..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 13 février 2018

Le million !



Il fallait bien que ça arrive : cette nuit, le compteur de M. Blogger a indiqué que mon modeste blog venait de dépasser le million de pages vues. Ce qui n'est pas rien. Je sais à quel point ce chiffre est sujet à caution : un autre compteur , installé peu après n'en trouve que 700 et quelques mille. Peut-être a-t-il la vue basse et ne voit pas passer certains visiteurs ?

Quoi qu'il en soit, vu que c'est en se basant sur M. Blogger que d'estimés confrères proclament leurs résultats, je me permets d'en faire autant.Un million de pages vues, lues et, j'espère, méditées après plus de six ans d'existence, donc.

Je profite de cette occasion mémorable pour remercier mes lecteurs de leur fidélité. Bien sûr, le rythme des visites, comme celui des publications s'est ralenti ces dernières années. C'est probablement dû à une certaine lassitude des lecteurs de blogs comme de leurs rédacteurs. En ce qui me concerne la baisse de production commencée en 2015 s'explique par le fait qu'en cette année bénie, j'ai fait l'acquisition d'une maison dont la rénovation me prend beaucoup de temps. D'autre part, trouver un sujet original et si possible amusant tous les jours ne va pas de soi. De plus, les résultats des élections de l'an passé ont quasiment tari le peu d'enthousiasme que je trouvais à commenter la politique. Au rythme actuel, il faudrait donc attendre une bonne dizaine d'année pour atteindre le deuxième million ! Je crains donc que ni vous ni moi n'ayons la patience d'y parvenir. Surtout qu'aux environs de 2030 je risque fort, vu ma piètre hygiène de vie et le réchauffement climatique d'être occupé à manger les bananiers par la racine !

vendredi 9 février 2018

En même temps...

Le 20 juin 1723, un incendie commença de ravager la bonne ville de Châteaudun : des enfants, jouant dans un grenier empli de foin avec des bougies furent à l'origine du sinistre*.Les maisons étant alors généralement de bois et de paille et le vent aidant, en quelques heures il ne resta plus grand chose de 900 des foyers de la ville et d'une de ses églises. Les moines de l'abbaye de la Madeleine en ordonnant que soient abattues les maisons entourant leur monastère avant que le brasier ne les atteigne créèrent un espace permettant de circonscrire le feu. Un orage salutaire finit d'éteindre le foyer. Comme quoi, plutôt que tergiverser, il est nécessaire quand les circonstances sont grave de trancher.

Quel rapport me direz-vous avec le titre de cet article ? Eh bien il me paraît évident : face à une catastrophe, seules des moyens radicaux s'imposent. Or tout est fait pour que, face aux périls qui menacent les fondements de l'Occident, Europe et Amérique confondues, soient dans le meilleur des cas adoptées des attitudes mi-chèvre-mi-chou qui ne font que permettre au désastre de s'étendre. Dans le pire, on se trouve face à des abrutis qui en 1723 auraient nié l'incendie quand bien même aurait-il atteint leur maison ou à des pompiers-pyromanes qui se réjouissent de l'ampleur des dégâts tout en regrettant qu'ils ne soient pas plus importants. Ainsi voit-on, au nom du progrès, progresser une folie sociétale qui à terme ne pourra mener qu'à la disparition d'une civilisation qui naguère domina le monde entier.

Je crois que la raison de cette inéluctable et implacable déchéance est à chercher dans la manière dont on forme les esprits. Le fait que notre pays pays ait à sa tête un spécialiste de l' « en-même-temps » est significatif. Car la formule est souvent absurde. Par exemple, dire que l'on est opposé à la GPA mais qu'en même temps on comprend la juste aspiration des couples gays à avoir des enfants est une énormité. Si on comprend cette aspiration on ne saurait être ennemi du seul moyen qui leur permettra de la voir se concrétiser. Peut-on être hostile à l'assassinat et en même temps admettre les motivations de l'assassin ? En fait, il semblerait que la mode consiste à considérer la thèse, l'antithèse et à n'en faire aucune synthèse.

Cette curieuse manière de raisonner est due, me semble-t-il, à la crainte, qu'on aurait en adoptant une position tranchée de paraître extrémiste. Or l'extrémisme est, c'est bien connu, la pire des choses qui soit. Un extrémiste appelle un chat un chat. Pour un Occidental moderne et ennemi des extrêmes, un chat est peut-être un chat mais en même temps il pourrait être un canari ou une commode Louis XV. C'est là un raisonnement ouvert, intelligent.

De la même manière, en politique des gens qui se disent de droite sont ouverts aux idées de gauche, en même temps. Si bien qu'ils finissent d'abord par les accepter puis par les adopter car il semblerait que l' « en-même-temps » mène inéluctablement à pencher du côté de l'alternative la plus opposée au bon sens. Tant qu'on considérera toute attitude tranchée comme dangereuse, nauséabonde et pour tout dire extrémiste, les pires folies étendront leur règne.

*Il me paraît utile de souligner que ces enfants n'étaient pas des Enarques.

jeudi 8 février 2018

Changement climatique


Nos contemporains sont souvent persuadés de la disparition des saisons. Afin d'en avoir le cœur net, nous avons consulté une personne dont les compétences, l'honnêteté et la sincérité ne sauraient être mises en cause, je veux parler de Tonton Jacquot, qui au cours d'une longue vie d'oisiveté et d'ivrognerie a eu tout le temps d'observer les phénomènes météorologiques et leur évolution dans le canton de Mézidon-Canon, le bien nommé, dont il n'est sorti que pour faire son service militaire à Châteauroux.

Nous transcrivons ci-dessous l'interview qu'il a bien voulu nous accorder qui est de nature à conforter les partisans de la disparition des saisons dans leurs convictions. Nous n'en avons omis que les "A la tienne, mon gars"  "C'est pas de refus !" et autres "On s'reprend un tit'goutte" qui n'apportent rien au débat.

Tonton Jacquot, pensez-vous que nous ayons progressivement vu disparaître les saisons ?

Un peu qu'j'y crois mon gars ! Dans ma jeunesse, y'en avait des saisons ! Pas des comm' maintenant, des vraies saisons : des hivers glacials, des printemps doux et fleuris, des étés brûlants, et des automnes pluvieux. Vlà c'qu'y avait comme saisons !

Il ne me semble pas que ça ait beaucoup changé...

Malheureux ! Tu sais pas c'que tu dis ! Quand j'te parle de froid, c'est d'vrai froid que j'te parle ! Tiens, par exemple, à Noël, y neigeait, tous les ans, au moins un mètre ! Quand on allait à la messe de minuit, chacun amenait sa pelle pour dégager le chemin de retour, c'est fou c'qu'y pouvait tomber en une heure ! On emportait une topette de calva pour se réchauffer pasqu'à l'église, y'avait pas plus d'chauffage qu'à la maison. On avait beau faire du feu dans l'âtre, ça chauffait pas grand chose. Quand en janvier ou février, on était au-dessus de -15 -10 degrés à l'intérieur on disait « Merci mon Dieu ! ». Pas b'soin d'te dire que d'congélateur, on n'en avait pas b'soin ! Enfin, en hiver...

Comment faisiez-vous pour résister ?

Ben, on était costaud, à l'époque ! Tiens, par exemple en janvier 63, il a fait tell'ment froid, qu'une nuit, je m'suis l'vé pour aller pisser. Je m'suis dégagé un ch'min à la pelle jusqu'à la cabane. Eh ben, arrivé là, rien à faire : l'urine avait gelé dans ma vessie !

Impressionnant, en effet ! Vous deviez attendre le printemps avec impatience !

Tu l'as dit bouffi ! Mais on n'était pas déçus : arrivé mi-mars, la neige fondait et bien vite ça dev'nait doux. T'aurais vu les fleurs qui poussaient d'partout ! C'était joli comm' tout. Et ça embaumait, j'te dis pas ! Seulement , on avait aut' chose à faire que de r'garder les fleurettes et d'humer l'lilas : c'était l'époque du r'piquage des ananas et des bananiers !

Des ananas et des bananes en Normandie ?

Ben oui, mon gars, c'était même avec ça qu'on f'sait not' beurre ! Pasque faut dire que pour c'qu'était d'êt' chauds, y zétaient chauds nos été : tropicaux, v'là c'qui zétaient ! Bien sûr, y'avait des pluies torrentielles, de temps en temps, mais fallait bien ça pour les bananes et les ananas...

Et l'automne, ça donnait quoi ?

Ben l'automne, qu'est-ce tu veux que j'te dise, c'était l'automne... Arrivé fin septembre, c'était la pluie, l'brouillard mais pas d' vrai froid. On allait aux champignons, on ramassait les châtaignes, ah, c'était la belle vie, pas comme maintenant !

Eh bien Merci pour votre témoignage, Tonton Jacquot. Il ne manquera pas de rassurer nos lecteurs !

Comment ça, tu t'en vas déjà ? On n'a même pas fini not' deuxième lit' ed'Calva ! Décidément, y'a pas qu'les saisons qu'ont changé !

vendredi 2 février 2018

Débat littéraire en Calaisis

La passion littéraire peut être vive. Les récents événements de Calais le démontrent clairement. Comme nous l'a appris Yann Moix, les migrants qui souhaitent se rendre en Angleterre sont généralement de fins connaisseurs des grands auteurs français et en particulier de Victor Hugo. C'est le cas des Érythréens. En revanche, les Afghans sont plus sensibles à l'austère élégance des vers d'Alfred de Vigny. Je me garderai bien de dire qui, en l’occurrence, à raison. Les goûts et les couleurs, n'est-ce pas...

Toujours est-il que ces fanatiques du vers romantique ont pris l'habitude de s'affronter lors de joutes poétiques qu'ils organisent afin de passer agréablement le temps en attendant une éventuelle occasion de traverser la Manche. A ce propos, il me semblerait charitable d'apprendre à ces braves gens qu'en Albion on ne parle pas vraiment français et que nos grands poètes n'y sont, hélas, que modérément révérés. Une telle annonce, une fois passé le choc de la révélation, serait peut-être propre à modérer leur envie de Grande-Bretagne et les pousserait à rester nous enrichir.

Donc des joutes oratoires opposent Afghans et Érythréens. C'est à qui déclamera avec le plus de chaleur et d'émotion La Mort du loup ou Les Pauvres gens. Afin d'éviter le favoritisme interne, c'est le camp adverse qui est chargé de décerner les lauriers. Et ça se passe généralement très bien. Sauf qu'hier, un Kaboulien fut couronné par les riverains de la Mer Rouge alors qu'au dernier vers de la seconde strophe de La Maison du berger, le lauréat avait malencontreusement appliqué la diérèse en prononçant le mot sociale avec pour conséquence d'en faire un alexandrin de treize pieds. Or, si l'Afghan est de caractère débonnaire, il y a cependant une chose avec laquelle il ne badine pas : la scansion. Des voix s'élevèrent dans le camp Afghan pour dénoncer l'incapacité des Érythréens à juger d'une déclamation quand ils laissaient passer de telles énormités. Vexés de se voir ainsi humiliés, leurs adversaires firent bloc, traitant leurs détracteurs de gougnafiers et de paltoquets (insultes considérées comme particulièrement violentes à Kaboul) . Un mot entraînant l'autre, le ton monta, on en vint aux mains puis on sortit les armes. Bilan : 22 hospitalisés dont quatre dans un état grave.

Évidemment, certains n'ont pas manqué de fustiger l'attitude de ces lettrés, leur trouvant la tête un peu près du bonnet. Je ne suis pas de ceux-là ! Seul l'amollissement engendré par une vie trop douce peut expliquer qu'on s'offusque des passions vives qui animent ces jeunes gens. N'avons nous pas connu, au temps ou un sang vigoureux coulait encore dans nos veines, de robustes conflits comme la bataille d'Hernani qui fit, sauf erreur de ma part, plus de morts que celles de Verdun et de la Somme réunies ? Plutôt que les critiquer, nous devrions prendre exemple sur ces gens prêts à verser leur sang pour une juste cause ! Leur énergie est propre à revigorer un peuple endormi par trop de confort. Ils sont notre avenir et même, comme dans le 9-3 et dans bien d'autres lieux, déjà notre présent.

mardi 30 janvier 2018

Le défilé des cloportes

J'ai regardé ce soir un documentaire particulièrement passionnant sur BFM. Il posait la question de savoir qui avait tué François Fillon. Il va sans dire que cette chaîne est d'une objectivité exemplaire. Des journalistes d'exception ont interrogé le ban, l'arrière ban et l'arrière-arrière ban des élites LR. Ce défilé de cloportes avait de quoi soulever le cœur de toute personne un tant soit peu sensée. Faisons à ces répugnantes couilles molles de soi-disant-droite la charité de ne pas les nommer.

L'enquête était passionnante. On chercha d'où pouvaient bien venir les « fuites » qui avaient entraîné la chute du candidat favori. On entendit Trucmuche, Bidule et Machin-chose exprimer leurs réticences quant à l'opportunité de maintenir une candidature vouée, vue l'importance des accusations portées, à l'échec. On glissa sans insister sur l'incapacité où se trouvèrent MM. Trucmuche, Bidule et Machin-chose de susciter la candidature de remplacement dont ils avouaient avec bien du retard avoir rêvé. On interrogea un troisième couteau sur la machiavélique ruse qu'il utilisa pour « niquer » M. Fillon, lui payant des caleçons en pilou (ou quelque autre article textile) avant de révéler ce scandale à un organe de presse qui s'empressa de le porter à la connaissance du public. Ce qui fut la fameuse goutte qui mit le feu aux poudres ou l'étincelle qui fit déborder le vase !

Tout cela était bel et bon, seulement, dans cette affaire, on oublia deux acteurs majeurs : les media et la justice, piliers bien connus de la démocratie. Car c'est une évidence, les peccadilles que ces deux respectables institutions reprochèrent à un candidat dérangeant ne prirent d'importance qu'à cause du zèle que mirent les premiers à leur offrir un retentissement outrageusement disproportionné et la seconde à donner des suites à un dossier dont l'avenir nous dira (peut-être) l'exacte importance.

Cette fabuleuse enquête ne fait que confirmer la remarquable aptitude des media à faire passer l'anecdotique pour un fait majeur. Seulement, et c'est la seule chose qui compte, les conséquences de leur populisme exacerbé sont elles bien réelles : nous voici avec pour président un pantin ridicule et une « droite » bien abîmée qui s'entête à refuser la seule alliance qui lui permettrait d'accéder au pouvoir. Les lamentables cloportes qui la composent continuent de rêver d'une France gouvernée au centre (c'est à dire au milieu de nulle part) comme si ce genre de position n'était pas responsable du triste état du pays et surtout comme si la place ne leur avait pas été ravie par un triste guignol.