Eh bien voilà, j'ai enfin terminé la
rénovation de mon salon. Bien sûr, comme ne manquera pas de le
signaler M. M, c'était mieux avant. D'ailleurs en voici la preuve :
Que voulez-vous, mon instinct
destructeur ne connaît pas de limites ! Ainsi ai-je arraché la
belle moquette grise constellée de taches pour la remplacer par un
parquet flottant d'un goût pour le moins douteux. Un papier blanc
immaculé a pris la place du beige pisseux qui rendait les murs si
pimpants. J'ai remplacé le chef-d’œuvre de lustrerie « rustique »
qui éclairait parcimonieusement la pièce par un un horrible
luminaire de billard propre à projeter une lumière vive sur ce
massacre esthétique. A mon grand dam, j'ai conservé les fausses
poutres du plafond. En effet, en les supprimant de l'autre partie de
la pièce, j'avais arraché une bonne partie du plâtre du plafond,
ce qui me contraignit à de nombreuses et pénibles heures de
rafistolage dont l'issue ne me satisfit qu'à moitié. Ne souhaitant
pas renouveler l'expérience, je me contentai de masquer leur
magnifique brun sombre par deux couches de peinture blanche. Bien
décidé à éradiquer l'inconfort qui fait tout le charme de nos
vieilles demeures j'y installai des prises de courant et de
télévision.Point d'orgue de mon iconoclastie, je masquai
l'aluminium poli de la tringle à rideau par un coffrage.
Toutefois,ce massacre a un bon côté :
l'ensemble salon-salle à manger-cuisine y a gagné en luminosité :
quand le ciel n'est pas trop couvert, point n'est besoin de laisser
la lumière allumée toute la journée. Et si le soleil pointe un
timide rayon (ne riez pas, ça arrive en Normandie, parfois même
plusieurs fois dans la même année) l'ensemble devient lumineux.
C'était là le but de la manœuvre et il est atteint.
Après tous ces efforts, je vais
m'octroyer des vacances. Je compte partir en mars pour la Corrèze.
Peut-être même tenterai-je une excursion en Espagne...
Cela s'accompagnera-t-il d'un renouveau
d'activité de ce blog. Je ne sais pas. L'actualité me désole. Non
qu'elle m'indigne, mais plutôt que sa vacuité me lasse. Je n'ai
rien à foutre du RIC ou de l'affaire Benalla , je ne vois pas par
qui ni pourquoi remplacer un président et un parlement que je n'ai
pourtant pas élus, passer à la VIe ou, pourquoi pas, directement à
la VIIe ou la VIIIe république ne changera rien, les marches et
autres meetings contre ceci ou pour cela m'ennuient en ce qu'elles
me semblent le fait de gens qui semblent découvrir et s'offusquer
tous les trois quatre matins de ce que notre société connaisse de
menus problèmes réels ou imaginaires. Je suis de plus en plus
convaincu que le monde que j'ai connu disparaît, comme avait disparu
celui de la jeunesse de mes parents, que les jeunes devront bien
s'adapter aux folies nouvelles d'un apparemment irrésistible
progrès, et que si des temps terribles se profilent, les décadents
que nous sommes ne sauront les prévenir. Qui vivra verra.
Il n'en demeure pas moins que dans le
bordel ambiant, je suis satisfait de mon sort : mes maisons et
ma voiture me donnent entière satisfaction, je peux remplir mon
frigo, je n'attends rien d'un quelconque gouvernement, alors
pourquoi, n'étant pas loup, irais-je me mêler au concert discordant
des hurleurs de tout poil ?
Restent les NAC, les pays où ne pas
mettre les pieds, les bonheurs du bricolage, du jardinage, du
lecturage, du cuisinage et tout plein d'autres sujets de
bavardage....