..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

mardi 14 février 2017

Apprentis-sorciers, pompiers-pyromanes ou simples salopards ?

J'entends les bons journalistes faire un bien triste constat : les « affaires » Fillon et Théo feraient le jeu du Front National. Or le FN, c'est le diable. Du coup, ils sont tout désolés. Curieux, non ? Car ces fameuses « affaires » qui les crée, les amplifie jusqu'à leur donner une importance qu'elles n'ont pas ?

De quatre choses l'une. Soit, tel l'apprenti-sorcier, ces imbéciles déclenchent des phénomènes dont ils sont incapables d'endiguer les conséquences. En admettant cette hypothèse, ce sont des imbéciles irresponsables.

La deuxième possibilité c'est qu'ils sont des pompiers-pyromanes que fascine le spectacle des incendies qu'ils allument et prétendent combattre. Nous aurions dans ce cas affaire à des malades mentaux.

Reste l'hypothèse qu'ils organisent le buzz de manière à faire monter le FN afin que le candidat d'une gauche qu'ils chérissent ait des chances d'être élu par défaut. Dans ce cas, on aurait affaire à d'ordinaires salopards prêts à tout pour assurer une victoire à la Pyrrhus.

Et s'ils étaient les trois à la fois, déclenchant d'involontaires catastrophes, prenant plaisir à voir les flammes tout dévaster après avoir, par machiavélismes de bazar, appliqué la règle selon laquelle les ennemis de mes ennemis sont mes amis.

Le problème c'est qu'il n'y a peut-être pas, comme dans le Fantasia de Disney, de sorcier capable de mettre fin au désastre, qu'il y a toujours danger à jouer avec le feu et qu'on a déjà vu des ennemis se réconcilier pour éliminer des gêneurs.

Mais peut-être m’égare-je ? Peut-être ne font-ils, comme ils le soutiennent, que remplir leur devoir d'information. En écrivant cela, je suis heureux de n'avoir pas les lèvres gercées.

lundi 13 février 2017

Larry Boisière

Certains personnages bien qu'ayant de manière insigne contribué au progrès de la science ou de la civilisation sont tombés dans un total oubli au point que l'on ait perdu toute trace de leur œuvre. C'est le cas du docteur Larry Boisière , qu'une curieuse homophonie effaça de nos mémoires.

Fils de Charles Oscar Nestor Népomucène Adrien Robert Daniel Boisière, explorateur et homme d'affaires d'origine québécoise et de Lorraine Smith, jeune américaine rencontrée lors d'un voyage d'études à l'origine de sa thèse Étude comparative des moeurs dans les bobinards du Wisconsin et du Connecticut, qui fait encore autorité sur le sujet,  Léon Aristide Robert René Yves Boisière naquit le 29 février 1808 à Paris où ses parents s'étaient installés suite à un malentendu avec la justice du comté de Hartford qui contraignit le couple à s'expatrier en catastrophe.

Connaissant des débuts difficiles, l'inventivité commerciale de son père, qui devait plus tard lui valoir une condamnation à vingt ans de travaux forcés, permit à celui qui préférait qu'on le nommât Larry ( acronyme de ses cinq prénoms*) de vivre une enfance aisée. Après des études secondaires au Lycée Louis-Le-Grand où il s'illustra en décrochant un 3e accessit en macramé ainsi qu'en jouant un rôle déterminant dans la victoire de son établissement lors du championnat inter-académique de bilboquet en 1824, Larry, suite à une cuisante expérience, décida de poursuivre des études de médecine et de se spécialiser dans la vénérologie où il excella.

Exerçant à l'Hôpital du Nord, il devint bien vite médecin chef de son service et s'acquit une réputation d'excellence qui fit y accourir tout ce que Paris comptait de personnalités des mondes politique et littéraire. Se rendre chez Larry Boisière devint bien vite un must et un espoir de guérison pour les poètes et les ministres victimes de leur désir de mieux cerner les arcanes de la féminité (ou de la masculinité, au choix) au point que la phrase devint proverbiale et que l'on tendit à appeler Larry Boisière l'ensemble de l'établissement que les vicissitudes de l'histoire firent successivement nommer Hôpital Louis-Philippe puis « de la république ».

Hélas, le grand médecin, uniquement préoccupé de la santé d'autrui, négligea d'appliquer sa thérapeutique aux petits soucis que lui avaient valus sa constante exploration des sources des maux qu'il soignait. Il succomba à l'action combinée de la maladie et du surmenage le 18 mars 1849. Un deuil de quatre jours fut observé en sa mémoire Rue Saint-Denis.

Un étonnant concours de circonstance voulut, alors qu'on s'apprêtait à donner officiellement à l'hôpital le nom de celui qui avait tant fait pour sa renommée, que mourût en décembre 1851 une obscure comtesse d'empire qui, sans héritiers, laissa par testament la plus grande partie de sa fortune pour la fondation d'un hôpital à Paris. Elle se nommait Élisa de Lariboisière ! Profitant de ce hasard, l’hôpital du Xe arrondissement eut beau jeu de réclamer que l'on consacrât l'argent de la généreuse donatrice à la construction de ses nouveaux bâtiments. Faisant d'une pierre deux coups, on pourrait ainsi honorer la bienfaitrice et, indirectement, le grand praticien. Le ministre de la santé publique, grand habitué du service de Larry souscrivit à cette demande. C'est ainsi que fut inauguré en 1854, l'hôpital sis au 2 rue Ambroise Paré et classé aux monuments historiques.


* Cette inventivité réjouit son père qui se garda cependant de l'imiter.

samedi 11 février 2017

Pauvres media !

On pleure à France Inter et ailleurs ! C'est honteux ! M. Fillon ose se dire en butte à un lynchage médiatique ! Mais où est-il allé pêcher une telle idée ? Tous les gens raisonnables ont pu remarquer à la fois le peu de place qui fut faite à son « affaire » et surtout avec quelle objectivité elle fut traitée dans les media. Qu'ont-ils fait sinon leur devoir d'information ? Et avec cette honnêteté que tout le monde leur reconnaît. D'ailleurs, il suffit de voir quelle place a été accordée par ces mêmes media aux soupçons qui pèsent sur M. Macron concernant ses frais de représentation au Ministère de l'Économie pour voir à quel point se poser la question de leur impartialité ne saurait être posée.

Ces derniers temps, estimant l'affaire jugée et le « coupable » bientôt sanctionné, nos guides vers la lumière comparent notre pauvre pays avec d'autres où honnêteté, désintéressement règnent en maîtres et sans partage. On vous cite cette ministre scandinave qui est logée dans une HLM et ne bénéficie même pas d'un vélo de service. Puis telle autre qui a démissionné après avoir que la presse eut révélé qu'elle avait emporté chez elle un toast rassis, reste d'une réception au ministère afin d'en nourrir son hamster. « François Fillon serait-il encore candidat au Canada, en Suède ou en Allemagne ? » s'interroge le Huffington Post. Question rhétorique ! Bien sûr que non, surtout qu'on ne voit pas à quel titre il aurait été candidat à un quelconque poste dans ces pays...

Nos « informateurs » pleurent et en même temps se réjouissent. Car ce qu'il faut bien nommer leur apostolat s'avère payant. Il semblerait, pour l'instant du moins, qu'une majorité de Français les suivent et souhaitent le retrait de la candidature Fillon. Ce qui ne manque pas de sel, vu que nos concitoyens se déclarent volontiers sceptiques quant à la fiabilité des média. C'est un peu comme si des gens qui disent n'avoir rien à faire de telle ou telle religion suivaient cependant scrupuleusement ses préceptes.

Les media n'ont donc pas trop à s'en faire : quoi qu'on dise, on les écoute et on les suit dans leur désir de faire de nous des sortes de Scandinaves mâtinés d'Anglo-Saxons. 


Parlant de media, une pétition circule réclamant le rétablissement de la pluralité d'opinions dans l'audio-visuel public. C'est là :https://www.change.org/p/c-u-s-p-a-r%C3%A9tablissons-la-pluralit%C3%A9-d-opinion-dans-l-audiovisuel-public?

jeudi 9 février 2017

Et avec ça ?

De temps à autres je descends au bourg voisin acheter une baguette en vue de mon casse-croûte du midi. Aussi étonnant que ça puisse paraître, sur les trois boulangeries, il y a une dont la baguette est meilleure que celle de chez Leclerc ce qui, vu le niveau général du pain « artisanal », mérite d'être signalé.

Le boulanger bien que relativement jeune doit donc être de la vieille école. Tout comme l'est son épouse. En effet, respectant probablement une tradition ou une vieille charte du petit commerce, après m'avoir tendu ma baguette, elle me gratifie d'un « Et avec ça ?» auquel je réponds par un « Rien » en place et lieu du traditionnel « Ce sera tout. ».

Je trouve cette question particulièrement agaçante. Ça me donne l'impression d'être ressenti comme atteint soit d'une maladive timidité, soit de la maladie d’Alzheimer. A croire qu je serais venu pour acheter une baguette, 6 pains de quatre livres, 36 croissants, deux douzaines de pains au chocolat (à 10 cents), trois bûches de Noël, une tarte pour 15 personnes, tout un tas d'autres pâtisseries et que, saisi par le trac ou victime d'un perte soudaine de mémoire, je n'aurais osé ou su demander qu'une baguette. Ça me donne envie de répondre, selon mon humeur du moment : « Une petite turlute si vous avez le temps. » ou « Un raton-laveur, comme d'habitude. ».

Je me souviens d'un temps où les commerçants ajoutaient à leur « Et avec ça ? » des suggestions d'achats possibles : « On a des choux/de la bavette/du merlu/des godemichets/ du pâté d'alouette/des paquets de clous/ de la peinture de sol/du champagne brésilien/etc.(en fonction du type de commerce) en promotion ». Je ne sais pas si ça se fait toujours. Je ne fréquente pratiquement pas les petits commerces leur préférant la grande distribution. En dehors d'animateurs extérieurs, on m'y fout une paix royale. Le pseudo-lien qui est supposé se créer entre commerçant et client ne m'intéresse pas vraiment. Que le boucher déclare sa viande « tendre comme le cœur du boucher » ne provoque chez moi qu'un rire forcé. Ayant une tendance affirmée à savoir ce que je veux, les conseils d'un commerçant me sont généralement inutiles et lorsqu'ils s'avèrent nécessaires, je suis assez grand pour les solliciter.

mercredi 8 février 2017

Nouvelles de la décadence

Tandis que j'emmenai ma fille alors âgée de dix ans à son club équestre, nous vîmes de jeunes agneaux gambader auprès de leur mère dans un pré. Anna s'écria « Qu'est-ce que c'est mignon ! » avant d'ajouter après un temps de réflexion « Et en plus, bien cuisiné, c'est drôlement bon ! ». Voilà ce que j'appelle une attitude saine où la passagère émotion anthropomorphique n'efface pas le réalisme.

C'est tout le contraire de cela que j'ai entendu hier sur France Inter lors de l'émission la Tête au carré tandis que je me rendais à Vire afin d'y acheter, entre autres, des morceaux de cadavres, de la chair de mammifères (ou de volailles), bref, de la barbaque. Deux « spécialistes » y déblatéraient doctement sur la consommation de viande par l'homme. Et ça valait son pesant de choucroute (sans charcuterie). Si on en croit ces olibrius, manger de la viande poserait de plus en plus de problèmes à nos contemporains. Non parce que son prix augmente mais pour des raisons quasi-métaphysiques. Car qui dit viande dit abattage et qui abat commet un crime. Ben oui, à part les huîtres et autres fruits de mer, il est rare et peu aisé de manger des animaux vivants. Vous vous imaginez courir après un bœuf dans son pré, et d'un fort coup de mâchoire lui arracher un steak ? Moi pas !

Donc il y a meurtre. Il nous fut expliqué que par le truchement du sacrifice religieux, l'homme avait de tout temps tenté d'atténuer la barbarie de ce crime. On ajouta que cette barbarie est d'autant mieux ressentie aujourd'hui que les avancées de la science tendent à établir qu'il existe un continuum et non une scission entre homme et animal et qu'en conséquence l'humain répugne de plus en plus à tuer son quasi-semblable. Les honteuses conditions d'élevage ou d'abattage des animaux, dès lors devenaient insupportables : peut-on admettre que son (quasi) frère que l'on chérit tant soit élevé en batterie avant d'être brutalement assassiné  ? On rappela qu'à certaines époques, la viande étant réservée aux riches, lorsque cela devint possible, les modestes virent dans sa consommation un signe d’ascension sociale. On parla aussi de rendement alimentaire, celui des plantes étant supérieur à celui des viandes. Une consommation réduite voire nulle s'imposait donc.  Bref, on nous dit bien des choses mignonnes.

En tant que carnivore invétéré, je vois dans ces discours un signe de plus de la décadence de notre société et des ravages qu'opère l'anthropomorphisme forcené de citadins élevés hors sol. Quand il m'est arrivé de zigouiller un lapin ou un poulet, je n'ai ressenti aucun soupçon de culpabilité. Quand j'allais dans une ferme participer à l'abattage d'un cochon dont j'avais acheté la moitié, lorsqu'on saignait la bête, il ne m'a pas traversé l'esprit qu'elle ne méritait pas ce sort, pas plus que je n'ai vu en elle l'image du cousin Michel ou de l'oncle Charles. Il fallait fouetter le sang qui giclait dans la poêle afin qu'il ne caillât point avant qu'on en fît du boudin. C'est tout. 

Je n'ai, et j'en suis heureux, bien que né citadin, jamais rompu le lien avec la campagne et la vie rurale. Chaque fois que j'ai pu, je suis allé y vivre et j'espère bien continuer à le faire jusqu'à la fin de mes jours et à continuer de manger de la viande. Parce que ces animaux que l'on tue ne sont nés et n'ont été élevés que pour qu'on s'en nourrisse. Qu'on les élève dans des conditions correctes et aptes à rendre leur chair succulente, qu'on leur évite autant que possible d'inutiles douleurs lors de leur fin programmée, j'en suis entièrement d'accord. Mais voir en ces animaux mes semblables ou des objets d'affection : très peu pour moi. D'ailleurs, parmi les plus abrutis anthropomorphistes auquel viendrait l'idée d'adopter un goret de 120 kilos ou un bœuf d'une tonne comme animal de compagnie, de l'accoutrer d'un petit bonnet et d'un manteau pour l'hiver et de le câliner sur ses genoux ?