..Toi qui entres ici, abandonne tout espoir de trouver un contenu sérieux. Ici, on dérise, on batifole, on plaisante, on ricane.

vendredi 3 juin 2016

Manque de temps !

Une fidèle commentatrice s'étant inquiétée d'un si long silence, je voudrais rassurer mes éventuels lecteurs : il ne m'est rien arrivé de fâcheux, à moins que l'on ne considère comme tel un excès d'occupation. Peinture, plomberie, excursion en terres gersoises, landaises et espagnoles, et, depuis hier, taille des haies et remise en ordre du terrain ont pris tout mon temps. Disons aussi que l'actualité un rien chaotique de ces derniers temps ne m'inspire guère.

Devant rejoindre la Normandie lundi, j'aurai davantage de temps à consacrer à l'écriture. Espérons que l'inspiration sera au rendez-vous.

samedi 14 mai 2016

« On n'est pas sérieux quand on a dix-sept ans... »

Quel con ce Rimbaud ! Ou alors c'était vrai à son époque, avant le Progrès. Ça le demeurait du temps de ma lointaine (et folle) jeunesse. Aujourd'hui, nos merveilleux jeunes sont sérieux. Limite austère.

Or donc, du temps de Rimbaud et du mien, la jeunesse avait des aspirations futiles:boire des bières et tomber amoureux pour un oui voire un non. Heureusement, les choses ont changé. Les jeunes de 2016 sont préoccupés par de VRAIS problèmes. Ce qui les hante, c'est le Code du Travail. Y toucher les rend fous. Ainsi, nos lycéens se mobilisent-ils contre la loi El Khomri.

Comme je les comprends ! Ils sont habités du noble désir de conserver les droits acquis de haute lutte par leurs anciens. S'il faut pour cela casser des vitrines, ils y sont prêts. S'il faut veiller debout, ils le feront. S'il faut se priver des enseignements de leurs vénérés maîtres, ils courront le risque d'arriver moins bien armés aux terribles épreuves du bac.

On ne peut qu'être admiratif face à une telle résolution comme à la maturité qui la motive. Quand je pense qu'à leur âge et même jusqu'aujourd'hui je me suis foutu du droit du travail comme de l'an quarante ! J'en suis encore à penser que l'important c'est de trouver du boulot. Si les conditions ne conviennent pas, ce qui arrive, soit on laisse tomber, soit on s'y résigne, faute d'autre choix. Je le répète : j'étais con, je le suis resté et je n'en ai qu'à peine honte...

Nos jeunes, eux, voient l'avenir, le veulent radieux parce qu'encadré par de bons textes. De nos jours, à dix-sept ans, on compte ses points-retraites et on se soucie du confort des EHPAD : on est responsable.

A moins qu'on n'en ait pas plus à cirer que dans le temps, qu'on joue à se prendre au sérieux en étant manipulé par des syndicats dont les cortèges étiques ont grand besoin de supplétifs.

samedi 7 mai 2016

Adieu, veau, vache cochon, isolation !

Décidément, avril aura été le mois des accidents. Enfin pour moi. Doigt, œil et maintenant côte. Figurez vous qu'au dernier jour de ce mois, ayant lavé le sol, j'ai malencontreusement glissé et me suis lamentablement vautré. Je pensais qu'un hématome au coude et une douleur supportable dans la poitrine en auraient été les seules conséquences. Je partis donc confiant pour la Corrèze. Je profitai du beau temps pour lutter contre l'ensauvagement du terrain. Dans un premier temps, débroussailleuse et tondeuse firent leur office. Le jour suivant, je décidai d'abattre le vieux poirier envahi de lierre dont la présence au fond du jardin m'ennuyait. Non seulement son triste aspect blessait l’œil mais les maigres fruits qu'il produisait faute d'être agréables au goût, n'en attiraient pas moins une multitude de guêpes et autres frelons, animaux dont la piqûre pourrait m'être fatale pour cause d'allergie.

La manœuvre fut couronnée de succès à part qu'en tentant de précipiter la chute de sa cime après l'avoir entamée à la tronçonneuse, tirant sur une corde à icelle attachée, je commençai à ressentir une douleur de plus en plus vive dans la poitrine. Ça n'alla pas en s'arrangeant et hier matin au réveil je pus constater qu'elle avait cru, rendant la toux matinale à peine supportable comme le moindre mouvement et jusqu'à la respiration pénibles. M'étant renseigné sur les possibles symptômes d'une fêlure de côte, j'appris que la douleur était parfois comparée à un coup de poignard. N'ayant pas connu ce genre d'expérience, il m'eût été difficile de confirmer cette impression. Néanmoins, je ne conseillerais à personne de se fêler une côte juste pour voir. Hier matin, je me rendis chez le médecin de garde qui confirma ladite fêlure et m'indiqua qu'à condition de ne pas fournir d'efforts inconsidérés les choses s'arrangeraient d'ici trois semaines.

Le but avoué autant qu'avouable de ce nouveau séjour en Limousin étant d'isoler les murs de la maison, ce projet est remis. Comme le débitage du défunt arbre. Me voici condamné à ne me livrer qu'à des activités demandant peu d'efforts comme la peinture des volets, portes et fenêtres. J'ai tout de même de la chance dans mon malheur : étant tombé du côté gauche, je conserve l'usage du bras droit. Paracétamol et modération sont les deux mamelles de ma félicité.

Reste l'espoir que mai s'avère moins accidentogène qu'avril...

mercredi 4 mai 2016

Qualité allemande ?

On nous rebat les oreilles avec la soi-disant supériorité qualitative des produits allemands. Je ne suis pas du genre moqueur mais permettez moi cependant d'en rire !

Pas plus tard qu'hier sur la route menant de la Normandie au Limousin, je remarquai qu'une voiture me suivait depuis quelques kilomètres. Il s'agissait d'une BMW, marque réputée sérieuse. Ce qui me parut curieux c'est que le siège du chauffeur paraissait inoccupé. Je pensai dans un premier temps qu'il s'agissait d'un de ces gadgets modernes permettant au véhicule d'être piloté automatiquement par quelque satellite. Mais, lorsque le véhicule me dépassa, je réalisai mon erreur : en fait, le conducteur était assis sur le siège passager pour la bonne raison que le volant était placé en face de celui-ci ! Incroyable, non ? Ainsi cette marque soi-disant réputée permet que soient commercialisés des véhicules où le volant a été monté du mauvais côté ! Je conçois que travailler sur une chaîne de montage soit ennuyeux et que certains jours les ouvriers s'y montrent un peu distraits mais peut-on tolérer pareilles négligences ?

Le fait que la voiture portait des plaques britanniques ne fit qu'augmenter mon indignation. Ainsi non contente de mettre sur le marché des véhicules à ce point défectueux, la firme bavaroise n'hésitait pas à les exporter ? Peut-on pousser plus loin le mépris du client et de sa propre réputation ?

La prochaine fois que j'entendrai parler de « Deutsche Qualität », j'aurai du mal à ne pas pouffer !

vendredi 29 avril 2016

Super pouvoirs !

Certains êtres sont capables, sans le moindre effort, de pénétrer vos pensées comme vos intentions les plus secrètes, je viens d'en avoir une nouvelle preuve. L'homme n'avait apparemment rien d'exceptionnel. Sa tenue comme ses occupations donnaient à penser qu'il s'agissait d'un employé municipal en train de nettoyer une des place où s'était tenu le marché du matin. Lorsque, après l'avoir salué je lui demandai de m'indiquer la rue Chênedollé, le brave homme, avant de m'indiquer le chemin à suivre me dit : « Vous allez chez les ophtalmos ? C'est au numéro cinq ! »

Avouez qu'il y a de quoi rester pantois. Je le demeurai donc. Des sceptiques, peu enclins à accepter l'existence des voyants, attribueraient cette extraordinaire saillie au fait qu'il avait remarqué d'emblée que mon œil droit à moitié fermé, larmoyant et d'un rouge soutenu rendait probable mon désir de me rendre au cabinet d'ophtalmologie qui constitue un des pôles majeurs d'attraction de cette rue viroise. Ce sont de « beaux esprits » que je soupçonnerais de mettre en doute l'aptitude du Dr Babacar, Grand Marabout, à faire revenir l'être aimé comme les pommes sarladaises et à vous assurer une vie confortable grâce à vos gains au Loto. Laissons ces sceptiques à leur obscurantisme.

Il n'en demeure pas moins que l’œil susmentionné n'était et n'est toujours pas à son mieux. Hier, alors que je supprimais les tiges mortes des mûriers du jardin, la section d'une d'entre elles permit à une autre, soudain libérée de l'entrelacs de se projeter vers mon visage, d'y atteindre avec une violence inouïe mon œil droit avec pour conséquence une assez vive douleur. J'accusai le coup et, sachant la coupable indulgence dont une justice laxiste fait montre à l'égard des violences perpétrées autant par les mûriers que par les scies circulaires je décidai de ne donner aucune suite judiciaire à l'affaire. La douleur décrut et je me pensais tiré d'affaire sauf qu'au soir elle revint avec une acuité renforcée. Je dormis cependant mais au réveil, tout mouvement de paupière se mua en torture. Aux grands maux, les grands remèdes : je descendis acheter du collyre à la pharmacie. Seulement, au lieu d'une immédiate amélioration, c'est plutôt une vision de plus en plus floue que je constatai. Encore une fois, l'insistance de Nicole qui me demanda si j'avais envie de perdre un œil (alors que j'avais plutôt envie d'un bon verre de vodka, ce qui prouve le peu d'étendue de ses talents divinatoires) me fit me résigner à consulter.

La bonne ophtalmologiste constata que ma cornée avait été blessée, me prescrivit quatre remèdes à prendre entre 6 et 3 fois par jour et me demanda de revenir lundi pour vérifier l'état des lieux. Tout ça est bien ennuyeux car je comptais partir pour la Corrèze dimanche. Mais voyons le côté positif des choses. Après une première administration de trois types de gouttes et d'une pommade, les effets sont saisissants : mes yeux versent de jolies larmes jaunes assorties à mes sécrétions nasales et alors que j'avais auparavant du mal à déchiffrer les lettres d'une page, je suis désormais exempt de ce souci : maintenant, en fermant l’œil gauche, je ne vois plus que les couleurs et une masse grise. Autant de signes certains d'une prompte guérison !