Me voici de retour en belle Corrèze
depuis deux jours bientôt. Il y fait beau bien qu'un peu frais. Ça
change des brumes normandes ! Profitant des quelques jours de
grand beau temps prévus, j'ai décidé de commencer cette nouvelle
campagne de travaux par ceux du jardin. La première corvée que je
me suis imposée fut la taille du tilleul. Pour plusieurs raisons je
l'abordais avec un enthousiasme mitigé. La principale étant
l'agrément qu'on trouve en été à profiter de son ombre.
Accessoirement, j'appréciais également sa majesté. Seulement, il
assombrissait la maison et surtout à l'automne ses feuilles avaient
tendance à boucher les gouttières. M'étant vu assurer que bien
vite les branches repousseraient sans atteindre trop rapidement le
gigantisme où trente ans de négligence les avaient amenées, je passais à l'action. Me
saisissant de ma fidèle tronçonneuse et à l'aide d'une échelle et
de deux escabeau, je m'y attelai donc.
Le principe est simple : il s'agit
de couper l'ensemble des branches près de leur base afin que de
nouvelles viennent les remplacer. La mise en œuvre est plus
complexe, car les branches maîtresses du vieil arbre forment un
embrouillamini rendant difficile l'accès aux branches secondaires et
la coupe d'icelles parfois bien malaisée. De plus, il n'est pas
toujours évident de déterminer leur point de chute. J'en reçus une
sur la tête et m'en trouvai tout chamboulé, pas dans mon assiette.
Je ne tardai pas à réaliser l'origine de mon trouble : lors de
sa chute la branche avait emporté mes lunettes. Chercher celles-ci
dans l'amas de feuilles qui couvre la terrasse n'était pas évident
et je ne tenais pas à les piétiner. Heureusement, dans ma grande
prévoyance, j'avais pensé à me munir d'une autre paire qui me
permit de les retrouver. Le plus pénible fut de trouver le moyen de
s'approcher suffisamment de certaines branches afin de s'y attaquer
sans trop de risques. La tronçonneuse est certes un bel outil, mais
elle est gourmande de viande... Une autre corvée fut d'évacuer les
ramures . Entre tenir un outil pesant à bout de bras juché sur une
échelle ou un escabeau dont un espère, malgré les inégalités du
terrain, qu'ils s’avéreront stables et débarder de longues
branches parfois relativement pesantes, on fatigue vite.
Mais trêve de jérémiades, voyons le
résultat d'un jour et demi d'efforts entrecoupés de pauses :
L'arbre est taillé,
Les branches sont rangées en l'attente
de se voir transformées en fagots et rondins au printemps prochain.
Cet après-midi, je débiterai les
troncs d'arbres précédemment coupés, après une sieste bien
méritée. Elle est pas belle, la vie ?