L'actualité est bien morose, un ou
deux discours ineptes de Macron par-ci, un petit massacre de masse
par-là, des crimes incivils à foison, des électeurs qui votent
nazi un peu partout, des lesbiennes véganes qui caillassent les
charcuteries, etc. Bref, on s'enfonce dans une bien lassante routine.
Heureusement, il reste un domaine où chaque jour se passe de
l'inédit, du spectaculaire, du bouleversifiant : je veux parler
de la météorologie (ou météo pour les intimes).
Quotidiennement toute chaîne
d'information qui se respecte et respecte ses téléspectateurs
convoque un spécialiste qui vient expliquer (ou tenter d'expliquer)
les inouïes fantaisies du climat lesquelles se produisent dans le
cadre d'un réchauffement global dû aux activités déraisonnables
d'une humanité qui court plus ou moins consciemment à sa perte.
Le gros problème est que les
températures ne sont quasiment jamais en accord avec les normales
saisonnières. On est un peu, beaucoup, passionnément, en dessus ou
en dessous de ces ces foutues normales ! Pour les précipitations
c'est la même chose : il tombe en un jour l'équivalent d'une
semaine ou d'un mois de pluie. Quant au vent, il souffle souvent plus
fort qu'il ne serait raisonnable et même que le loup des trois
petits cochons. Nous sommes donc confrontés à un dérèglement. A
croire qu'un temps fut, il y avait un règlement suivi à la lettre
par le climat et la météorologie qui nous dispensait d'en observer
les phénomènes. Le dix-huit juin à Carpentras il allait faire 24°
avec un vent soufflant à 15,2 kilomètre à l'heure et c'était bien
pratique : on savait comment s'habiller et quand le ciré serait
préférable au parapluie.Tandis que maintenant, on ne sait plus à
quoi s'attendre, du coup les plus avisés se ruent sur les parkas et
les après-ski en juillet et sur les t-shirts et les shorts en
février.
C'est qu'il n'y a plus de saisons, ma
pauv'dame. Cette phrase, je l'entendais déjà il y a plus de
soixante ans. Et je continue aujourd'hui, prononcée par des plus
jeunes que moi. Avant même le fameux réchauffement, on constatait
déjà un dérèglement. Dans le bon temps le 21 décembre à zero
heure, la pluie cédait le pas à la neige (laquelle couvrait d'un
épais manteau toutes les campagnes) jusqu'au 20 mars où tout se
couvrait de fleurs avant qu'au 21 juin on se mette à étouffer sous
les rayons du soleil. A Pâques fleuries les jeunes filles
étrennaient leurs robes nouvelles (ce qui ne signifiait rien vu que
la date de cette fête varie grandement) et à Noël on affrontait
les congères pour se rendre à l'office de minuit. Ça c'était de
la saison : de la jolie, de la chaude, de l'humide puis de la
glaciale.Réglé comme du papier à musique, c'était.
Sauf que cet âge d'or météorologique,
c'est le lot des âges d'or, n'a jamais existé. Combien de famines,
au long des siècles, en Europe et dans le Monde, ont sévi suite à
des gelées intempestives, des sécheresses ou des pluies diluviennes
entraînant de catastrophiques inondations ? Il faut croire que
le climat n'a jamais été régulier.
De plus, il ne faut pas oublier que ces
soi-disant « normales » ne sont que des moyennes
mensuelles calculées sur 30 années (en ce moment entre 1981 et
2010) . Leur comparer les température au jour le jour n'a donc pas
grand sens. Les variations annuelles par rapport à ces chiffres sont
quasi négligeables (+0,4° à Paris en dix ans, soit une
augmentation annuelle de 0,04°). A ce rythme effréné, comment
pourrait-on quotidiennement tirer des leçons sur le climat ? Il
est donc nécessaire de tout dramatiser artificiellement afin
d'entretenir un climat d'angoisse permettant l'acceptation de
diverses mesures soi-disant destinées à calmer l'anarchie
climatique. Par exemple, en augmentant les taxes sur les produits
pétroliers on aidera à sauver la planète, les pauvres à se geler
le cul et accessoirement le gouvernement à masquer la hausse du
déficit public.