espérant rassuré, je vous prie d’agréer, Cher Nambaryn, avec mes remerciements pour votre bienveillante sollicitude, l’assurance de mes sentiments dévoués**.
 
*Ours de Gobi
**Gardons nos distances !

vendredi 11 avril 2014

De la calomnie…



M. Baudis est mort hier. De lui, je me souviens surtout de ce jour de 2003 où, accusé de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie par des prostituées toulousaines, il apparut à la télévision, le visage inondé de sueur, visiblement dévasté par ces accusations. Je me fis alors une réflexion qui peut paraître curieuse à savoir que j’espérais qu’il était coupable. Pourquoi ? Eh bien parce que se trouver en butte à de telles calomnies, voir que celles-ci peuvent être reprises par des organes de presse qui, pour telle ou telle raison, ne seront pas présentées pour ce qu’elles sont,  à savoir d’invraisemblables  mensonges, est une épreuve que je ne pouvais concevoir que l’on puisse imposer à quiconque. Parce que relayer de pareilles rumeurs avant que leur véracité ou au moins leur probabilité ne soit étayée est purement inadmissible et injustifiable. Le fait que l’accusé soit un personnage éminent, donne un retentissement inouï à l’affaire. Après tout, si on calomniait de la même façon une postière de Romorantin ou un charcutier de Nevers, les dommages subis par ces personnes  seraient aussi dévastateurs même si, que ce soit au moment de l’accusation ou de la disculpation,  l’écho qu’on leur donnerait serait bien moindre.

 Sur la RSC ™, j’ai entendu lors de l’annonce de son décès, dire qu’il s’était, lors de cette prestation télévisuelle, «défendu maladroitement » ou « comme un coupable ». Les auteurs  de ces commentaires sont bien mignons. Ils font de plus preuve d’une pénétration, d’une perspicacité et d’une connaissance profonde de l’âme humaine. A ceci près qu’ils confondent la vraie vie et la vision qu’en donne Walt Disney. Il est vrai que s’ils ne vivaient pas dans un monde de féérie on ne les garderait pas dans cette station où « La voix est libre » (du moins pour certains). Dans leur monde rêvé, le visage du coupable démasqué se couvre de sueur, il balbutie.  L’innocent, lui, garde une attitude sereine face à des accusations qu’il sait infondées, tout au plus exprime-t-il une juste colère (et encore…). Je n’ai pas la naïveté de ces âmes candides. J’aurais même tendance à penser qu’il se passe tout le contraire.

Supposons que je me sois rendu coupable de proxénétisme, viol, meurtre et actes de barbarie. Il se peut donc que de ce fait ma candeur ne soit que très relative. Il est même concevable que ma moralité soit imparfaite. Tout bien pesé, qu’est-ce qu’un petit mensonge pour qui n’hésite pas à violer, tuer et agir en barbare ? D’autre part, ayant commis ces actes, j’ai eu tout loisir de penser à organiser ma défense au cas où une justice vétilleuse se risquerait à évoquer ces peccadilles.

Au contraire, si j’étais un innocent  pourvu d’un certain sens moral, le fait de me voir accusé de crimes horribles, sans que rien ne m’ait préparé à cette éventualité,  me pousserait  à me montrer démuni, à « mal » réagir, à ne pas bien appréhender ce qui m’arrive. Mon comportement risquerait donc  de paraître suspect aux spécialistes de l’école disneyenne…

C’est pourquoi l’innocent fait souvent un coupable tout à fait convenable  tandis que le  criminel endurci paraît d’autant plus innocent  que sa perversité et sa rouerie sont profondes.

Au delà du cas particulier de l’ « affaire Baudis », ce qui me paraît grave c’est que la presse puisse relayer des accusations  non étayées qu’elles émanent de « fuites » dues à des magistrats aux motivations douteuses ou de sources éminemment contestables. Combien d’ « affaires » n’ont pour origine que l’absence de déontologie et l’esprit partisan de qui les « révèle » ? Mais le but de certains n’est-il pas avant tout de détruire leur victime? Comme le dit si bien l’air du Barbier de Séville, d’abord vent léger, la calomnie, si tout se passe bien, amène le calomnié à en crever.

Pour parodier le nègre de Surinam de Voltaire, « c’est à ce prix que vous vendez du papier en Europe » (et ailleurs.).

jeudi 10 avril 2014

Spécial esthètes !



Vous sachant amateurs de belles choses, et notamment en matière de cabanes de jardin, je ne peux résister à vous offrir ce moment d’intense émotion esthétique.

Pour ceux qui n’auraient pas eu la chance de suivre les étapes de la réfection qui affectèrent ma cabane un rapide rappel des modifications extérieures opérées l’été dernier :
Avant :

Après :

Cependant, pour la cabane comme pour l’homme (et la femme, bien sûr) ce qui compte, c’est la beauté intérieure.  Voici quel en est l’aspect, après que ses parois et son plafond ont été isolées par de la laine de roche et recouverts de Placoplatre :


Vue générale

Congélateur, réserve de bois et éclairage
Et, cerise sur le gâteau, chauffage afin d'éviter que pommes de terre, bulbes de fleurs et géraniums ne souffrent du gel l'hiver venu.
Et, en prime (ne soyons pas chien !) une vue de la porte fabriquée sur mesures de mes blanches mains. :

mercredi 9 avril 2014

M. Valls déclare aimer la France !



Nous voilà rassurés : nous avons un premier ministre qui aime son pays. Il a même choisi de devenir Français, en toute liberté alors qu’il aurait pu rester Espagnol avant de devenir, bientôt peut-être, Catalan. N’est-ce pas merveilleux ?  Comme un vieux maréchal il s’est offert à notre pays !

Ce qui est encore plus intéressant, c’est de voir ce qui l’a mené à cette grave et généreuse décision. En fait, c’est de son propre aveux, la grandeur du pays et il précise d’où elle vient : Valmy, La révolution de 1848, Jaurès, Clémenceau, De Gaulle, le maquis.  Vu que dans son envolée historique il place le Général avant le maquis, on peut penser que c’est au De Gaulle de l’Appel  du 18 juin 1940 qu’il fait allusion.  En gros, la France qu’il aime commence en 1792 par une bataille et se termine par un combat de résistance en 1944. Avant  et ensuite : R A S. Entre temps, il admire au passage une révolution établissant une éphémère république, un socialiste pacifiste, le belliqueux Père la Victoire, et la résistance. 

M. Valls fait plonger les racines de son patriotisme choisi dans quelque 150 des plus de 1500 années que compte notre histoire nationale. C’est un choix, mais c’est un peu court. Grosso-modo, la France de notre premier ministre est celle des soubresauts qui allaient tenter d’établir et ensuite de maintenir la république. Ce qu’il semble oublier, c’est que pour qu’il y ait une République Française, il fallait que lui préexiste un pays et que ce pays fût construit par l’œuvre patiente des rois comme par le travail constant de son peuple.  Si l’on regarde une carte de notre pays en 1789, force est de constater qu’à peu de choses près, son territoire est semblable à celui d’aujourd’hui.  Si on parle patrimoine architectural, on constate que ses plus beaux joyaux datent d’avant la Révolution. Il en va de même pour la littérature, les arts et les artisanats.

Que M. Valls soit attaché à un système politique est son droit le plus strict. Qu’il réduise la France au « pays des droits de l’homme », à la république est insuffisant. Aimer la France est bien plus profond. Négliger, voire mépriser tout ce qui a précédé ce système c’est faire preuve de carence mémorielle. A quoi bon des rappels historiques s’ils ne retiennent qu’un dixième de l’histoire ?

La déclaration d’amour de M. Valls pour le pays qu’il a choisi participe des lubies idéologiques de son ex-collègue de l’Éducation Nationale. La France, c’est bien autre chose. L’aimer n’est pas le fait d’une mémoire plus qu’hémiplégique, c’est l'aimer au travers de son histoire, ses hauts, ses bas, ses moments de grandeur comme de bassesse, c’est s’inscrire dans la continuité de traditions séculaires et non dans la vision positiviste d’une marche vers le « progrès »… Ça paraît bien  difficile, voire impossible, pour un socialiste, si modéré soit-il…