Une
députée LREM a défrayé la chronique par une déclaration propre à
indigner le populo : cette dame dont le salaire net est dit se
monter à 5000 € par mois ( c'est en fait de 5362 € qu'il
s'agit), osa déclarer qu'elle tirait le diable par la queue !
Elle se serait vue contrainte à réduire ses sorties au restaurant,
à manger des nouilles plus qu'à son tour, à sortir de vieux
vêtements de sa cave et à envisager de déménager vers un logement
moins coûteux. Et le bon peuple de crier au scandale en comparant
ses faibles revenus à ceux de l'indécente.
Au
risque d'en choquer beaucoup, je vais tenter de démontrer qu'il est
fort possible que ces plaintes soient justifiées. Il se trouve que
cette dame avant de se lancer en politique touchait un salaire de 8
000 € mensuels. Ce qui la rendait éligible à l'impôt sur le
revenu à hauteur de 21865 € annuels soit 1822 € par mois. Comme
ceux d'entre vous qui sont soumis à cette contribution ô combien
citoyenne le savent, ce prélèvement se fait l'année suivante.
Admettons que cette brave dame habite Paris où le prix moyen de
location par m2 est de 27,86 € et que sa folie des grandeurs l'ait
poussée à occuper un logement à ce prix de 60 m2. Son loyer
s'élèverait donc à 1671 € par mois. L'indemnité parlementaire
s'élevant à 7185 € bruts et 5362 € net, notre élue se
trouverait donc avec un revenu après impôts et logement de 5362 –
3493 = 1869 €. Avouez qu'il n'y a pas là de quoi pavoiser. Si avec
une telle somme vous êtes capables de vous taper la cloche dans des
restaurants de luxe quand bon vous semble et de vous habiller à
votre guise chez le bon faiseur, expliquez moi comment vous faites.
Avec
les mêmes charges et ses 8000 € il lui serait resté 4507 €.
Soit une perte en revenu disponible de 2638 € par mois. Je crains
que beaucoup de ceux qui crient au scandale, si leur revenu
disponible après impôt sur le revenu et loyer baissait de 58,53%
d'une année sur l'autre ne se trouvent dans une situation critique.
J'entends
déjà certains évoquer les à-côtés faramineux dont bénéficient
les parlementaires : frais de mandat, assistants parlementaires,
frais de voyage, d'Internet, de correspondance et pas de cetera.
Seulement, ces frais doivent maintenant être justifiés. N'est-il
pas normal que les frais professionnels puissent être pris en
charge ? Demande-t-on à une secrétaire de payer le loyer du
bureau qu'elle occupe, son ordinateur, ses appels téléphoniques,
les courriers qu'elle envoie dans le cadre de sa mission ?
J'ai
lu sur certains fils que le député bénéficiait d'une voiture avec
chauffeur, qu'il vivait sous les lambris dorés de la république.
C'est, hélas pour lui, faux. De même il n'a pas le droit de
cuissage dans une province de son choix...
Le
problème de cette dame, c'est qu'un calcul aussi simple que celui
que je viens d'exposer, elle aurait dû le faire ce qui l'aurait
probablement dissuadée de se lancer dans pareille aventure. Mais que
voulez-vous, l'attrait d'un pouvoir supposé nuit à la clairvoyance.
NB :
L'imposition que j'annonce à été calculée sur le site des impôts.
Celui du loyer moyen à Paris vous le trouverez comme moi sur
Internet.